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Cdte. Lyriopé
Respect diplomatique : 9 20/05/1014 ETU 14:45 |
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"Moi, embarquer avec vous ? Permettez-moi de vous dire, Commandant, que c'est une belle connerie." Combien de fois cette petite phrase anodine avait pu trotter dans la tête de la plus jeune des Julii ? A peu près autant de fois qu'elle avait fait les cent pas devant l'immense écran qui restituait une vue colorisée de l'espace. Et invariablement, cela se finissait en un long soupir auquel ne répondait aucun écho. Puis la petite silhouette se dirigeait vers la console de commandement principal et enregistrait un nouveau message sur le journal de bord. Aujourd'hui, voici ce que cela pouvait donner : "Lyriopeia Tacita des Julii, responsable des espaces bio-organiques de détente à bord de l'Epimethée. 211e jour de dérive selon l'unité galactique standard, ce qui nous fait... oui c'est ça, bientôt 7 mois. Position inconnue. Toujours aucune réponse à nos messages de détresse, continuons malgré tout à en envoyer toutes les 12h. Situation des caissons de stase stable à ce jour, les réserves d'énergie permettent encore 125 jours d'autonomie. Générateur auxiliaire HS. " Une pause, peut-être cherchait-elle ses mots, le temps de réaliser la situation. Elle ne s'y faisait toujours pas, le silence dans les salles et les couloirs uniquement interrompu par ses propres pas feutrés était tout simplement insupportable. "Si aucun changement de situation d'ici 50 jours, envisageons le réveil du Premier Lieutenant malgré les risques contaminatoires que cela impliquerait." Une seconde hésitation, prenait-elle au moins la bonne décision ? Le protocole était clair là-dessus, en cas de contamination de l'équipage par un mal non répertorié, il fallait le contenir au maximum à défaut de pouvoir l'éradiquer. Mais là... Sans savoir ce qu'était devenu le reste de la flotte... Un cas de force majeur, qu'elle dirait quand on lui poserait la question. Si on lui posait un jour. La voix perdit de son assurance, se fit plus ténue, émotive. Elle en oubliait le pluriel réglementaire. "Voilà... Je... M'apprête à renvoyer un message de détresse. Dans trois jours nous atteindrons un nouveau système solaire, les drônes de reconnaissance on détecté des planètes potentiellement intéressantes, je tenterai une sortie en navette d'exploration et... Bah. Nous verrons bien. Fin de transmission. " Pour vous donner un aperçu de la situation, imaginez-vous un vaisseau aux dimensions colossales transformé en dortoir géant, c'est-à-dire avec des millions -que dis-je, des milliards- de corps en sommeil artificiel dedans, des plus éminents scientifiques aux plus fins stratèges militaires de toute une brillante civilisation. Vous y êtes ? Bien. Maintenant, essayez de vous faire à l'idée que pour surveiller toutes ces âmes en boîtes de conserve, il ne faille qu'une seule personne. "Ok, bah c'est pas grave on va prendre un type brillant pour faire le boulot, parce que bon on sait jamais il peut arriver n'importe quoi quand même ma bonne dame, vous z'y pensez pas ! L'espace, c'est pas tout le temps choupi !" Oui oui, c'est ce qui était prévu ou à peu près à la base, rassurez-vous. Sauf qu'il a fallu tomber sur LA chance sur 1^844162 (croyez-moi ça fait beaucoup) pour qu'a la place de ce héros, ce sauveur de toute une humanité responsable de ses milliards de congénères, le sort a voulu que la seule non-affectée qui se réveille soit une créature rêveuse et maladroite arrivée dans ce vaisseau d'élites un peu euh... par hasard dirons-nous, ses facultés intellectuelles n'arrivant pas aux deux tiers du minimum requis pour embarquer sur l'Epiméthée. J'ai nommé Lyriopé "Tacita", fille cadette et vilain petit canard de la puissante famille des Julii. Enchantée.
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