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Archives du Consortium

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Cdt. Kemal
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06/12/1013 ETU 16:16
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Histoire d’une liberté : le déclenchement.
Capitale d’Ilakia, 16/01/1003 ETU.
Assemblée des Représentants, hémicycle du Congrès.
Vous ne pouvez pas rester éternellement les bras croisés et les yeux fermés Algaresth. Le peuple a faim. Les écarts entre la classe des privilégiés et le citoyen lambda est trop important. Il faut légiférer d’urgence, la situation actuelle ne peu plus durer.
L’homme apostrophant le Dictateur Suprême était au centre de l’hémicycle. Les représentants des différentes corporations et du peuple étaient assit autour de lui, les bancs formant un demi cercle. Le Dictateur était quant à lui, au centre de tout, sur une estrade immense le faisant dominer la salle.
Je suis parfaitement d’accord, Atem. La situation ne peut plus durer. Ces manifestants font trop de bruits et me dérangent constamment, cela devient lassant. Ils sont ennuyeux au possible.
Ce n’est pas ce que je ....
Je le sais bien pauvre idiot !! Je sais ce que vous vouliez dire mais je n’ai cure. Le pouvoir ne peut être établi que sur des bases inégales. Si tout le monde était à égalité le pouvoir serait dispersé, pour un pouvoir fort il faut que le pouvoir soit centralisé et donc que des inégalités existent !! Ces inégalités sont nécessaires et qu’importe que des gens en souffre si cela doit nous permettre de survivre et d’en sauver le plus grand nombre !! Ceux qui meurent sont négligeables !! S’ils meurent c’est qu’ils sont trop faibles et nous n’avons rien à faire des faibles. Il n’y a aucune place pour eux ici bas !
Vous avez perdu le sens des réalités !! Depuis combien de temps n’avez vous pas pris le temps de réfléchir à vos principes. Vous entendez ces cris dehors ?? Vous les entendez ? C’est le peuple, votre peuple, Notre peuple !!! Il gronde, il ne peut plus supporter vos exactions. La révolution est à nos portes et vous vous en fichez ?
Oui je m’en fiche. Complètement !!!! Totalement !!!! Je suis le Dictateur Suprême !! Je suis le Maitre d’Ilakia !!! Et rien n’y personne et encore moins le peuple ne pourra me contraindre de faire quelque chose !!! Même vous !! Je ne vous écoute que parce que cela me divertit mais croyez vous que j’en ai quelque chose à faire ? Non ! Bien sur que non !! Et vous dites que le peuple gronde ?
Il mit la main à son oreille. A l’extérieur des hauts murs de l’Assemblée, par delà les jardins se tenait une masse importante d’Ilakiens venus protester et manifester leur mécontentement. Espérant qu’on les écoute et que des mesures soient prises. Un important cordon de sécurité les entouraient afin d’éviter tout débordements. Les manifestants commençaient à s’impatienter et des heurts avaient déjà éclaté de ci de là.
Mais c’est pourtant vrai... Je vais y remédier de ce pas.
Il appuya sur un bouton. Une image apparut dans les casques des soldats. Un ordre fut donné.
Y remédier ? Et comment ... ?
Un grondement sourd se fit entendre et il continua, continua, continua, ... .
Le représentant du Consortium avait les yeux écarquillés. Le grondement cessa. Plus aucun son ne se faisait entendre...
Vous n’avez pas fait ça.... ESPÈCE DE MALADE !!!!!!!!
Les représentants reprenaient leurs esprits et commençaient à hausser le ton. Les menaces fusaient. Le service de sécurité du Consortium se déploya dans le même temps. Les soldats avec des gestes lents avaient relevés les crans de sécurité de leurs armes et enlevé les protections. Le capitaine Setia balayait la salle du regard.
*Ça va mal tourner. Très mal tourner.*
Il activa son communicateur.
Salek. Prépare les transporteurs. Tout ça va mal se terminer, il faudra les évacuer en vitesse. Prépare notre fuite.
Moi un malade ? HAHA Je ne pense pas. Je pense au contraire être le seul à avoir le sens des réalités et à réellement me soucier de notre peuple. Ces manifestants étaient des rebelles !!! Il était nécessaire de les détruire. Et vous, oui vous !!! En les soutenant et en m’outrageant de la sorte vous vous mettez de leur côté !!
