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Rouge fête.

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Cdt. Dragunov
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02/01/1014 ETU 02:25
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(Note HRP : toutes les chansons évoquées sont trouvables sur Youtube – je pense notamment à L'Armée Rouge est la plus forte, que vous n'avez pas dans l'oreille contrairement à l'Internationale. Sur ce, bonne lecture et bonne année encore !)
La neige avait tout recouvert d'un tapis de chantilly dans la capitale Confédérée. Toute la journée il avait neigé au point qu'on ne vît rien à cinq mètres de soi ; et elle s'était interrompue en début de soirée, laissant une ville fleurant bon l'hiver et la fête de fin de l'année. En ce joyeux moment du dernier jour du dernier mois de l'année, Gorod Krasnyi était aux festivités. Pour le premier Nouvel An sur leur nouveau foyer, des milliers, des millions – des centaines de millions ! – de citoyens Rouges étaient venus de tous les coins des Secteurs où la Mère-Patrie possédait des Républiques pour venir célébrer la chose sur Novaya Krasnaya Zemlya.
Et le Parti avait fait les choses en grand pour ce premier événement ! Des manèges et des fêtes foraines organisées par l’État, des défilés citoyens en bon ordre de marche, des places entières couvertes de banquets... on avait même prévu l’essentiel : des écrans géants sur les façades des immeubles afin que personne ne pût manquer ni ce qui se tiendrait au Stade de la Gloire du Peuple, ni l’allocution officielle du Premier Confédéré ; et d’immenses centrales de chauffage, car il faisait un froid légendaire. Et beaucoup, beaucoup de Miliciens du Peuple pour surveiller tout ce joyeux monde. Sans oublier les montagnes – au sens propre – de Wodka. D'ailleurs les autorités ne s'étaient pas contenté de Gorod Krasnyi comme terrain de fêtes. Toutes les planètes Confédérées avaient au moins une foire et un écran géant, jusqu’au plus profond des puits de mine, préparés par la branche locale du Parti. On en aurait presque oublié la guerre qui sévissait dans toute la Galaxie.
Justement venait l'heure des Jeux et Parades des Citoyens et de la Jeunesse. Le stade était plein à craquer. Un million de places, et encore grugeait-on en prenant le plus de monde possible sur ses genoux – on voyait ainsi des pyramides de trois ou quatre personnes qui tenaient on ne savait comment sur les pauvres cuisses d'un Kamarade infortuné. Lorsque le Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov entra, tout le monde se leva – et la plupart des pyramides de gens s'écroulèrent – pour applaudir et ovationner le Père de la Mère-Patrie du Socialisme. Sous les vivas généraux il alla se placer à sa loge réservée, suivi de sa porte-parole Alisa Dragunova et des cadres les plus importants du Parti, du Gouvernement et de l'Armée. Et avec eux, une petite délégation d'étranges personnages ; des créatures humanoïdes présentant diverses mutations qui les rendaient semblables à divers animaux aquatiques : les alliés Néréides de la Flotte Indus, invités tout spécialement dans un geste conciliant diplomatie et festivités. Une fois tout ce beau monde à son endroit, Alisa s'approcha du micro et lança le coup d'envoi des Jeux :
« Pour ces festivités du Nouvel An, les premières que nous fêtons célébrons dans le nouveau foyer en Sagesse de notre Mère-Patrie, le Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov dédie ces Jeux et Parades des Citoyens et de la Jeunesse aux Kamarades Soldats qui se battent actuellement contre la vermine impérialiste de l’Épée, au Kamarade Zdislav Tchernenko qui arpente – tout seul, le pauvre – la Galaxie Éveil, au nom de la Mère-Patrie... et bien entendu à vous tous, Kamarades Citoyens Confédérés ! Que les jeux commencent ! »
