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Cdte. Eleonore d'Oriande
Respect diplomatique : 168 29/04/1020 ETU 21:46 |
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Ores est la vie digne vie d’estre vescue, Quant mes pechables ielz contemplent Saintisme tere et pure Qui tant fu autement loee. Si gaagnai ma plus ardente priiere, Car je suis venu el lieu Que Dieu tocha de son pié. La Capitale galactique. Pour certains, elle est le lieu de toutes les craintes, où se déchaînent tous les plus bas instincts que la convoitise engendre chez les créatures intelligentes. Pour d’autres, elle est l’endroit où s’incarnent tous les espoirs, où peut s’articuler la volonté de chacun par la discussion collective. De quel côté qu’on se place, elle demeure la clef de voûte d’une galaxie encore enfante, où continuent de s’éveiller de jeunes civilisations. C’est un lieu de politique où peut se décider la destinée de tous, sous le regard mystérieux de Cassandre. Mais ce jour-là, le peuple d’Oriande ne posèrent pas le pied sur un lieu de craintes, ni un lieu d’espoir, ni même un lieu de politique. Ils foulèrent un lieu de foi. Ils avaient embarqué par milliers sur tous les vaisseaux qu’ils avaient pu trouver. Du chevalier sans terre au duc planétaire, du plus riche bourgeois au serf le plus démuni, de la plus humble none au puissant archevêque, et la reine Eleonore en personne ; tous avaient rejoint le même mouvement massif. Rares étaient ceux qui avaient déjà quitté leur planète, certains n’étaient même jamais sorti du comté qui les avait vus naître. Ils s’étaient pourtant tous précipités dès l’instant où les réacteurs extrasectoriels étaient sortis des usines, sans crainte des rigueurs de l’espace. Certains attendaient ce moment depuis des cycles, depuis que Cassandre, l’ange divin faite pierre, avait ouvert Oriande aux étoiles. L’Assemblée, enfin, devenait accessible. Chaque famille, chaque individu avait ses propres doléances à présenter à la divinité ; Sainte Cassandre, ange de Dieu, accorde-moi un ventre fertile, guéris la pestilence qui me consume, fais que mon enfant puisse voir à nouveau, rends-moi riche, puissant, bon, fort, sain, rachète mes péchés et affermis ma foi. D’autre venaient chercher une terre à coloniser dans ce vaste espace vierge proche des lieux saints ; des seigneurs surtout, derniers d’une fratrie trop nombreuse pour permettre un partage équitable des fiefs, bien décidés à réparer ce tort et trop content de pouvoir le faire sans devoir verser le sang de leurs proches. Certains enfin n’avaient rien à demander : Ils se contentaient de la simple perspective de pouvoir poser les yeux sur la statue, sur le bâtiment, sur le pays où Dieu lui-même était venu… ceux-là étaient peut-être les plus électriques. Les plus dangereux. Car ils devenaient mystiques, prophètes, prêtres improvisés, et par là même augmentaient le bouillonnement du mouvement. C’est un peuple d’Oriande gonflé à bloc, prêt à déborder d’émotions de tous les côtés, qui s’approcha donc ce jour là, de la Capitale. Il avait été convenu qu’ils tiendraient une grande procession, les prêtres en tête, les nobles à leur suite, les roturiers à l’arrière rangés selon leur statut ; et tout ce beau monde devait défiler jusqu’à Cassandre. Les Narns, qui détenaient la Capitale, avaient été prévenus de ce modus operandi et n’avaient pas vu d’inconvénient à laisser faire puisque cela se passerait dans le calme et la discipline. Ils avaient apprêté un comité d’accueil qui se préparait à recevoir dignement les pèlerins. Justement les navettes descendaient doucement jusqu’à l’aire d’atterrissage et se posaient en bon ordre. Et puis les sas s’ouvrirent… … Et déversèrent une horde de fidèles en furie. Des milliers d’hommes et de femmes se ruèrent tous à la fois hors des vaisseaux, se bousculant, se piétinant, se battant même pour être les premiers à poser le pied sur la Capitale. À peine descendus de la rampe ils se jetaient au sol, se prosternaient les bras en croix, embrassaient en pleurant la terre sacrée. Les nobles n’avaient pas plus de dignité que les autres, raclant la sainte poussière pour ramener chez eux des gravillons à vénérer. Les prêtres semblaient avoir perdu toute raison ; les yeux exorbités, ils s’époumonaient en louanges et remerciements à Dieu. La délégation narne comprit bien vite