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Pages : 1
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Cdt. Leo
Respect diplomatique : 227 
30/03/1014 ETU 14:57 
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Score : 8
Détails
Le tout nouveau conseiller principal du parti Plaisirs, Yxo, était dans la pièce de réception de l'Empereur Leo, sur un fauteuil, au centre de cet espace chaleureux par ces épais tapis moelleux brunis. Chaque mur blanc était recouvert de petites ponctions de reliefs, qui se moulaient ça et là et se fondaient de nouveau en paroi lisse à d'autres. L'animation murale, dans sa totalité, créaient des réseaux de sigles, légèrement opaques, surimprimés de la matière. La dernière vitre donnait sur la grande ville de Kava, où, par transparence, s'affichaient les centaines de mondes qui composent le secteur, de cinq couleurs différentes. Leo était contre celle-ci, perçant derrière le bandeau de son visage les murmures, les crachats et les odeurs de ce centre urbain florissant. Les canons orbitaux avaient fait le travail de libérer le territoire à de mirifiques plantations de kavas, consommation traditionnelle pour toutes les visites diplomatiques ici. Le centre urbain de riches producteurs était un oasis d'esplanades touffues de mondes. Les gongs des pot de cuir résonnaient à chaque coin de ruelle, tel un souk chaud et bruyant. Les deux hommes étaient silencieux, car il était de rigueur de ne parler que quand Leo était en face de vous. Et il ne fit volte-face qu'à l'entrée d'une jeune femme à la peau caramel, peu vêtue de tissus divers, le corps couvert de peintures bleues, un plateau à la main. Leo s'approcha, saisi les deux racines et en donna une au conseiller. Il alla s'asseoir à un mètre. Les deux hommes mâchaient, par intermittence, les rhizomes. C'est un plaisir de vous rencontrer seul à seul Yxo. Tout le plaisir est pour moi votre altesse. Et je suis honoré par votre décision d'hier. Quel travail accompli depuis des dizaines de cycles. Vous avez défait les deux envahisseurs fous, vous avez mis fin aux menaces de la grande coalition de l'Est, combattu jusqu'aux derniers les barbares qui pullulaient. L'Empire des Sens a des racines profondes, un tronc énorme et bourgeonne partout. Vous êtes la sève de ce secteur. Et nous avons la protection de l'Inérrable. L'altesse n'est plus de mise. Vous le savez, et c'est la raison de votre visite. Vous avez bien raison, la République aujourd'hui ne connaît plus de limites, sauf celle de son peuple. La réorganisation est nécessaire, l'accumulation structurelle aussi. Une nouvelle page se tourne pour les Sens. Les racines commençaient à bouillir à petit feu sur le petit chaudron, jusque là discret, au centre du tout. La combustion par les flammes, merveille de primaire technique, restait la coutume pour obtenir la soupe de kavaine. Quels trois premiers chapitres ! On dit que vous avez utilisé les techniques de la psycho-histoire pour prédire le temps long de notre expansion : est-ce vrai ? Les guerres étaient-elles planifiées en conséquences ? Personne ne sait mieux que celui qui est à la tête des responsabilités, c'est la seule vérité. Cela ne signifie pas qu'il est un adepte de Sheldon, cela signifie qu'il peut être omniscient, à condition de tout percevoir. Si tel est l'enjeu, telles sont les contraintes, là sont les prévisions, ici les priorités, et on peut tisser le fil rouge, sinueux, qui parcoure en touts points de l'histoire une indéniable dynamique de décontraction, pour placer l'ensemble des contraintes en terrain plus aisé, et tirer au mieux des atouts éparses. En bref, la géopolitique n'est pas une histoire de bilans et de rapport conclusifs, elle est affaire de détails, de lignes de ruptures, d'oublis et de mépris. Yxo servit les deux bols, chacun prit sa lampée. Le kava était bu pour apaiser les esprits et les tensions et pour ouvrir le champ des possibles dans l'esprit à un horizon plus vaste. Voir