Aussitôt toute la tribune en face de la loge des officiels du régime se mua en une gigantesque fresque vivante. Les spectateurs eux-mêmes, par un jeu de pancartes colorées, affichèrent un message en slavianke, sinéen, abraxien et en langue commune : « Gloire à la Révolution Rouge, qui a libéré le Peuple de ses chaînes et l’a éveillé à l'Avenir Radieux du Communisme ! ». C’était le thème de la première chorégraphie : la Révolution de Krasnaya Zemlya qui avait mis à bas l’Imperium Brun sur le monde natal des Rouges. Alors que l’Hymne Confédéré – L’Armée Rouge est la plus forte – D’innombrables danseurs sortirent des deux côtés des coulisses en file indienne, et se répandirent sur le terrain avec une synchronisation au geste près. La fresque de la tribune changea et passa dune scène de guerre à l'autre, en s’arrêtant parfois sur de grandes manifestations populaires. Enfin, une grande scène de bataille urbaine, avec des partisans à brassard rouge et des soldats à l'armure barbouillée de sang chargeant un palais pilonné de tous côtés. La prise du palais impérial du tyran Ivan XI qui avait vu le triomphe de la Révolution. De leur côté, la grande masse des chorégraphes, déguisés en militaires, mimaient des scènes de combat, exécutaient d’authentiques manœuvres militaires et de vraies charges héroïques ; si bien qu’on dut sortir un participant malchanceux, le plus discrètement du monde, sur un brancard.
« Gloire à notre Grande Nation et au Très Glorieux Kamarade Dragunov, qui a œuvré pour le bien du Peuple Confédéré ! » Sur l’air de l’Internationale, les panneaux de la tribune ondulèrent comme une vague, puis se tournèrent de sorte à faire un écran géant sur lequel fut projeté un hologramme mouvant : le drapeau Confédéré, le bras surmonté de l’étoile, noirs sur un fond rouge, qui ondulait comme claquant au vent. D’un seul coup d’un seul, les danseurs changèrent comme par magie de costume pour se faire rouges ou dorés. Leur masse, dans laquelle on ne distinguait plus les individus, forma une faucille et un marteau entrecroisés dans une étoile gyrant sur elle-même ; puis elle trouva le moyen de se changer en un mineur qui s'acharnait sur une veine de diamants, en un intellectuel penché sur son pupitre inspiré par les doctrines de la Vraie Voie du Socialisme, &c.
Puis vint la guerre civile et son lot de tragédies. La masse en Peuple Éploré. Un Kamarade Partisan tenant à bout de bras une fillette inanimée, tuée sous les coups des horribles séparatistes contre-révolutionnaires. Un Kamarade qui sauvant le drapeau de la Mère-Patrie que ces sauvages voulaient brûler. Et l’Exode : Les panneaux montrèrent des vaisseaux naviguant péniblement dans le vide sidéral. Et puis, tout soudain, « Gloire à notre Vaillante Armée Rouge, qui a su trouver un foyer à notre Nation en péril et apporter la Lumière des Valeurs Communistes aux Kamarades Abraxiens ! » ; les navettes atterrissent sur une planète et des soldats en déferlent, ouvrant un déluge de feu sur ses habitants dans le cadre de la Libération Pacifique de la planète.
Enfin on arriva au thème de la fin de l’année. Abandonnant les uniformes au profit de costumes traditionnels slaviankes, certains façonnèrent une pyramide humaine à quatre faces, surmontée d'une étoile humaine ; d'autres interprétèrent polkas et mazurkas. Une grande œuvre populaire où les spectateurs purent se permettre de battre la mesure en frappant dans leurs mains, d’acclamer et de scander en rythme les paroles des chansons interprétées. Tout en buvant des litres et des litres de Wodka et en s’empiffrant de beignets sinéens.
