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Cdte. Lakshmî Kayal
Respect diplomatique : 409 ![]() 10/03/1021 ETU 19:33 |
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En raison de l'impopularité du gouvernement, des troubles politiques agitent la capitale galactique. … C'était une journée froide, sur Odinssön. La capitale galactique, prise par surprise par la guerre, n'avait pas vu arriver l'exode qui aurait normalement accompagné un conflit d'une telle intensité. Au lieu de quoi les populations immigrées étaient toujours là. Silencieuses ; Terrifiées. Écoutant au profit de la nuit les rapports catastrophiques du front de leurs patries natales, les listes des milliers, millions de morts, des mondes ravagés, perdus, rasés jusqu'au noyeux. Observant leurs voisins, arrêtés par l'armée, fichés, surveillés, et les quelques intelligence artificielles que l'on avait pas pu cacher, qui n'avaient pas été capables de quitter la planète lors de la sinistre succession de coups qui avait précédé le conflit, se faire sommairement exécuter. Ou détruire, c'est selon les points de vue. Et pourtant. En raison de l'impopularité du gouvernement, des troubles politiques agitent la capitale galactique. C'était une journée froide, sur Odinssön. Mais plus pour longtemps. … « Mort aux tyrans ! – MORT AUX TYRANS ! – Liberté ! – LIBERTÉ ! » Les cris étaient poussés par une certaine Mina Hyjaras. Grande femme aux traits émaciés et dont le corps témoignait d'une vie particulièrement difficile. Elle avait été, ces dernières années, l’ambassadrice et consule du gouvernement de Barakhan au sein de la Capitale galactique. Lorsque la guerre avait officiellement éclaté et qu'on lui avait proposé de quitter les lieux, la vieille femme avait simplement rétorqué qu'elle avait survécu à soixante-cinq années de "Nos bienfaiteurs" et que, par conséquent, elle n'était pas particulièrement effrayée par la perspective de ce qui allait suivre. Typiquement Barakhan, elle préférait la mort avec les honneurs à l'idée de fuir sa mission. Typiquement Barakhan, donc parfaitement sot. Quand les nouvelles autorités réclamèrent la fermeture de l'ambassade, Mina et son personnel furent incarcérés. Et maintenant elle était dehors, criant à la tête d'une cohorte, qui répétait chaque slogan d'une voix unie. La vieille femme avait été libérée durant la nuit par une bande d'anarchistes, avant elle ses cadres, qui attendaient jusque-là le moment pour agir. Une vague envie de révolte imprégnait la capitale et cette première manifestation publique d'opposition au scalde sonnait comme un vent de libération. Ou, peut-être, comme un chant du signe. « Liberté ! – LIBERTÉ ! – Mort aux tyrans ! – MORT AUX TYRANS ! » Elle progressait, gardant un œil virtuel (que l'on nommait "troisième œil" dans le jargon cybernétique) sur les interfaces neurales qui lui indiquaient la position des forces de sécurité planétaire. Elle cessa de crier et indiqua une ruelle. Les cadres de la manifestation comprirent et dispersèrent les troupes pour esquiver un groupes de soldat qui se rapprochait dangereusement. En quelques minutes, ils avaient tous disparus dans les rues, les égouts, les immeubles adjacents. En raison de l'impopularité du gouvernement, des troubles politiques agitent la capitale galactique. Ils réapparurent à la surprise générale, bien plus nombreux. Rejoints par divers autres cohortes, guidées par d'autres leaders locaux. Barakhan avait la primauté sur les manifestations, mais en aucun cas le monopole. On comptait quelques ressortissants du secteur 3, des sorciers ésotériques et autres opposants religieux, des communistes convaincus, une bande de démocrates frustrés dans leurs projets, quelques synthétiques risquant leurs corps pour s'exprimer librement après des cycles de clandestinité. Tous convergeaient désormais vers l'Assemblée galactique. L'armée avait un cran de retard, occupée par des émeutes violentes en périphérie de la métropole et la police était purement et simplement