ce que l'on ne veut pas voir, regarder là où nous ne pensions pas. Et donner tout le potentiel a ses alliés, car l'amitié est la meilleure des forces si on lui fait confiance. C'est aussi grâce à cela que vous allez être élu, à mon avis. Vous verrez et j'écouterais. Est-ce que je le mérite ? Haha ! La rhétorique de la méritocratie par ces temps... Après tout, vous allez aussi remporter les élections à venir de notre gouvernement n'est-ce-pas ? Il est fort probable que nous semions une belle proportion. A croire que vous avez besoin de nos retombées économiques ? Le peuple en a besoin. L'armada n'est qu'au service du secteur. C'est que vous voyez loin ! Hum… Le verbe voir lui posait toujours un problème insoluble, un souvenir cauchemardesque. Si vous voulez. Disons que l'avenir est vaste, les expériences encore folles et que la quête de sensations doit être pour tous. Vous voulez l'abondance, que demande le peuple ?! L'opium, la République. Et son cultivateur. L'êtes-vous ? J'en serai honoré. Honneur, honneur ! Leo tournait son sourire dans tous les sens. Arrêtez-donc avec ce champ lexical ! Cherchons la folie dans la raison de vivre, cherchons le plaisir partagé par la conscience collective. J'en suis alors, au service de tous. Yxo prit la dernière gorgée de bon coeur. Leo le suivit. La conservation dévia rapidement en futilités, l'essentiel était convenu. Et la jeune femme qui servit la boisson vint se joindre à la discussion triviale à la demande de Leo. Quelques heures plus tard, Zoé, l'insatiable ambassadrice, vint avec un festin mirobolant de denrées rares et une cargaison de chanvre. Ils rirent, chantèrent, parlèrent et certains s'embrassèrent jusqu'au petit matin.
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Cdt. Leo
Respect diplomatique : 227
31/03/1014 ETU 13:47
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Score : 6
Détails
Une longue table rectangulaire trônait dans la pièce, asseyant l'espace complet. D'un gris très sombre mat, sa texture était mouvante pour que Leo discerne l'ensemble des informations importantes qui pointaient et s'écrasaient en continu sur sa surface. Il était au milieu, en face de Zoé. Le nouveau gouvernement Républicain était autour de ce mobilier, dans le nouveau Centre, ex-Palais. Et notamment : Leo, premier Président de la République des Sens et chef des armées, sans affiliation. Yxo, premier ministre et ministre de la production agricole, affilié au parti Plaisirs. Sybil représentant du Sexe, affilié au parti Plaisirs. Verth, premier conseiller de l'économie genérale, affilié au parti Raison. Zoé, ambassadrice des Sens et première conseillère militaire, sans affiliation. La discussion allait bon train, autant que les bols de kavas et les poudres de tabac et de produits divers. La première session ne posait pas de limite de comportement, mais Leo restait autour aussi distant et respecté. Autant qu'un Empereur, le titre en moins. Tout le monde ne l'avait pas encore vu à l'oeil nu. Comme tous, ils avaient appris son infirmité juste avant son sacre, temps court à l'échelle de l'Empire et de ses premières conquêtes qu'il effectua masqué. Handicap qu'il retourna en popularité sans commune mesure. L'atmosphère n'était pas à un entrain formidable donc ; mais à de la retenue, preuve étant qu'aucun fou rire ne fut recensé. Les adoptions sont légions. Foisonnent aussi partout les maisons de fantasmes pour les orphelins. Et elles fonctionnent bien. Nous allons avoir besoin d'augmenter nos productions florales cependant. Le bilan est la croissance démographique au plus haut… Les générations se renouvellent très vites. Subséquemment il va nous falloir des profusions. Oui la demande va être très forte dans les prochains cycles et les rentrées d'argent encore trop faibles. Nous devons ré-organiser nos possessions, créer des macro-exploitations et libérer la concurrence économique à une échelle plus large. Les productions suivront et feront