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Sueurs froides

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Cdt. Joachim Hoepner
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03/07/1014 ETU 13:00
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L'homme dormait d'un sommeil agité sur la couchette rigide de l'infirmerie. Des lampes à lumière froide illuminaient la pièce de lueurs blafardes.
Il murmura quelque chose, bougeant de manière erratique en se débattant avec les draps médicaux stériles et la couverture de laine dont on l'avait recouvert étroitement jusqu'aux épaules. Il avait très chaud et ses vêtement de nuits, trempés de sueur, lui collaient à la peau. Sa respiration se fit haletante. Son pouls s'accéléra. Ses yeux allèrent et vinrent de façon convulsive derrière ses paupières, un sentiment d’oppression lui comprima la poitrine...
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...
Dans son rêve, l'homme marchait dans une rue marchande bien éclairée d'une somptueuse ville. Tout était calme et le silence, seulement brisé par une douce musique émanant d'une fenêtre ouverte plus loin sur la rue, témoignait qu'il était tard. Les commerçants avaient déjà commencés à fermer boutique et les passants rentraient chez eux en se pressant, emmitouflés dans leurs fourrures.
Il frissonna et se retourna vers l'homme qui l'accompagnait.
- On ferait mieux de rentrer aussi, qu'en dites-vous?
L'homme acquiesça et lui indiqua une ruelle adjacente à la rue principale. Il lui dit qu'en passant par là, le trajet du retour serait plus court.
En s'en approchant, il sentit un malaise lui nouer l'estomac. La ruelle était longue et sombre. Qui savait ce qui les attendait peut-être là-dedans?
L'autre lui sourit et l'enjoignit d'avancer. Il lui dit que tout irait bien. Ils se connaissaient depuis longtemps, il lui faisait confiance, non? Ce ne serait guère différent de leurs mille et une aventures qui avaient toujours trouvées un dénouement heureux.
Il hésita encore un instant, puis esquissant à son tour un sourire confiant, s'engagea aux côtés de l'autre dans la ruelle.
Comme il l'avait anticipé, elle était sombre, salle et difficile d'accès. Le sol était marqué et crevassé par le temps. Des bouches d’égout et d'aération dépassaient ou s'étaient enfoncées dans le sol et on butait de temps à autre sur un tel obstacle. Il faisait froid, tellement froid et humide là-dedans, il paniqua.
- Tu m'avais dit que tout allait bien aller ici! Mais ce n'est pas facile d'avancer. Je veux rebrousser chemin maintenant.
L'autre ne répondit pas. Sa tête baissée voilait ses traits. Il acquiesça doucement et se retourna en même temps que son ami.
<< Oui, venez, ça va aller. >> Dit-il d'une voix qui se voulait rassurante mais qui lui glaça alors le sang dans les veines.
Il n'eût même pas le temps de s'écarter. Une lame scintilla dans le noir et le poignard s'enfonça jusqu'à la garde dans son flanc. Il gémit et recula précipitamment contre le mur derrière lui dont la brique glaçée lui tétanisa le dos. Une main ensanglantée serrée contre son ventre, il gémit de douleur et releva finalement la tête pour voir son ami s'éloigner avec un sourire. Il ne comprenait pas. La douleur, la peur, l'interrogation lui embrouillait les idées... Il était seul maintenant, complètement seul dans ce lieu sinistre. Il écarta doucement les doigts et un flot de sang jaillit de la blessure.
Il ravala un hoquet de douleur en ramenant sa main sur la plaie et se redressa, tremblant, la tête appuyée contre la brique, la gorge nouée, des larmes lui coulant sur les joues. Merde... Pourquoi... Qu'est-ce que je vais faire... Ces questions lui revenaient inlassablement et tant l'égarement que la douleur ainsi que la peur le clouaient sur place.
Un grognement déchira le silence de la ruelle seulement brisé par le son de ses sanglots. Il ouvrit les yeux, se taisant instantanément, son cœur menaçant d'exploser dans sa poitrine. Il tendit l'oreille, ses pupilles se dilatant au maximum.
Un second grognement rejoignit le premier. Puis un autre et un autre encore.