qu’il fallait qu’elle décampe en urgence lorsqu’elle vit la masse se relever et s’ébranler en direction de la sortie du spatioport. On fit dégager le chemin jusqu’à l’Assemblée, afin d’éviter que la foule plus compacte — et décérébrée — qu’un troupeau de gnous ne blesse des passants inconscients, tandis que le torrent humain coulait à travers l’avenue principale. Lorsqu’elle arriva devant l’immense complexe issu d’âges dont même les natifs de la planète ne se souvenaient pas, mystérieuse création de métal et de verre dont le nombre de salles semblait être infini, la masse sembla suspendre un instant son galop effréné. S’arrêtait-elle pour se recueillir devant l’antique merveille ? Non : ils retiraient leurs souliers, et se mettaient à genoux pour gravir son imposant escalier, égrenant des chapelets de prières à chaque marche, chantant des hymnes dans une cacophonie assourdissante. Ce fut encore pire une fois qu’ils arrivèrent à l’intérieur. La masse commença à fondre pour se disperser de tous les côtés, faisant fi des balisages sommaires que l’on avait dû ériger à la hâte, et il fallut à la sécurité narne toute la patience du monde — et des murs de boucliers inébranlables — pour reformer le troupeau et le diriger vers l’hémicycle. Et puis, ils l’atteignirent. L’indiscernable horde humaine s’était soudainement arrêtée, comme frappée d’un choc électrique. À l’orée de la grande salle, dans les gradins supérieurs, ils se tenaient immobiles, le regard tourné vers le centre en contrebas. Là où se tenait la grande Appellatrice, l’ange divin fait pierre, Cassandre. Peu à peu, de l’espèce de conscience collective furieuse et déchaînée, des individus émergeaient de nouveau. Alors, tout doucement, les gémissements commencèrent. C’étaient des plaintes et des sanglots, des remerciements prononcés à voix basse. Pour beaucoup, la vie venait de prendre un sens nouveau, conscients qu’ils étaient de se retrouver devant la manifestation matérielle d’un miracle. Doucement ils avancèrent, et leur mouvement forma un cercle mouvant, une spirale de prières autour de Cassandre, de mains tendues pour toucher un pan de sa robe de pierre, le bout de son soulier marbrin, sa main ballante le long de son corps. ⁂ C’est sur ces entrefaites qu’Eleonore, la noble et altière reine, les yeux rougis de larmes et une moue d’après-pleurs sur les lèvres, alla se placer à la tribune. Elle s’était prudemment tenue à l’écart tout du long, suivie seulement de quatre chevaliers qui avaient réussi à ne pas perdre la tête comme les autres. En entrant pour la première fois dans ce lieu de légendes, elle s’était effondrée, d’émotion. Des sels l’avaient cependant bien vite remise sur pieds, prête à embrasser le rôle qu’elle s’apprêtait à endosser. À ses côtés se tenait un jeune homme au physique de marin et aux yeux clairs, drapé des couleurs de sa reine : c’était son Amiral royal, Ole Thormundsen. Seul à parler la langue commune de la galaxie, il lui servait de héraut pour cette occasion… car l’annonce était, aux yeux de la souveraine, d’une importance capitale. « Nobles dames, hardis seignor, genz de haut et bon lignage, Dieu vos ait en Sa gart et Ses angle Cassandre vos doinst bone vie et longue ! — Nobles Dames, vaillants Seigneurs, gens de haut et grand lignage, que Dieu vous protège et que son ange Cassandre vous donne une belle et longue vie ! — Jo, Eleonore, cui suis roine Oriande et Siliene emperesse, dedavant l’ymage l’angle Cassandre l’Apelerece, cui as esteles nos ovrit por guerredon d’amor, clame devant vos ma foi en Dieu de totes choses Criator. — Moi, Éléonore, Reine d’Oriande, Impératrice Silienne : devant la statue de l’ange Cassandre l’Appellatrice, qui par amour nous récompensa en nous ouvrant aux étoiles, j’affirme devant vous ma foi en Dieu, Créateur de toutes choses. — Or veis jo de mes iels et tot mon pule od moi la merveille divine, et la vertez l’escripture toz li pules cui creient selonc lor costumes teste : si avint ke Dieu de voire passa cist liu et le rendit saint et le fist por l’us Ses criatures morteles, et por ke li creanz en eussent conoissance, chou est verable et mes iels le veirent. — J’ai vu de mes yeux et tout mon peuple avec moi le miracle divin, et j’atteste la vérité des Écritures de tous les peuples qui croient selon leur coutume : Dieu passa vraiment en ce lieu