Un hologramme en provenance de la république Leemuriene fit son apparition. Un individu vêtu d'un uniforme des corps d'assaut Leemurien se tenait derriere un bureau en Cypres d'Ubut. Le regard ferme et les mains tendues devant lui en signe de conciliation, il prit la parole :

Ici le général Mozart Mecitoyens, chef du bureau des opérations des armées de la RDL. Nous sommes assez peu convaincu par ladite légitimité, après tout "a beau mentir qui vient de loin", une simple déclaration à l'Assemblée Galactique, et voila la possibilité d'étendre son territoire dans un autre secteur... Prenons un exemple, admettons que la république qui m’emploie prétende que le commandant Dragunov s'est livré a des exactions sur notre territoire, nous voila en position de riposter en accaparant des planètes sur un territoire ou autrement nous n’aurions pu prétendre à rien, et ou la moindre apparition d'un de nos vaisseaux de guerre aurait entraîné une riposte massive de tous les peuples de ce secteur.

En conséquence, la riposte ne peut a notre avis déboucher en aucun cas sur l'occupation permanente de planètes dans un autre secteur. La prise d'une planète dans un secteur autre que son secteur d'origine va de facto entraîner des troubles importants, et on voit mal comment même les peuples les plus pacifiques pourraient accepter qu'un commandant belliqueux s'empare de planètes voisines des siennes sans réagir.

La seule exception serait si par exemple, pour reprendre le cas des secteurs 5 et 11, si le commandant Wurtzel s'était vu prendre une planète. Dans ce cas , il serait en droit d'en capturer une en secteur 11, a charge pour lui de la rendre par la suite en échange de la planète perdue ( de façon a ce que chacun reste chez soi)

Un hologramme fit son apparition dans la salle de l Assemblée Galactique.On pouvait voir une antique caisse enregistreuse, dont le tiroir ouvert laissait échapper des liasses de billets de 10 000 Leems. Une voix posée en sortit :

-Bonjour Chancelier Wurzel, ici le président Optireal, nos régimes sont différents, mais nos problèmes sont identiques. Ne voyez pas dans les hypothèses du chef du bureau des opérations de ma modeste armée une quelconque mise en accusation. Il n'a jamais que tenté d'illustrer ses propos par l'exemple... Mais les militaires sont parfois maladroits.

Ma nation est par essence pacifique, donc il est évident que les solutions que nous envisagerions face a ce type d’agression sont totalement différentes et tiennent en quatre notions: « corruption, mercenariat, lettres de marques, propagande ».

Corruption tout d'abord, nous aurions à coeur de trouver dans le secteur de notre ennemi des nations sensibles à l'argument fiduciaire pour discréditer notre adversaire dans son propre secteur, lui refuser toute aide ou protection ( ce que pudiquement d'aucuns appellent l'isolement diplomatique, qui comme toute autre forme de guerre se monnaie)

Mercenariat, n'ayant pas d'importantes forces armées, nous ferions appel, moyennant finances à des tiers, eux aussi sensibles au doctrine du Vodor, pour assaillir notre ennemi. La cessation temporaire d'une planète au sein du secteur cible et la location d'une flotte n'est pas chose impossible ( le tout étant d'y mettre le prix, en MA de leems pour amorcer l'opération et en garantissant l'abandon des planètes conquises au prestataire de service par exemple).

Lettres de Marques : Si la RDL décidait d'accorder une lettre de marque concernant un secteur précis et un commandant particulier, je suis près à parier qu'il se trouverait bien quelques renégats pour profiter de la permission. Sachant bien qu'une fois la lettre accordée , ma république endosserais tous les actes d'hostilités commis par les corsaires envers le commandant visé ( bien entendu pas les déprédations annexes)

Propagande : Nous avons tous une histoire, et toutes nos nations ont réalisé des opérations qu'elles préfèrent savoir ignorée du reste de la communauté... Quelques fois il peut arriver que des investissements bien placés délient les langues...

Mais bien entendu, je ne suis pas le dirigeant d'une république autoritaire, je ne suis donc pas tenu à la même rigueur que certains. En démocratie, il est plus facile d'affirmer que certaines idées ne viennent pas de vous, et que vous avez du prendre des mesures répugnantes sur pression de l'opposition.

Éminent Premier Secrétaire,

Chers Commandants,

Pour ce qui me concerne, les choses sont claires:

Que la gouvernance d'un secteur décide, par une décision administrative précautionneuse, d’empêcher les malandrins de venir semer la pagaille dans ses contrées me semble tout à fait compréhensible. Il s'agit là d'un principe général de prévention, certes frileux, mais nullement blâmable.

Mais tout principe a ses dérogations et le cas d'espèce exposé par le Premier Secrétaire me semble en faire partie, ne serait-ce que pour des considérations téléologiques.

Il est reconnu que la finalité d'un accès sectoriel réglementé est de protéger les honnêtes et paisibles commandants contre une attaque surprise.

Lorsqu'un commandant se rend coupable d'exactions extra-systémiques, peut-on considérer qu'il mérite cette protection? Diable non. Lorsqu'un commandant bombarde, pille, envahit, ou diffuse sa propagande délétère dans un autre système, puis revient avec candeur se calfeutrer dans le confort cossu de son système, il ne mérite pas le qualificatif d'honnête homme, il mérite de se faire ratisser la tronche.

Si l'infamie d'un commandant mérite rétribution, les règles d'accès à son secteur ne doivent pas y faire obstacle, sous peine d'être, elles-même, frappées d'infamie.

C'est ma position, et j'invite les membres de cette glorieuse assemblée à bien en tenir compte. Je n'aurai pas beaucoup de patience si je me trouve un jour dans cette situation et qu'on me demande de remplir une demande d'autorisation d'accès en trois exemplaires avant de pouvoir me faire justice... Mais c'est un simple cas d'école, car nous sommes entre gens de bien, n'est-ce pas?

Sur ce, je retourne à mes tracasseries domestiques.