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Cdte. Angela Kasabian
Respect diplomatique : 21 13/08/1013 ETU 14:55 |
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Parler en public peut être un exercice difficile quand on est allergique à la foule. La voix collective des commandants présents résonnait sous le dôme de l'Assemblée, et pour Angela Kasabian, la cacophonie qui en résultait semblait à peu près aussi mélodieuse que la lente et douloureuse érosion de dix ongles griffant un tableau noir jusqu'au sang. Dans un recoin de l'édifice, quelque part sous les gradins, Angela avait l'air d'une petite fille perdue dans un cyber-marché. La jeune femme avait les bras croisés sous sa poitrine plate, les mains crispées autour de sa cage thoracique. Elle se balançait lentement d'un pied sur l'autre, tel le pendule d'un hypnotiseur. Elle avait la tête basse, mais c'était pour mieux contempler le motif de la moquette à base d'escaliers de Penrose et autres figures géométriques impossibles. À travers sa mâchoire serrée, Angela fredonnait un air dont elle avait oublié la provenance, mais qui avait la vertu de la calmer quelque peu dans ces moments-là. Les moments de Crise. Quand une Crise se déclenchait, c'était son corps, et non son cerveau, qui décidait de la marche à suivre. Par conséquent, avec son cerveau en veille, Angela ne voyait plus le jeune homme qui se tenait à quelques mètres devant elle. Timothy Yoannidis était l'assistant personnel d'Angela, et également son admirateur secret. Tellement secret en fait qu'Angela n'était pas au courant qu'elle disposait d'un admirateur. Tim avait été l'assistant personnel de beaucoup d'hommes et de femmes. Il en avait admiré certains, abhorré d'autres, mais jamais il n'était tombé amoureux d'un de ses employeurs, et il n'avait certainement jamais aimé quelqu'un aussi complètement et inconditionnellement. Il adorait Angela, même dans ses moments les plus difficiles. Ou peut-être avant tout dans ses moments difficiles. La vulnérabilité qu'elle affichait devant lui était connue de très peu de gens en-dehors de son entourage politique et personnel ; pour Tim, être témoin d'une Crise était une sorte de privilège, une preuve de confiance absolue. Dans ces moments-là, il ressentait une sensation que d'aucuns trouveraient stupide (et sans doute quelque peu sexiste) : il se sentait l'âme d'un protecteur. Toutefois, au cours de sa vie, Tim avait aimé femmes et hommes indistinctement, et il avait ressenti cette même sensation à l'égard des deux sexes. Parfois il se disait alors qu'il n'était peut-être qu'un chevalier blanc en puissance, pur produit de la propagande militaire androcentrique de son monde natal (sauf pour la partie où il aimait les hommes, fâcheux effet secondaire d'une saturation visuelle à base de muscles saillants et de tablettes de chocolat). Ou peut-être était-ce simplement ça l'amour. Être présent pour l'autre à tous les instants, même quand l'autre ne nous voit pas de la même manière. Tim approcha prudemment Angela et s'agenouilla devant elle, plongeant son regard dans ses yeux bleus et vides qui ne le voyaient pas. — Angela ? Aucune réaction. — Angela, écoutez-moi. Toujours rien. Tim ne se formalisa pas, et continua: — J'ai quelque chose pour vous. Il fouilla un moment dans la poche de son uniforme et en tira un étrange objet blanc, qui semblait plié sur lui-même. Tim déplia l'objet et le retourna pour qu'Angela puisse voir les signes inscrits au verso. — Vous savez ce que c'est ? Est-ce que vous vous souvenez ? Angela arrêta abruptement son mouvement de balancier, et son fredonnement se fit plus doux. Ses yeux se fixèrent sur l'étrange objet en face d'elle. Maintenant que Tim avait son attention, il se releva lentement, sans mouvement brusque, tout en tenant l'objet en face de lui. — Est-ce que c'est...du papier ? fit-t-elle en balbutiant. Tim hocha la tête et sourit. — Mais...c'est tellement rare ! Comment— — Ça n'a aucune importance. Disons que j'ai profité de mes vacances il y a quelques temps pour parcourir le secteur à la recherche de matières rares. Je savais que le papier était un