dépassée. On rapporta même que quelques-uns firent défection au profit di mouvement, principalement parmi les fonctionnaires qui avaient connus les précédentes administrations. Et ce fut l'invasion. Des centaines, des milliers d'hommes, de femmes, de robots, d'aliens divers et variés. Tous rassemblés par le rejet pur et simple du gouvernement, qui envahirent les bancs de l'assemblée. Scandant. Chantant. Mina, pour sa part, rejoignit les sièges Barakhan, où elle se réinstalla comme si de rien était. Comme si elle n'avait jamais quitté son poste à l'ambassade. Elle activa un communicateur à particules intriquées, et observa avec satisfaction que tout fonctionnaire encore. Le message fut envoyé à Barakhan, et à d'autres gouvernements encore : les choses commençaient à chauffer, à la capitale galactique. |
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Cdte. Lakshmî Kayal
Respect diplomatique : 409 ![]() 10/03/1021 ETU 22:13 |
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Proposition de musique : En réponse à la jolie musique du fronton de l'assemblée :') « Vous avez perdu, Bard. » La voix perça la manifestation, clairement audible, riche de ce petit crépitement qui permettait à une oreille éduquée de savoir qu'elle ne provenait pas d'une personne réellement présente. Lakshmî Kayal, ou plutôt son hologramme, était apparu à la tribune. Bras croisés. Elle semblait sobre – comme depuis bien trop longtemps à son goût, ses plus proches conseillés faisant de leur mieux pour l'empêcher de consommer en des quantités aussi industrielles qu'à son habitude depuis le début du conflit. La généralissime acquiesça et répéta, comme pour imposer une forme de silence. « Vous avez perdu, Bard. Tout perdu. » Elle se passa une main sur le visage et soupira, évacuant par la même des cycles entier de tension accumulée, se félicitant à nouveau de porter des lunettes cachants ce que pouvait contenir son regard. « Oui… C'est vrai. Peut-être pas la guerre. Peut-être pas encore. Car la victoire de mon secteur est de ma responsabilité, entre-autre-chose. Et que je suis une résistante, pas une conquérante. Pas la guerre, non-plus. Car cette guerre sale a débuté sans déclaration, par un raid sur nos colonies les plus exposées, alors que l'ensemble de nos flottes étaient occupées par l'aventure coloniale. En ces circonstances le conflit devrait déjà être terminé. Oui c'est vrai. Vous n'avez pas perdu sur le plan militaire. Peut-être pas encore. Car la victoire militaire, dans nos conditions, à notre échelle, est la victoire du plus riche plus que du plus malin. En la matière je ne suis ni l'un ni l'autre. Et vous… Vous... » Lakshmî eut un sourire parfaitement froid. « Vous souvenez-vous de nos premiers échanges ? De cette main tendue, d'un jeune gouverneur galactique à une commandante en prise avec ses démons ? Je ne suis pas Amédée et sa fortune, mais voyez ce présent comme un encouragement à relever la tête pour mieux affronter les épreuves de demain. Barakhan est une nation qui compte. Je vois dans l'avenir le jour ou ses lumineux lionceaux rugiront face a l'Entropie. Et je vous ai pris au mot. Comme beaucoup d'autres je croyais en vous, en ce que nous pensions que vous représentiez. Comme beaucoup d'autres j'observais vos faits et gestes avec un mélange d'admiration et d'appréhension. Vous me promettiez une place dans l'avenir de la galaxie. Vous promettiez à Barakhan la possibilité de lutter contre l'Entropie. Et je vous ai pris au mot. Pas de chance, hein ? Je n'ai jamais cessé de vous prendre au mot. Barakhan. Une place dans la lutte contre l'Entropie. C'était presque un fantasme, d'imaginer mon peuple ailleurs que dans les bidonvilles de l'Histoire. Et maintenant ? Il est clair qu'il fallait qu'au moins un de nous deux y crois, n'est-ce pas ? Ce fantasme est devenu réalité, Bard. Grâce ou à cause de vous. Et par la même il est devenu le pire cauchemar d'une partie de galaxie. Maintenant nous luttons, Bard. Plus que jamais nous luttons contre