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Chasse

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Cdt. Lynus Whelk
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04/06/1014 ETU 11:24
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Makinos se levait lentement dans le ciel, laissant place aux créatures de nuits et de chuchotements. Les plaines rasoirs de Jhub frémissaient du vent nocturne, jouant la musique sauvage du monde-mère alors que Lynus coupait les derniers X-COM de la journée.
Par la vitre du vaisseau de fer, il regarda son village natal et son peuple s'affairant aux derniers préparatifs. Tout le monde avait souhaité participer au projet visionnaire de Lynus Whelk, nouvelle Voix du peuple, héritier par le courage de Shibek le Droit. Il avait suffi d'une journée pour répandre la rumeur de cet enfant-homme qui avait pris les armes contre l'envahisseur homme-fer. Les clans de l'Est avaient tout d'abord émit des réserves par la voix de leurs anciens. Ceux-ci prétendaient que Lynus avait commis un sacrilège en massacrant les hommes-fer envoyés des cieux. Mais Lynus savait que Talus et Makinos, les lumières gardiennes de son peuple, n'auraient jamais tolérées les sacrilèges de ces hommes venus des étoiles. La colère de la nuit de fer revint à lui lentement tel un sinueux. La parole des anciens se tut ce soir la, dans un souffle de feu et de fer, rapide et brutal comme un ulfgar. Lynus tenta de chasser ces pensées troubles en un hochement de tête. Le sang battait encore lourdement dans ses tempes. Ne sachant comment se canaliser, il quitta le pont et se dirigea vers la baie d'amarrage. Sur le chemin, il croisa un robot technicien qu'il bouscula sans prendre garde. Lynus s'excusa, ce que le robot ne compris pas, reprenant sa tâche comme si de rien n’était.
Il descendit le ponton et sentit le vent nocturne sur sa peau. Cette sensation de fraîcheur liée a la nuit raviva ses sens engourdis par la longue journée de diplomatie. Prenant son élan d'un coup, il bondit tel un félin dans les herbes hautes, et rampa lentement entre les herbes humides et la terre molle. Il tendit l'oreille, les yeux toujours bandés par ses lanières de cuir rituelles. A l'est sur cent mètres, les villageois terminant leurs bagages. A l'Ouest, la foret et ses milles dangers, et peut être encore les cadavres des hommes-fer qui avaient fui dans la débâcle. Son âme de chasseur sourit a cette pensée : non, le monde mère n’était pas pour le premier venu, il fallait le mériter, le dompter, ou mourir. Sentiment de fierté.
Craquement de brindille au Sud.
Le pas léger.
Allure prudente.
Un corneux venu étancher sa soif.
Trop facile.
Lynus sentit sa respiration se ralentir. Enlevant délicatement les lanières rituelles de ses paupières, il ouvrit grand les yeux, faisant scintiller deux pupilles jaunes scintillants dans la lumière de Makinos. Se rapprochant du corneux sans le voir, il sentit sa proie a l'odeur.
Bruit de clapotis. Le corneux ne se doutait de rien. Encore quelques mètres, trois.. deux.. un...
Tout se passa très vite, si vite que Lynus n'eut pas le temps de réagir. Une ombre énorme, rapide et furtive balaya le corneux d'un coup de patte, le déchirant en deux. La créature vola dans les airs, les viscères encore collées au corps effectuant un arc de cercle macabre et noircissant les herbes alentours. Toujours silencieux et stupéfait de l'attaque, Lynus vit l'ombre massive s'approcher du cadavre encore tressaillant de nerfs. Bruit d'un corps qu'on déchiquette. Pris d'un sursaut de courage ou d'inconscience, le jeune homme leva la tête.
Environ deux mètres, le corps fin et athlétique, la face violacée, quatre membres longs lui permettant de parcourir de grandes distances et de se glisser tel un sinueux dans la jungle, l’échine ornée de quatre tentacules griffus fouettant l'air, se mêlant au murmure du vent. Annonciateur d'une mort aussi soudaine que silencieuse. Le pelage aussi bleu que les nuits de solstice.
Le prédateur ultime.
Magnifique.
Ulfgar alpha.