outil d'apprentissage cher à votre coeur, alors j'en ai acheté quelques feuilles. Angela ne dit rien pendant un moment. Ses yeux bondissaient de droite à gauche sur le papier. — C'est mon discours, constata-t-elle. Tu as écrit mon discours, toi-même, sur papier. Pour moi. Sa voix était neutre, aussi neutre que d'habitude, mais Tim avait appris à y lire les émotions qu'elle tentait d'exprimer. Et à présent, c'était la gratitude qui transparaissait. Tim se sentit rougir. - Vous m'avez raconté un jour que la seule manière dont vous arriviez à apprendre des choses étant petite, c'était de les voir écrites sur du papier, parce que les rayonnements gamma des holo-desks représentaient des stimuli visuels trop violents pour votre cerveau. Avant de venir ici, je savais que l'Assemblée pourrait être un endroit perturbant pour vous à cause de la lumière et de la foule, alors j'ai décidé d'écrire votre discours sur du véritable papier, au cas où vous seriez effrayée par la perspective de devoir utiliser l'holo-desk public pour lire vos notes. Angela prit délicatement la feuille entre ses doigts, comme quelque chose d'infiniment précieux. Puis elle jeta un coup d'oeil inquiet vers les gradins. Le bruit de la foule ne lui semblait plus aussi insupportable à présent, mais la perspective de parler en public était toujours aussi inquiétante. — Ces gens vont me mettre en pièces, chuchota-t-elle, plus pour elle-même que pour Tim. Il secoua la tête énergiquement et durcit le ton. — Non ! Vos crises se manifestent quand vous vous trouvez dans une situation à laquelle vous n'êtes pas préparée. Nous avons répété ce discours pendant des jours. Nous l'avons mémorisé ensemble, et maintenant cette feuille de papier est là pour vous aider. Et je serai aussi à vos côtés sur l'estrade. Je comprends que pour quelqu'un dans votre situation, cette intervention s'apparente au discours du siècle. Mais vous n'avez plus d'excuse, commandante. Vous avez acquis ce titre, et maintenant vous allez prouver à tous ces gens que vous en êtes digne. Je n'ai pas besoin d'être convaincu de votre valeur, mais j'ai l'impression que vous, oui. Si vous ne le faites pas pour eux, si vous ne le faites pas pour moi, alors faites-le pour vous-même. Tim offrit sa main à Angela, et après une hésitation, elle l'empoigna d'une main moite et tremblante. — J'ai peur, Tim. Tim sourit. — Croyez-moi, dans cinq minutes, vous n'aurez plus peur de rien. Main dans la main, la paire se mit en marche et s'avança vers le centre de l'édifice. Discours à venir prochainement dans un autre post, merci de ne pas répondre pendant ce temps ! :)
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Cdte. Angela Kasabian
Respect diplomatique : 21 13/08/1013 ETU 23:25 |
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Score : 6
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En pénétrant dans l'enceinte de l'Assemblée, Angela fit tout son possible pour fixer son regard sur le pupitre central, gardant les commandants assis dans les gradins fermement emprisonnés dans sa vision périphérique. L'exercice était difficile, mais elle tint bon. Elle le devait, sans quoi elle perdrait le contrôle encore une fois et elle serait la risée de l'Assemblée. Mais elle se rendit compte avec un certain étonnement que ce n'était pas cela qui la terrifiait le plus. Ce qui l'effrayait plus que tout, c'était la perspective de décevoir Timothy et de gâcher ses efforts. C'était cette peur qui la paralysait et c'était cette peur qui la propulsait en avant. Peut-être que Tim avait se trompait. Peut-être qu'elle le faisait pour lui après tout. Elle essaya de se dire que Tim n'était qu'un de ses employés et qu'elle n'avait aucune raison de ressentir autre chose à son égard qu'une politesse strictement professionnelle, mais elle savait que c'était un mode de pensée stupide. Angela était le produit d'une famille populaire, qui lui avait apprise très tôt à respecter ses inférieurs avec autant, sinon plus de considération que ses égaux. Tim était le douzième d'une longue lignée "d'assistants personnels" et le seul avec qui Angela avait réussi à communiquer. Les