l'Entropie. Maintenant, vous avez perdu, Bard. Voilà tout. Perdu. Brisé vos rêves, vos espoirs, vos attentes. Brisé tout cela, et brisé seul. Car même si vous veniez à gagner la guerre, vous auriez perdu. Et vous le savez. Vous étiez le porteur d'un rêve, Bard. D'une putain de belle idée. Vous et vos alliés étiez les hérauts d'une certaine forme d'espoir. Et la galaxie était prête à vous suivre, Bard. Entropie vous faisait confiance : vous aviez tout. Vous aviez tout à portée de main. Vous n'aviez qu'à la tendre, Barde, qu'à récupérer le don que l'on vous faisait. » La généralissime posa le plat de ses mains sur la tribune, se penchant en avant. « Notre confiance ; l'ami. Notre confiance et nos espoirs. Et vous avez tout brisé. Par vanité. Par fanatisme crapuleux : vous avez tout perdu. » Elle fit claquer sa langue contre son palais et leva un bras devant elle, paume retournée vers le ciel. « Voyez par vous-même ! La galaxie ouverte vous hait. Vous méprise. Vous rejette vous, votre message, ce que vous représentez, ! Ce que vous défendez ! Cette galaxie ouverte ne saurait jamais vivre avec vous. Ne saurait jamais plus accepter votre règne. Ne saurait marcher dans vos traces ! Espèce d'idiot, comment peut-on à ce point tout gâcher ? Vous êtes soutenu par une minorité. Votre clique fanatique, malgré sa puissance, malgré sa richesse, malgré la scélératesse de sa déclaration de guerre silencieuse, de cette guerre éclaire pour prendre, arracher le secteur 19, pour détruire tout empire capable de s’opposer à votre fascisme. Votre clique fanatique, malgré ses aveux détestables, sa peur de l'inconnu, son désir d'empêcher quiconque de s'élever, ne suffit plus à maintenir l'illusion ! Vous. Êtes. Seuls. Vous prétendez combattre l'Entropie mais vous n'êtes que l'idiot utile d'un secteur impérialistes. Le visage aveugle d'un fascisme bas du front. Vous êtes entouré d'opportunistes. De tyrans. D'individus qui n'ont que faire de construire Entropie. Qui n'ont que faire de donner un avenir à cette galaxie. Qui n'ont que faire de quoi que ce soit. Comment croire à vos propositions de paix, à vos déclarations, quand vos divisions se font apparendres ? Quand d'une part Mekteubé, connu pour ses tentatives de rackets, se complaît dans la mort ? Quand Oswald avoue en secret ses désirs hégémoniques, quand votre caution morale, le prophète Dot makh tak, vacille, hésite, puis insiste dans sa folie ? Quand vous-même restez silencieux, à la tête d'une coalition guerrière mais sans en dire un mot. Gouverneur de pacotille, roi de chiffon sur un trône de crâne. Vous pouvez dominer Entropie mais vous ne pouvez pas la gouverner, Bard ; Vous pouvez dominer Entropie, mais vous ne pourrez rien en faire. Car c'est bien la vérité. Sauf pour les plus cyniques, pour la camarilla de vos alliés, on est chacun le héros de sa propre histoire, porteur de sa propre morale. Le héros. Ou anti-héros. Celui qui doit faire ce qui doit être fait. Par nécessité, sans doute. Mais vous le savez bien, maintenant. Vous n'êtes pas ce héros, Bard. Vous êtes l'Entropie. Toute incarnée. Et nous lutterons contre elle. Car ça a toujours été notre ligne. » Elle se redressa, sa voix se faisait désormais triste, très calme. Elle repensait sans doute aux opportunités gâchées, aux vies perdues. Ou plus simplement à la situation. Il y avait, dans l'ensemble, de quoi pleurer. Elle eut un geste de main qui semblait écarter l'idée même. « Et c'est pour ça que vous avez perdu. »
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Cdt. Bard
Respect diplomatique : 296 ![]() 11/03/1021 ETU 01:31 ![]() ![]() |
