Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 16 > Forums > Temple de Odyssée > Sur tes lèvres, le goût des vers.

Sur tes lèvres, le goût des vers.

Pages : 1

Cdt. Raynes
Respect diplomatique : 382

Avatar
03/05/1020 ETU 15:59
Ce(tte) commandant(e) soutient Apocalypsis.
Message édité - Score : 19 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 1
message remarquable : 12
humour décapant : 2
role play intéressant : 4
A la porte, un visiteur.
Il prétend avoir une lettre pour moi. Sauf que je n'ai pas reçu de lettre depuis... je n'en ai en fait jamais reçu. Curieux et amusé, je remercie le messager d'un pourboire et me dirige vers le sofa du salon. Un peu comme un rituel d'une banale sacralité, je me mets en place pour ouvrir le précieux cachet : une enveloppe, un coupe papier, des mains façonnées pour déchirer d'un coup sec le papier victime. Le crime est aussi parfait qu’inéluctable. Le froissement du vélin criant à l’éviscération n’émeut personne, car il n'est nul témoin que l'auteur du meurtre sous cellulose, pas de chance, l'ami. Quelques miettes de fibre de papier volent dans l'air, suspendues un temps comme autant de taches sanglantes qu'aucun expert de la crim' ne viendra prélever. "Meurtrier", me crient elle, mais je n'en ai cure. Déjà j'extirpe de son fragile coffre le message mystérieux. Lecture en diagonale, puis soudain je me retiens : non, je ne lirai pas la signature. Mon œil se retient donc de descendre aux pieds du texte, même si j'aime contempler l'ensemble de texte comme un fat reluquerai une femme accorte. La tête me regarde, elle me sourit.
"Jay, très cher Jay..."
Mon cœur manque un battement : parmi les peu qui osent me nommer Jay, il n'en est qu'une qui place autant d'affection en si peu de mots. Mon âme tremble soudain, et je résiste de peu à chuter jusqu'à l'interdite signature en bas de page.
Non, le Narn ne m'aurait pas menti. Pas sur ça. Pas sur elle.
Je retiens le désir, car cette lettre est un pile ou face terrible dont je sais pertinemment qu'il scellera mon futur. Je vais dans la cuisine, pour prendre un verre d'eau, tout en regardant d'un œil inquiet la bouteille d'Okūra dormant dans l'étagère : Est elle finalement amie ou ennemie, après toutes ces années passées à vieillir à mes cotés, sera-t-elle un Iago aux sombres murmures ?
Le verre d'eau est une aide un peu mince face à la lettre posée sur la table du salon, près d'un sofa qui n'imagine pas la responsabilité qu'il devra porter pour les cinq, les dix, les éternelles prochaines minutes.
Allez, j'y retourne, Jeremiah Raynes n'est pas un couard. Non, il ne l'est pas.
"Jay, très cher Jay..."
Ces simples mots sont déjà une lame qui vient harponner mon cœur. J'en maudis secrètement l'auteure, rêvant à de formidables disputes ou la mauvaise foi l'emporterai un temps sur l'amour et le désir. Le feu et la glace, conçus pour se consumer sans se soucier de toute conscience.
"Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde"
Le miroir se brise : adieu disputes et chocs des cœurs contre corps, adieu passions enflammées et regards littéraires, adieu, adieu, adieu. Connais tu ce sentiment qui vient gonfler ta gorge et pincer ton buste, comme si un malin démon venait empoigner ton palpitant pour le serrer, le serrer encore jusqu’à ce que l'âme crie au secours ?
Ce sentiment, c'est le deuil. L'acceptation du corps que toute chose matérielle ou conceptuelle à une finitude programmée, mais que notre état d'être faillible préfère nous faire oublier plutôt que de nous rappeler chaque seconde que "Memento Mori". Ce sentiment qui vient nous rattraper la nuit, lors de trop chaudes nuits d'été ou durant les si froides nocturnes d'hiver, ou entre frissons et draps moites de notre sueur, nous nous souvenons, fragiles dans ce moment, vulnérable dans la posture, de l'ennemi qui rode dans chaque cycle, chaque "tic" suivi de son "tac" compère, duo terrible de précision meurtrière, faisant du modeste assassin de papier que je fut il y a dix minutes un inepte profane de l'artisanat de la Mort véritable.
La suite ne vous appartient pas, car c'est de mon deuil que je parle, et il m'appartient. Que vaut le monde quand l'être aimé dépeuple l'entièreté du regard ? Une capitale pour une âme amie. Un roi du vide dans la cour des miracles.