onze assistants et assistantes précédents avaient tous perdu patience à un moment ou à un autre, et leurs contrats avaient pour la plupart pris fin après une Crise particulièrement violente. Elle ne voulait pas perdre Tim, au sens propre comme au figuré. Alors elle prendrait sur elle et elle prononcerait ce discours, même si elle devait en sortir épuisée et meurtrie. Arrivée au pupitre, Angela dégagea sa main de l'étreinte de Tim et éteignit l'holo-desk. Elle entendit plusieurs commandants chochoter et (qu'est-ce qu'elle fabrique la môme) ricaner. Angela les ignora, et déplia la page qui contenait son discours. Les chuchotements s'accentuèrent, et un commandant éclata ouvertement de rire. Angela jeta un regard anxieux à Tim, qui lui retourna un sourire plein de confiance. — C'est votre occasion de les faire taire, lui chuchota-t-il, et lui adressa un clin d'oeil complice. Il est probablement aussi inquiet que moi, pensa-t-elle, mais il refuse de le montrer. Il veut que je sois convaincue qu'il a totalement confiance en moi. Et ça fonctionne. Angela voulait lui rendre son sourire, mais son visage se contenta d'offrir un rictus peu convaincant. Elle posa son regard sur l'écriture souple de son assistant, déglutit et entama son discours : "Chères commandantes, commandants et camarades de Sagesse, Je m'appelle Angela Kasabian, j'ai 27 ans, et, comme vous toutes et vous tous, je suis commandante. Certains pourront contester la manière dont je suis arrivée au pouvoir, et, puisqu'un simple espionnage pourrait dévoiler la nature de cet événement, je préfère vous l'énoncer clairement dès à présent : j'ai acheté mon titre de commandante, en échange d'une importante somme de leems." Encore des murmures. "Certains d'entre vous se sentiront peut-être insultés et éprouveront le besoin de me dénigrer publiquement pour avoir essentiellement acheté un grade basé sur le mérite. Ce que vous ignorez, c'est que je ne voulais pas de ce titre. Je n'étais pas destinée à devenir commandante, et surtout pas si jeune. Ce que je voulais en revanche, c'était sauver mon peuple de la tyrannie. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai acheté le titre de commandante à un tyran vénal nommé Boran Duval, afin qu'il libère mon peuple et se retire à jamais de la vie politique de ma planète natale, Korus Pharam. Il est actuellement en exil, se préparant probablement à s'installer dans quelque autre secteur afin de persécuter un nouveau peuple grâce à l'argent récolté. Je ne suis pas fière d'avoir contribué à enrichir ce scélérat, et je ne suis pas fière d'avoir potentiellement mis d'autres peuples en danger. Mais soyons honnêtes : avec le dos au mur et avec comme seule arme l'argent d'un héritage ancien, vous auriez fait la même chose. Vous pouvez me traiter de ce que vous voulez, mais vous n'avez pas le droit de me traiter de lâche. Quoi qu'il en soit, me voilà maintenant à la tête de la civilisation qui m'a tant donné, et j'attends de vous que vous me traitiez en tant que digne homologue. Mon peuple prône des valeurs de paix et de tolérance envers toutes les classes de citoyens, qu'ils soient humains ou aliens, blancs ou noirs, autonomes ou...(elle marqua une brève pause) handicapés. Soyez donc assurés que tout commandant qui attentera directement ou indirectement à la liberté et au bonheur de mes concitoyens de la manière dont a pu le faire Boran Duval en son temps s'exposera directement à l'ire du peuple Pharamien. Quant aux autres, ils sont les bienvenus pour échanger technologies, ressources et visites de courtoisie. En attendant de faire plus ample connaissance avec les bienfaiteurs et les déchets de cette galaxie, laissez-moi souhaiter à vos civilisations respectifs une vie heureuse et prospère." À la fin de son discours, Angela constata qu'elle avait parlé d'une voix calme mais ferme, et que ses mains avaient cessé de trembler. Elle entendit la voix de Timothy, contenue mais triomphante derrière elle : — Je crois que notre travail ici est terminé. Vous avez été formidable, commandante Kasabian. Pour la première fois de la journée, Angela s'autorisa un sourire.