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La salle s’était tue suite au discours révolutionnaire de la Lionne de Barakhan. Tout les éminents diplomates et commandants présent dans la grande salle de l'Assemblée semblaient attendre quelque chose, quelqu'un, une réponse venue d'en face peut être ? Assis sur son trône à l’effigie du Père des Dieux, siégeant dans cet antre des limbes et des mystères, l'Aveugle patientait. Jamais je n'aurai cru... murmura-t-il pour lui même, laissant sa phrase en suspens. Il se leva, laissant derrière lui la grande effigie d'Odin qui venait embrasser l'ensemble de l'estrade de feu Cassandre. Immense d'environ cinq mètres, ladite statue montrait Wotan en armure, tenant a la main une lance venant se perdre dans un des recoins de la salle. A son épaule, un oiseau que les plus perspicaces reconnurent comme étant un corbeau, le même qui venait parer l'emblème du SEEN. Soutenu par cette auguste représentation du Père-de-Tout, Bard s'approcha de la foule des hologrammes en présence : Jamais je n'aurai cru que vous soyez aussi peu consciente du grand œuvre que nous cherchons à accomplir. Termina-t-il, non sans exprimer une certaine surprise dans la voix. Vous pensez que ceci est la fin, alors que vous n'avez même pas eu conscience du commencement, Lionne. Il leva une main fébrile pour tendre un index en direction de la foule inerte: Vous, Assemblée désassemblée, êtes désormais unis sous un but commun : celui de s'opposer au SEEN. Cette pensée occupe votre être au point de vous faire oublier toute rivalité, toute tension entre vos territoires, afin que le grand ensemble prime sur les sous-ensembles de chacun. Il esquissa un sourire. Sans nous, vous n'auriez été qu'Entropie, un chaos primaire voué a s'autodétruire par l’intermédiaire de guerres intestines et autres complots moribonds. Connaissez vous le facteur premier nécessaire a la création d'une culture, Lionne ? Évidemment que vous le connaissez, vous en avez fait le moteur de toute cette "révolution". Les Antiques s'accordaient à dire que toute société nait de la haine projetée vers un bouc émissaire, une entité en laquelle on catalyserai les maux de chacun, de façon à se plaindre ensemble, à craindre ensemble. Car les sociétés n'ont été créées que par les seuls biais de la douleur et de la peur : sans cela, elles ne seraient que luttes et vaines querelles de voisinages. Ainsi à l'orée de l'Éveil fallait il créer quelque chose a même de contenir votre soif de violence, somme toute humaine, afin d’empêcher la transformation du bel ouvrage en un capharnaüm destiné à subir l'Apocalypse de ces Premiers Hommes mentionnées dans les antiques écritures. Vos ancêtres, chère Lionne, et les miens. Bard marqua un temps d'arrêt, laissant l'idée s'insinuer dans les crânes, permettant à celle-ci de mieux s'y loger afin de parfaire sa démonstration : Nous autres scaldes chantons les émotions et les faits des Hommes et ce, depuis des éons perdus par la grande Histoire. Toutefois, un esprit éclairé saura aller au delà du conte pour tirer de ces chansons, lais et gestes une leçon universelle sur l'humaine et le vivant. Bien plus que des manipulateurs de mots, avec le temps nous en sommes devenus les gardiens. Et si le coeur des vivants ne porte que peu de secrets pour nous, imaginez ce qu'un scalde bombardé Roi pourrait enseigner si pouvoir lui en était donné ! Alors que Bard avait lancé cette dernière exclamation, des images furent projetées en Assemblée : On y voyait les membres du SEEN envoyer leurs vaisseaux en guerre contre les synthétiques, puis revenir combattre une coalition du Secteur 1 en souffrance, celle-ci retrouvant un élan pur et véritable alors que la peur avait soudain saisi les cœurs. On vit ensuite les élans d'une Assemblée riche et porteuse d'une variété de déclarations qui faisaient se rassembler des peuples divers sous des bannières toutes aussi diverses, et ce afin de lutter contre ou de rejoindre en secret le SEEN. Enfin, les dernières images n'évoquaient pas des scènes, mais plutôt des virements bancaires fait par le Roi Bard aux jeunes commandants venus exprimer leurs détresse en Assemblée. Cette dernière image montrait des valeurs considérables, à même de faire basculer les conflits dont ils étaient victimes, si jamais il se donnaient les moyens de prendre par eux même les armes pour revendiquer leur droit d'appartenance a cette