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Les morts n'oublient pas

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Cdt. Eranor
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11/01/1014 ETU 11:49
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Le soleil avait déjà commencé à décliner depuis plusieurs heures dehors. Par la grande fenêtre qui faisait tout le tour de la grande salle circulaire, d’une bonne centaine de mètres carrés, une lueur tirant sur le rouge orangé illuminait les onze elysiens, harnaché dans de splendides armures dorées ou argentées, niellées d’émeraude, de saphir ou d'autres pierreries, siégeaient autour d’une grande table de marbre blanc aux mêmes formes que la salle, chacun sur des trônes au dossier ouvragé dont la forme était le symbole de l’un des dix royaumes dirigea nt l’alliance elysienne. L’un d’entre eux, cependant, se distinguait par sa hauteur et par la richesse de ses décorations, prenant la forme d’un phénix d’or aux ailes déployées à la verticale. Le haut roi y terminait la lecture d’un document holographique écrit, il avait les yeux fatigués, tout comme l’esprit, la journée avait été longue et sans interruption, mais il se devait de terminer ces affaires, elles apparaissaient comme des plus urgentes. Depuis le début de la matinée, les neuf rois, le représentant du royaume d’Aglaé et le haut roi s’étaient occupés de nombreuses affaires, que ce soit les demandes d’attaque en force contre les brigands provenant d’un système colonisé, ou de réforme venant de la populace ou de ce maudit phénomène de contournement d’impôt dans les colonies les plus éloignées...
-Le vaccin est prêt.
Si la fatigue commençait à se lire dans les yeux du haut roi, sa voix, elle, la cachait plutôt bien. Sûr et grave, c’était bien là une affirmation et non pas une question. Ce vaccin dont il parlait n’en était pas véritablement un en fait, plutôt un virus sur lequel les scientifiques elysiens avaient passé la majorité de leur temps.
-C’est de la folie ! Il n’est pas prêt du tout ! Il nous faudrait encore des années avant qu’il soit vraiment au point…
-Si l’on distribue le vaccin maintenant, ce sera un véritable désastre ! En êtes-vous conscient, Eranor ?
Les deux nouveaux intervenants s’étaient toujours opposé au projet, le haut roi s’était attendu à leur réaction. Le royaume d’Histas n’avait jamais véritablement oublié sa défaite lors de la seconde Grande guerre, et leurs alliés, le royaume d’Ipélior, non plus. Les deux rois de ces deux contrés, respectivement Finisal, sur un trône dont le dossier en ivoire représentait deux équidés dos à dos ruant et Helios, sur un autre aux formes d’un navire à trois mâts vu de face en bronze et dont la proue était ornée d’un majestueux aigle. Mais il fallait agir, et en vitesse, songeait Eranor, il pourrait payer cher une hésitation.
-Je suis tout à fait conscient de tout ce que cela implique, messires. Et je suis aussi tout à fait conscient de ce qui pourrait arriver si l’on ne lance pas l’opération en vitesse. Le vaccin est prêt.
-Si nous lâchons votre… Vaccin… Nous allons faire des millions de morts, sans compter ceux qui se changeront en élémentaires… Les scientifiques eux-mêmes vous conjurent de leur laisser plus de temps, les mutations sont encore trop incontrôlables et douloureuses.
Encore un dirigeant d’un royaume lésé par la seconde Grande guerre, Ameanor, le roi d’Eveyrin, posé sur un trône dont le dossier était formé d’un arbre d’ébène flanqué d’un cerf à droite et d’un loup à gauche, tous deux d’argent. Il s’était montré moins réticent au départ cependant, mais, ces derniers temps, Eranor trouvait qu’il s’était un peu trop rapproché de ses deux comparses…
-Et si nous ne le lâchons pas, nous courrons le risque d’une quatrième Grande guerre, et ce seront des milliards de vies qui seront en danger, dont les nôtres, je vous rappelle. Des autochtones des colonies ont déjà commis quelques violences envers les autorités célysiennes, des cas d’attaque à main armée ont été recensés dans Nephos, Loec et Asuria. Nous devons agir vite.
-Voulez-vous dire que nous devrions faire souffrir des milliards de gens, sous le prétexte que ces autochtones ne sont pas elysiens, que nous devons en faire souffrir des millions d'autres et gâcher l’existence d'autres millions uniquement dans l’improbable hypothèse d’une guerre raciale ? Vous voudriez lâcher ce maudit virus sur le secteur entier pour vous préserver de la guerre peut-être ? Et pourquoi pas sur la galaxie ? Comme ça, il n’y aura plus que des elysiens, et nous vivrons dans la paix…
Cette fois, l’objection provenait de l’unique représentante du genre féminin de l’assemblée, la reine Elyanne du royaume d’Ylas, sur son trône dont le dossier en lapis-lazuli avait la forme d’une couronne de laurier dont les deux côtés étaient entrelacés avec deux roses. Elle s’était faite défenseur des ethnies de l’alliance elysienne, se rebellant même contre l’immense vendetta lancée contre les élémentaire quelques années auparavant. Avec le temps, le haut roi s’était mis à la considérée inapte au gouvernement, bien trop naïve. Mais il n’avait pas le pouvoir de la démettre et devait faire avec.