Cdt. Lynus Whelk
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05/06/1014 ETU 18:54
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Ambiance musicale indispensable : https://www.youtube.com/watch?v=G-wv4pFodIQ
La créature n'avait pas encore remarqué la présence de Lynus, qui était encore tapi dans les hautes herbes. L'ulfgar se délectait des entrailles du corneux qui avait cessé de bouger depuis. Le jeune Nehirrim se permit un instant de contemplation devant cette bête fabuleuse dont il avait entendu parler dans la légende de son peuple. Warguf Sang-d'Ulfgar avait un jour décidé de prendre les armes contre la lignée de Shibek, il était parti à la recherche du clan perdu de l'Ouest, qui selon les rumeurs vivait caché dans la jungle. Après plusieurs jours d'attente, ses généraux avaient perdus tout espoir de le voir revenir quand, dans un bruit de fureur et de tonnerre, Warguf était apparu sur le dos d'une bête monstrueuse. Tout ceux qui le virent en cet instant le prirent pour un envoyé de Makinos, car jamais dans les contes du Peuple un mâle n'avait accompli un tel prodige.
Lynus comprenait maintenant. La légendaire créature se tenait proche de lui, sans doute attirée par les bruits de tonnerre des moteurs des vaisseaux de fer. Le corneux n'avait eu aucune chance.
L'air était électrique, Makinos brillait d'un éclat bleuté, annonciateur d'un orage proche. L'humidité du sol dansait sous les paumes de Lynus, comme prête à exploser en un millier d'arcs de brume, attendant un signal. Lynus amena la main à sa ceinture. Il dénoua son shikram, lame de corne recourbée destinée à trancher et découper la peau et la chair.
Il était l’héritier par le courage de Shibek le Droit, il voulait être aussi l’héritier de Warguf par la force. Il désirait cette bête, il la désirait tellement que son cœur qui battait à tout rompre aurait trahi sa présence si les grondements de tonnerre n'avaient pas couvert celui-ci.
Soudain, l'ulfgar alpha releva la tête, révélant sa face pourpre barbouillée du sang noir du corneux. Deux yeux rouges rencontrèrent les pupilles jaunes du garçon.
Un éclair frappa la plaine de Jhub, illuminant la scène.
Il était repéré.
Un tentacule fouetta l'air. En une esquive qui releva plus du réflexe que de l'acte conscient, Lynus esquiva la griffe qui frappa brutalement le sol. Ramassant une pierre, il la lança au visage de l'ulfgar qui para sans mal le projectile.
La bête lacha un feulement sinistre
"RRRRRrrrrrrrr..."
Lynus se baissa, évitant un autre tentacule de l'animal, disparaissant à nouveau dans les herbes. Il savait que l'odorat de la bête était bon, mais l'odeur de l'orage perturbait en partie les sens de l'ulfgar. Profitant de cet avantage, il sprinta vers le flanc de la bête, espérant la prendre à revers.
L'alpha comprit la manœuvre et frappa tout tentacules déployés.
Quatre griffes de mort se lancèrent en direction de jeune garçon.
Usant de son shikram, Lynus para la première attaque. D'un bond il esquiva le deuxième tentacule. La troisième griffe se perdit dans l'air lorsque que Lynus effectua une acrobatie aérienne, sentant la griffe lui déchirer son vêtement.
La quatrième attaque toucha le jeune homme à l'épaule droite, mais il était trop tard. Les yeux jaunes savaient déjà ou frapper, les muscles tendus préparant un arc de cercle fatal, la rage du prédateur en lui, le prédateur était devenu la proie.
"MAKINOOOOOOOOOOOS !!!"
Un nouvel éclair frappa la plaine. Un bruit sec d'un membre qui se déchire. Quelque chose tombant au sol.
Le bruit d'un flot de sang qui se répand. Un bruissement dans les herbes. Et un hurlement indescriptible qui monta dans les plaines de Jhub, sous le regard impassible de Makinos.
La bête avait fui, blessée par l'attaque. A la place, il ne restait qu'un moignon encore palpitant, comme a la recherche de son corps d'origine. Le tentacule etait fin, noir comme la nuit. Sa griffe poisseuse du sang de Lynus, mais exempte de poison indiquait un ulfgar mâle. Un coup de chance. Ou bien..