Et j’en suis fier !!! Il est désormais fini le temps où vous dirigiez tout !!
Ah oui ?? Et bien je ne pense pas. GARDES !!! Les représentants présents dans cette Assemblée ont trahi leur serment et se sot rebellé contre mon autorité. Il faut les éliminer !!
Il appuya sur un autre bouton. Une image apparut dans les casques. Un autre ordre fut donné.
Plusieurs déflagrations se firent entendre. La Guilde commissionnaire ainsi que le Sénat mais également l’Université Centrale et la Seconde Chambre des délégués venaient d’être rayé de la carte, les salles combles... .
Une bataille rangée fit alors rage au sein de l’Assemblée. Les gardes se mirent à tirer dans le tas tandis qu’Algaresth se téléportait. Les soldats du Consortium répliquaient, tentant de protéger les divers représentants du Consortium mais également les autres.
ATEM ! ATEM !!!!! Il faut fuir !!! Viens ici !!! Messieurs, partez vers le fond de la salle. Vers la chambre de transport !!
Un mouvement plus ou moins organisé se mit alors en marche. Les soldats tentaient de canaliser ce flot et de le protéger mais tombaient les uns après les autres.
Setia réussit à atteindre le représentant principal et à l’amener dans le fond, poussant également devant lui deux autres conseillers. Les soldats réguliers commençaient à amener des armes lourdes. Il fallait fuir.
La salle de transport était comble, les soldats avaient tenté de barricader du mieux qu’ils avaient pu la salle et organisait la résistance derrière. Les jeunes pages qui accompagnaient les représentants quant à eux activaient les téléporteurs et étaient chargé de consolider les barricades. Setia atteignit les téléporteurs quand une explosion le fit tomber à terre. La barricade de fortune venait de voler en éclat.
KEMAL !!!!!!!!!!
Je suis là père !!
Le jeune garçon sortit de sous une table qui lui était tombée dessus lors de l’explosion. Il était sonné mais vivant.
Allez il faut partir maintenant. Atem tu passes le premier.
Le représentant se mis sur la plate forme et se dématérialisa.
A nous Kemal.
Ils disparurent. Les troupes arrivèrent dans la salle alors que le faisceau violet disparaissait. Il n'y avait aucun moyen de retracer le point d'arrivée.
Temps autorisé écoulé. Fermeture des fichiers.
Cdt. Kemal
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09/12/1013 ETU 15:10
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Histoire d’une liberté : les premiers temps.
Ilakia, 27/06/1003 ETU
Nord-Est d’Endan, QG du Consortium
Réunion plénière du conseil.
Une haute salle aux murs de marbre. Au centre, une table ronde pour accueillir les délégués. Ils sont tous présents, aucun de manque à l’appel.
Messieurs, quelles nouvelles de nos partisans ?
Des bonnes et des mauvaises. Dans plusieurs secteurs nos troupes avancent aidées de volontaires et par la population.
Atem se leva et une carte apparut devant les conseillers.
Ici et ici, les troupes dictatoriales ont fait défections et ont rejoint nos rangs. Les généraux Talhim et Nandor nous ont rejoint avec un contingent de plus de 30 000 hommes. Ici, nous avons essuyé un violent revers, nous avons perdu 1000 hommes et plus de 500 ont été capturés. Ils vont certainement être interrogé et plus. Dans les régions du Sud, le pouvoir dictatorial est moindre, les gouverneurs locaux rejoignent les rangs de la Rébellion les uns après les autres. Bien entendu, le gouverneur de Julia, qui est le cousin d’Algaresth, ne nous rejoindra pas, nous devrons prendre la ville par nous même. Dans le Nord, je ne vais pas vous le rappeler la situation est évidemment plus compliquée du fait de la présence de la capitale et de la forte désinformation provenant du pouvoir.
Il est vrai que l’allocution qu’il fit juste après avoir commis ses crimes fut un bon coup politique. Que nous soyons contre lui ne peut nous empêcher de lui accorder cela.
Il a agit avec rapidité mais d’un côté tout était planifié. Faire cette allocution et nous désigner comme les responsables des ces attaques était finement joué. Nous avons mis du temps à pouvoir gagner la confiance de certain et même encore aujourd’hui elle ne nous est pas acquise.
Il se rassit et se massa les tempes.