-Les autres peuples ont des dirigeants avec qui l’on peut discuter et échanger, et qui nous prendrait au sérieux si nous ne parvenons pas à contrôler nos propres planètes ? Je ne veux pas courir le risque du même genre d’évènement que la troisième Grande guerre, nous devons montrer au reste de la galaxie un peuple fort et uni, pas un ramassis de race hostile dont la dirigeante n’a, en vérité, aucun pouvoir.
Une fois que les autochtones seront mutés en elysiens, ils auront vite fait de perdre toute velléité criminelle. Votons, ou nous discuterons encore de ce sujet lorsque les étoiles auront remplacé le soleil dans le ciel.
Le haut roi savait que ceux qui étaient restés silencieux, le roi Calaed du royaume de Sapheiros, au trône représentant une altière tour d’argent finement décorée, le roi Elorion du royaume de Maliam, dos à un soleil rougeoyant, le roi Typhenior du royaume d’Oriandre, dont le siège se terminait en une grande épée ouvragée derrière deux longues lances croisées avec chacune un fanion d’or et d’argent, le roi Aurio du royaume d’Auria, sur son trône représentant un coffre finement travaillé au-devant d’une fontaine de lapis-lazulis et enfin, le roi Annibas du royaume d’Hosiar, dont le dossier du siège était un puissant dragon de marbre noir aux ailes déployées, avaient toutes les chances de se trouver de son côté. Beaucoup de ces royaumes étaient de vieux alliés où avait particulièrement souffert des élémentaires. Le vote commença par la droite du haut roi, et tourna dans le sens trigonométrique.
-Moi, Auro, roi d’Aura, me prononce pour cette décision.
-Moi, Finisal, roi d’Histas, me prononce contre cette décision.
-Moi, Calaed, roi de Sapheiros, me prononce pour cette décision.
-Moi, Typhenior, roi d’Oriandre, me prononce pour cette décision.
-Moi, Elyanne, reine d’Ylas, me prononce contre cette décision.
-Moi, Annibas, roi d’Hosiar, me prononce pour cette décision.
-Moi, Helios, roi d’Ipelior, me prononce contre cette décision.
-Moi, Elorion, roi de Maliam, me prononce contre cette décision.
-Moi, Ameanor, roi d’Eveyrin, me prononce contre cette décision.
-Moi, Neralon, intendant choisi par les nobles d’Aglaé, me prononce pour cette décision.
Eranor avait légèrement tiqué en entendant le roi de Maliam se prononcer contre, portant le vote à une égalité. Selon les termes de l’alliance elysienne, il lui revenait de décider désormais, mais cela était toujours quelque chose de fort peu apprécié… Tant pis, il n’avait pas le choix, l’horreur devait être faite s’il voulait en éviter une bien pire. Les mutations s’étendraient sur deux générations avant de transformer tous les autochtones en elysien, peut-être trois… Certes, l’absorption du virus pourrait se révéler douloureuse, avec des réactions allergiques menant, au pire des cas, à la mort, mais seuls les premiers infectés seraient touchés, leurs enfants, quant à eux, ne devraient pas tant en souffrir.
-Moi, Eranor, haut roi d’Elysior et de l’alliance elysienne, prononce la décision acceptée par le concile des rois. Dès demain, à l’aube, le vaccin sera largué dans les atmosphères des colonies.
Helios se leva alors violemment, tapant du poing emmaillé sur la grande table blanche, dans un accès de colère, le pourpre lui montant aux joues.
-C’est de la folie ! Je n’accepterais jamais qu’un tel massacre soit…
-Rasseyez-vous, Helios. Dois-je vous rappeler les termes de l’alliance elysienne ? Ils sont pourtant écrits en lettre d’or sur cette table… La décision a été prise dans les règles, je ne souffrirais d’aucune insubordination.
Le haut roi était resté calme, les bras croisés, regardant durement le roi d’Ipelior derrière son casque luisant. Helios se rassit, une moue colérique au visage, serrant des dents pour ne pas laisser sortir les insanités qui lui trottait en tête.
-Bien, la séance est terminées messires. Nous nous revoyons dans une semaine, puisse la chance sourire à nos soldats entre-temps.
Avant qu’il n’ait pu esquisser le mouvement de se lever, un toussotement à sa droite rappela Eranor à l’ordre. Tous les visages se tournèrent vers Auro.
-Pardonnez-moi mon seigneur, mais j’ai d’inquiétantes nouvelles qui requièrent l’attention de vous tous ci-présent.
-Parlez donc vite et bien, sir d’Aura.