Le spectacle, qui avait duré en tout une heure et demie, se conclut sur un feu d'artifice géant d'une dizaine de minutes, où se côtoyaient une myriade de couleurs, de jets de feu et d'étincelles ; et pendant ce temps les acteurs sortaient du terrain et la tribune affichait le visage du Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov, déterminé et fier, avec en-dessous ce message acclamé par tous dans un tonnerre d'enthousiasme – du Kamarade tout seul chez lui à l’innombrable foule sur les places – :
« Gloire au Père de la Nation, au Héros de la Révolution, Grand Timonier du Socialisme ; à celui qui nous assurera la Victoire Finale sur les ennemis du Peuple, actuels et à venir, à celui qui nous a permis de fêter la nouvelle année ; gloire à notre Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov ! »
Cdt. Dragunov
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05/01/1014 ETU 22:38
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(HRP : thème musical proposé ; l'hymne Confédéré, http://www.youtube.com/watch?v=zgKazTrhXmI. Bonne lecture !)
La soirée avançant, la fête allant de bon train, l'heure finit par arriver de l’allocution du Nouvel An du Premier Confédéré, là-bas sur la Place Rouge, devant l’immense Palais du Peuple. (hrp : cf. ici http://www.apocalypsis.org/assemblee/viewtopic?c_topic=4143&c_forum_page=5, 3e post)
Le public s’était donc rassemblé sur cette immense place, attendant avec impatience – forcée ou non – la venue du Très Glorieux Kamarade. Pour encadrer les innombrables Kamarades présents et veiller à ce que tout le monde applaudisse comme il le fallait, des Miliciens du Peuple avaient été dépêchés en grand nombre ; on a toujours besoin d’un Milicien du Peuple. Devant l’entrée du Palais, en bas des escaliers, avait été dressée une grande estrade, rouge, ornée de deux drapeaux Confédérés et écrit en Slavianke, Sinéen et Abraxien : « Bonne et heureuse année à tous les Kamarade ! » Derrière l’estrade, une immense étoile rouge à faisceaux, frappée du signe doré de la faucille et du marteau entrecroisés et entourée d'une couronne de laurier. Il y avait un écran absolument immense en-dessus de l’étoile, afin que tout le monde pût voir le Très Glorieux Kamarade parler. Deux Gardes Rouges se tenaient à chaque extrémité de l'estrade.
Enfin il arriva, et plus un bruit ne s’échappa d’aucune bouche. Il monta, solennel, suivi de sa porte-parole Alisa et des Confédérés, le IIe, le IIIe, la IVe, et le Ve ; enfin, des plus hauts représentants de l’Armée – le Général Jukov, l’Amiral Barnowski et le Maréchal Zû – et du Parti Communiste. Ils marchaient tous dans les pas de Dragunov, l’air fier et paradeur ; mais ils lui jetaient de temps à autres de furtifs et inquiets regards, à lui et à Alisa. Il portait par-dessus son éternel uniforme militaro-politique un épais et long manteau assorti ; quant à sa porte-parole, elle avait opté pour... rien d'autre que son tailleur blanc, sa robotique nature la préservant du froid. Un orchestre militaire, posté non loin, entonna l’hymne Confédéré : Krzervona Armiya yest najsylnitsya, L’Armée Rouge est la plus forte.
Elle tapota le micro, regarda tour à tour le public et son maître, analysa, scanna, s’imprégna, calcula en un éclair ce que ses silences voulaient dire à la foule de la plus parfaite manière qu’il était possible de retranscrire. Comme à chaque fois elle savoura ce qui était pour elle une petite prouesse ; et finalement, le Premier Confédéré s’adressa à l’entière Nation Rouge par sa bouche à elle.
« Kamarades Citoyens de notre Glorieuse Mère-Patrie ; Slaviankes, Sinéens, Abraxiens, et toute la multitude des ethnies de tous les mondes unis dans notre Grande Confédération Rouge : SALUT ! »
D'un coup, un cri d’adulation poussé non pas de la foule rassemblée, mais de la capitale toute entière, s’éleva dans l’air gelé. Dans leurs maisons devant la télé, dans leurs la rue devant les écrans géants, et surtout sur la Place Rouge, les gens applaudirent. Et pour ceux qui n’applaudissaient pas assez fort, les Miliciens, dans leur grande bonté, leur donnaient un coup de main. Cela dura une minute entière.