baisser les prix. Et c'est l'empiffrement d'Extases et des planètes polarisantes pour la mort des milliards de petits marchands qui peuplent la majeure partie de nos mondes. Ou une nouvelle main d'oeuvre. Etrange comme constat pour un partisan du singulier. Mr le président, tâchons de mettre notre parti pris de côté, j'ai une fonction à effectuer et j'ai un crédit à gagner. La partie a été gagnée avec brio, mais… La République vient de naître, nous avons de nouveaux enjeux. L'hésitation… Vous n'hésitez tout de même pas à plaquer des calques politiques. Ecoutez je ne veux rien imposer… Encore heureux. Leo sourit, finne combustion de résine en bouche. La République ne sera pas celle d'un réseau capitaliste territoriale. L'enrichissement et l'investissement sont extra-frontaliers, avec nos comparses du secteur. Nous resterons sur le même système économique que l'Empire. Nous pourrions penser à des élections locales ? Cela vous profiterez sans doute. Messieurs… Faisons un topo. Vous ne voyez pas ce que je ressens. L'extension de la bureaucratie serait coûteuse et un ralentisseur à coup sûr. La République ne sera pas socialiste. L'ouverture des marchés et la croissance de grands propriétaires privés ravivrait la flamme de l'individualisme et l'ébranlement de notre société. La République ne sera pas néo-capitaliste non plus. La République est une étape. C'est une marche. Leo se tut, tournant sa tête de droite à gauche. Laquelle Mr le président ? Celle de l'abondance pour tous. Celle des célébrations, de la joie et la communion de tous. La saison des belles récoltes. A la bonne heure. Et que faisons-nous croître ? Les sourires. Et la conviction. Les psychédéliques et l'Arkavia. Ce sont eux nos armes de guerre et de défense maintenant, envers la galaxie. Tout le monde baissa les yeux quelques instants. A ce propos nous aurons besoin de plus subventions pour les prochaines grandes boutures. Et nous devrions peut-être ouvrir le dossier Fregger. Tu as raison. Reste-t-on sur l'idée de favoriser les ébats pour faire naître des enfants dans les vaisseaux de destructions ? Sachant que nos crédits sont énormes, nous aurions intérêt à mettre ce service militaire en place. L'engagement doit se faire de courte durée, tout en temps long cumulatif pour maximiser, sur les prochaines progénitures, une force armée stable et une réserve totale. Il nous faut proscrire le kava et favoriser la coca, ainsi que les champignons dans ce cas pour un certain... Engagement. Nos productions de coca pour ces trois cycles ne pourront soutenir l'achat de vos 150 000 premiers vaisseaux. Mais nos capacités structurelles de maintien d'une telle flotte nous sont très envisageables. Nous avons de l'énergie plein les stocks. Sinon… Dissocions. Et favorisons un corps militaire soudé par deux bouts, or des canevas d'omnipotence et de militarisme pur et dur. Les pluies arrivent. Les forêts vont être remplies, un mycologue fameux m'a assuré que des millions vont être recrutées à la quête des truffes. Nous pouvons donc rabattre la cocaïne sur nos prochains modèles de bombardiers ioniques, et créer par là deux divisions digne de leur nom. Nous pourrions organiser de nouvelles fêtes en ce nouveau symbolisme et dissocier des dons différents pour les populations… Selon leurs choix ? Un silence long se fit sentir. Voilà messieurs. Je veux ça. Je veux que vous fassiez tous preuve de cette grandeur. De cette immensité. Je veux que la culture de notre civilisation soit à son apogée, rayonnante. Les hommes fixèrent tous Zoé. Leo et Zoé s'était mêlé… Leo la perçait dans une splendeur unique. Zoé comme l'homme qu'elle avait toujours connu. Les deux abordaient une fierté non contenue, à l'instar des hommes autour de la table. Songes. Brillants. Hum… Pardonnez ? L'Armada sera composé des Songes et des Brillants. Faîtes-nous du beau travail, quitte à lésiner sur les coûts. La voie se découvre petit à petit. Et nous seront grands le temps venu. ...
