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Cdte. Lyly Putchev
Respect diplomatique : 10 23/07/1013 ETU 11:50 |
Score : 10
Détails
Prélude au Premier Contact. Ils naviguaient depuis... tellement longtemps. Ils ne savaient pas depuis combien de temps ils étaient partis. Krasnaya Zemlya, « Planète Rouge » dans leur dialecte natal, n'était plus leur foyer, leur patrie ; ils en avaient été exclus. Les cinq vaisseaux-mères de leur flotte, armés avec les moyens du bord, contenaient cinq milliards de personnes ; le tiers de la population de leur ancienne patrie. Et à leur tête, pour les guider sans les commander, Lyly Putchev, leur brûlante héroïne. Il y avait eu la Révolution qui avait mis l'ignoble Impérium Brun à bas. Plus de tyrans, que des frères. Les Camarades avaient partagé l'espace planétaire pour cohabiter selon leurs tendances. Noirs anarchistes et Rouges communistes, ensemble tenant le flambeau de la Paix. Quelle folie... d'un coup, les Rouges avaient déferlé sur eux, les Noirs. Ils avaient fondu sur eux et les avaient massacrés, déportés, rééduqués. On n'avait pas pu s'armer, ni se défendre. Les Rouges étaient les plus forts... mais POURQUOI ? Quelle était cette trahison ? Ils s'étaient battus ensembles, ils étaient morts ensembles, ils avaient vécu ensemble, partagé les armes, la nourriture, les peines et les rares joies ; ils avaient fêté les victoires et pleuré les défaites main dans la main... leurs leaders, Alexei Dragunov, Lyly Putchev, se connaissaient depuis l'enfance, avaient commandé et planifié les batailles ensemble, et avaient ultimement vaincu l'infâme Imperator Ivan au bout d'un duel aussi épique que terrible. Tous avaient festoyé et acclamé la victoire finale, l'espoir qui fleurissait, l'avenir qui s'offrait à eux. C'était ÇA la fraternité des peuples ? Le futur radieux qu'ils espéraient ? C'était le génocide et le lavage de cerveau, comme au temps des Bruns ? Alors ils avaient voulu fuir. Tout était prêt, six milliards de citoyens mécontents, et qui avaient rallié les Noirs, s'étaient réfugiés dans l'espace, en orbite de Krasnaya Zemlya, introuvables. On n'attendait plus que les derniers combattants, les héros de la Révolution, ceux qui restaient en arrière pour assurer une voie de sortie. Mais Lyly était tombée aux mains des charognards communistes ; son ancien ami et allié nourrissait de sombres projets pour elle. Elle ne raconta jamais ce qui lui était arrivé, ni comment elle perdit ses membres et son apparence humaine. Tout ce qu'ils savaient, c'était qu'elle avait été enfermée dans un laboratoire secret profondément enfoui sous la terre, un ignoble complexe datant de l'Impérium qui servait désormais à nourrir les projets démesurés d'un nouveau tyran. Elle avait entrevu une lueur d'espoir quand ses Frères étaient venus la libérer, inachevée, affaiblie, malade et droguée, mais humaine. On allait enfin pouvoir s'enfuir, même si au fond elle aurait préféré qu'ils partissent sans elle, qu'ils mettent leurs camarades à l'abri. Mais encore une fois, ils furent trop naïfs. Lyly fut débusquée et remmenée en enfer. Un autre enfer, évidemment ; plus secret, plus sombre. Défigurée, déshumanisée... et considérablement augmentée. Elle sentait, dans les brumes de son esprit perdu dans les brumes des drogues dont on usait pour la contrôler, que ce qu'ils lui faisaient la rendait plus fort. Son esprit s'affûtait, ses sens, bien qu'elle ne pût réfléchir convenablement, s'aiguisaient. Elle se découvrit des pouvoirs hors du commun, une force insoupçonnée. Qu'est-ce qu'ils projetaient de faire, elle ne savait pas. Mais cela ne faisait pas QUE provoquer sa chute. Elle sut qu'elle pourrait se servir de ses nouveaux dons pour faire des choses extraordinaires. S'évader d'ici. Mettre à bas le Tyran Rouge et libérer son peuple, ces gens tellement terrorisés par la machine implacable de la répression qu'ils en venaient à l'aduler, à aimer cet être abject qui se disait leur libérateur. Et ils le croyaient. Bah... il lui suffirait de s'armer d'assez de courage pour tout endurer, et d'assez de haine pour rendre justice. Devant la gigantesque vitre de la vaste salle de commandes du vaisseau-mère, Lyly retourna au présent. Tous ces souvenirs... si horribles. Tout ce désespoir. Ça lui donnait une affreuse migraine. Elle se pinça les sinus, ferma les yeux, et soupira. Au moins ils avaient fui ce monde dégénéré. Dans l'immensité du vide sidéral, une planète, un foyer... oui, ils trouveraient. Qu'importe où. Quitte à fuir la Galaxie. Vingt-trois heures, heure sidérale. Encore une journée gâchée dans l'errance, dans la plus noire des inactions. Pas même un vaisseau marchand à aborder pour s'approvisionner. Elle soupira une fois encore, se retourna, et, sans mot dire, sortit de la salle de commandes. Ses camarades interrompirent un instant leur activité fébrile pour regarder tristement la porte, puis revinrent au pilotage. Vers l'inconnu, vers un foyer. Vers la liberté. [Hrp : La suite est en cours d'écriture et se déclinera sans doute en un ou deux posts supplémentaires, incluant la première prise de contact avec l'Assemblée ; d'ici là soyez bien gentils de ne rien mettre pour ne pas tout gâcher. Merci bien. ~]
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