« L’année qui vient de s’écouler et qui est près de s'achever nous a apporté son lot d’épreuves. La plupart d’entre vous, ceux qui ont connu notre Mère-Patrie originelle en Espoir, ressentent encore la blessure fraîche et sanguinolente de l’exil. Vous avez encore le souvenir des merveilles que notre Parti, c'est-à-dire nous, a accomplies durant les huit ans de Communisme suivant la Révolution : il a arraché les pourritures qui avilissaient le Très Glorieux Peuple – la pourriture Brune impériale du chien Ivan XI, l’Imperator mis à bas par les forces Révolutionnaires, et celle Noire anarchiste de Lyly Putchev, la traîtresse à la Grande Cause de la Liberté du Peuple – ; ses Kamarades Scientifiques ont redécouvert le moyen de rejoindre les cieux, de terraformer les planètes, et d’étendre par là notre Paradis Socialiste ; notre Grande Nation est allée jusqu’à survivre à la guerre contre Léviator et, à l’issue de celle-ci, à rayonner en se hissant à un rôle de premier plan dans son Secteur-Mère !
— Gloire au Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov ! »
Le Kamarade qui avait lancé l'acclamation, un Milicien bien intentionné, fut suivi d’un nouveau tonnerre d’acclamations vers le Chef Génial. Quand le calme retomba, Alisa put continuer.
« Quelle tragédie que tout cela nous ait été arraché par la sociale-traîtresse vermine contre-révolutionnaire et capitaliste des ennemis du Peuple, malgré l’héroïque résistance de la Grande Masse des Travailleurs... nous leur rendons hommage en cet instant à un pas de l’Avenir, à ces Kamarades qui tombés pour sauver la Mère-Patrie.
Pour autant, sommes-nous sortis affaiblis de la guerre civile ? N’avons nous pas su redresser la tête pour reprendre en main le destin qui nous fuyait ? Nous avons beaucoup perdu cette année ; mais nous avons aussi énormément gagné. Le potentiel véritable de notre Parti et des Travailleurs, qu’ils soient Ouvriers, Paysans, Soldats ou Intellectuels, s’est révélé dans cette grande émulation forcée que fut la lutte pour notre survie ! Toutes ces merveilles que beaucoup d’entre vous ont connues, notre Parti a poussé en avant pour que ceux qui n’ont pas eu cette chance puissent les vivre. Le Palais du Peuple devant lequel le Très Glorieux Kamarade et vous vous tenez, toute notre capitale de Gorod Krasnyi, la centaine de Républiques Confédérées que comporte notre Glorieuse Nation, tout cela n’est au final que le fruit de notre opiniâtreté et de notre force ! Pourtant rien de tout cela n’eût été rendu possible sans les Kamarades Abraxiens que nous avons libérés du joug capitaliste décadent en impulsant la Révolution contre leurs tyrans, car c’est bien leur foyer qu’ils ont tenu à partager avec notre Nation exilée en gage de reconnaissance. Aujourd’hui, alors que nous ne formons plus qu’un seul Peuple, le Peuple Rouge Confédéré, le Très Glorieux Kamarade tient à les remercier de leur originelle hospitalité : sans eux, le Peuple Confédéré aurait continué d’errer dans l’espace. »
Nouvelle salve d’applaudissements. Des hourras et des mercis vinrent saluer la générosité des Kamarades Abraxiens, qui se sentirent tout chose. Comme le voulait la coutume lors de pareils remerciements particuliers, Alexei se servit un verre de Wodka, le leva vers la foule, le siffla d’une traite ; et il fut imité par les centaines de millions de citoyens assistant – ou téléassistant – au discours qui lancèrent un gaillard « Nasdrowie ! »
« Cela dit, le temps des épreuves n’est pas terminé. Alors que nous fêtons le Nouvel An, l’heure est à la guerre, la guerre totale. En ce moment même, nos Vaillants Kamarades Soldats se battent à des milliers, des millions, des milliards de kilomètres de chez eux pour sauvegarder notre Liberté et notre Révolution Rouge. Oublierons-nous ces braves qui luttent pour nous ? Les laisserons-nous sans soutien, sans pensée même pour eux ? Jamais. Notre devoir est de continuer, à l’arrière, de les soutenir du mieux que nous pouvons. Continuez, Kamarades Travailleurs, à faire tourner la Glorieuse Machine de Guerre du Communisme ! Montrez-vous digne de la force que déploient les Kamarades Soldats en ce moment même ; que nos ennemis sachent que la Mère-Patrie Confédérée est puissante et ne baissera jamais les bras ! 
