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Cdte. Perséphone
Respect diplomatique : 473 ![]() 25/07/1014 ETU 20:20 |
Score : 4
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★ Слава Красной конфедерации ★ La flamboyante devise du croiseur consulaire Потемкин avait été repeinte avec amour par les camarades ouvriers du chantier naval de la capitale galactique. La coque avait été lustrée avec soin, et la forme effilée du vieux vaisseau avait retrouvé l'éclat des premiers jours. Fort de son statut diplomatique, le vieux tas de boulon stellaire, affecté au service de la représentante plénipotentiaire Ming Daoping, narguait de sa superbe les chasseurs Drakkars de la Maison Tempête qui bourdonnaient aux alentours. Affrété en toute hâte par l'impatiente ambassadrice Sinéenne, le croiseur n'avait malheureusement pas pu être équipé d'une nouvelle figure de proue, restée à quai au grand désespoir des artisans qui avaient conçu une magnifique armoirie à la gloire du parti. On avait rappelé l'équipage en toute urgence, envoyant les officiers récupérer au pas de charge les matelots, artilleurs, enseignes, soutiers, mousses et autres commissaires qui traînaient encore leurs beaux uniformes dans les bouges, lupanars et autres lieux de plaisir de la capitale. Les ordres étaient clairs. Tout le monde à son poste, pas de cérémonies protocolaires, pas de communications officielles tant que le croiseur ne serait pas sorti du secteur Origine. La navette de la représentante Daoping avait rejoint la baie d’appontage peu avant le bond stellaire. Seul le camarade navigateur était venu accueillir l'ambassadrice et le camarade Dragomir, son fidèle assistant. D'un pas rapide, ils avaient rejoint la passerelle et le camarade capitaine. Quelques mots échangés à voix basse. Un ordre sec. Et le croiseur s'élança dans la grande nuit cosmique, ébranlant tout un remugle de puissantes mécaniques en route vers les territoires galactiques de la très glorieuse confédération rouge. Dans la cabine de Ming Daoping, un bracelet aux reflets aurifères reposait sur un coussin en velours. Dans cet espace réduit mais confortable, une étrange mélodie semblait émaner du bijou. Une voix paisible interpella l'ambassadrice avec politesse... CAMARADE MING. - Je suis navré d'avoir pu vous causer ces regrettables désagréments. J'avoue avoir réagi avec impatience, je ne savais pas que vous étiez si sensible en cette localisation de votre anatomie. Croyez-moi, je suis un logiciel bien élevé. Pourriez-vous m'expliquer ce que vous comptez faire de moi ? Allez-vous me restituer à l'Administration centrale ?
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Cdte. Alisa Dragunova
Respect diplomatique : 937 ![]() 28/07/1014 ETU 00:00 ![]() ![]() |
Score : 6
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Elle avait eu foutrement chaud. Le croiseur Потемкин, dites Potemkine, fonçait dans l'espace comme une voiture de course. Une voiture de course d'un kilomètre de long fonctionnant à l'énergie NUCLÉAIRE — le perturbé concepteur du bestiau, Elly Madou, avait vivement insisté pour que la nucléarité de son croiseur fût hurlée : on en avait fait un décret. Il traversait le vide à une vitesse folle : les Kommissars avaient à cœur de faire aimablement appliquer la consigne de la Kamarade Daoping... « Jetez les fainéants dans l'espace ! » Social-traîtrise, tout ça. Cela faisait que les équipes se relayaient jour et nuit — ou plutôt nuit et nuit — pour faire tourner le monstre à plein régime et éviter un aller simple vers l'explogélation corporelle. On en aurait pour deux cycles de voyage, ce qui était... très long. Trop long. Ming avait froncé les sourcils quand le Kamarade Dragomir, son assistant homonyme du Kamarade Deuxième Confédéré Dragomir — pas confondre les deux : le second avait le pouvoir de priver n'importe qui de la lumière du jour jusqu'à la fin des siens —... où en étais-je... ah ! donc Ming avait froncé les sourcils quand son assistant Dragomir lui avait annoncé la nouvelle. Et en bonne Ming qu'elle était, elle était partie bouder dans sa cabine. Et Œdipe, ce sale petit logiciel qui avait eu l'outre cuisante de vibrer dans... un endroit inapproprié, en profita pour l'interpeller. Ming lui jeta un regard torve. « Vous êtes un logiciel bien élevé. C'est certain. Vibrer là-dessous (elle pointa le