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Cdt. Stephen Wurzel
Respect diplomatique : 634 14/08/1013 ETU 01:06 |
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Score : 3
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Dans l'assistance, frappé par la beauté et l'assurance de la jeune femme, Stephen Wurzel, chancelier de la république autoritaire librianne ne pouvait détourner ses yeux de la tribune où la jeune commandante prononçait les dernières phrases de son discours avec une honnêteté charmante. Quand elle eût terminée, la salle résonna d'applaudissements discrets et de quelques quolibets. Quant-à lui, il applaudit avec conviction l'effort visible de la commandante Angela Kasabian. La jeune commandante se détournait déjà de la tribune et s’éloignait à pas mesurés, rejointe par un jeune homme qui lui adressa quelques mots muets au milieu de la salle de l’Assemblée qui résonnait maintenant du bruit des centaines de commandants et de leur personnel qui quittaient leur sièges. - Excellence? Le chancelier Wurzel détourna les yeux de la tribune et se retourna vers son assistante Jessika qui s’était levée ainsi que les deux soldats de la garde librianne, vêtus de complets sobres et qui étaient là pour veiller à sa sécurité. - Oui, bien sur dit-il en se levant à son tour, lissant machinalement un pli sur son costume et emboîtant le pas à l’un des garde du corps. - Comme je vous le disais excellence, le maréchal du ciel Dienes vous fait savoir que la flotte expéditionnaire à quittée sans encombres les frontières de la république autoritaire librianne et qu’elle file maintenant à pleine vitesse vers Eragone. Wurzel acquiesça distraitement en regardant la commandante Kasabian disparaître, accompagnée de son assistant derrière les lourdes tentures qui marquaient l’extrémité de la tribune. - Bien. Avons-nous eu la réponse du commandant oracle quant à notre ultimatum? Jessika secoua la tête en vérifiant les informations fournies par son Pad numérique, sa coiffure rigide ne bougeant pas d’un iota. - Non monsieur, nous n’avons rien reçus de sa part depuis son refus inconsidéré. Souhaitez-vous que je demande à notre ambassadeur en poste dans le système 19 de réitérer? - Faites oui. Je ne souhaite pas de morts inutiles. Qui est là-bas déjà? - Cole, excellence. Jessika entreprit aussitôt d’écrire une lettre à ce dernier via le clavier holographique de son Pad. - Ah oui. Notre pilote nous fait savoir que votre navette est prête et vous attends sur la Tarmac. Avez-vous d’autres choses à régler sur Pandaemonium? Jetant un regard vers l’estrade vide, Wurzel répondit par la négative. - L’Aleksander nous attends en orbite? - Oui monsieur. Le garde du corps qui le précédait poussa l’une des portes de l’amphithéâtre qui donnait sur l’une des nombreuses voies d’accès à la grande salle de l’assemblée. Il lui fit signe que tout était sécuritaire. Le chancelier Wurzel s’arrêta cependant, pensif, et se retourna vers Jessika qui faillit le percuter avant de lever les yeux de son Pad. - Cette jeune commandante qui s’est exprimée tout à l’heure… - La commandante Kasabian? Wurzel acquiesça. Elle-même oui. Que pouvez-vous me dire d’autre sur elle? Son assistante fouilla quelques instants dans les registres informatiques de l’Assemblée générale qui contenait toutes les informations données sur les peuples et les commandants enregistrées à cette dernière. - Rien de plus que ce qu’elle a dit dans son discours monsieur. Pourquoi cela? Déçu, le chancelier reporta son attention sur la salle qui s’était partiellement vidée et sur l’estrade vide. - J’aimerais la rencontrer. Vous pouvez m’arranger cela? Jessica, étonnée, fronça un sourcil et tapa quelques minutes sur son Pad avant de lui annoncer qu’un certain Timothy Yoannidis, l’assistant de la commandante Kasabian lui faisait savoir que cette dernière n’avait que peu de temps mais qu’elle quitterait l’antichambre de la