— Pour Dragunov, hip hip hip !
— HOURRA ! »
Encore des acclamations. Trente secondes. Alisa maintenant riait d’engouement. Voir son cher Alexei ainsi adulé, quel plaisir ! Mais il fallait poursuivre.
« Nombreux ont été les Kamarades Travailleurs qui se sont surpassés. À l’exemple du Glorieux Kamarade Stakhanov, le Héros mythique des temps anciens qui avait, motivé par son amour de la Mère-Patrie, brisé tous les records en extrayant cinq cent mille tonnes d’uranium en quatre heures avec une petite cuillère faute de pioche ; à son exemple, dis-je, brisez systématiquement tous les records et nous vaincrons !
Kamarades, Monsieur Alexei achèvera par cela : merci, merci à tous pour cette année de lutte, de victoires, de gloire et de prospérité. Restons fort, fidèles au Parti et à nos convictions, et triomphons pour cette année à venir !
Bon An IX de l’Avènement Révolutionnaire Rouge !! »
L’explosion finale tant attendue eut lieu. Trois petits enfants et cinquante vieillards devinrent sourd ce soir-là. Des vivas, des hourras fusaient ; on entendait pousser çà et là des « Vive le Très Glorieux Kamarade Alexei Dragunov, le Grand Artisan de la Victoire ! », des « Gloire au Grand Libérateur des Peuples ! », et des louanges au Parti Communiste. Des drapeaux rouges, agités par les citoyens, volaient fièrement – qu’il était superbe, sublime, le Glorieux Emblème du Communisme ! La clameur, la tempête, l’ouragan unanime des Masses dura dix minutes. Dix minutes durant lesquelles Dragunov resta, le regard perçant, déterminé, fier, à contempler la foule à ses pieds. Il sentait que cette nouvelle année serait pleine de promesses, de grandeur pour sa Nation ; il savait qu’il avançait, comme toujours, dans la bonne direction pour mener son peuple vers un Avenir Radieux. Il se sentit envahi par un sentiment indescriptible ; puissance et fierté pour ce qu'il avait accompli se mélangeaient au point que, s’il avait été un homme faible, il se serait pâmé devant ses milliards de spectateurs. Il se prit à saluer la foule sans se départir de son air impassiblement froid ; et ce geste fit redoubler la violence des acclamations.
Aux douze coups de minuit, les gens dans leurs maisons ouvrirent leurs fenêtres pour laisser entrer la Nouvelle Année. Le discours les avait tous galvanisés. Ils trinquèrent à la santé du futur qui se faisait présent. Et des verres, des bouteilles, des barils entiers – véridique – de Wodka furent ingurgités ce soir-là.