Les flux des téléporteurs ont été bloqués dans plusieurs villes et plusieurs espaces. Les dômes ont également été coupés par endroit, la plupart du temps exposant les villes à des bombardements. Heureusement nos réseaux d’informateurs sont efficaces et les villes étaient pour parti évacuées ou en cours d’évacuation ce qui a limité les pertes civiles. Setia, quelles sont les nouvelles d’ailleurs ?
Le capitaine s’approcha. Un conseiller fit signe à un adolescent de lui servir à boire. Celui-ci s’approcha avec une carafe de vin et en versa un verre au représentant puis retourna à sa place, près du mur, ne perdant pas une miette de ce qu’il se disait.
Les rapports des éclaireurs annoncent des mouvements de troupes vers Julia. Ils veulent renforcer leur noyau du Sud. La Capitale ressemble à un bunker surprotégé. Il nous sera difficile d’y entrer en l’état. Les réseaux de téléporteurs ne sont pas accessibles pour le moment. Les flux sont protégés par des codes aléatoires changeant toutes les 10 minutes. Un véritable casse-tête pour nos ingénieurs. Nous avons des nouvelles pour ce qui est des prisonniers : tous exécutés. En direct sur la chaine d’information gouvernementale. Ils avaient été torturés avant, les yeux brulés, la langue arrachée et je vous fais grâce du reste.
Oui par pitié faites nous grâce du reste.
Les conseillers étaient horrifiés et certains étaient abattus. Kemal, le long de son mur regarda un autre garçon. La colère se lisait sur leurs visages, ils rêvaient d’en découdre. Tôt ou tard se jour viendrait, ils étaient formés pour ça mais cela tardait et se faisait attendre.
Nous avons ensuite 2000 hommes arrivant des canyons de l’Ouest et 1000 de plus arrivant du Sud. Pour la plupart des volontaires provenant des villages libérés. Cependant, il nous faut plus d’espions. Nous en avons perdu 10 dans la mission de Landen. Il nous faut d’autres volontaires.
Pour les espions nous ne pouvons en trouver d’autres si facilement, vous le savez Capitaine, c’est vous qui les formez. Il va vous falloir être patient, nous n’y pouvons rien donc devons attendre.
Père ! Je suis volontaire !
Moi aussi !
Kemal et son voisin avaient quitté leurs postes et se tenaient près de la table.
Vous ? Mais vous n’avez pas fini votre formation.
Qu’importe que nous l’ayons fini ou non. Notre peuple a besoin de nous. Nous ne pouvons nous permettre de perdre plus de temps. Comme vous l’avez souligné, vous avez besoin de volontaires, vous en avez trouvé deux.
Setia les regardait et ouvrit la bouche mais Atem le coupa.
Setia ! Ces jeunes hommes ont pris leur décision. Elle est courageuse. Ils désirent participer à leur tour à cette guerre. Je peux comprendre que tu ais peur pour ton fils, c’est bien normal. Mais mon cher neveu a l’air prêt. Cela fait quelque temps que je le vois trépigner d’impatience et se tenir prêt au cas où. Le temps est venu.
Setia le regarda et acquiesça, puis il se tourna vers son fils et son compagnon.
Si telle est votre décision. Qu’il en soit ainsi.
FIn de la consultation. Reprise du protocole de sécurité...
Cdt. Kemal
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28/12/1013 ETU 17:17
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Histoire d’une liberté : Lune d'Airain.
Ilakia, 15/08/1005 ETU
Kelia, 30km au Sud de Julia.
Du mouvement parmi les ombres. Deux silhouettes avancent sans bruit, leurs pieds semblant effleurer le sol, leur souffle se fondant dans la brise nocturne. Ils avancent vite, leurs gestes sont précis. Un arrêt, des regards furtifs et la progression continue. La Lune d’Airain éclaire leur chemin, leur ouvre la route. Nouvel arrêt près d’un bâtiment imposant. L’un d’eux sort un communicateur.
Vous êtes prêt ? Iskan ? Telokh ?
Parés !! répondirent deux voix.
Alors allons-y. Nous n’aurons pas deux occasions. Ouvrez les portes Sud, nous nous occupons des bâtiments de la caserne centrale.