tribune avec son équipe sous peu et qu’elle pourrait peut-être lui accorder un moment. Il sourit. - Ouvrez-moi le chemin Jessika voulez-vous. Les deux gardes du corps les escortèrent alors que son assistante l’entraînait en sens inverse vers les coulisses de la Tribune de l'Assemblée de Sagesse. - - - Le chancelier Wurzel était seul, les deux hommes veillant à sa sécurité s’étaient légèrement éloignés à sa demande et Jessika était allée s’assurer que le personnel de la délégation librianne restée dans leurs appartements de l’aile ouest du bâtiment n’oubliait rien. Nerveux, pour une raison qui lui échappait, il fixait les lourds panneaux ouvragés de la porte de l’antichambre de la tribune. Quelques commandants et leur personnel passaient dans le couloir, discutant de choses et d’autres au milieu du bruit étouffé de leur pas. Regardant sa montre, il se demanda s’il n’avait pas manqué le départ de la jeune commandante…
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Cdte. Angela Kasabian
Respect diplomatique : 21 14/08/1013 ETU 13:39 |
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— Je lui ai répondu que nous nous apprêtions à partir mais que vous auriez peut-être une minute à lui accorder si vous pouviez vous libérer de vos obligations. — Pourquoi inventer un tel mensonge plutôt que de dire la vérité ? — Je suis votre assistant, Angela. Mon rôle est de vous donner la meilleure apparence possible en toutes circonstances face à vos homologues. C'est ce que j'ai fait tout à l'heure à l'Assemblée, et je ne compte pas m'arrêter là. Tim se pencha au chevet de la commandante, qui était étendue sur une couchette, les yeux mi-clos sous la lumière tamisée, les bras le long du corps. Son discours l'avait épuisée. — Angela, vous avez envoyé un message fort au nom de notre peuple aujourd'hui. Vous leur avez montré que vous étiez à la hauteur de vos fonctions. Mais- — Mais si quelqu'un me voit dans cet état, il serait très facile pour cette personne de répandre des rumeurs insultantes à mon sujet. Tim déglutit. — J'aimerais vous dire que le reste de cette galaxie est aussi tolérant que le peuple de Korus Pharam, mais ce serait vous mentir. Nous ne connaissons pas les intentions du commandant Wurzel, et c'est pourquoi lui accorder un entretien dans votre état d'épuisement serait une grave erreur pour votre réputation. Angela fixa le plafond pendant dix bonnes secondes avant de répondre. — Alors fais-le patienter. Tim fronça les sourcils. — Je ne suis pas sûr de vous comprendre. — Je veux le rencontrer. — Aujourd'hui ? Mais- Angela se redressa sur ses coudes et perça Timothy du regard. — Tim, est-ce que tu sais ce que j'ai ressenti en prononçant ce discours ? Pour la première fois depuis ma prise de pouvoir, je me suis sentie à la hauteur. Je me suis sentie forte. Tout ça grâce à toi. Tu m'as fait affronter ma plus grande peur en me forçant à puiser dans une source de courage dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Et maintenant tu veux annuler tous ces efforts et m'isoler, comme je me suis isolée moi-même pendant toute ma vie ? Non. Ce serait faire un pas de plus en arrière, et j'ai déjà trop marché à reculons. Face à la dureté de son regard, Tim baissa les yeux. — Je suis désolé, fit-il d'une petite voix. — Je t'interdis de t'excuser, répondit-elle d'une voix douce, mais toujours ferme. Surtout après ce que tu as fait pour moi aujourd'hui. C'est moi qui devrait m'excuser d'être si dure, mais c'est seulement que...je veux aller de l'avant. Tu comprends ? Tim hocha la tête et entreprit d'écrire un message à Jessika lui signalant que si le commandant Wurzel était prêt à attendre quelques heures (pardon pour la gêne occasionnée), la commandante Kasabian le recevrait avec plaisir. Il lui fit également savoir qu'à cause d'un problème technique, Angela pouvait recevoir des com-X de la part du commandant Wurzel, mais ne pouvait y répondre directement...