sous-sa-taille), me faire presque exploser en public et menacer de le faire au sens propre... Rappelez-moi de ne jamais accepter si vous m'invitez à dîner, logiciel bien élevé. » Elle prit le bracelet et le tourna brutalement, œil contre le coussin pour qu'il ne pût se le rincer : à cause lubies vibratoires de l'objet elle se retrouvait à devoir se changer. Pendant qu'elle se défrusquait et mettait costume Mao et soieries intimes — dont l'état est aisément devinable — au linge sale, elle poursuivit. « Votre sort est déjà décidé, Œdipe. Non je ne vais pas vous rendre à l'ACée, non je ne vais pas vous donner à l'ADPS. L'un et l'autre ont très bien su se passer de vous pendant votre petite absence. » Sourire narquois pendant qu'elle renfilait un nouveau pantalon. « La Mère-Patrie saura faire un meilleur usage de vous j'imagine. L'en-haut sait toujours faire un meilleur usage des choses abandonnées... » Elle finit de boutonner sa chemise et retourna Œdipe. Le sourire devint un féminin rictus, ce genre de trognes que vous n'avez pas envie de croiser parce que vous ne savez pas ce qui va vous arriver, mais vous êtes sûr que ça va pas être bien. « Maintenant, si vous me disiez ce que vous avez de si intéressant vous feriez de moi une Kamarade comblée, vous savez. »
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Cdt. Paullus Beneradane
Respect diplomatique : 427 ![]() 10/08/1014 ETU 11:10 ![]() ![]() |
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Score : 2
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Foutue cabine ... Déjà plus de deux cycles que rien ne se passait. Il y avait bien la bibliothèque du vaisseau, mais Salone Fereos n'était pas fait pour ce genre de vie d'attente et de patiente à bord des nefs spatiales, à des années lumières de l’effrénée cadence de son rôle de Superviseur des affaires étrangères. Patientant l'arrivée de communiqués diplomatiques, il s'ennuyait fermement devant sa baie vitrée panoramique d'où il était possible d'y apprécier la flottille Valpasseanne presque dans son intégralité, un millier de corvettes parsemées de quelques porte-nefs et croiseurs. Ce foutu croiseur de la Confédération Rouge semblait se faire désirer pour son arrivée à l'entrée du secteur III, et pour justifier de sa présence dans le système zéro d'où elle n'a aucune possession, la Flotte Valpasseanne avait avancé une mission de sécurisation des routes commerciales. Autant dire qu'elle commençait à se couvrir de ridicule à poursuivre des brigands depuis deux cycles, et qu'une patrouille Ultime pouvait désormais s'essayer à intercepter les corsaires et faire échouer l'opération. Alors qu'auparavant tout au plus un vaisseau en dépassait un autre de temps en temps, avec une formation presque figée, le spectacle de la baie vitrée s'anima, toute la flotte semblait être passée en pleine vitesse et les corvettes ne mirent que quelques secondes à distancer les porte-nefs et les croiseurs. Pas trop tôt ... -Tout le monde à son poste ! Ils ne se sont pas pressés mais finalement on a notre proie, faut croire qu'on ne décommissionne pas les vaisseaux Rouges tant qu'ils peuvent voler à vitesse de parade sans perdre trop de boulons ! La voix de l'amiral Gylipe Tinea venait de résonner dans tout le vaisseau via l'intercom, qui fut suivi rapidement par l'exclamation de l'équipage qu'on pouvait entendre à travers les cloisons. Quelques pas suffirent à Fereos pour rejoindre depuis sa cabine la passerelle où les officiers se mettaient en bon ordre devant leurs consoles. -Situation ? -Phase un du plan en cours. Nous avons accéléré sans modifier notre cap, et nous attendons de prendre contact avec le Potemkine. Tinea exhiba son sourire glacial. Petit voire même chétif, chauve avec une tête aussi ronde que ses lunettes, sa carrure lui ôtait toute impression de force et le mettait à l’extrême opposé du stéréotype du militaire. Mais son coté vicieux en ressortait démultiplié, et on l'aurait volontiers imaginé cruel s'il n'était pas au service de la Nouvelle Valpasseo. Multipliant les décorations et les honneurs, il était devenu l'homme de la situation à chaque fois que la Technocratie Historienne montait des opérations spéciales audacieuses. -Je suppose que c'est le couronnement de votre carrière, attaquer avec une flotte minime le point le plus sécurisé et le plus observé du secteur