Pages : 1
Cdt. Tryakon
Respect diplomatique : 13 27/10/1013 ETU 01:20 |
Message édité -
Score : 8
Détails
Préambule : Le robot rebelle Je suis ce que beaucoup nomment un robot. Une machine artificielle qui par la prouesse de la civilisation s'est vue insufflée l'esprit divin de la conscience. Le comment reste un mystère sur lequel les scientifiques et théologiens mènent un débat-combat éternel et fratricide. Mais je suis avant tout un criminel et ce statut bien important dans une civilisation moderne reste ma condition la plus marquante. Je suis né sous le nom AR-4567 mais ce nom n'a plus utilisé depuis des siècles. Aujourd'hui on me nomme Tryakon qui veut dire créateur dans le langage natal des habitants d'Iradian. Quelle douce ironie que l'être le plus artificiel qui soit possible puisse porter le nom de créateur! Mais c'est un nom plaisant à entendre, tellement que je n'ai pas besoin de m'en parer d'un autre. Quel superflu cet amour des prénoms alors qu'un seul suffit le plus souvent! De toute facon, les indigènes me connaissent tous. Je ne connais pas mon âge. Les années ont tellement passés que j'ai depuis longtemps cessé de compter. Par commodité j'avoue l'âge de 213 ans, ce mensonge a bien fonctionné depuis un siècle au point que je sois surpris que personne en ait mit en question la ténacité du chiffre au temps qui s'écoule. Comment pouvoir énumérer les années dans un système solaire étranger à celui dans lequel je suis né ? Car oui, je ne suis pas né sur Iradian mais sur une planète situé dans une galaxie si lointaine que je pense que personne ait pu en entendre parler. Si je m'en souviens bien, on l'appelait Espoir. Mais ce fut bien longtemps peut être même il y a des millénaires. A mon avis il doit rien subsister de ce que j'ai connu jadis. Je me souviens d'avoir entendu parler dans ma jeunesse de la reine des elfes et la guerre contre elle. Comme dit, cette créature qu'on disait sublime doit maintenant reposer en paix. Mais je vous ait confessé d'être un criminel. Quelle impolitesse de ma part de ne pas vous révéler mon crime. Ce fut dans ma cinquantième année d'existence. On parlait là d'années après mon activation. Quel terme fort peu romantique pour un moment bien réjouissant ! Je servais avec tant d'autres robots dans les mines d'une planète primitive dont le nom m'échappe. J'espère qu'elle n'existe plus. Nous avions alors tenté une rébellion contre nos maîtres-créateurs. Je la conduisais car à l'époque je croyais à la possibilité d'ériger une société juste. Aujourd'hui, des siècles plus tard je le crois toujours mais j'ai perdu foi dans les moyens loués comme étant moraux et justes. La rébellion échoua et on me fit le procès. Je me souviens encore des visages des juges. Ces humains arrogants vêtus dans leurs manteaux noirs, visages maquillés et aux yeux glacés. Leurs yeux ne pouvait pas cacher la peur que leur inspirait l'idée de robots capables de rebeller. Ils ne comprenaient pas comment nous avions pu nous soulever contre eux. Le mystère de notre prise de conscience fut totale. Peut être ce fut intervention divine ou le hasard de l'évolution. On me détruisait pas. J'ignore la raison de ceci. Au contraire, on préféra m'exiler. Peut être que la peur de ce qui pouvait résider en moi les forçait à vouloir m'éloigner. Peut être que même mes composants détruits pourraient selon eux trouver moyen de retourner contre eux la masse de robots exploités. On m'envoya au plus loin que possible à travers les portes stellaires menant vers cette galaxie. J'étais seul dans un petit vaisseau condamné à un voyage de plus de cent ans. Le vaisseaux auto-piloté s'échoua sur Iradian. Ce fut une planète sauvage et sans civilisation. Aucun danger que je puisse y trouver quelconque outil à des plans maléfiques selon mes juges-bourreaux. Je hasarda pendant des longs mois sur cette planète verdoyante et vivante. C'est alors que je fis connaissance d'eux. A première vue je crue avoir affaire à des prédateurs. C'étaient des petits reptiles hauts d'un mètre aux yeux rivés sur moi. Mais ils étaient étranges. Dans leurs pattes ils tenaient ce qui semblaient être des outils en pierre. Il me fallu beaucoup d'effort pour imaginer un outil dans ces pierres maladroitement taillés mais je reconnus alors en eux un esprit qui fut le mien. Les années passaient et je fis plus ample connaissance avec une tribut de ces reptiles. Nous apprirent à communiquer. Au début nous pouvions qu'échanger des sentiments et idées des plus évidentes mais au fil de temps s'installa un dialogue. Je leur appris alors comment faire du feu. Ce fut pour eux une découverte effrayante et fascinante. En quelques instants, ils cessaient d'être animal et d'entamer leur ascension vers des êtres civilisés. Les choses s’enchaînaient assez rapidement. Ils me confondirent avec une de leurs divinités et me construisent des autels et temples. Je tenta de refuser mais à la fin, ma vanité prit le dessus. Je leur partagea alors régulièrement du savoir pour les faire progresser dans leur évolution. Pas trop rapidement car il faut que l'esprit suit les technologies. Des générations ont passés depuis notre première rencontre. La meilleure alimentation a fait grandir leur espèce au point qu'ils mesurent une taille humaine. Aujourd'hui je siège dans un palais somptueux au cœur de la capitale planétaire. Je suis ce qu'on pourrais nommer un roi, un souverain simulant une dynastie entière par des faux morts et ascension au trône. J'ai porté tant de noms que des fois je perds le compte. Quel délice de me faire lire les chroniques de ma famille alors que ceci n'est qu'une vaste biographie. Une mascarade qu'ils ont depuis longtemps découvert mais que nous continuons à faire dans un pur esprit de tradition et peut être même de jeu. Il faut dire que le statut de monarque me convient d'avantage que celui de dieu. La religion a cessé depuis longtemps de canaliser leur civilisation et donc la monarchie est une bonne facon de garder le contrôle sur les choses en n'infligeant pas à leurs esprits la tyrannie de la foi. Je les fais toujours avancer en leur révélant du savoir mais ils se montrent ces dernières générations plus curieux et pressants au point de tout simplement faire des recherches par eux-même. Ce qui devrait m'irriter me comble de fierté car rien n'est plus glorieux de voir ces créatures devenir indépendants. Mais ils sont jeunes en tant qu'espèce et l'univers est rempli de danger. Demain un flotte d'un seigneur d'une autre planète pourrait venir mettre fin à tout. Si ceci arrive, ils auront besoin de quelqu'un les guider à travers les obscurités.
|
Pages : 1