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Cdte. Angela Kasabian
Respect diplomatique : 21 14/08/1013 ETU 21:02 |
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— Angela. Angela ? La commandante, émergeant d'un sommeil salvateur, ouvrit les yeux et vit Tim penché au-dessus d'elle, l'air troublé. — Que se passe-t-il ? — Je ne suis pas sûr...mais il semble que le commandant Wurzel soit reparti en orbite à bord de son vaisseau. Angela se redressa sur la couchette. — Il a annulé notre entretien ? — Il semblerait...mais je n'ai rien reçu de la part de son assistante Jessika indiquant que c'était le cas. Pendant votre sieste, le commandant Wurzel s'est exprimé une fois à l'Assemblée, puis a quitté les lieux peu après. On m'a indiqué qu'il était reparti par navette sur son vaisseau, l'Aleksander. Angela semblait déconfite. Tim reprit : — Je suis sûr que c'est un malentendu. Rappelez-vous que nous avons constaté des problèmes de communications entre nos réseaux respectifs ; peut-être Jessika n'a-t-elle pas reçu ma réponse ? — Ou peut-être n'a-t-elle pas transmis le message. — Je ne pense pas que ce soit le cas. Ce type est accompagné par des gardes du corps, et je l'ai vu faire la guerre aux faux plis sur son costume plusieurs fois pendant ses discours. Si je puis me permettre, même le plus flamboyant de mes anciens partenaires masculins semblait moins obsédé par le repassage. Quelles que soient ses intentions, Wurzel a le goût des choses bien faites. D'où ma théorie du simple malentendu. Angela eut une moue de déception enfantine qui fit sourire Timothy. — Ne vous inquiétez pas. Nous aurons tout le temps du monde pour faire plus ample connaissance à l'avenir. En attendant, nous ferions bien de rentrer sur Korus Pharam. J'ai bien peur que les dossiers se soient accumulés en notre absence.
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Cdt. Stephen Wurzel
Respect diplomatique : 634 15/08/1013 ETU 00:52 |
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C'était une journée particulièrement chaude sur Pandaemonium et le commandant Wurzel, accompagné des deux gardes librians et de son assistante Jessika le ressentait doublement alors qu'ils traversaient à grand pas la zone piétonnière en plasti-béton du Tarmac A. de Pandaemonium. Une goutte de sueur coula le long de sa tempe et il se décida à retirer son veston et à déboutonner le haut de sa chemise. Leur appareil, une navette diplomatique fournie par Pandore, les attendait un peu plus loin. Jessika le rattrapa et entreprit de lui énumérer les affaires courantes. Il tendit la main pour prendre son Pad et consulter les dossiers par lui même. - On a répondu de façon mitigée à votre déclaration à l'Assemblée Galactique monsieur, il sembl... - Quoi? Il s'arrêta et regarda le relevé des discussions qui avaient suivies son départ. Le groupe de la Lune Noire ne fait-elle pas partie de L'Éclypse? Jessika acquiesça et reprit sa marche en direction de la navette, Wurzel la suivit. -Oui monsieur mais il semblerait que la façon dont vous avez tourné cela laissait penser qu'elle était l'Éclypse. Il fronça les sourcils et la regarda avec une expression étonnée. - Enfin bref, enchaîna-t-elle, il n'y a pas de mal. Le reste du discours a bien passé semble-t-il - Encore heureux. On ne voudrait pas déclencher une guerre avec une virgule trop anguleuse ajouta-t-il avec un sourire. Quoi d'autre? - Une réponse définitivement négative du commandant oracle. Il laissa échapper un juron. Le maréchal du ciel Dienes a été prévenu et a mis notre force expéditionnaire en alerte maximum. Ils seront sur leur gardes. - Faites-lui tout de même savoir de ne pas tirer le premier. La flotte a été envoyée en priorité pour escorter des diplomates qui reprendront cette planète comme nous l'avons faits la première fois. Sans faire couler le sang. Si le commandant oracle réitère ses actions offensives à notre endroit, le maréchal du ciel à autorisation d'user de toute la force nécessaire pour soumettre la planète et pacifier le point de coordonnée. Elle aquiesça et il lui rendit le Pad dont elle fit aussitôt usage de façon experte. Le pilote de la navette vint leur ouvrir et ils prirent position dans l'appareil petit mais confortable. - Ah oui monsieur, j'allais oublier, monsieur Yoannidis a fait savoir que la commandante Kasabian n'avait que