Le souffle court, un jeune Nehirrim se tenait à genoux près de la mare ou le corneux avait vu venir sa dernière heure. Sa face était couverte d'un mélange de terre, d'eau et de sang ulfgar. Se tenant l’épaule droite, la mâchoire crispée par la douleur, il étouffa un grognement.
Puis tournant le visage vers son trophée, il rampa péniblement sur quelques mètres et ramassa sa prise. De son bras encore valide, il tendit la griffe d'ulfgar vers la lune qui le jugeait de son œil impassible.
Un hurlement sauvage retentit dans les plaine de Jhub.
Un nouveau prédateur était né.
Cdt. Lynus Whelk
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23/06/1014 ETU 15:08
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(Theme musical :https://www.youtube.com/watch?v=GLk04DibLWs )
Espace Inconnu.
Le vaisseau de bruit et de fer glissait lentement dans les profondeurs infinies de l'espace, sans bruit, tel un sinueux des plaines de Jhub à la recherche d'un savoir que le Peuple Nehirrim pourrait encore découvrir, comprendre, et assimiler.
Assis à leurs instruments de bord, les jeunes mâles du Peuple suivaient avec attention la migration d'une espèce apparue sur leurs radars depuis maintenant quatre klik. L'astromesure signalait depuis lors une importante masse mouvante, composées d'energie, trop lente pour être une roche nomade, trop erratique dans ses mouvements pour être un vaisseau non répertorié.
Lynus Whelk n'avait pas laissé passé cette opportunité et avait aussitôt lancé la chasse à cette inconnue des tréfonds spatiaux.
Tout d'abord, l'excitation première avait fait battre le cœur des mâles délégués à la mission. Chacun avait pris cœur à suivre cette nouvelle découverte, comme a cette époque ou le chef des plaines lançait la saison de la chasse, soufflant dans une trompe en corneux.
"Cette époque est si proche est semble désormais si loin" avait pensé Lynus.
Depuis l'ouverture systémique, l'explosion des cultures et des civilisations venues à l'encontre du peuple Nehirrim, le bouleversement premier lui avait laissé place à une insidieuse perplexité. Partout ou son regard se posait en Assemblée, il ne voyait que complots, intrigues et menaces relatives au pouvoir. Lynus ne se sentait pas de cette espèce, il avait espéré trouver dans les étoiles un nouveau terrain de chasse, une nouvelle voie vers laquelle perpétuer les coutumes de sa tribu. Ce qu'il avait vu à la place n'avait que le gout du sang inutile, et de l'excitation de la connaissance s’était enfanté un mépris profond pour les autres races conscientes galactiques.
Et puis il y avait eu cet écho, ce signal flou qui relatait une masse astrale, gigantesque, et qui semblait suivre un trajet migratoire.
Quelque chose était là, en recherche d'autre chose, et sillonnait les abysses. Dans quel but ? Lynus Whelk voulait le savoir.
Les instruments alignèrent une série de signaux indiquant que quelque chose se trouvait en zone proche. Lynus quitta ses errances mentales pour reprendre les opérations.
-Mâle Jektor, à quelle distance évaluez vous la cible ?
-A quelques lieues, Fils de Shibek, normalement nous devrions déjà avoir un visuel.
Lynus afficha une mine inquiète :
-Ça ne colle pas, quelque chose d’étrange se produit. Allumez les projecteurs extérieurs, capteurs thermiques en alerte, manœuvre latérale, gardons le soleil dans le dos.
-Bien Voix du Peuple.
Le navire obliqua et aligna sa poupe face au soleil. Un, puis deux, puis toute une série de lumières blanches jaillirent du vaisseau.
Au départ l'équipage ne vit qu'une forme ombreuse, résultat de la poche gazeuse dans laquelle ils évoluaient.
Une ombre qui dépassait par dix fois la taille du vaisseau.
Deux ombres.
Puis trois.
Et il y eu le bruit.
(Theme musical suivant :https://www.youtube.com/watch?v=ko23koYtOfc&feature=kp )
Pareil a un chant cosmique, résonnant dans la matière sans la troubler, puissance lyrique d'une douceur infinie. Touchant directement leur esprit et leur âme, plusieurs mâles tombèrent à genoux, et Lynus dut s'appuyer au tableau de commande pour ne pas fléchir lui aussi. Devant eux se trouvait le fruit d'une évolution à nulle autre pareille. L'essence de ces créatures n'avait aucun comparatif dans le vocabulaire Nehirrim. Ces formes énormes nageaient dans le vide avec la grâce d'un nuage dans le vent.