Cdt. Dragunov
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31/01/1014 ETU 23:12
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(Conseil : quand vous arriverez à la musique, mettez-la très fort ! Bonne lecture et bon Nouvel An chinois ! \o/)
30-I-1014 ETU, 23h59, Novaya Krasnaya Zemlya, Gorod Krasnyi. Les rues, les places, les immeubles et les maisons étaient bariolés de guirlandes et de lampions. Des milliers de lampions rouges, bleus, verts, oranges, jaunes... ou tout ça à la fois ! À l’intérieur, on avait fixé une sorte de cage de verre, comme une ampoule ; mais la lumière était produite par de petits insectes semblables à des lucioles que l’on avait ramené du monde natal des Rouges : le Dien Guangyuen, l’éclairage traditionnel des festivités en cours. Pour l’occasion, tout l’éclairage de la ville avait été coupé, de sorte que les rues ne fussent éclairées que par des lueurs colorées. D’innombrables étalages qui vendaient des trucs et des machins tous plus exotiques les uns que les autres – de l’étoile rouge à la brochette de calamar, en passant par cette chose raide en bois, large de circonférence, qui ressemblait bien à un... – avaient été ouverts absolument partout. Les Kamarades, essentiellement Sinéens, arboraient des tenues plus belles, plus colorées les unes que les autres. Kimonos, tangzhuangs, qipaos et hanfus, joseonot – aussi appelés hanboks –... la liste était très, très longue ! Toutes les modes de ce grand mélange de peuples asiatiques ancien qu’étaient les Sinéens étaient représentées.
Tout était prêt, les foules attendaient en trépignant sur les trottoirs, derrière les barrières de sécurité. Plus que quelques minutes, quelques secondes, et ça allait commencer... ça commençait... ça commence...
MINUIT ! LE NOUVEL AN SINÉEN POUVAIT COMMENCER !
(http://www.youtube.com/watch?v=kG6iLKoS0Vc)
Une explosion, non, un millier d’explosions chromatiques jaillirent dans le ciel nocturne. Des pétards se mirent à claquer de partout ; et des fenêtres des appartements on entendit le vacarme des casseroles sur lesquelles on tambourinait. Lorsque le premier feu d’artifice jaillit, l’immense masse s’époumona à travers toute la ville, clamant bien haut et bien fort à qui mieux mieux :« Guônian hâo ! », ce qui voulait dire, à peu près, « bonne année ». Déjà tous, surtout les Slaviankes – qui ne manquaient jamais, jamais une occasion de faire la fête, quand bien même celle-ci fût totalement étrangère à leur culture –, se mettaient à boire par litres ; mais ce soir pas de Wodka. À fête Sinéenne, alcool Sinéen : on carburerait au Baijiu ! Et on attendait le Dragon qui partait du Palais du Peuple pour faire le tour de la ville.
Comme il s’agissait d’une fête non-officielle, le Très Glorieux Kamarade Dragunov et sa pupille Alisa étaient déchargés de toute formalité... et comme chaque année, cette dernière ne manquait pas une occasion de folâtrer en ville avec les Kamarades Citoyens ! Pour l’occasion elle s’était mise en qipao, magnifique, rouge, orné de motifs dorés ; et elle avait coiffé ses cheveux en un chignon piqué de baguettes. À cet instant-là, elle était à folâtrer sur les places, au milieu saluée à l’envi par ces braves fêtards à qui elle répondait individuellement – même en train de s’amuser, la voix du Petit Père de la Nation se devait de soigner son image ! D’ailleurs en parlant du loup...
« Monsieur Alexei ! Batko, Batko, venez vite ! vous allez le manquer ! »
Il était de la partie ! Toujours monstrueusement froid dans cette ambiance de fête. Il semblait totalement étranger à toute la liesse autour de lui, demeurait fermé, impassible et silencieux. Une seule chose avait changé chez lui : il avait troqué son uniforme politico-militaire brun pour un costume Mao... tout noir. En se coulant dans la masse, il contrastait avec le déluge arc-en-ciel des habits colorés, des feux d’artifices, des guirlandes et des lampions, des stands installés partout et n’importe où. Il évitait tout le monde, se contentait de serrer des mains – d’innombrables mains, car il était aussitôt reconnu et pressé par une foule admirative. Le Très Glorieux Kamarade qui fêtait le Nouvel An Sinéen, auprès de son Peuple ! Il suscitait une émotion inégalable à se promener ainsi dans la foule. Le Guide du Peuple était d’autant plus adoré dans son rôle d’homme du Peuple. Et sans Gardes Rouges ! cela contentait d’autant plus : le Chef Génial avait confiance en ses Kamarades.