Assemblée. Voyez, Lionne, contemplez le terrible ennemi qui se déclare en ce jour : un Régent toujours désireux de répondre à votre place à cette terrible question qui nous hante chacun depuis l'Éveil : Sommes nous isolés dans l'Univers ? Ma réponse tonne tel un rugissement de Thor dans les nuages, et mon message se veut porteur d'une promesse que j'ai naguère faite a toute cette Assemblée : non, quel qu'en soit le prix, vous ne connaitrez pas la solitude dans votre aventure, peuples esseulés, et si votre Roi vous semble d'apparence terrible, ce n'est que pour mieux vous inciter à venir rejoindre son rang si servir fait parti de votre nature, ou de rejoindre le rang de l'opposition si votre nature d'enfant prodigue s'impose en vous. Et c'est pourquoi je ne me permet plus de faire couler le sang, laissant les valeureux généraux de SEEN porter le message de la lutte et de l'envie dans les confins de vos natures de créatures humaines, trop humaines. En bon père pour Entropie, je saurai être le sage et le tyran, le patriarche ou le rival, le Jeune et l'Innocent. Jusqu'à votre reddition, que je sais prochaine. Bard s'interrompit, fit volte-face, et retourna calmement s'asseoir sur son trône, ne faisant que peu de cas du chaos qui entourait le bâtiment de l'Assemblée, des cris de protestations et de la répression qui s'ensuivit. Posant son séant sous la juste figure d'Odin, il se laissa porter par les chants de violence qui émanaient des environs : Écoutez les, quelle musique elles font, ces créatures de l'ennui. |
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Cdt. Heinrich von Kessler
Respect diplomatique : 98 ![]() 11/03/1021 ETU 02:16 ![]() ![]() |
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Un vieil homme dans sa robe bleu nuit d’Adepte du Palais des Arcanes, se tenait à l’emplacement désigné pour le roi-sorcier. Peu de temps après les augustes paroles des prédécesseurs du jour, il s’avança. Tandis que les gens, hologrammes et machines alentours comprenaient qu’un autre orateur se préparait à intervenir, le mage enleva sa capuche de sa tête. L’assemblée cru un instant reconnaître Heinrich von Kessler, avant de douter, puis de le voir à nouveau. Pour finalement se dire que ces vieux hommes aux manière étranges devaient tous se ressembler... Mais ce fut bien la voix grave et théâtrale du roi-sorcier qui fut entendue par l’Assemblée. "Votre parole est d’Or, scalde norrois, votre verbe est souple et votre esprit fin connaisseur des choses supérieures de la vie. Que le destin de l’Homme ne soit que d’être seul face à lui-même est en soi le plus grand cauchemar de ceux dont l’âme en peine est assoiffée d’unité ... Que les scaldes, bardes, hérauts et troubadours d’antan chantaient les louanges, la geste, la gloire des plus grands à travers les cieux et le temps, afin que l’âme de ces derniers soient reconnues dans le séjours des dieux et gagnent ainsi leurs places légitimes auprès de leurs créateurs… En ce sens, vous dites vrais, scalde, et je vous en remercie. Mais scalde, barde, héraut et troubadour n’est point roi, et roi n’est point chanteur de louages, geste et gloire des plus grands. Par votre accession au pouvoir temporel, la nature de votre tâche est autre à présent. Et si le destin du Prophète fut de lier, de coaguler le destin des autres, ceux-ci seront alors la Sublimation Nouvelle tandis que vous serez la Damnation Régénérante. L'on est maître de son propre destin par ses propres actes, l'on en devient esclave lorsqu'ils sont irréfléchi et pleins d'inepties. Je vous sais réfléchit, roi-scalde, vous avez donc choisit votre destin, en maître. Trépassez ou vainquez ! Telle n'est pas la question, mais telle sera l'issue que vous-même avez gravée. Mais il faut être bien avisé pour se faire tisseur de destin, car l'adversaire qui est vôtre, est maître en égale manière. Que se joue ici et en ces temps, la scène glorieuse de l’illumination ! Que la geste du héros résonne à travers les cieux, et ce, pour l'éternité!
