Quelque part dans l'immensité de l'univers...

Il était dans le fauteuil de pilotage de sa navette monoplace, son kit de survie le maintenait en vie, en coma forcé plutôt. A bout de force, c'était sa seule possibilité de survie. Sa navette, en pilotage automatique depuis des semaines était à la recherche d'un climat favorable pour ravitailler. L'ordinateur de bord semblait enfin avoir trouvé ce qu'il cherchait.

Il ouvrit les yeux pour la première fois après des semaines de coma artificiel. Son corps cybernétique ne nécessitait plus aucun type de nourriture si ce n'est de l’énergie pour alimenter son cœur en Atomium. Aussitôt éveillé, les horribles images de guerre, de sang, de perpétuelle souffrance issu de son passé militaire lui revinrent. Il prit sa tête entre ses mains en poussant des cris de douleur, arracha le conduit d'oxygène relier à sa bouche et s'extrait de la navette avec difficulté.

Manquant de chuter du toit de l'engin, il lutta pour garder l'équilibre.

Tournant la tête de droite à gauche, contemplant les traces de son atterrissage ainsi que le paysage qui s'offrait devant lui. Il prit une profonde inspiration.

En scrutant l'horizons, dissimulé derrière un épais brouillard, il crut apercevoir des structures qui semblaient indiquer la présence d'une civilisation. Il décida de marcher dans cette direction.

Ses jambes, fébriles, malgré l'épais métal qui les recouvre ne le portent plus, sa progression est extrêmement lente et laborieuse.

Il s'écroula dans un bruit sourd de métal. Des images de son passé le hantait, des images de son enfance, en tant que soldat au service de son pays. Un programme spécial qui avait pour but de créer le soldat parfait, la parfaite machine à tuer, dénué de morale, de conscience, lobotomiser, répondant et obéissant bêtement aux ordres données. Un programme nommé "les yeux de l'innocence", il avait été récupéré dans un orphelinat à l'âge de 5 ans et formé aux différentes techniques militaire du programme. Envoyé au combat à l'âge de 11 ans ou il avait pour but d'éliminer des personnalités importantes, gênantes pour le gouvernement en place à cette époque.

La scène de sa première mission, son premier meurtre, tournait en boucle dans sa tête. Il assassinat l'ensemble de la famille d'un sénateur jugé un peu trop engagé sur la politique de répression de l'époque à l'arme blanche. Il se revoyait asséner des dizaines de coups de poignard à sa victime, le sang giclait au travers la pièce...

Il sursauta, allongé sur une table en métal, une lumière blanche dans les yeux, attaché fermement aux poignets et aux chevilles.

"Ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité".