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Cdt. Stephen Wurzel
Respect diplomatique : 634 19/01/1014 ETU 16:40 |
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L'homme dormait d'un sommeil agité alors que la lune, haute dans le ciel, était partiellement voilée par les épais nuages lourds de neige qui surplombaient la métropole. Il murmura quelque chose, bougeant de manière erratique au milieu de ses draps en soie. Il avait très chaud et ses vêtement de nuits, trempés de sueur lui collaient à la peau. Sa respiration se fit haletante. Son pouls s'accéléra. Ses yeux allèrent et vinrent de façon convulsive derrière ses paupières, un sentiment d’oppression lui comprima la poitrine... Trame sonore suggérée: http://youtu.be/jOahM4nbcDM?t=1m30s ... Dans son rêve, l'homme marchait dans une rue marchande bien éclairée d'une somptueuse ville. Tout était calme et le silence, seulement brisé par une douce musique émanant d'une fenêtre ouverte plus loin sur la rue, témoignait qu'il était tard. Les commerçant avaient déjà commencés à fermer boutique et les passants rentraient chez eux en se pressant, emmitouflés dans leurs fourrures. Il frissonna et se retourna vers l'homme qui l'accompagnait. - On ferait mieux de rentrer aussi, qu'en dites-vous? L'homme acquiesça et lui indiqua une ruelle adjacente à la rue principale. Il lui dit qu'en passant par là, le trajet du retour serait plus court. En s'en approchant, il sentit un malaise lui nouer l'estomac. La ruelle était longue et sombre. Qui savait ce qui les attendait peut-être là-dedans? L'autre lui sourit et l'enjoignit d'avancer. Que tout irait bien. Ils se connaissaient depuis longtemps, il lui faisait confiance, non? Ce ne serait guère différent de leurs mille et une aventures qui avaient toujours trouvées un dénouement heureux. Il hésita encore un instant, puis esquissant à son tour un sourire confiant, s'engagea aux côtés de l'autre dans la ruelle. Comme il l'avait anticipé, elle était sombre, salle et difficile d'accès. Le sol était marqué et crevassé par le temps. Des bouches d’égout et d'aération dépassaient ou s'étaient enfoncées dans le sol et on butait de temps à autre sur un tel obstacle. Il faisait froid, tellement froid et humide là-dedans, il paniqua. - Tu m'avais dit que tout allait bien aller là-dedans? Mais ce n'est pas facile d'avancer. Je veux rebrousser chemin maintenant. L'autre ne répondit pas. Sa tête baissée voilait ses traits. Il acquiesça doucement et se retourna en même temps que son ami. << Oui, venez, ça va aller. >> Dit-il d'une voix qui se voulait rassurante mais qui lui glaça alors le sang dans les veines. Il n'eût même pas le temps de s'écarter. Une lame scintilla dans le noir et le poignard s'enfonça jusqu'à la garde dans son flanc. Il gémit et recula précipitamment contre le mur derrière lui dont la brique glaçée lui tétanisa le dos. Une main ensanglantée serrée contre son ventre, il gémit de douleur et releva finalement la tête pour voir son ami s'éloigner avec un sourire. Il ne comprenait pas. La douleur, la peur, l'interrogation lui embrouillait les idées... Il était seul maintenant, complètement seul dans ce lieu sinistre. Il écarta doucement les doigts et un flot de sang jaillit de la blessure. Il ravala un hoquet de douleur en ramenant sa main sur la plaie et se redressa, tremblant, la tête appuyée contre la brique, la gorge nouée, des larmes lui coulant sur les joues. Merde... Pourquoi... Qu'est-ce que je vais faire... Ces questions lui revenaient inlassablement et tant l'égarement que la douleur ainsi que la peur le clouaient sur place. Un grognement déchira le silence de la ruelle seulement brisé par le son de ses sanglots. Il ouvrit les yeux, se taisant instantanément, son cœur menaçant d'exploser dans sa poitrine. Il tendit l'oreille, ses pupilles se dilatant au maximum. Un second grognement rejoignit le premier. Puis un autre et un autre encore. Dans l'obscurité de la ruelle, 8 paires d'yeux rougeoyants se rapprochaient, le son des pattes des chiens terrifiants auxquels elles appartenaient martelant doucement le sol alors que leurs maîtres se déployaient autour de leur proie, babines retroussées, crocs et griffes acérés sortis, se préparant déjà pour la curée. Certains étaient plus gros que les autres, d'autres avaient l'air plus méchant mais ils étaient semblables sur un point. Ils n'avaient qu'une seule envie, c'était de le tuer. De l'étriper, de lui casser les os un à un, de le saigner à blanc puis de le dévorer là, dans cette ruelle. L'homme chercha autour de lui de quoi se défendre, n'importe quoi, une arme quelconque ou de quoi leur faire peur peut-être. Près de lui, des caisses en bois brisées. Il fit un pas de côté et asséna un coup de pied dans l'une d'elle qui vola en éclats. Sa main droite serrée contre son flanc, il ramassa de la main gauche un morceau robuste d'une bonne longueur et affûté à l'un des bouts. Ça suffirait. << Reculez! >> Leur lança-t-il, essayant par là de se donner plus de confiance qu'il n'en avait. << Reculez, chiens! >> Les molosses continuèrent à avancer, grognant et grondant à son encontre. Son bras tremblait, son ventre le faisait atrocement souffrir. Il avait perdu beaucoup de sang. Un vertige le pris soudain. L'un des plus gros chiens aboya et lui sauta dessus, le mordant sauvagement au bras droit. Il recula précipitamment, assénant un coup au chien à l'aide du morceau de bois. Celui-ci recula précipitamment, hors de portée. Un autre le prit à revers et lui saisit la jambe gauche dans sa gueule, déchirant la chair, raclant l'os de ses crocs jaunâtres. L'homme rassembla toutes ses forces et abattit violemment l'éclat de bois à la base du cou du molosse. Le bois s'enfonça profondément, le chien s'arrachant à celui-ci, s'éloigna en quelques pas, pissant le sang, geignant. Sa jambe se dérobant sous lui, l'homme s'effondra sur le sol. La meute lui tomba dessus, lacérant sa chair, arrachant des lambeaux de peau de son visage ensanglanté. Il hurla... HRP: Éteignez la musique ... Se débattant avec ses draps trempés de sueur, il hurla à se casser les poumons, rejetant au loin ses oreillers, en proie à la panique la plus totale. Les larges portes en bois de sa chambre s'ouvrirent à la volée et deux hommes vêtus de noir et armés de poignards décorés entrèrent dans la pièce. La lumière illuminant celle-ci et les identifiant comme des hommes de la garde librianne. << Chancelier! >> Lança l'un d'eux en se précipitant vers le lit où l'homme fort de Libria luttait en gémissant, en proie à la terreur. Il lui empoigna les avants-bras pour l'empêcher de se faire du mal et après quelques secondes, le chancelier se calma et, reprenant ses esprits, réalisant où il se trouvait, demanda à ce qu'on le lâche. Il essuya la sueur qu'il avait sur le visage, où peut-être était-ce des larmes et s'assit sur le bord de son lit. - Merci capitaine Strump. Je suis désolé pour tout cela. Dit-il d'une voix qu'il tenta de rendre assurée. - Ce n'est rien chancelier, je suis à votre service. Un bien mauvais rêve me semble-t-il? Le chancelier releva les yeux, le fixant sans mot dire, de son regard sévère habituel. - Allez me chercher un verre d'eau et faites dire au ministre Hayes que je veux le voir demain à la première heure.
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Cdt. Stephen Wurzel
Respect diplomatique : 634 22/01/1014 ETU 16:24 |
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Score : 9
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Tapis au milieu des buissons et des rochers surplombant la route 241 qui menait droit à la capitale d'Heliconia, Anton Bauer patientait nerveusement, serrant sur sa poitrine le fusil mitrailleur qu'il portait pour empêcher ses mains de trembler. Des gouttes de sueur froide coulaient une à une le long de son dos et sous ses bras. Il ferma les yeux, inspira et souffla plusieurs fois pour chasser le stress, puis il... - Anton! Il ouvrit les yeux et se tourna vers le capitaine Epstein qui, plus loin sur leur petit promontoire, le fixait sévèrement, couché à même le sol, appuyé sur la crosse d'une mitrailleuse lourde MG-142 tournée vers la route. - Tu vas pas nous faire faux bond ce soir j'espère? Demanda-t-il en plissant les yeux. Anton secoua la tête en tâchant de se donner plus de contenance qu'il n'en avait en réalité. Le capitaine Epstein, ou plutôt le caporal Epstein à dire vrai, le grade de capitaine qu'il s'était lui-même donné étant juste une appellation de la résistance pour différencier les chefs de bandes armées républicaines qui sillonnaient toujours la région, le terrifiait. C'était un homme d'une taille et d'une corpulence moyenne mais dont la présence physique suffisait à intimider quiconque avait le malheur d'être placé sous ses ordres. Lors de l'avancée communiste sur la planète Heliconia et la défaite des forces armées de réserve stationnées sur la planète, le commandant Reimer, alors en charge des quelques 12 000 militaires librians stationnés ici avait donné l'ordre aux survivants de fuir les combats avant la fin et de disparaître dans la nature, d'évacuer autant de matériel militaire que possible pour pouvoir reprendre le combat quand le moment serait venu. Anton Bauer lui n'était qu'un civil. Ingénieur en bâtiment originaire d'Eternia, monde central librian, il avait échappé de justesse à une rafle des troupes dragunovistes qui l'avaient soupçonnées de collaborer avec les mouvements pro-librians. Son exil forcée l'avait jeté droit dans les rangs de la résistance. Il prit une voix aussi assurée que possible. - Je suis prêt à faire mon devoir capitaine Epstein. Trame sonore suggérée: http://www.youtube.com/watch?v=dWDsCJL4mnw Celui-ci hocha la tête et reporta son regard sur la route. À ce moment, presque à l'heure prévue, on entendit un bruit de moteur ronfler sur celle-ci, bientôt accompagné de plusieurs autres. Des phares éclairèrent bien vite le plastiasphalte du virage et le camion militaire frappé du côté droit par l’emblème de la faucille et du marteau apparu, filant sur la route. Il serait bientôt à la hauteur des maquisards. Le capitaine Epstein lui fit signe de se planquer, indiquant à la douzaine d'hommes présents d'en faire de même. Le camion, suivit d'après les informateurs des maquisards d'un transport de munitions pour la garnison de la capitale et de deux autres véhicules de troupes, s'approcha rapidement, dépassa la position des librians sans ralentir ni sans que ceux-ci n'ouvrent le feu, tapis à même le sol, retenant leur respiration, faisant leurs prières. À quelques 50 mètres après leur position, le transport de troupes passa dans la zone que les librians avaient préparée durant l'après-midi. Deux mines magnétiques, une de chaque côté de la rue, se déterrèrent au passage du camion et volèrent vers ce dernier, attirée par la carcasse en acier. Elles le percutèrent sur les deux flancs simultanément en émettant un claquement de tôle assourdissant. Du moins il le fût durant une demi-seconde avant que toute la zone ne soit noyée dans les flammes, le véhicule pulvérisé, des morceaux de la carlingue projetés dans toutes les directions. Le reste du convoi dragunoviste s'arrêta bien avant de percuter les restes de la carcasse en flammes, juste au niveau de la position des librians en fait, les portes s'ouvrirent, les hommes sautèrent à terre, se déployant en se lançant des ordres dans leur dialecte slavianke guttural. Un des librians se leva de sa position, un lance-roquette improvisé sous le bras. Il visa le véhicule qui fermait le convoi. Le transport fut frappé par la roquette au niveau du pare-brise. La déflagration projeta au sol une bonne partie des communistes qui étaient sortis des véhicules, les autres tombant à genoux, essayant de garder un semblant de cohésion. - Tuez-moi ces chiens! Hurla le capitaine Epstein en libérant une grêle de balles perforantes sur la route, une autre MG-142 de l'autre côté en faisant de même. Anton se redressa sur un genou et ajusta le pistolet mitrailleur qu'il portait, arrosant lui aussi les rouges qui se déployaient en visant l'arrière du dernier transport. Les communistes qui tentèrent d'en sortir tombèrent un à un, leurs uniformes déchiquetés par les balles, le sang éclaboussant le pavé. Son lance-roquette rechargé, le librian qui le portait avisa le dernier transport. Une troisième explosion illumina la nuit étoilée d'Heliconia. Une minute à peine avait suffit pour que tout se joue comme prévu. Les derniers communistes survivants se rendirent, déposant les armes. Le capitaine Epstein les fit s'agenouiller, allant vérifier le déchargement du transport de munition par les hommes. Sitôt qu'ils en eurent saisis autant qu'ils pouvaient en porter, il sortit un engin explosif du sac à dos militaire qu'il traînait partout et le fixa sous le véhicule, côté conducteur, il y relia un détecteur de proximité relié au détonateur, l'activation réglée sur cinq minutes. Il ouvrit ensuite la portière et glissa une disquette uni-com dans le lecteur du transport, réglant le volume au maximum. La voix enregistrée se faisant entendre aux alentours ne manquerait pas d'attirer d'autres rouges sous peu. Il alla retrouver ses hommes qui patientaient, chargés de matériel de guerre neuf, gardant les quatre prisonniers slaviankes à genoux. Il dégaina le pistolet qu'il portait à sa ceinture, s'arrêtant devant le premier prisonnier. Celui-ci le regarda les larmes aux yeux, se pissant presque dessus de peur. Il tenta dans un hoquet de terreur d'esquisser un sourire implorant. - Kamarade? Epstein eut un flashback de la flotte librianne croisant au dessus de l'ambassade dite pacifique de la confédération rouge en système 0 pour la protéger des brigands. La flotte eredienne et une flotte rouge levée traîtreusement en violation de la parole donnée par le premier confédéré Dragunov l'avait prise ce jour-là en tenaille, ne laissant aucun survivant, dont son jeune frère qui avait toujours voulu voir les fameuses portes du secteur, depuis qu'il était enfant en fait. Il esquissa le même sourire. - Ya... Kamarade. Quatre détonations résonnèrent et les librians s'éloignèrent avec leur nouveau matériel, laissant quatre autres cadavres de traîtres au milieu d'une mare de sang. Le silence s'abattit à nouveau sur la route 241, seulement rompu par le bruit des flammes roulant encore aux travers des carcasses des véhicules et par celui du message enregistré, hurlant à tue-tête la même phrase en boucle. Alle sieben Sekunden stirbt ein kommunistischen Soldaten in fünf Sektor. Fünf sektor, massengrab... Toutes les sept secondes, un soldat communiste meure en secteur 5. Secteur 5, fosse commune... Alle sieben Sekunden stirbt ein kommunistischen Soldaten in fünf Sektor. Fünf sektor, massengrab...
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