-Il y a une journée de cela, notre forteresse frontalière avec le grand désert de sable de Dalaan a coupé tout contact avec la capitale. Faisant l’hypothèse d’un dysfonctionnement technique, j’ai envoyé une escouade d’une trentaine d’elysiens accompagné d’une dizaine de technicien. Malheureusement, un spectacle fort inattendu les attendait sur place. La forteresse était totalement vide, il y avait des traces de combat en son sein, du sang et des flèches brisées, mais aucune trace de tir, elle était pourtant équipée des technologies ACE et ALPI. Lorsque les techniciens sont arrivé à la salle de commandes, il leur est apparu que tout le système électronique du fort était inopérant, le générateur principal ainsi que les générateurs de secours avaient tous surchargé et implosé en même temps il semblerait. On a tout de même pu récupérer les informations du système de sécurité avant l’incident, rien d’anormal n’avait été signalé. Le commandant de l’escouade a donc lancé cinq chasseurs survoler le désert environnant en espérant trouver un indice, et… Je pense que ceci parlera pour moi.
Le roi d’Aura sorti un petit objet noir circulaire d’une bourse à sa ceinture et le posa sur la table, il tourna plusieurs anneaux avec vélocité et le son d’une voix en sortit.
-Unité bêta à contrôle en survole de la zone 31 U 04 45, 53 86, rien à signaler… [Silence de quelques secondes]
Unité bêta à contrôle en survole de la zone 31 U 04 45, 53 86, signe de vie détecté à la coordonnée 31 U 04 4563, 53 8609, concentration forte d’élémentaire présumée autour d'une oasis.
-Contrôle à unité bêta, activez votre caméra holographique externe et dirigez-vous vers le signal.
Des dunes de sables rouge orangée sortirent du petit appareil. Très vite, l’oasis se dessina, autour duquel, des milliers d’êtres, semblant petit et trapu, mais toujours difficilement identifiable de par la distance, apparurent.
-Contrôle à unité bêta, présence d’être du feu détecté, ordre de feu sur la cible, dispersez-les.
-Unité bêta à contrôle, bien reçu. En appro…
D’un coup, l’hologramme disparu, la voix du soldat se coupa et un silence d’un peu moins d’une dizaine de secondes se fut avant que de nouveaux, une voix sorti de l’appareil noir.
-Contrôle à unité bêta, nous recevez-vous ? Je répète, contrôle à unité bêta, nous recevez-vous ? Contrôle à toutes les unités, ordre de secours à l’unité bêta aux coordonnées 31 U 04 4563, 53 8609.
Puis, l’appareil se coupa et Auro reprit la parole.
-Le commandant m’a envoyé ceci avec une demande d’ordre. Les quatre autres chasseurs ont retrouvé l’oasis vide, le chasseur crashé, plusieurs pièces technologiques manquant et le pilote mort et totalement nu. Ils ont reçu l’ordre de rentrer à la forteresse et d’y attendre mes directives personnelles.
Pendant une interminable minute, il n’y eut pas le moindre bruit dans la salle au sommet de la tour des rois, dominant tous les autres bâtiments de la ville. Les technologies d’Armement à Charge Électromagnétique et d’Armement Lourd et Portatif Ionique avaient fait leurs preuves sur les colonies et contre les brigands, le problème ne venait pas d’elles, Eranor le savait.
-Enclenchez la procédure vendetta de niveaux deux, la séance est terminée.
Cette fois, nul n’émis d’objection et tous se levèrent la mine grave. Le sang appelle le sang, et les morts n’oublient pas.
Cdt. Eranor
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08/02/1014 ETU 20:31
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Il faisait beau aujourd’hui, quelques rares nuages traversaient le ciel ensoleillé de Kurnous sans se soucier des troubles qui agitaient ceux qui marchaient dans la rue tandis que le jour déclinait paresseusement. Hector sortait de l'assemblée coloniale de l’alliance elysienne, bien que d’assemblée, elle n’avait désormais plus que le nom. C’était devenu un ramassis de braillards hurlants qui au crime, qui aux accusations sans fondement, qui seulement pour crier dirait-on. Il en résultait qu’après chaque séance maintenant, Hector rentrait avec une monstrueuse migraine.
