Son fils est là, digne malgré la douleur et le sentiment d’oppression que lui impose la grandiose architecture pontifical symbolisant la puissance divine. Il est seul parmi tous, il ne sait pas pourquoi son mentor à souhaité cette cérémonie magistrale. Il aurait préféré faire son deuil seul, pouvoir pleurer toutes les larmes de son corps, hurler sa douleur et colère contre ce crime odieux, contre cette injustice. Pourquoi dans cette Église, chez ce Très Haut qui n’avait rien fait ou presque pour le sauver. Des vaisseaux de transport, des corvettes qui n’auraient pas impressionné le plus faible des pirates et un Pape qui se baisse pour embrasser le sol au lieu d’utiliser ses forces divines pour détruire le mal. Non, ce Dieu n’existe pas ou plutôt il se désintéresse de ce monde qu’il a créé. Et où est il ce Pape? Depuis l’arrivée sur Euphor, il ne l’a pas revu ou si peu comme s’il se désintéressait de lui. Quel homme bizarre que ce Denior, capable de la plus grande démonstration d’affection comme de la plus froide indifférence. Chez un être normal, on parlerait de bipolarité mais était il normal.

Depuis quelques jours, Denior avait peu quitté ses appartements. Il devait s’isoler car il devait  lui parler et surtout l’écouter, Il l’avait convoqué. Il était habitué à ses convocations tant il Lui désobéissait. A chaque fois, Il lui rappelait les règles: ne pas faire pour eux mais les conseiller, ils ont le Libre Arbitre. Tu ne dois pas imposer l’Amour…. Oui, il le savait mais pourquoi alors l’avait Il créé imparfait? Pourquoi l’avait il ambitieux et orgueilleux ? Pourquoi l’avait il créé ainsi? Il n’était pas de ces pères qui tonnent ou mitraillent, son arme était psychologique, insidieuse, limite sournoise. Le dialogue serait long, pénible sous des dehors courtois voir badin…. Denior en ressortirait lavé dans tous les sens du mot, vidé de toute force d’opposition, retour à la norme.

Et pourtant cette fois, tout serait différent. Il avait décidé que Denior avait bien agi. Le corps ne serait pas anodin. Il Cet homme ne serait pas mort pour rien. Le fils ne douterait pas en vain….