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Cdt. Leo
Respect diplomatique : 227
02/05/1014 ETU 14:36
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Message édité -
Score : 8
Détails
Salon chaud, pièce de réception de l'ancien Palais. Odeurs d'encens, d'épices et de bouffées, Leo se meut dans un gros pouf brun, visage tourné vers une projection totale de la galaxie. Le long de cet espace confiné est bordé par de colonnes légères qui abritent des bains de vapeurs. Zoé entre dans la pièce. Avec sa robe blanche elle éblouit le sol humide de tiédeur. Que fais-tu donc ? Je me perds. Dans le lait de la galaxie. Je murmure aux étoiles. Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle. Les souffles de la nuit flottent sur Sensations. Orgasmes rayonne. Sur Extases, s'abandonnent. Tu peux être fier. Il se tourna, surpris. De moi. Fit-elle avec un grand sourire. Et comment ? J'ai organisé le changement de gouvernement. Toute seule. Il fit une mine ronchon. Expression trop exagérée. Elle s'approcha vers lui avec un regard tendre. Je ne t'en veux plus, tu sais, de tout faire sans moi. Mais tout de même ! Et la photo, à mon insu ? Un clin d'oeil et il sourit également. Zoé était ravissante. Moi aussi je veux te présenter une heureuse nouvelle. Il servit d'une grand jarre une pleine bolée de kava. Zoé et Leo se saisirent tous deux de la boisson. Ils buvaient calmement. Zoé savait taquin un Leo charmeur d'ingéniosité, idée en tête. La justice est une poésie. Et la poésie ne rend pas toujours justice. Il serait bon qu'avant toute chose Nous nous mettions d'accord Sur une définition non factice De ce qu'est réellement la poésie, Quelle soit en vers ou en prose Traitant d'amour, de guerres ou de la mort Ecrit d'une main de maître ou d'un novice. Elle saisit le tuyau fin d'un narguilé. Elle prit une longue bouffée charmeuse. Et l'Amour, Fruit De tous Maux Et de Plaisir. Et non. Non ? Les belles esquisses croquées par les peintres de la plume nous permettent d'oublier la guerre qui nous consume. Ainsi je me trompe, Acidule les vers ? L'amour s'estompe ? Oui. Partout des soumis Et des ignominies Ailleurs barbaries Juste n'est qu'ouïe Contre la guerre d'ici Joins à celle de l'infini. Leo sourit après une hésitation. Il flanchait. Il saisit un cigare posé sur le plateau d'argent. Mon organe thoracique est l'épicentre des battements sismiques. De plein poing en nouage de deux demi-clés à capeler. Un silence. Une lente bouffée de Leo. Trop tard. Vos oculogyres obsidiennes vous trahissent, ensanglantées. Hâtivement, manque de rythmique... Êtes-vous enfin dépourvues de vos habituelles mimiques ? Il en reprit une. Zoé repartait à l'attaque, mais Leo la coupa avant. Je pourrais me perdre dans dithyrambiques tournures alambiquées afin de noyer la vacuité aigrie de tes propos… Dans l'intensité absconse d'un remugle verbeux, mais je me contenterai d'aller bouder ma mauvaise rancoeur en attendant… Faiblard aujourd'hui, tu perds. Ils avaient le même grand cercle envieux, rayonnant de complicité. Excité plutôt... Mais ok. On en est où ? 344 à 216. Pour moi bien sûr. Au fait, nous avons l'armada fin prêt. Bien, il sera au service de la justice. Je t'aiderais pour ton nouveau discours. Et non à toi, Chacun pour soi ! Il tendit le havane à Zoé. 217 ?
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