De forme oblongues, se mouvant au moyen de deux "ailes" éthérées glissant doucement dans les courants solaires, elles laissaient passer la lumière du vaisseau à travers leur corps, laissant voir un réseau complexe d'organes de nature inconnue. Chacun semblaient laisser émerger un réseau de filaments qui battaient d'un seul rythme à travers le corps de la créature, résultant en cette musique douce qui avait tant déstabilisé l'équipage.
Stupéfait devant la contemplation de ces êtres cosmiques, l'équipage resta la, contemplatif devant cette beauté galactique qui s'offrait en spectacle. Lynus lacha dans un murmure venu du fond de son essence :
-Nous somme arrivés..
Cdt. Lynus Whelk
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01/07/1014 ETU 16:19
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Thème musical: https://www.youtube.com/watch?v=WvRv-243Cmk
Nuit, Monde-mère des Nehirrim.
L’herbe des plaines de Jhub ondulait doucement sous le vent nocturne, souffle léger couplé à un vrombissement de moteur qui n’avait pas sa place en ce lieu.
La, un village de Nehirrim, modeste, tribal, conçu pour le démontage et le déplacement rapide d’un peuple au gré des migrations de corneux. J’aime ce village, tout comme j’aime ce murmure que les plaines chantent chaque nuit à mon peuple.
Pourtant, ce soir, je n’entends pas le chant de la plaine, je ne vois pas le halo léger de Makinos tandis que le sommeil vient à moi, m’offrant le calme et l’espoir d’un nouveau lendemain.
Ce soir, un intrus est chez moi.
« Hhhhgh.. Hhhghh… Hhhgh.. »
Il croit que je me suis assoupi, il croit que j’ai bu le poison des rêves qui a endormi les hommes de mon village, celui que les sages ont versés lors du banquet en l’honneur des dieux homme-fer. Mais je ne dors pas, l’homme fer qui m’a bousculé devant le feu a renversé ma coupe, et par honte, je n’ai pas osé me resservir.
Les dieux. Des hommes de fer sortis du vaisseau de métal, lui-même venu des étoiles, pas venu de Talus ni de Makinos nos lumières gardiennes, d’autres étoiles.. Des voleurs, des charlatans..
« Hhhgg, ha.. Héhé, ouais c’est ça laisse toi faire.. tu vas voir.. »
Je suis dans mon lit, et j’entends l’intrus faire ses grognements de corneux en rut. Je sens la chaleur de la pièce, cette odeur infâme de sueur et de fluides qui s’échauffent dans des va-et-vient insupportables. Mes poings se serrent, et mes yeux brûlent, mais je reste immobile, paralysé par quelque chose qui veut sortir de mon âme, sans savoir pourquoi, ni comment, mais conscient de l’inéluctable. J’écoute.
Je ne l’entends pas elle. Elle reste silencieuse, elle reste digne, tout autant qu’on peut rester digne quand un conquérant vient violer votre être sous l’approbation de nos anciens.
Elle, c’est Akah. C’est ma mère.
Elle est connue dans le village pour être la meilleure cueilleuse des plaines de Jhub. Elle sait repérer un essaim de Bazzs alors que les autres ne font que l’entendre a peine. Akah est fine, belle, et son caractère très doux fait la joie de ceux qui la côtoient.
« Je suis sûr qu’au fond Hgg.. de toi, t’aimes ca, pas vrai ?.. Allez ma petite sauvage, réponds-moi. Réponds moi je te dit ! »
Le bruit d’un coup de poing qui touche sa cible, les gémissements de ma mère.
« Ben voila ! Je le savais, ahah ! Tu sais, j’ai jamais été un dieu, mais si c’est ça être un dieu, je t’en foutrais de ma semence divine tout les jours ! AH AH ! Oh chhht, le petit dort, il faudrait pas le réveiller.. »
Et encore ce bruit, ce son ignoble, de deux corps qui se choquent, ce clapot horrible qui vient ronger mon âme, m’engourdissant d’une sombre sensation qui ronge mon ventre, qui asphyxie mes poumons, et qui engourdit mon visage.