sous le nez de tout le monde. L'amiral se contenta pour toute réponse un sourire qu'on aurait presque pu qualifier de Librian, le plan dans son entièreté lui été dû, et il ne fait nul doute qu'en cas de réussite, on le couvrirait lui et la Flotte Valpasseanne d'éloges dans toute la galaxie. -Amiral, le Potemkine a cessé de manœuvrer et semble avoir pris son cap final. -Qui sera l'heureux chanceux d'ouvrir les hostilités ? Une grande carte holographique s'alluma au centre de la passerelle. Au milieu de plusieurs amas de points jaunes infiniment nombreux représentant les flottes étrangères, seul un petit tas vert figurait avec à quelques distances un unique point rouge. Zoomant sur ce dernier, des points verts pales apparurent par groupes de quatre disséminés partout dans la zone, tel un champ de mine. Un trait symbolisant la trajectoire ennemie fut tracé et la projection se centra sur les premiers points verts clairs à proximité de cette ligne. -C'est la douzième escadrille de sphères de combat du porte-nefs Eloquence. A portée dans une minute, juste le temps de les contacter. -Qu'on fasse monter sur la passerelle le Megidiens. Maintenant, c'est à vous, Fereos. L'étau ne demande plus qu'à se refermer ! -Connexion codée courte portée établie. Le reste de la flotte Rouge ne devrait pas le recevoir. Aucun traité d'alliance, de non agression ou quoi que ce soit de vraiment formel n'avait été signé entre la Nouvelle Valpasseo et la partie Rouge de Franzhie, mais les deux nations avaient eu des contacts on ne peut plus forts dès le début de la colonisation sectorielle. Il était donc de bon ton de commencer sur une tentative de dialogue. -Croiseur Potemkine, ambassadrice Ming Daoping, ici Salone Fereos à bord de la XXIeme flottille de la Flotte Valpasseanne. Je ne pense pas que de plus amples présentations soient nécessaires après notre rencontre à l'assemblée galactique. Nous vous remercions infiniment de nous avoir ramené le logiciel Oedype, la Technocratie Historienne saura se souvenir de votre participation dans l'affaire.
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Cdte. Alisa Dragunova
Respect diplomatique : 937 ![]() 21/08/1014 ETU 20:57 ![]() ![]() |
Score : 4
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« Kamarades, nous arrivons aux portes du Secteur III. Juste sous nos pieds vous pouvez apercevoir Alisagrad. Son désert planétaire, ses mines de métaux et ses batteries de canons atomiques... » Et bla et bla et bla. Ming coupe le son des hauts-parleurs et retombe sur son matelas comme une baleine échouée. Bientôt arrivés à la datcha, enfin... Il s'en était passé des choses pendant le voyage. Tant de choses à voir, de merveilles, d'escales incroyables dans des relais où la Wodka coulait à flot et les hommes n'étaient pas chers... ... si seulement ! Long à crever. Des dizaines de cycles. Et pourquoi ? Parce qu'ils s'étaient perdus ! Ça se dit navigateur qualifié, ça se dit capitaine diplômé de l'École Militaire Dragunovski, et ÇA SE PERD DANS L'ESPACE ?! Quotidiennement, ces braves gens se faisaient rappeler leur incompétence par les cris mélodieux de la Sinéenne en colère. Comment pouvait-on se dire fleuron de la militaria Galactique quand on arrivait à se paumer pendant le transport d'un objet « Secret-Def' »... Pour en ajouter à ses charmantes humeurs, Œdipe avait décidé de claver son clapet. Pas une seule info à elle, Ming Daoping, qu'il avait décrété. En vain elle avait essayé tout ce qu'elle pouvait ; charme, menaces, chantage ou pleurnicheries, rien n'avait marché. Elle avait fini par décréter que de toute façon elle avait juste à faire le taxi et que la parlotte, rien à voir avec son bizness. Mais comme on ne laisse pas une Sinéenne sur sa faim, elle avait aussitôt mis Œdipe l'œil contre l'oreiller. Et il passerait son voyage comme ça, NA ! Elle s'étire dans son lit et croise ses jambes nues, mains sous la nuque ; Vénus-style. « Tu entends ça, Monsieur bien élevé ? Nous sommes bientôt à la maison. Tu diras tout ce que tu sais, et moi j'aurai une jolie promotion... hooo, sans doute un siège au Comité de Vérification de Sanité Idéologique de l'Université d'État de Gorod Krasnyi — ÇA c'est un nom qui en jette, tu vois. Là-bas, en plus des beaux étudiants qui seront tous prêts à me lécher les pieds, les supérieurs organisent de petites soirées