et le rendit saint et le bâtit à l’usage de Ses créatures mortelles, afin que tous les croyants en aient la preuve ; cela est véritable, je l’ai vu de mes yeux. — Et por coi la terre fu saintisme, si proclame ke sera une terre de peregrinage dont li pelerinz visiter porront quant en auront talent et l’ymage Cassandre aorer et devant cele orer cui fu relique vivante. Et por lor seurtez deffendre et garantir et cele les reliques Nostre Seignor en la Capitale, et ne me done en soi meisme nus droit sor la planete et governement galaxique, si me faiz Avoee Sainte Cassandre ! — Et parce que cette terre est la plus sainte d’entre toutes, je proclame qu’elle sera une terre de pèlerinage, auxquels les pèlerins pourront accéder quand ils en auront l’envie, et adorer la statue de Cassandre, la Relique Vivante, et prier devant elle. Afin de défendre et garantir leur sécurité et celle des reliques de Notre-Seigneur en la Capitale, et bien que cela ne me donne aucun droit en soi sur la planète et sur le gouvernement galactique, je me déclare Avouée de Sainte Cassandre ! — Et apui jo l’entrepresure deu bastissage de chapelete consacree entor Cassandre en mi l’Asamblee, o porront venir et proier li peregrins Dieu au liu saintisme Odussee, dont Dieu posa le pié, s’au governeor present o futur la Capitale plet. Kar jo veuil l’institution de droit respecter et garantir ke Galaxie elira. — Et je soutiens le projet de la construction d’une petite chapelle consacrée autour de Cassandre, au milieu de l’Assemblée, où les pèlerins pourront venir et prier Dieu au lieu le plus saint d’Odyssée (car Il y posa le pied en personne !), s’il plaît au gouvernement, présent ou à venir, de la Capitale. Car je veux respecter et protéger l’institution légitime que la Galaxie se sera choisie. — Or apele o moi toz li chiefs des creianz, cui furent sires por naissance o roturier elu por tex o sainz genz d’ecclise : venés ! participés ! Hui Dieu done a vos l’ocasion ke nos rendionz ansamble la force a la foi Nostre Segnor ! — J’appelle à moi tous les chefs des peuples croyants, qu’ils soient seigneurs de naissance, roturiers élus pour gouverner ou saints gens d’église : venez ! participez ! Dieu vous donne aujourd’hui la possibilité de rendre, tous ensemble, sa force à la foi de Notre-Seigneur ! — Dieu vos ait en Sa gart et vostre gent, et S’amor soit sor vos en tot chou ke ferés. » Et tandis qu’elle laissait la place, elle caressa la petite bourse remplie de saints graviers pendue à sa ceinture. |
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Cdte. Anja
Respect diplomatique : 258 30/04/1020 ETU 05:56 |
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<> Début de la communication <> "Il ne fait aucun doute que la Capitale Galactique est un lieu à part... Comme il n'en existe aucun autre dans cette Odyssée. A bien des égards, elle est tout à la fois, un symbole, un centre spirituel, le carrefour des cultures, le cœur du pouvoir... Ce n'est pas pour rien qu'elle est si convoitée. Et que beaucoup la désire rien que pour eux... Aussi, elle abrite la statue mystique en son sein... Cassandre, celle par qui tout a commencé, celle qui nous a réuni. Oui vous avez raison, la capitale doit être un lieu de pèlerinage. Le formidable lieu de rencontre et de partage de tous les visages d'Odyssée, un merveilleux symbole de la diversité de notre galaxie. Je désire qu'il soit ouvert à tous et pour toujours, que chacun puisse venir y mener la quête spirituelle qui l'anime... Oui la capitale doit être accessible à tous. Et j'aimerai que chacun y trouve ici la représentation de son divin, avec la tolérance et la bénédiction de toutes les Eglises et de toutes les religions. Dame Eleonore d'Oriande, je suis actuellement en route pour la capitale... Nous ne croyons pas comme vous, mais si vous le permettez, je me joindrai à vous dans votre célébration. Amicalement, HN Anja"
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Cdt. N-187-B
Respect diplomatique : 457 30/04/1020 ETU 11:17 |
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analyse... Mise à jour : 30% Objet : Traduction Sous-objet : Impossible Mise à jour : 40% Nouvelle entrée : Traduction Type : Possible Sous-type : Nouveauté Mise à jour : 60% Analyse.... Mise à jour : 100% Archivage : 100%
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