Au loin, embusquée dans son armoire aux vitres de verre blanc, la bouteille d'Okūra me regarde, prête à m'accueillir dans ses bras voluptueux, dans ses notes de fruits et d'oubli. Je continue la lecture tel un cheval fou, accélérant sous la piqûre de l'aiguillon pour finalement ralentir, et revenir sur une lettre, un mot, une tournure, une virgule dont le secret aurait pu m'échapper. Je lie toutes les majuscules entre elle, ne lis qu'une ligne sur deux, désespéré de trouver un mot, un message caché dans cette vérité crue qui fait tambouriner mes tempes.
Mais rien ne perce, rien ne se dévoile. Elle était comme ça, il faut dire : directe, spontanée, réelle.
"J'espère que tu trouveras ce que tu es parti chercher. Tu le mérite"
Une rage sourde emplit mon être : non, ce n'est pas de sa faute. Ce n'est pas de sa faute si je suis parti, si pendant onze années j'ai traversé les Enfers d'Hadès pour finalement atterrir en Odyssée. Non ce n'est pas de sa faute, et pourtant je me sens ultimement jugé dans ces mots qui sont le pinacle de mon cuisant échec. Si tu avais su, si seulement tu avais su ce qui attendais ce voyage vers la Terre. Pauvre fou. Imbécile. Je te hais si fort que le coupe papier vient prendre la place de la bouteille d'Okūra dans mes morbides destinées. Si simple, si rapide.
Le bruit significatif d'un COM-X. Astrid qui me demande des nouvelles. Plusieurs cycles que je n'ai pas donné signe de vie. Chirin qui vient aux nouvelles. Nahpokt, ce "cher ami" qui cherche à sonder le cœur et l'esprit du Secteur 1. Raeph qui s’étonne de voir ses flottes de pillage détruites par mes forces. RAY DONOVAN, mon élève abandonné devant l’impérieux besoin de souffler un temps.
Un mince sourire : Jeremiah Raynes, celui qui abandonne, mais qu'Odyssée n'abandonne pas.
Échec du coupe papier. La bouteille d'Okūra décide un repli stratégique, submergée par l'avalanche de COM-X salvateurs.
La lettre encore dans les mains, je prends le temps de réfléchir. McKenzie, Ulrika, Denior, Mithaëlle, Eleanore, Gionna Fox : tous sont passés en revue dans mon esprit. Mon labyrinthe mental associe, suggère, envisage, assemble pour désassembler dans la foulée. Peu à peu une carte sociale d'Odyssée se profile dans ma tête, complexe, inachevée, mais suffisamment pertinente pour percer les surfaces molles des projets adverses.
Dans l'enveloppe coupable, un bijou finement ouvragé, cadeau d'une morte amoureuse à un vivant qui se désespère maintenant de la rejoindre. Ailleurs, dans l'espace, deux autres reliques dorment dans des coffres inconnus. Cette seule pensée génère en moi une volonté vertueuse de reprendre le flambeau pour signer par les flammes son nom.
Non, tant que je vivrais, l'héritière des Yin ne sera pas oubliée. Tant que je vivrais, je me vengerais de ceux qui l'ont menée à cette mort non voulue. Tant que je vivrais, je partirai en recherche des deux autres reliques pour les porter en Assemblée Galactique, afin que Cassandre veille éternellement, témoin muette des actes de sa jumelle d'Unité, sur l'amour que je portais à la Financière.
"Odyssée, entends mon serment. Je suis Jeremiah Raynes, et je me présente comme candidat au Gouvernement."
Cdt. N-187-B
Respect diplomatique : 457

Avatar
03/05/1020 ETU 15:30
Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.  Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.
Score : 7 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 1
message remarquable : 0
humour décapant : 4
role play intéressant : 2
Analyse...
Mise à jour : 28%
Objet : candidature
Type : Courte
Mise à jour : 29%
Objet : attente
Sous-Objet : Réaction pontif
Type : Venimeuse
Mise à jour : 100%
Archivage : 100%
Cdt. Grasshopper
Respect diplomatique : 138

Avatar
04/05/1020 ETU 11:55
Message édité - Score : 3 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 0
humour décapant : 2
role play intéressant : 1
L'Empire de Grasshopper soutient la candidature de Luigi Raynes, allié de Gianna Fox et de Chirin sans retenue!!
Pour éviter de voir une république répressive arriver, rien de tel qu'un brigand sans foi ni loi!!
Vous allez voir, ce qu'il fait aux ami(e)s est juste un régal!!!!!
Ca dégouline, ça fume, ça pique et ce petit rictus satisfait est craquant!!!!
RAYNES! RAYNES! RAYNES! RAYNES!

Pages : 1