Dans l’ombre d’une salle obscure Se’Han était pensif. Que devait-il faire ? Quelle était la voie à choisir ? Quel était le bon choix ? Y’en avait-il seulement un bon ? Un plus judicieux que les autres….

Il se leva et marcha. Ses pas résonnaient dans le hall de cette antichambre. Tant de choses s’étaient passées. Tant de morts. Tant de vies gâchées. Tant d’espoir et de désillusions. Il donna un coup de pied dans une table toute proche. Il donna un coup de poing dans un mur, ce qui le fissura. Il en avait marre…. La politique le dégoutait. Les faux-semblants, le manque d’honneur, de paroles… Les paroles… Beaucoup lancées dans les airs et beaucoup de vides. Prononcées par des commandants sans scrupules. Sans rien dans le ciboulot ou dans le pantalon. Ou trop peu… Il fallait que cela cesse et la première étape était de retrouver un destin solitaire.

Il continua à marcher et arriva dans la salle des communications. Il appuya sur un bouton.

Il fit défiler ces divers messages. Témoins éphémères d’une grandeur tout aussi éphémère. Les premiers échanges. Les premiers accords. La première guerre… Les premières victoires mais également les premiers non-dits. A l’époque déjà des interrogations, des incompréhensions : pourquoi ces silences ? Pourquoi tant de secrets ?.. Puis vinrent certaines heures plus sombres…. Le passage de la lumière à l’ombre.. D’un potentiel espoir à un potentiel tyran…. Puis les contestations, les exclusions… Toujours ces silences… Divers contacts… Puis des attaques et le chaos…

Se’Han secoua la tête. Tout le dégoutait…. Plus rien ne comptait sinon la sécurité de son peuple et de son secteur. Il y participerait autant qu’il le pourrait, tant physiquement que lors d’éventuels débats. Mais ces hommes, ces femmes, ces diverses formes de vies valaient elles le mal que l’on pouvait se donner… La vie valait qu’on la défende. Mais quand on voyait ce que certains en faisaient est-ce que cela valait le coup ?... Oui. Les divers peuples ne devaient pas pâtir de la perversité et de la bêtise de leurs dirigeants…

Les trois mégalomaniacs qui tenaient le gouvernement étaient ainsi…. Il souffla un grand coup.

Il tourna les talons, avant de sortir il coupa l’intercom et s’éloigna, non sans un dernier regard vers la salle.

Elle avait pris sa place à l’Assemblée. Une tâche lourde lui incombait désormais mais il lui fallait le faire. C’était son devoir.

Elle se leva et prit la parole.

Voulant éviter les questions, elle fit demi-tour directement. Un homme tenta de la retenir. Elle le prit à la gorge et lui broya la carotide sans un regard. Ses yeux brillant d’une lueur bleutée. Elle sortit sur la place et regarda le soleil. Elle ferma les yeux et s’imprégna de sa chaleur. Des bruissements d’ailes vinrent perturber le silence qui avait prit place et Rhéia avait disparu.