J’étouffe un cri de rage, et par malheur, j’entrouvre les yeux.
Je le vois, sans armure, a genoux sur mon sol natal, empoignant fermement un autre corps dans les ombres. Je vois son armure délaissée, mise à coté, sinistre amas de métal coupant et de tuyaux tentaculaires.
Et je vois son arme.
Les anciens avaient vite compris que les bouts de métal qui prolongeaient le bras des homme-fer crachaient un feu qui donnait la mort. L’un de nos mâles avait tenté de s’emparer d’un de ces bâtons de fer, mais un feu violent en était sorti et avait troué le mâle de part en part. Les anciens s’étaient prosternés devant les armures et les avaient proclamés dieux.
Ce bâton de feu. Laissé là, sans attention, l’intrus étant trop occupé à..
Je ne sais pas combien de temps se passe, j’ai l’impression de passer des lunes à contempler cette arme, la tête remplie de possibilités. Et toujours pendant ce temps, le bruit de l’intrus qui souffle d’une voix rauque au gré de..
Un flash, une image de ma mère dans les champs de Jhub, le front haut, le port altier, portant son voile tressé de fils de skor pour lui couvrir la tête du soleil. Elle y avait ajouté quelques perles, venues de la mer je crois, mais je ne savais plus vraiment, la mer était trop loin et elle ne m’en avait que rarement parlé. Elle avait dit que la décoration, c’était pour se rendre unique, que c’était important le jour ou de grandes choses arrivent, de se différencier des autres, comme ca les légendes se souviennent mieux, et les Gardiennes nous protègent mieux aussi.
Je reviens à moi, je tiens l’arme de fer et la pointe sur le faux dieu. Il se retourne, et me lance un sourire que je n’oublierai jamais. Il se sent sûr de sa force, sûr de son savoir, de sa technologie et de ses capacités physiques.
Et il tient ma mère en otage. Et il la menace d'un couteau.
« Réveillé plus tôt que prévu hein ? Je t’avais dit ma belle que j’allais réveiller le gamin, pas vrai ? Alors junior, tu vas nous trouer tout les deux ? »
Il place le couteau sous la gorge d’Akah. Puis il s’approche.
Un pas..
« Vas y, t’as pas les couilles, sauvage de mes deux, si ca se trouve tu sais pas t’en servir, trop jeune ! »
Deux pas.
Je sens ma main trembler. Je regarde fixement ma mère, ses yeux semblent vouloir me dire quelque chose.
« Ou alors, peut être que t’es jaloux ? Tu veux que je m’occupe de toi ? C’est ça, je vais t’attraper et te faire couiner dans ta langue ! Tu m’entends ?! Comme ta mère, c'est ça ! Et après moi et mes gars, on brûlera ton putain de village et on vitrifiera ta plan..
PZIIPP !
...
C’est plutôt silencieux la mort.
La ou il y avait un visage infidèle d’homme fer parlant trop fort, il n’y a plus qu’un trou ravagé séparant le cou du haut de la chevelure. L’infâme odeur de sueur laisse place a une autre, de chair grillée.
Le corps de l’homme fer s’écroule, et avec lui celui d’Akah. Je me rue a son coté. Elle pleure, mais elle sourit. Son visage porte la marque d’une brulure sévère. Le bâton de fer. Mais elle reste belle a mes yeux.
Elle me dit qu’elle est fière de moi. Que je lui ai fait honneur.
Moi je ne peux que répéter son nom. Akah. Akah. Mère.
Elle me dit de me calmer. Que je dois aller tuer les autres homme-fer. Que je dois protéger le village de la folie des anciens. Elle me dit que ce sera dur, mais qu’elle sera là. Que Makinos veille sur moi, et que Talus me guidera. Enfin, elle me dit de toujours suivre ma voie, que je devienne unique, comme les mâles quand elle me racontait les légendes de Shibek et Patte d’Ulfgar.
Et puis, elle ne parle plus.
J’entends à nouveau le vent dans les plaines de Jhub, et au loin (je ne sais pas si c’est un mirage de mon esprit), j’entends un ulfgar rugir dans la jungle.

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