Il coupa la communication et ils se levèrent, s’engouffrant dans une ruelle longeant le bâtiment principal de la caserne. Les hauts murs protégeaient une seconde ligne de fortifications plus rapproché avant de donner sur les baraquements mais également sur les réserves d’armes et les accès aux geôles des sous sols. Ils accrochèrent à leurs mains des gants munis de crochets et escaladèrent les hauts murs. Les nuages cachaient désormais Airain, leur offrant ainsi une couverture supplémentaire. Ils se hissèrent sans mal au faite des fortifications et descendirent aux geôles directement. Deux détonations brisèrent le silence nocturne. Puis encore deux autres et encore. Puis le cri de centaines d’hommes se fit entendre. Les troupes du Consortium venaient de frapper. Les portes Sud, Est et Ouest venaient de céder et les partisans investissaient la ville. Une autre explosion se fit entendre, elle souffla la porte principale de la caserne, repoussant au loin les lourds battants d’acier. Leur contact avait bien travaillé. Ils arrivèrent enfin au niveau des prisonniers. Ils étaient nombreux, tous des partisans arrêtés et condamnés par le régime en place.
Se partageant les tâches, Kemal et Maloh entreprirent de forcer les serrures. Une fois leur tâche achevée, 200 hommes de plus se tenaient face à eux.
Messieurs, l'heure est venue de vous battre, de retrouver votre liberté et de lutter pour celle de votre peuple. Nous ne vous forcerons pas à la faire si vous le ne désirez pas. Ceux qui le désirent peuvent simplement partir, les accès sud, est et ouest sont ouverts. Les autres suivez-nous, nous allons à l’armurerie.
Aucun ne fit demi-tour, il faut savoir que l’Ilakien est fier. Jamais il ne rechigne au combat et se battra toujours pour ses convictions. L’armurerie était gardée et sa prise ne se fit pas sans mal. Les soldats étaient pour la plupart en train de se déployer dans la ville pour faire face aux résistants l’investissant. Une fois les hommes armés, un nouveau front naquit et les accès Nord furent ouverts. Submergés les soldats tombaient lorsqu’ils ne se rendaient pas.
Une détonation. Forte. Une autre. Et encore, encore, encore.
Maloh ! C’est quoi ça ? On a de l’artillerie ?
Non. Non, ça ce n’est pas nous. Ils auraient reçus des renforts ?
Impossible. Comment auraient-ils sut ?
Des vrombissements se faisaient entendre, de plus en plus proche. Des aéronefs passèrent au dessus de la ville et l’enfer se déchaina. Un pilonnement d’artillerie suivi. La ville devint un champ de ruine. L’armée loyaliste ne faisait pas dans la dentelle. Tout y passait. Puis des trompettes se firent entendre et l’armée pénétra dans la ville.
Maloh !!!! Il faut partir ! On s’est fait doublé. Il faut se tirer de là sinon on va y laisser nos peaux. Fais passer le mot. Que tout le monde se tire de là !! On se repli!!
Un obus éclata près de lui, un mur s’effondra et les hommes qui le suivaient furent ensevelis sous les décombres. Ils n’eurent pas à souffrir, un missile incendiaire tomba. Kemal fut projeté à plusieurs dizaines de mètres tandis que ses hommes mourraient carbonisés. Maloh s’en sortit mieux, il parvint à le rejoindre et le força à se mettre debout. Les civils sortaient paniqués et étaient impitoyablement massacré par l’armée, « pour complicité, insurrection contre le pouvoir, trahison et trouble de l’ordre public » apprit-on plus tard. Eux-mêmes ne surent jamais pourquoi. Courant comme jamais Kemal et Maloh parvinrent à rejoindre avec un groupe d’une vingtaine d’hommes leurs « lignes ». Iskan était présent avec un autre maître espion. Ils étaient appuyés contre un reste de ce qui avait du être une riche demeure. Le maitre de maison reposant encore dans son lit, aux côtés de sa femme. Sous un dais, sous les décombres, leurs visages cachés en un dernier hommage. Des enfants ? Cela Kemal ne le saurait jamais.
Où est Telokh ? C’est lui qui était en contact avec les deux soldats qui nous ont permit d’entrer.
Je l’ai tué. Il m’a sauté dessus sitôt que les aéronefs ont commencé à bombarder la ville. Les soldats travaillaient bien pour nous mais Telokh travaillait pour les autres. Nos deux gars sont morts depuis longtemps. Ils ont été pendus, d’après les habitants. Il faut partir. On n’a pas le choix. C’est un gros revers qu’on vient d’essuyer mais si on reste on mourra inutilement.