Dans l'obscurité de la ruelle, 7 paires d'yeux rougeoyants se rapprochaient, le son des pattes des chiens terrifiants auxquels elles appartenaient martelant doucement le sol alors que leurs maîtres se déployaient autour de leur proie, babines retroussées, crocs et griffes acérés sortis, se préparant déjà pour la curée. Certains étaient plus gros que les autres, d'autres avaient l'air plus méchant mais ils étaient semblables sur un point. Ils n'avaient qu'une seule envie, c'était de le tuer. De l'étriper, de lui casser les os un à un, de le saigner à blanc puis de le dévorer là, dans cette ruelle.
L'homme chercha autour de lui de quoi se défendre, n'importe quoi, une arme quelconque ou de quoi leur faire peur peut-être. Près de lui, des caisses en bois brisées. Il fit un pas de côté et asséna un coup de pied dans l'une d'elle qui vola en éclats. Sa main droite serrée contre son flanc, il ramassa de la main gauche un morceau robuste d'une bonne longueur et affûté à l'un des bouts. Ça suffirait.
<< Reculez! >> Leur lança-t-il, essayant par là de se donner plus de confiance qu'il n'en avait. << Reculez, chiens! >>
Les molosses continuèrent à avancer, grognant et grondant à son encontre. Son bras tremblait, son ventre le faisait atrocement souffrir. Il avait perdu beaucoup de sang. Un vertige le pris soudain.
L'un des plus gros chiens aboya et lui sauta dessus, le mordant sauvagement au bras droit. Il recula précipitamment, assénant un coup au chien à l'aide du morceau de bois. Celui-ci recula précipitamment, hors de portée.
Un autre le prit à revers et lui saisit la jambe gauche dans sa gueule, déchirant la chair, raclant l'os de ses crocs jaunâtres.
L'homme rassembla toutes ses forces et abattit violemment l'éclat de bois à la base du cou du molosse. Le bois s'enfonça profondément, le chien s'arrachant à celui-ci, s'éloigna précipitamment, pissant le sang, geignant et lançant de petits cris plaintifs à la meute...
Sa jambe se dérobant sous lui, l'homme s'effondra sur le sol. La meute lui tomba dessus, lacérant sa chair, arrachant des lambeaux de peau de son visage ensanglanté. Il hurla...
HRP: Éteignez la musique
...
Se débattant avec ses draps trempés de sueur, il hurla à se casser les poumons, rejetant au loin son oreiller, en proie à la panique la plus totale.
Les portes automatiques de l'infirmerie de l'Aleksander II s'ouvrirent en sifflant, laissant entrer au pas de course un homme vêtu d'un sarrau blanc et quelques hommes bottés de cuir et vêtus de noir, reconnaissables à leur poignard décoré de l'aigle comme étant des hommes de la garde librianne.
<< Chancelier! >> Lança l'un d'eux en se précipitant vers le lit où l'homme fort de Libria luttait en gémissant, en proie à la terreur.
Il lui empoigna le bras droit pour l'empêcher de se faire du mal et lui immobilisa doucement mais fermement le bras gauche pansé et après quelques secondes, le chancelier se calma et, reprenant ses esprits, réalisant où il se trouvait, demanda à ce qu'on le lâche.
Il essuya la sueur qu'il avait sur le visage, où peut-être était-ce des larmes et s'assit sur le bord de la couchette.
- Merci capitaine Strump. Je suis désolé pour tout cela. Dit-il d'une voix qu'il tenta de rendre assurée.
- Ce n'est rien chancelier, je suis à votre service. Un bien mauvais rêve me semble-t-il?
Le chancelier releva les yeux, le fixant sans mot dire, son regard sévère habituel comme éteint.
- Où... Où est le maréchal du ciel Dienes, capitaine?
<< En orbite de Nouvelle Libria monsieur. Nos forces armées tiennent bon face aux armées coalisées d'Ultima, du Culte, de la T.W... Hoepner baissa la tête, priant en silence pour les hommes et les femmes de la première armada... ... De la commandante Adrastee, de Kaitan Avery et de la Confédération rouge. >>
Le chancelier fixa le mur de l'infirmerie où des casiers et des bocaux médicaux s'alignaient. Sur plusieurs d'entre eux, était gravé le symbole de l'aigle républicain prenant son envol. L'aigle national, l'aigle libérateur... L'aigle invincible... << Comment en-est on arrivés là? >>
Le capitaine Strump ferma les yeux un court instant, puis, déglutissant, s'agenouilla à la droite du chancelier, celui-ce se tournant vers son garde du corps.
<< Vos hommes, excellence, vous suivront quelle que soit la fin. >>
- Quelle que soit la fin... murmura alors Hoepner.

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