Pas de Gardes Rouges, mais une armée d’agent du KP qui se fondaient dans la foule. Si un social-traître avait le malheur de l’effleurer un peu trop instamment, il disparaîtrait sans que qui que ce fût ne s’en rendît compte.
Le Chef Génial déambulait donc, tiré par une Alisa qui s’amusait comme une folle au point de ne plus songer à maîtriser sa force de machine – et qui manquait de le renverser à chaque à-coup. Elle le faisait s’arrêter à chaque mètre, à chaque stand, devant chaque animation. Elle lui faisait acheter des bonbons et des brochettes qu’elle ne pouvait pas manger, du Baijiu qu’elle ne pouvait pas boire, des amulettes et talismans censés apporter la joie et la gaîté de cœur, de tout et n’importe quoi. À voir, ces deux-là étaient affreusement drôle ; ce grand homme sombre et cette jeune fille en rouge, l’un se demandant avec dépit comment il avait pu se laisser embarquer là-dedans – une demi-journée, douze heures sans interruption de harcèlement de la part d’un être qui ne pouvait se fatiguer –, l’autre aux anges d’avoir pu mener son taciturne, au moins UNE fois dans sa vie, au Nouvel An Sinéen. Jamais, même jeune, il n’avait pu y aller. Les grands festivals comme celui-là incommodaient sa nature taciturne. Il avait beau respecter cette tradition millénaire et goûter sommairement à son charme exotique, il aurait préféré dépenser son temps ailleurs qu’ici. Il avisa une famille Abraxienne bavardait gaiement avec des Sinéens. D’un geste leste et sans se départir de sa figure de marbre, il leur donna toutes les brochettes et boissons qu’il était obligé de trimballer.
« Là ! Il arrive, je le vois ! »
Alisa se rua aux barrières bondées, faisant trébucher Dragunov une énième fois. Deux agents du KP se chargèrent de lui libérer « aimablement » une place et la robote se percha sur les épaules du Premier Confédéré. Elle ne voulait absolument rien manquer.
Brusquement il vint. Le terrible dragon de la procession, animé par des centaines de guiboles, précédé du gong et du joyeux orchestre. Une rafale de rires, de pétards, de joie et de battements de mains explosèrent alors sur la place pour saluer la bête de papier. Et quelle bête ! elle avançait en ruant, rugissant. Elle poussait le réalisme jusqu’à cracher le feu, grâce à un Kamarade armé d’un lance-flammes au propane caché dans la tête ! Le brasier léchait presque les spectateurs qui semblaient s’en moquer éperdument.
Alisa hurlait de frayeur et d’amusement, tout en se dandinant sur les épaules du pauvre Alexei qui demeurait imperturbable. Il songeait à elle, et se rendit compte que s’il avait accepté de venir dans cette ruche en fête ce n’était pas à cause du harcèlement intensif dont il avait été victime. Le lendemain, ils s’embarqueraient pour le plus mortel des périls. Pour le royaume du feu, du sang, de la mort ; le Secteur V. Sans s’en apercevoir, il s’était dit qu’au fond ce ne que justice de lui accorder juste une fois le plaisir de sa présence. Il leva la tête dans sa direction, elle lui rendit un grand sourire. Sans ouvrir les lèvres il lui avait dit quelque chose qu’elle avait compris et qui la rendait infiniment heureuse.
« Guônian hâo à vous aussi, Monsieur Alexei. »

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