Natif de la planète, il avait été l’un des dirigeants se partageant ce monde, et avait fait partie des convaincus par les diplomates elysiens. Depuis lors, il était devenu l’un des plus fervents défenseurs de l’alliance elysienne dans l’assemblée que ces êtres venus d’ailleurs avaient faite. Oh, bien sûr, il existait encore sur Kurnous des gens pour parler d’exploitation, d’esclavage, de liberté perdue ou d’attaque raciale, mais ce n’était que des xénophobes ou des agitateurs pour lui. En vérité, les conditions de vie s’étaient grandement améliorées depuis l’arrivée des extra-planétaires, et les violences au sein même de la colonie en question avaient sensiblement diminué. Mais voilà qu’alors que les hommes et les femmes se faisaient lentement à leur nouveau statut, des complications avaient pointé le bout de leur nez… Une sorte d’épidémie semblait toucher l’astre, et rien n’arrivait à l’arrêter. Les médecins, tant humains qu’elysiens n’y comprenaient rien. Beaucoup souffraient, leurs membres se déformaient, certains mouraient et l’on avait fait état de plus en plus d’enfants difformes, monstrueux même pour certains, et pour finir, ces rumeurs de disparition autour des forces armées coloniales… L’opposition n’avait alors jamais été aussi forte, il avait été nommé en urgence régent de la planète par les autorités elysiennes dans l’espoir de calmer les plus violents, mais il savait que ses paires rassemblaient des flottes rebelles un peu partout dans le système.
Un mois, oui, cela faisait un mois que tout avait dégénéré, et qu’on l’avait convoqué, lui, Hector, en lui faisant bien comprendre que la planète resterait sous contrôle de l’alliance elysienne. Depuis un mois, il s’échinait à persuader les plus extrémistes de se calmer, pour le bien de leurs gens et de disperser les flottes armées qu’ils avaient rassemblées. Mais ils n’écoutaient rien, et les débats piétinaient toujours. Même après qu’il eut annoncé que les elysiens allaient prendre des mesures militaires, aucune réaction, hormis quelques vaines insultes. Mais le soleil se couchait sur un ciel bleu, et les ennuis devaient rester derrière. La douceur du climat et la courte marche le menant directement à sa demeure avaient le don de calmer Hector. Malheureusement, bien court serait ce répit, car l’inquiétude le rongerait à la seconde même où il passerait la porte de chez lui, sa fille était malade, comme des millions d’autres, et, faute de place dans les hôpitaux, condamnée à rester dans sa chambre mise sous quarantaine par le système médical.
Les étoiles illuminaient le ciel, comme à son habitude, Hector se reposait sur un fauteuil face à une fenêtre avant de partir se coucher. L’état de sa fille ne s’était pas amélioré, et sa femme semblait présenter quelques symptômes inquiétants en plus. Pourquoi le spectacle de sa vie ne pouvait être tel celui de ce champ étoilé qu’il admirait tant ? N’y a-t-il pas dans cet univers une puissance qui pourrait l’aider ? Déité et religion, ça n’avait jamais été son affaire, mais là…
Le bruit qui l’avait tiré de ses rêveries recommença. On frappait à la porte. Interloqué, Hector alla ouvrir pour se retrouver face à trois soldats élysiens, brillant dans leur armure argentée qui aurait bien pu appartenir à un songe du passé où les hommes se battaient encore à coup d’épées. En voyant l’étonnement non dissimulé de son hôte, le capitaine elysien parla d’une voix forte, c’était bien un ordre sans appel qu’il donnait.
-Monsieur, écartez-vous, nous savons que vous logez un inoculé dans cette maison, nous devons chercher des signes précurseurs et agir en conséquence, ordre direct du concile des rois.
Sans même qu’il ne put protester, Hector fut repousser sur le côté par une vigoureuse poussée de la main gantée du capitaine dans cet étrange métal provenant de leur peuple colonisateur. Les trois elysiens entrèrent et se dirigèrent droits vers la salle mise en quarantaine, remarquable par la signalisation mise par les médecins. Ils entrèrent sans la moindre précaution, leur hôte, reprenant ses esprits, accourant derrière eux, angoissé.
-Rien sur le cou capitaine, ni les mains, ni les pieds, pas de signe de cristallisation ni de végétalisation capitaine.
-Retournez-la, faites voir son dos.
-Que se passe-t-il ? Que faites-vous !?
Julia, elle avait été réveillée par le bruit, elle était à la porte, à côté de son mari, toujours bouche bé. Hector ne comprenait plus rien, il ne savait plus quoi faire ni comment réagir alors que les soldats déchiraient les vêtements de l’enfant dans le haut du dos après l’avoir mise sur le ventre.
-Je… Je ne…
-Là capitaine, ces marques sur son dos, c’est une inoculée du groupe d’aire on dirait.
-On l’emmène au Centre alors. Madame, monsieur, merci de votre coopération.
Pendant une seconde, le temps sembla se suspendre. Ces gens allaient enlever son enfant, lui faire du mal même peut-être… À côté de lui, Julia, rendue folle par ce qu’elle venait d’entendre, se jeta en hurlant sur l’un des soldats, mais en vain. Il lui attrapa le poignet de sa main de fer et lui tordit assez violemment pour la contraindre à l’inaction.
-Capitaine, sur son cou, les traces rouges parallèles… On dirait bien que ce serait une inoculée d’eau…
-Emmenez la aussi.
Les deux soldats commencèrent à trainer sa famille à travers son logement en direction de la porte. Emporté par la rage, Hector se saisit du premier objet qui vint et frappa de toutes ses forces le premier elysien qu’il put. Atteint à l’épaule, le soldat qui portait sa fille vacilla sous le choc avec un juron, puis, il fut projeté au sol par la poussée violente du capitaine. Dans des hurlements, les soldats parvinrent à sortir tandis qu’en se relevant, Hector se jeta à la porte rapidement barrée par le capitaine.
-Je suis désolé monsieur, l’accès aux rues est interdit pour cette nuit.
Devant le refus manifeste d’obtempérer de l’humain, le capitaine dégaina son épée et frappa du pommeau le crâne du dissident qui s’écroula au sol, totalement sonné, puis ferma la porte. Lorsque Hector revint à lui, il ne pouvait plus l’ouvrir, il courut alors à une fenêtre et découvrit, au bout de la rue, sa femme et sa fille disparaissant dans une rue, accompagné de dizaines de gens trainés par d’autres soldats. Ecœuré et blessé en son for intérieur, le pauvre homme recula, heurta un mur puis s’écroula à genoux, en pleurs. Un temps insondable passa ainsi, ça ne pouvait pas être vrai, il s’était endormis, c’était un cauchemar. Il allait se réveiller, il se dirait que ce n’était rien, que c’était stupide… Mais il ne se réveilla pas. Rage et douleur partageaient son corps, et la soif de vengeance le pénétra. Il sortit un appareil de communication de sa poche et tapa un numéro. Il allait tous les libérer, et trait tous ceux qui l’en empêcheraient. L’heure du sang était arrivée.
Cdt. Eranor
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15/02/1014 ETU 21:53
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-Amiral, la flotte est prête, nous attendons vos ordres.
L’amiral Thanaros contempla les dizaines de milliers de vaisseaux qui s’alignaient selon les plans de bataille déjà préétablis. Certes, ils étaient loin d’être très imposant, et il était certain que nombre d’empire ne verrait là qu’une petite flottille, mais ce serait la première attaque massive de l’alliance célysienne. L’amiral était fier de l’honneur qui lui fut fait d’en prendre le commandement, quarante mille vaisseaux, la quasi-totalité des bâtiments d’assaut spatial de l’alliance. Déployer toutes ces unités était bien inutile en vérité, les experts étaient formels et la moitié de l’armada rassemblée aurait suffi à détruire les quelques milliers de vaisseaux rebelles ne cessant de harceler les troupes elysienne sur Kurnous, mais le concile voulait marquer les consciences et montrer l’exemple à tous ceux désireux d’apporter mort et destruction en son territoire. Ce fut ainsi que lui, Thanaros, vieux de maintenant cent quatre-vingt-dix ans, mais, comme une grande majorité de ses confrères, sans la moindre ride, le visage sévère et le corps sec, ayant accompli, dit-on, cent exploits en mer lors de la troisième grande guerre, reçut le contrôle total de la flotte.
Le plan était d’une simplicité infantile, mais avec l’énorme supériorité numérique et technologique des elyiens sur leur proie, nul subterfuge ne serait nécessaire. Les renégats utilisaient l’unique lune de la planète comme base pour lancer leur raide, des premiers assauts légers devaient les amener à sortir de leur cachette, indisciplinés et fiers comme ils avaient été identifié, et se retrouver pris au piège dans une immense sphère formée par les vaisseaux elysiens qui se resserrerait pour en finir avec ces maudits pillards. Tharanos prit dans sa main gantée du même métal que son amure traditionnelle et se plaça sur la fréquence de sa flotte.
-Aujourd’hui, nous allons enfin montrer à ceux qui cherchent notre mort la puissance de notre fureur. Nous leur avons apporté paix amitié, prospérité et santé, en retour, ils pillent nos coffres et assassinent nos familles pendant que nous tournons le dos. Mais cette fois, c’est à notre tour de réclamer un bain de sang ! Vous savez tout ce que vous avez à faire, il est l’heure de lancer l’opération. Vice-amiral Avea, lancez la phase une de l’opération, puissiez-vous vous acquitter de votre tâche avec honneur et gloire.
Un peu moins d’un millier de vaisseau se détachèrent de la formation et parti à toute allure vers la lune où la bataille commencerait. Debout devant la vitre avant de sa corvette, à côté du pilote, l’amiral se laissa aller à contempler le fruit de l’avancée prodigieuse de son peuple. Les glaives, surnom donné aux vaisseaux du type corvette par les célysiens, de par la forme qu’ils leur ont donnée, étaient en ordre parfait, attendant patiemment les ordres, donnant un magnifique spectacle de blanc, d’argent et de bleu dans les yeux de Tharanos. Pendant encore de longues minutes, il attendit, puis, reprenant son micro, ordonna à la flotte de rejoindre le point de rendez-vous. Bientôt, le calme qu’il contemplait encore à travers la vitre deviendrait un chaos de feu et de sang, comme tant d'autres qu’il avait connu autrefois au milieu d’immenses étendues d’eau. Pendant ce qui lui sembla une éternité, les étoiles défilèrent laissant place à encore plus de noir et d’étoile. Puis, des lumières pourpres commencèrent à se faire voir et enfin, l’imposante mâchoire elysienne commença à se refermer sur les rebelles rassemblés en divers vaisseau, pour beaucoup retouchés pour être plus convenable dans l’usage que ces fous en faisaient.
Comme prévu, l’escadre ayant quelque peu souffert du vice-amiral se replia derrière les lignes blanches et une dizaine de milliers de glaive coupèrent le début de retraite désordonné des brigands. Tharanos regardait le spectacle comme il l’avait fait pour les étoiles, mais avec un étrange mélange de satisfaction et de mélancolie cette fois. Il voyait quelques groupes de vaisseaux essayer de se mettre en formation se voir séparer en deux par un puissant flux de glaive avant de se faire annihiler par le tir de leur tourelle lâchant des traits d’un pourpre sombre, il voyait le gaz s’échapper des débris et les corps s’en aller dans l’espace, il entendait les ordres donnés par son état-major aux troupes dans la radio de son vaisseau et les explosions des combats. De temps à autre, i intervenait, lançant l’ordre à telle ou telle escadre de forcer un groupe trop dangereux ou de profiter d’un creux laissé par ceux qui essayaient encore de fuir. Mais alors que la saveur de la victoire se sentait déjà sur la langue, les radars semblèrent devenir fous.
-Amiral, présence hostile détectée en position 125.15.38… D’autres apparaissent encore, il y en a partout, ils nous entourent !
-Combien ?
-Plusieurs centaines de milliers…
Le sang de Tharanos ne fit qu’un tour. Poussant le major s’occupant des radars, il alla regarder lui-même la catastrophe. L’écran était saturé de rouge, il en venait toujours plus, et, bientôt, l’immense marée s’écrasa sur les elysiens paraissant désormais bien dérisoire en comparaison. Ils n’avaient plus aucune chance, ils étaient bien trop nombreux, ils étaient partout, ils s’étaient englué dans leur propre piège sans s’en rendre compte… L’amiral se lança sur son micro et fit émettre sur toutes les fréquences, il ne resterait pas là à contempler sa mort sans agir !
-À toutes les unités, formation tétraédrique en direction de la coordonnée 3.18.18.1.1, étendue des positions 100.62.47 à 110.72.57. Contre-amiral Slior, couvrez la mise en place de la formation avec votre escadre.
-Amiral, on ne tiendra jamais, ils sont bien trop nombreux…
-Vous avez vos ordres, exécutions contre-amiral !
Tharanos coupa le micro et fit signe au pilote qui mit directement en mouvement le vaisseau vers le cœur de la future formation, suivi des quelques dizaines de vaisseaux rester avec lui. Partout où portait son regard, le métal brulait, le verre fondait, les engins explosaient. Bientôt, les glaives se rassemblèrent par centaines, par milliers, pendant que d’autres milliers tournaient autour d’un grand tétraèdre se formant pour essayer de le protéger d’une désorganisation. Sentant que le temps manquait, déjà un tiers de la flotte était détruite, l’amiral s’adressa de nouveau à ses hommes.
-Pleine vitesse, Slior, aux bords, si vous rencontrez un obstacle, ne déviez pas, et peut-être alors pourrons-nous retrouver nos familles.
Les moteurs se mirent en marche ensemble et le tétraèdre fonça à travers un mur de vaisseau ennemi qui s’était formé, abandonnant plusieurs milliers dès leurs derrière eux et lâchant un déluge de trait pourpre. Mais l’adverse rendait coup pour coup, et l’amiral voyait déjà des siens se désagréger par centaines, jusqu’à ce qu’arrive enfin le choc qui donnerait le salut à son armada. Par dizaines, des vaisseaux explosèrent en s’embrochant sur un autre adverse, d'autres, n’osant faire ce sacrifice, déviaient au dernier moment et laissaient des plaies béantes par lesquelles les renégats pouvaient s’enfoncer. Tharanos vit des couches de glaive entier se faire pulvériser, une partie de la formation, se faire isoler et écraser. Mais alors, enfin, le mur fut percé. Il ne restait pas même la moitié d’une dizaine de milliers d’élyséen, mais l’ouverture recherchée était là. Aussitôt, tous s’y engouffrèrent, vers la liberté, vers la survie. Mais l’espoir fut aussi fugace que puissant, devant eux, un second mur de brigand était en place.
-Messieurs, gardez la formation, pleine vitesse. Ce fut un honneur de servir avec vous.
L’amiral reposa son micro et joignit ses mains dans son dos, contemplant droit la fin s’avancer face à lui. De nouveau un choc, de nouveau des morts par centaines, mais cette fois, ils étaient trop peu nombreux. Il y eut une détonation dans le vaisseau, puis une deuxième, et Thanaros chut. Le feu et le sang, tout avait commencé par là et tout terminerait dans le feu et le sang.