Kemal regarda les hommes présents autour. Les visages étaient fermés, la rancœur et la soif de vengeance se lisaient dans leurs yeux. Il ressentait la même chose mais la sagesse lui commandait une autre voie. Ils ne gagneraient rien en s’acharnant. Il donna un coup de poing rageur dans le mur le plus proche et poussa un cri de bête blessée. Il se laissa tomber à genoux. Maloh le regarda, il comprenait ce qu’il ressentait. Ils se regardèrent et Kemal acquiesça.
On rentre. Prévenez tout le monde. Que tout le monde évacue la ville. Prévenez les transporteurs ainsi que l’artillerie. Qu’un barrage soit établi pour faciliter le départ des transporteurs.
Nous reviendrons dans 3 jours. Ils ne s’y attendront pas. Pas si rapidement.
Maloh regarda Kemal, qui venait de prononcer cela d’une voix qu’il ne lui avait encore jamais entendu. Dure. Froide. Dénuée de compassion, de sentiments.
Ils veulent un massacre ? Ils en auront un.
Consultation terminée. Reprise du protocole de sécurité...
Cdt. Kemal
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08/01/1014 ETU 20:27
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Kemal était las de ces déclarations. La Guerre ! La Guerre ! Tout le monde semblait la réclamer à grand cri. Mais ceux la réclamant avaient-ils déjà vécu cette guerre ? Avaient-ils vu ses ravages ? Sentit la douleur provoquée par un laser ? Par une lame qui transperce tes chairs et déchire tes muscles ? Ceux-là l’avaient-ils un jour expérimenté ?
Non... Non... Ils ne devaient pas savoir....
La douleur. Les cris. La mort se riant des vaines tentatives de survie des peuples. Thanatos lui même accueillant les flots des mourants en son antre.... Il avait vécu cela. Plus de fois qu’il ne pouvait les compter. Sa jeunesse avait été un état de guerre permanent. Il avait survécu, mis toute son énergie dans sa survie et celle de son peuple. Il y était parvenu. Non pas seul bien entendu mais au sein du Consortium. Uni. Et tout ça pour quoi ?? Être là. A regarder des commandants refuser les négociations par orgueil. A voir des peuples se méconnaissant se bouffer le nez pour des terres. Mais des terres il y en a partout. Alors pourquoi risquer la susceptibilité d’un commandant ainsi que l’équilibre fragile que représente la paix....
Il ferma les yeux.... Il s’évada... Pour un monde encore plus chaotique. Un monde de larmes. Un monde de sang. Un monde Rouge.....
Ilakia, 18/08/1005 ETU
Julia, Capitale de la Province du Sud.
Depuis trois jours Kemal n’avait pas dormi, que très peu mangé et très peu pris de repos. Tous ses nerfs étaient à vifs, son esprit fonctionnait à plein régime. Ce qu’il s’était passé à Kelia avait été une horreur sans nom. Une mort sans visage. Cela ne devait et ne pouvait pas rester impuni. La réplique allait se faire sentir mais pas à Kelia. Non. Bien trop prévisible. Bien trop dangereux. Les escadrons de la mort qui y avaient pris place étaient parmi les plus expérimentés des troupes du dictateur. Ils courraient au massacre s’ils devaient foncer là dedans.
Il pouvait se mettre à la place de ses adversaires. Il connaissait leur façon de penser, ils les méprisaient tellement qu’ils ne pouvaient s’imaginer que la rébellion tenterait quoique ce soit après la déroute de Kelia. Ils étaient tellement épris d’orgueil qu’ils ne prenaient même pas la peine d’ouvrir les yeux. C’était leur plus grande faille et il fallait l’exploiter. Julia tombera et avec elle la Province du Sud. Le gouverneur sera livré à la foule. On verra s’il est si aimé qu’il le proclamait.
Les troupes ayant participé à la bataille de Kelia s’étaient regroupées. A l’appel des maitres espions, des contingents avaient changé de route pour les rejoindre. A ces hommes s’ajoutaient 40 000 hommes venant de divers bataillons loyalistes ayant fait défection. Le capitaine Lian avait pris la tête de ces dernières et avait rejoint les rangs rebelles. Ils avaient ramené de l’artillerie et des aéronefs. La balance penchait en leur faveur pour une fois. Les loyalistes de Julia allait payer pour les autres.
