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La Fable de la Mouche

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Cdt. Dot makh tak
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05/11/1021 ETU 14:08
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Le Prophète s'installa sur un rondin à côté d'un feu de camp crépitant au milieu de l'assemblée. Il caressa sa longue barbe, sorti sa lyre, et se mit à parler en jouant quelques accords d'agrément.
Approchez, petits et grands, et laissez moi vous raconter une fable qui vous enchantera, vous divertira, et -du moins je l'espère- vous assagira. Cette histoire s'appelle "La fable de la mouche", c'est l'adaptation d'un vieux conte Seketii issu du Liber Teriorum. J'espère que cela vous plaira.
"Il était une fois, dans un secteur très lointain d'une Galaxie très lointaine, une Mouche.
De nombreuses civilisations prospéraient à l'ombre d'une protection mystérieuse que nul ne pouvait franchir, dans de nombreux systèmes stellaires. Et petit à petit, elles découvraient, une à une, avec l'émerveillement des enfants, l'incroyable immensité du secteur qui les accueillait, ainsi que la fabuleuse diversité des êtres qui peuplaient cet endroit. Ils envoyaient des sondes, de petits appareils électroniques sommairement équipés qui flottaient dans l'espace.
Ces sondes ou autres petits vaisseaux, bricolés avec amour par des ingénieurs soucieux d'apporter les lumières de la connaissance à ceux qu'ils aimaient, stationnaient habituellement sur le premier point de coordonnée de chaque secteur. Les appareils se côtoyaient, de façon inoffensive, et permettaient à chacun d'être témoin des bouleversements de chaque système, des changement de souveraineté, ou simplement de voir les tavernes et autres assemblées où les commandants se rassemblaient, échangeaient et passaient de joyeux moments. Grâce à ces sondes, les peuples savaient qui était où, pouvaient découvrir de nouveaux interlocuteurs et de nouveaux partenaires commerciaux, et deviner à qui il fallait s'adresser pour entamer de nouvelles relations profitables à tous. En somme, cette liberté d'explorer le vide intersidéral répandait une pluie de bienfaits sur tous les peuples du secteur.
Mais un jour, une Mouche jalouse de voir autant de civilisations prospérer et craintive d'être un jour victime de l'innocent bonheur des autres, conçu un plan maléfique. Elle proclama publiquement que le système de son monde natal serait désormais interdit pour quiconque ne se soumettrait pas à un protocole bureaucratique extrêmement chiant et humiliant, et dans la foulée, détruit tous les appareils de reconnaissance qui stationnaient à l'entrée de son système natal. Très doctement et avec une grande assurance, elle expliqua à tous que c'était son droit d'agir de la sorte, puisque le vide en cet endroit lui appartenait d'une certaine manière, parce qu'il était né dans le même système. Elle leur parlait de sécurité, de propriété, de l'importance des procédures bureaucratiques pour que tout soit bien. Plusieurs commandants l'écoutaient bouche bée, et pensèrent que c'était là une idée absolument formidable, et s'empressèrent de faire de même. Et bientôt, la moitié du secteur ne fut plus visible ni accessible à personne, sauf bien entendu aux renégats, cachés sous les masses brigandes, qui pouvaient toujours agir et voyager comme bon leur semble.
Quelques temps plus tard, inspirés par cette logique, d'autres commandants se mirent à l'appliquer aux systèmes pairs où ils étaient bien installés, au point que la plupart des commandants ne pouvaient plus voir que trois ou quatre systèmes. Souvent c'était les plus faibles et les plus démunis qui se trouvaient dans cette situation, privés du plaisir élémentaire de regarder la carte des étoiles se mouvoir avec le vent de l'histoire. Ils ne pouvaient plus connaître leurs voisins, ne pouvaient plus voir comment évoluaient les autres civilisations, ne pouvaient plus aider ou être aidés. Et surtout, ils ne pouvaient plus regarder grandir la confiance naturelle qu'ils avaient les uns envers les autres. Ils ne pouvaient plus se regarder avec bienveillance alors que s'érigeaient partout des murs de corvette ou de paperasse, des visas, des autorisations, des dérogations, des oukazes et des ultimatums. Ils n'avaient plus entre eux cette familière adelphité qui pousse les êtres à réaliser quelque chose de plus grand qu'eux. Au lieu de cela, ils regardaient furtivement ailleurs, se comparaient par tous les moyens, et essayaient de tirer la couverture à eux. Lorsque quelque part, un ordre croisé survenait, il n'y avait plus de témoins pour dire qui était arrivé en premier, et la loi du plus fort s'appliquait toujours.
Certains commandants avaient pris la peine d'avertir que tout cela finirait mal. Mais ils ne furent pas écouté, et lorsqu'ils parlaient, la Mouche les accusait de multiples félonies et de moult agressions. Elle disait à tous qu'ils ne voulaient qu'accroître leurs pouvoirs et faire régner le despotisme et l'anarchie en même temps. Et lorsque finalement les choses finirent très mal, la Mouche fut très contente d'elle et se frotta les mains en souriant longtemps, car par une simple petite idée elle avait corrompu la pureté originelle de tout un secteur, et avait plongé tout le monde dans le noir, le chaos et la barbarie. Elle pouvait mourir en paix, enfin, car elle avait fait son travail."
Et c'est pourquoi les enfants, ce n'est jamais une bonne idée de fermer les frontières lorsque ça ne répond pas à une nécessité défensive d'urgence. Surtout lorsqu'on en a pas les moyens... Vous avez des questions ?
Voilà, mes amis. Évidemment, c'est une fiction, et toute ressemblance avec des faits et personnages dont vous avez connaissance est purement fortuite. Allez les enfants, au lit, c'est l'heure. Ooooh ils dorment déjà. ahem. Je vais remettre une bûche sur ce brasero. Comme la nuit est belle. *chantonne une mélodie".

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