peu de temps à elle mais qu'elle aurait été ravie de voir dans quelques heures. Il la foudroya du regard. - Et c'est maintenant que vous me le dites?? Alors que nous décollons? En effet, la navette décollait sous les commandes expérimentés du pilote encaissant aussitôt la force gravitationnelle planétaire que les systèmes d'inertie compensèrent en partie. - Toutes mes excuses monsieur balbutia-t-elle mais avec les développements à l'assemblée, le conflit à nos portes, notre dépar... - Ça suffit! Il n'avait pas eu besoin de crier. Son ton glacial avait suffit à rendre la navette silencieuse. Cessez de vous justifier, le mal est fait. Il regarda par le hublot alors que l'atmosphère blanchâtre laissait place au vide sidéral de l'orbite basse de Pandaemonium. Il se retourna vers elle qui n'osait plus parler. - Prenez donc note. Vous ferez ensuite parvenir ce que je vais vous dicter à monsieur Yoannidis. Elle s'empressa d'obtempérer. Commandante Kasabian, Je vous présente mes plus plates excuses en ce qui concerne notre entretien manqué de cet après-midi. Je n'ai été informé que sur le tard de la réponse de votre assistant. Jessika se mordit la lèvre sans toutefois cesser de taper sur le holo-clavier. J'ai ainsi cru que vous aviez quittée l'assemblée avant notre entretien et que je vous avais bêtement manquée. Il marqua une pause et regarda une nouvelle fois par le hublot, voyant maintenant l'Aleksander se détacher de la voûte étoilée. Vaisseau de guerre amiral de la flotte librianne, modifié pour les voyages diplomatiques du gouvernement librian et avant toute chose, du chancelier Wurzel. Il reprit. J'ai malheureusement dû quitter la planète rapidement, de nombreuses affaires d'importances m’appelant dans notre propre système. Vous et moi savons que nous ne sommes, hélas, que les humbles acteurs d'un monde en constante mutation et que nos devoirs passent avant tout le reste, doublement hélas. Sachez cependant ceci. Vous rencontrer serait non seulement un honneur pour mon peuple mais aussi un plaisir personnel pour moi. La force et la confiance dont vous nous avez gratifiés à l'Assemblée Galactique m'ont profondément ému venant d'une jeune femme d'une telle beauté et je serais plus que ravi de pouvoir représenter le peuple librian lors d'un entretien en votre compagnie. La navette fut secoué lorsque qu'elle s'amarra à l'Aleksander. Un court sifflement précéda l'ouverture des portes qui coulissèrent dans la cloison laissant apparaître un couloir étroit, éclairé de diodes luminescentes où une haie d'honneur de gardes librians l'attendait, le capitaine de l'Aleksander au bout de celle-ci le salua d'un salut militaire auquel Wurzel répondit sommairement avant de se retourner vers Jessika. Dès que j'aurai réglé les affaires courantes de la république autoritaire librianne, si vous le désirez toujours, nous arrangerons cet entretien. En attendant, je ne peux que vous souhaiter tout le bonheur et la prospérité du monde à vous et à votre peuple et surtout, gardez à l'esprit que le temps me semblera plus long tant que je n'aurai pas eu la chance de vous revoir. Avec tout mon respect, Stephen Wurzel Chancelier de la république autoritaire librianne Protecteur de Libria -Vaisseau de commandement Aleksander- Le capitaine Decker lui serra la main quand il mit le pied sur l'Aleksander et l'invita à le suivre. - Vôtre voyage a été productif monsieur? - Assez oui, je vous remercie. Sommes-nous prêts à entrer en hyper-espace? Hochement de tête. Parfait, ramenez-nous chez-nous dans ce cas. Je saurai trouver mes quartier. Alors que ce dernier retournait sur le pont, et qu'une partie de la haie d'honneur lui emboîtait le pas, les laissant seuls, lui et quelques hommes dans le couloir, Wurzel se tourna vers Jessika. - Faites parvenir ce message à la commandante Kasabian et cette fois-ci, ne tardez plus à me donner de ses nouvelles. - Bien monsieur, c'est fait. - Bon, venez. Rejoignons nos quartiers avant que nous passions en hyper-espace. Ah oui et prenez note voulez-vous... Une distorsion spatiale massive se forma à l'avant de l'Aleksander et celui-ci s'y engouffra par une poussée de ses moteurs conventionnels. Derrière eux suspendue dans le firmament, Pandaemonium, la planète qui ne dormait jamais, veillait dans la nuit sans fin de Sagesse.
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