Maloh ? Où en sont les troupes ?
Elles attendent le feu vert. Les aéronefs pilonneront les portes et les casernements. L’artillilerie visera leurs tourelles de défense. Une fois les fortifications extérieures détruites, 60 000 hommes entreront dans la ville.
Même Maloh, d’habitude si enjoué, peu prompt à la mélancolie ou la colère, avait le visage fermé. Déterminé. Ce jour ne promettait rien de bon pour les Julians. Rien de bon...
Les groupes de résistance à l’intérieur s’occuperont de faire exploser divers points pour couper les communications. Kemal regarda autour de lui. Les maitres attendaient, les généraux aussi. Il prit son communicateur.
Atem ? Messieurs les conseillers ? Nous sommes prêt.
Allez-y. Que le Destin vous soit favorable.
Kemal leva les yeux. Il posa le communicateur sur la table.
Allez-y. Déclencher la Mort. Que vienne leur Rédemption.
.....
Kemal frissonna et rouvrit les yeux. A la limite de la conscience. Les images de ce jour venant à son esprit.
Cdt. Kemal
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29/05/1014 ETU 15:29
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Il avait laissé derrière lui les affres de la guerre pour se recentrer. Cela faisait quelques temps qu’il n’avait pas prit ce luxe. Il avait retrouvé sans soucis le chemin du sanctuaire, avait retrouvé son chemin dans le dédale de couloirs. Il se sentait toujours apaisé en ce lieu, il s’y sentait bien, libre, entier. Nul besoin de faux semblants, de masque, de bienséance et lourds discours parfois pompeux, il n’y avait ici que lui même, et les Dieux s’y l’on en croyait les légendes.
Il avança au centre de la grande salle, la faible lumière blafarde peinait à rendre hommage à ce lieu. Il avança de quelques pas, leva les yeux vers le plafond et admira le décor finement sculpté et peint. La voute stellaire dans son entièreté était représentée. Les constellations, les milliers de mondes, vierges ou non qui peuplaient la Galaxie étaient là, représentés, figés dans la pierre. Immuables dans cet ensemble et pourtant si fragile dans cet Univers. Il se posa sur les marches et s’abandonna à la contemplation, laissant son esprit divaguer et vagabonder au grès des divers chemins qu’il saurait trouver.
Il resta ainsi de longues minutes... Puis il se secoua et se dirigea vers le fond du sanctuaire, derrière l’autel. Il entra dans une petite salle quasiment entièrement détruite, il alla vers le mur du fond, appuya sur une pierre. Le mur s’enfonça légèrement puis coulissa, révélant une chambre secrète. Il y entra et la porte se referma. Combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait découvert cette salle avec Eithan et Maloh ? De nombreuses années, ils étaient encore gosses, non touchés par la guerre civile. Dans une trompeuse tranquillité qui les avait aveuglé.... Il secoua sa tête pour ne pas sombrer dans la rêverie. Il se dirigea vers une console et l’alluma. Pianotant sur les touches, il activa une nouvelle entrée dans les Archives du Consortium. Il y avait bien longtemps que rien n’y avait été consigné. Trop peu de temps à y consacrer.
La Paix... Grande notion, utopique, merveilleuse, inaccessible, immatérielle.... La République avait vu le jour malgré de nombreuses difficultés, mais la discussion avait prit le dessus. La concorde était installée, du moins le semblait-elle. Les peuples s’entendaient, s’ouvraient les uns aux autres et la collaboration prenait enfin le pas sur la destruction. Vint ensuite quelques soubresauts de notre Univers, des ponts semblaient s’établir avec d’autres mondes, d’autres Galaxies. La réflexion sur d’autres formes de vie extra-galactique était alors apparut. Puis vint Leo et sa chère Zoé. Leur apparition n’est pas nouvelle, Leo a été, un temps, à la tête d’un journal de la Galaxie, qu’il a arrêté rapidement, pourquoi, mystère.. Personnage plutôt discret à la différence de sa suivante, Zoé. Impertinente au départ elle ne savait tenir son rang et se permettait de parler à des commandants comme à des amis. De nombreuses fois elle se fit remettre à sa place à cause de ses interventions, qui en plus d’être déplacées étaient, la plupart du temps dénuées de logique, de sens et on y voyait simplement une envie de l’ouvrir sans connaître les tenants et aboutissants de l’affaire.