Cdt. Eranor
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23/02/1014 ETU 10:48
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Au sommet de l’immense tour des rois, Eranor, seul, contemplait les formations qui s’étalaient en contrebas, sur la place d’une blancheur impeccable. Le soleil était au plus haut de sa trajectoire et faisait scintiller les armures, d’immenses carrés se formaient et, dans le ciel, des milliers de vaisseaux adaptés aux conditions atmosphériques s’alignaient. Le haut roi avait les bras croisés dans son dos, sous sa cape, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine fierté face à ces centaines de milliers d’elysiens s’alignant en ordre, mais il savait qu’il jouait gros en cet instant.
Depuis l’enclenchement de la procédure vendetta niveau deux, les choses ne s’étaient pas véritablement améliorées à vrai dire. Les premières actions, rapides et étendues partout sur le globe, avaient été de véritables échecs, mais il ne fallut guère de temps aux elysiens pour comprendre d’où ceux-ci venaient. Les élémentaires avaient développés une bombe faisant surcharger les générateurs d’énergie elysiens et rendant ainsi totalement inopérant tout leur matériel. Fort de ce savoir, les rois envoyèrent des unités utilisant des méthodes détournées, mécaniques, à combustion ou autres, pour chasser et disperser les groupes d’élémentaire de plus en plus nombreux. Malheureusement, la période de massacre qui en résulta fut de courte durée, le plan élémentaire se dévoila au reste de la planète : ceux-ci avaient, en quelque sorte, volé les technologies elysiennes en étudiant les débris de leurs engins qu’ils avaient faits surcharger et se retrouvèrent bien vite à un pied d’égalité avec leurs opposants.
Voilà désormais que la menace élémentaire renaissait de ses cendres, l’histoire avait créé une haine tenace entre eux et les elysiens et chaque massacre commis par un camp se rendaient par un autre de l’autre camp. Le haut roi voulait agir au plus vite, il était temps de les éradiquer totalement, il avait fait une erreur en déclarant la menace élémentaire comme inexistante à la fin de la troisième grande guerre, lorsque seuls restaient des sanctuaires hors d’atteinte, il ne la renouvèlerait pas. Cependant, la chose était fort complexe, les satellites elysiens ne parvenaient pas à trouver les sanctuaires élémentaires inconnus, les scientifiques supputaient une infiltration dans les programmes pour modifier les paramètres et faire disparaitre les regroupements d’élémentaire et ne parvenaient pas à réparer la chose, d'autres, donnaient une version différente, parlant d’une sorte de bouclier renvoyant comme un miroir les ondes électromagnétiques et ne laissant comme trace que la continuité du milieu. Finalement, voilà les elysiens, si sûr d’eux, contraint de suivre les anciennes cartes dessinées avant l’avènement de la technologie pour retrouver les sanctuaires connus et d’explorer comme à l’ancien temps les endroits les plus inhospitaliers de la planète.
La grande porte de bois décorée de traits d’or formant un phénix s’élevant vers un soleil brillant à double battant s’ouvrit et tira Eranor de ses méditations. Trois elysiens pénétrèrent dans la salle du concile des rois, deux en armure dorée et cape blanche, portant une hallebarde et un autre à l’armure plus décorée, de la même couleur mais au casque ailé et ne disposant que d’une épée sur le côté. Ce dernier rompit le silence reposant de l’endroit.
-Monseigneur, les troupes sont prêtes, on vous attend sur la place.
Sans dire un mot, Eranor se retourna et suivait les trois elysiens en armes vers un ascenseur non loin. La plus grande opération militaire était sur le point de se lancer sur Elysior, un débat avait récemment eu lieu au sein du concile et l’on était arrivé à cette extrémité. L’un des rois avait proposé de bombarder les lieux supposés de regroupement important d’élémentaires depuis l’espace, mais l’idée fut rejetée par une large majorité, refusant de lancer une telle mission sur leur propre planète. Finalement, il fut décidé que chacun des dix royaumes fournisse un million d’elysiens soutenu par un quart de million à un demi-million d’engins de guerre atmosphérique dans le but de frapper simultanément toutes les positions élémentaires connues ou soupçonnée avec une force sans précédent. Ainsi, les royaumes d’Ipelior et d’Oriandre allaient s’en prendre aux océans, sonderaient les fonds marins et recouvriraient chaque étendue d’eau de la planète, ceux de Sapheiros et d’Ylas frapperaient le désert aride, le royaume de Maliam s’occuperait de la chaine de montagne du croissant de lune tandis que, sur la fleur de Lys, les royaumes autrefois rivaux d’Histas et d’Hosiar marcheront côte à côte dans le désert de sable et que les royaumes d’Aura, d’Aglaé et d’Eveyrin seront chargés de la mission la plus périlleuse, éliminer toute forme de résistance dans les montagnes centrales du continent.
