Le mal se propage à trop grande vitesse pour être contenu. Les lumières-esprits vacillent sous la violence d'un organisme infiniment plus petit et simple que toutes ces races prétendûment supérieures. Les empire de papier se déchirent, se barricadent, s'accusent et vocifèrent dans l'espoir vain que leurs actes mèneront à l'élucidation du mystère pandémique.

Entre les espaces, la ou le sommeil murmure les cauchemars moites qui font que l'homme soit singe et que l'intelligence vienne d'un maître-peur beaucoup plus présent qu'il n'y eu à paraître, entre ces vides inquiétants de vérité et d'absolu, IL regarde. Sa face cosmique portant sur l'ensemble d'Unité qui n'est aujourd'hui que Discorde, alors que sa créature sourit d'un rictus aussi blafard qu'aveugle, IL constate.

SON Agent, ramené d'entre les morts, reformaté pour mieux encore servir SON dessein : aussi déshumanisé et cruel que ces enfants contemplant la mort des peuples fourmis sous la loupe. De sa bouche sort un tentacule qui semble un temps se délecter du parfum de chaos inhérent à toute la Galaxie.

Les scientifiques tombent sous le coup du virus Béhémoth, toutes leurs grandes études sont balayées par celui-ci dans un torrent de glaires et de chairs infectieuses : les analyses, les compilations de données, la traque du patient zéro n'ont menés pour l'heure à rien. L'échec est total, vainement habillé par les forces gouvernementales en de vains messages faisant le décompte des morts peu à peu.

SON Agent tourne sa face aveugle vers son maitre. Il sait que ce fléau est le fait de Dieu l'imposteur, père de Cassandre et actuel détenteur du trône d'Unité. Et pourtant, jamais Dieu n'a autant servi la cause de SON Maître. Les Dieux sont obscurs et mystérieux : ils envisagent les coups sur plusieurs siècles, si bien qu'un vivant ne conçoit la portée d'un événement millénaires que sur le temps de sa vie. Les lumières-esprit portent bien leurs noms: lumineuses pour un temps ridiculement court, elles sont au final bien plus aveugles que SON Agent.

Un tentacule claque dans l'air : SON Agent s'impatiente de récolter le fruit de ce fléau divin, de jouer avec les chairs meurtries, de fouiller les organes en quête d'une nouvelle corruption plus inventive, plus esthétique, et de torturer les esprits encore sains afin de sucer la dernière goutte d'espoir subsistant dans l'esprit des survivants.

Et chacun pourra constater de SON pouvoir, de son immanente autorité sur l'espace et la matière. Aussi vrai que les étoiles deviennent un jours les agents de SON fait, aussi terrifiant que ces planètes aujourd'hui oubliés et classées comme astres morts, aussi indéniable que la victoire de la Lune sur le Soleil, dans un moment de gloire incontestable magnifié par le râle du dernier survivant, chacun pourra attester de SON pouvoir.