Elle apprit à se contenir et l’ont entendit plus parler d’eux. Leo vint vers le Quasar afin de quémander ressources, planètes et appuis. Il me contacta également afin que j’appuie sa candidature, je ne fus pas le seul du reste. Il fut éconduit, ou plutôt il n’y eu pas de suite à sa demande. En prit-il ombrage ? Il y a fort à parier que oui. Depuis quelques cycles, ce dernier attaque systématiquement les possessions du Quasar, aidé depuis peu par le grand, le magistral Titanium, commandant se voulant défenseur de la veuve et de l’orphelin mais ne comprenant pas qu’il était à l’origine de ces mêmes veuves et orphelin. Ce commandant, tel un charognard, passe derrière Leo, non pas pour sentir son odeur et sa compatibilité avec ce dernier mais pour ramasser les restes. Leur dernier coup, l’attaque du secteur 12. Sous couvert d’opposition au Quasar, ils s’attaquent à un secteur n’ayant rien à faire dans l’histoire.
Quoi d’autre que la bêtise, l’envie, la cupidité peut guider ces hommes ? Ils s’attaquent non pas au Quasar mais à la République, ils s’attaquent à Rédemption. Pourquoi ? Quel outrage à donc put faire ce monde, autre que celui de les avoir vu naitre, pour mériter un tel châtiment ? De plus, il est cocasse, si l’on peut dire, de voir que ces commandants qui critiquaient la politique de terre brulée du Destructeur de Mondes, appliquer la même politique. Les mondes en déclins se multiplient dans leur sillage. En guise de donneurs de leçons nous n’avons que des hypocrites et des fats. Ils sont l’expression de la bassesse des formes de vie et ce dont il faut s’éloigner. Les mondes s’organisent pour lutter contre eux, l’effet de surprise étant passé, la contre-offensive est en route.
Rédemption qui avait enfin connut la Paix ne pourra la retrouver qu’au prix de la destruction pure et simple de ces engeances.
Kemal entra la dernière ligne et enregistra les données. Il soupira. La route était encore longue vers la concorde...
Son bracelet vibra, il y jeta un œil et mettant deux doigts dessus, il les fit coulisser et une image se projeta sur le mur.
Oui Maloh, qu’y a t-il ?
Oh rien de bien palpitant, j’en ai peur. Les mouvements de troupes sont toujours longs mais bon la routine.
Oui c’est sur. Et Sholnak il en est où ? Il a fait parler le soldat de Leo ou non ?
Parler ? Tu veux rire, il l’a carrément fait chanter oui. Crier serait le mot juste, il nous a explosé les tympans. Aux dernières nouvelles, il se baladait dans les couloirs en chantant une comptine pour enfant avec la colonne vertébrale du prisonnier dans la main. Il la balançait telle une corde à sauter.
Maloh ne put se retenir de sourire.
La colonne vertébrale ? Comment il a fait pour..... ?
Ouhla, je ne sais pas et préfère ne pas savoir si tu veux mon avis.
Ouais, j’avoue et ...
Et rond et rond petit patapon....
Ah ? Le voilà d’ailleurs.
Kemal vit alors Sholnak arriver.
Une souris verte qui courrait dans l’herbe, je l’attrape par la queue.....lonne vertébrale....
Kemal !!!!! Regarde !!!! Regarde ce que j’ai attrapé !!!!
Il tendit devant l’écran une longue suite d’os, effectivement la colonne du prisonnier, les côtes sectionnées au ras des vertèbres, le crane, dépourvu de peau surmontait le tout.
Kemal eut un léger haut-le-cœur. Sholnak le regardait avec le regard légèrement fou qu’on lui connaissait, souriant à pleine dent, comme fier de lui et de sa « prise ».
Bien jolie prise mon ami.
Tu as vu ? Tu as vu ???? Il est beau, hein ???
Oui, tout a fait.
Une ombre passa dans son regard. Il perdit en intensité, regarda autour de lui, avisa la colonne.
C’EST QUOI ÇA ????
Il la jeta au loin. Maloh riant à ses côtés.
Oh non, j’ai fait quoi encore ?
Ça mon ami, je laisse à Maloh le soin de te l’expliquer, cela risque d’être un peu long. Je vous rejoins sous peu.
Il coupa la transmission et retourna déambuler dans le sanctuaire.

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