Cette force conjuguée de trois royaumes ne serait pas de trop pensait le haut roi, dans ces montagnes, les êtres de l’aire avaient bâti leur plus puissante citée, et de grands lacs abritaient un nombre non négligeable d’élémentaire de l’eau, sans compter les parties toujours fortement boisées où les élémentaires de la terre, que ce soit végétal ou rocheux, étaient en grand nombre… Tout le monde se souvenait encore de l’échec de l’opération punitive de grande envergure dans ces montagnes contre l’inexpugnable Porte des Anges lors de la fin de la troisième grande guerre. Un million d’élysiens avaient marché contre elle et y mirent le siège des mois durant, faisant des victimes par centaines de milliers dans les deux camps, mais seule une ou un dizaine de milliers revinrent de l’opération, ayant réussi à fuir l’enfer qu’elle était devenu… Ceci s’était passé dans un autre temps, maintenant, la technologie était là, et les élémentaires, dépositaires d’une technologie égale, n’utiliseraient pas de bombe électromagnétique tant qu’ils ne jugeront pas leur situation désespérée, et quand bien même, les armes elysiennes avaient gardé leur ancienne forme de lame, de lance, d’arc et de hallebarde et se montraient tout aussi mortelles privées de leur capacité de tir qu’avec.
Enfin, les portes de marbre blanc renforcées d’aragentite du palais des rois s’ouvrirent devant le haut roi et il eut l’incroyable spectacle d’un million d’elysien en armure brillante, tous ordonnés en carrés parfaits au sein de leur unité, acclamant comme un seul homme leur roi apparaissant devant eux. Dans le ciel, de large transporteur de chasseur atmosphérique faisait du sur place, sur le sol, l’on distinguait de puissants véhicules aux formes de char tiré par deux chevaux tout au long de la place, derrière les carrés d’unités. Toujours accompagné de sa garde personnel, choisie parmi les meilleurs des soldats elysiens, Eranor descendit les marches séparant le perron du palais de la place. Il commença à la traverser dans d’immenses clameurs, les premières unités qu’il dépassait étaient les légendaires cavaliers d’Elysior. Leur monture, bien que ressemblant encore comme deux gouttes d’eau à des chevaux normaux, n’en avait désormais plus que la forme. Les manipulations génétiques et les améliorations mécaniques qui leur avaient été apportés les avaient totalement changé. Leurs squelettes étaient d’aragentite, ils ne ressentaient plus la peur ou la douleur, ils puisaient leur énergie par les rayons du soleil, ils pouvaient courir à des vitesses allant jusqu'à cent cinquante kilomètres-heure, et ce, pendant des heures, surtout de jours, se rechargeant par le soleil. Leur cavalier avait développé une technique se basant sur une première salve puissante suivie d’une charge regroupée écrasant tout sur son passage. Ces elysiens représentaient l’élite de l’élite, seule la garde du haut roi avait plus de prestige.
Celui-ci continua de traverser la grande place, et, au bout de longues minutes, arriva en son terme. Alors, une plateforme sous ses pieds s’éleva, et Eranor leva les bras, faisant taire les clameurs avant de se lancer d’une voix décuplée par des micros dissimulés dans un discours.
-Soldat, vous tous ici avez connu la guerre et ses atrocités. Vous tous ici connaissez les risques que vous encourez. Mai, plus que tout, vous tous ici connaissez les affres de la troisième grande guerre. Chacun de vous a vu un frère ou un père se faire massacrer sans la moindre chance de vous défendre, vous tous avez eu une sœur ou une mère assassinée et violée par les élémentaires qui, dans leur sauvagerie, ont essayé de nous éradiquer par le passé. Nous les avons repoussé, nous les avons vaincu, nous les avons exterminé, mais nous avons commis une erreur. Nous en avons laissé. Et, aujourd’hui, l’histoire se répète, de nouveau, les élémentaire cherchent notre mort, laisserez-vous vos enfants souffrir de la même manière que vous ? Laisserez-vous ce que vous avez bâti s’effondrer sur vos têtes ? Soldat, pour tout ce que vous chérissez, je sais que vous marcherez et que vous vaincrez ! Je sais que je ne pourrais être que fière de vous ! Pour l’honneur et la gloire, il est temps de réparer nos erreurs, pour l’honneur et la gloire, il est temps de reprendre les armes !
Aussitôt, d’immenses clameurs au son de « pour l'honneur et la gloire ! » reprirent. Le haut roi souri sous son casque, il était fier de son peuple, il était persuadé de la réussite de son opération désormais. Il leva de nouveau les bras et le silence se fut.
-Les vivants semblent avoir oublié notre puissance, montrez leur que les morts, eux, n’oublient jamais !
Alors, dans un bruit assourdissant, les centaines de milliers d’elysiens se retournèrent et entamèrent leur marche.

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