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Cdte. Lakshmî Kayal
Respect diplomatique : 409 ![]() 11/03/1021 ETU 17:41 |
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La peau mate de la généralissime s'était vaguement empourprée sous l'effet d'un soudain afflux de sang. Ses mains crispées sur sa tribune, ses articulations blanchissant sous l'effort. La vérité c'est que Lakshmî était en colère. Mortifiée de rage. Elle était une femme qui se prévalait d'une certaine rationalité. Ou plus exactement, qui vivait dans un monde de matérialisme pur. Étrangère aux concepts religieux, de Foi, aux principes éthérés et à l'idée même de mysticisme, elle avait écouté la réponse du scalde avec une rage froide, silencieuse, qui désormais menaçait de s'embraser dans l'un de ces flots d'insulte que l'on connaissait bien. Pourtant, elle n'en fit rien, se calma progressivement. Peut-être était-ce la surprise d'entendre le Roi sorcier accorder à Bard une forme de crédit, de faire comme si son baratin insane contenait, en fait, une substance proche de la vérité. Mysticisme. Mensonges et illusions. Conneries. La généralissime lâcha la tribune et tira sur le col de son uniforme, légèrement, juste pour le remettre en place. Elle porta une main à son calot pour le recentrer, rehaussa légèrement ses lunettes sur son nez. Son petit rituel terminé, elle était à nouveau maîtresse d'elle-même. A nouveau très froide. Trop froide. « Des excuses. » Elle secoua la tête. « Les excuses d'un homme fou. Les justifications obscènes qui soulagent sa conscience. Un tueur tue, la société le réprouve. Le tueur n'a en aucun cas créé cette société. Les drames n'unifient pas les gens : ils mettent en évidente les liens qu'ils avaient déjà. Leurs points communs. Ce qui les rapproche. » Elle laissa un instant de silence, tressaillit en repensant à Barakhan. Sa jeunesse dans les bidonvilles, les années d’humiliation, de régime totalitaire, l'horreur. Son peuple avait survécu parce qu'il était fort. Il n'était pas devenu fort parce qu'il avait eu à survivre. Bard… Oui. Ce type inversait la cause et l'effet. Désormais elle comprenait. « Nous ne sommes pas isolés, Bard. Nous ne l'avons jamais été. Vous projetez sur une galaxie entière vos anxiétés et vos peurs. Vous provoquez la mort et le désastre, la destruction des centaines de mondes. Et tout ça pour quoi ? » Elle renifla. Du mépris. « Les justifications obscènes d'un homme fou, définitivement. Obsédé par ses propres mots, obsédé par ses propres inquiétudes. Ce dont vous avez besoin ce n'est pas d'un trône, gamin. Mais d'une thérapie. » Elle le pointa du doigt, accusateur, puis laissa tomber, se détournant du norrois pour fixer le plafond de l'Assemblée. « Ce n'est rien. Quelle que soit l'issue, nous en parlerons face à face. » Du fatalisme. Il était évident, désormais, que la Lumineuse Lionne avait statuée sur les potentielles conclusions de la guerre et qu'elles lui inspiraient, au mieux, du regret. Son hologramme se dissipa sans un mot de plus.
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