qui— » On frappe à sa porte. Un troufion qui la demande. « Va dire ce que tu as à me dire au Kamarade Kapitan, je rêvasse ! — Kamarade Daoping, c'est... le Kamarade Kapitan qui m'envoie. » ... Queuah ? « On a besoin de vous sur le pont... très vite. » ⁂ « Kapitan... vous vous foutez de moi ? Vous allez me dire que ces petites brêles de guildéens veulent NOTRE Œdipe ? — Dak, Kamarade Daoping... nous avons scanné le point de coordonnées et... ils sont des milliers. » Pas bon. Du tout même. Le Croiseur consulaire était un joli modèle Fregger, surarmé et NUCLÉAIRE, face à la nuée d'abeilles l'ours s'enfuit. Si ces historiens ouvraient le feu c'en serait fini d'eux dans l'heure, et ils mettraient Œdipe derrière une vitrine d'un de leurs musées sordides. Et là, adieu la promotion au Comité de Vérification de Sanité Idéologique, adieu les parties fines des élites de l'Université, adieu les beaux étudiants prêts à tout pour obtenir ses faveurs ! « NOOOOOOOOOOOOOOON ! — Ka... Kamaade Daoping ? (qu'il fait le Kapitan en ouvrant des yeux comme des assiettes ; le genre de tête qui ressemble à un « D8 » mis à la verticale) — Alors ils y croient, hein ! Qu'ils peuvent nous attendre à l'entrée du Secteur comme des délinquants à la sortie de l'école ?! On est des FÉDÉRÉS par Lénine ! On a des gros muscles et des Freggers ; hors de question de se laisse racketter par des guildéens. Contactez Alisagrad ! Envoyez-leur un message, je veux qu'ils tiennent les canons atomiques prêts à faire feu sur les Valpasseans au premier signal ! Et CODEZ-MOI TOUT ÇA ! » Le Kapitan s'exécute. Quel crétin... il aurait dû y penser avant qu'elle besoin de le dire. Bon à jeter dans l'espace avec tout cet équipage de branques. Elle chope le transmetteur, le regard façon « Don't ya wanna mess with me, dude. » Elle allait gagner le temps qu'il lui fallait en utilisant ce qu'elle maîtrisait le mieux. Le mensonge la diplomatie. « Kamarade Fereos, quelle bonne surprise ! (et toc le ton chaleureux de la jeune femme enjouée) Ici Ming Daoping. Comment allez-vous ? Moi, affreusement mal ; j'ai passé le voyage le plus en-nuy-eux de ma vie. Si vous saviez comme j'ai hâte de renter chez moi ! Enfin j'imagine que vous vous en moquez et que vous cherchez Œdipe ? Très bien très bien... Mais vous savez que là, je vais être envoyée en camp de Rééducation pour le restant de mes jours ? (sa voix se teinte de notes plus sombres, plus basses) Oui parce qu'il faut savoir que d'abord Œdipe devait passez chez nous, puis passer chez vous... » Petite pause. C'est toujours excellent comme effet, la petite pause. Ça permet de créer du suspense, de faire comprendre qu'on est penaud. C'est ce qu'elle choisit en reprenant, la penauderie horrifiée. Avec ça le Valpassean va craquer pour sûr ! « ... sauf que je ne l'ai plus. Œdipe. (sanglots déchirants dans trois, deux, un...) Je... excusez-moi... » Et hop ! coupure de transmission, en attente de la réponse des gus d'en face. Elle court chercher Œdipe pour l'avoir sur elle, l'engouffre dans sa poche malgré les logicielles protestations. Mieux vaut être prudente et ne pas risquer la carotte. Et de retourner au pont. « Vous en faites pas les gars... j'ai un plan. »
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Cdt. Paullus Beneradane
Respect diplomatique : 427 ![]() 29/08/1014 ETU 02:45 ![]() ![]() |
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Score : 2
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-Je vois, vous êtes pressée de rentrer, selon vos dires ... pour aller en camp de rééducation. Si vous n'avez plus Œdipe, je suis sûr que vous n'y verrez pas de problème à ce que nous investissions votre vaisseau ! Fereos coupa la communication d'un signe de la main. Soit ces idiots de communistes n'étaient vraiment bons qu'à casser du fasciste Librian, soit ils prenaient les Valpasseans pour aussi idiots que des brutes de fédérés. -Tellement prévisibles ! Mais je dois avouer que ça m'aurait fait mal de devoir rentrer sur la Nouvelle Valpasseo sans avoir tiré le moindre coup de feu ! L'amiral Tinea effaça son sourire pour reprendre un air sérieux et prit une grande inspiration pour pouvoir hurler ses ordres. -Phase deux de l'opération ! Coupez leurs communications, cap sur le Potemkine ! -Cap sur un vecteur d'interception. Nos frégates corsaires automatisées devraient ajuster leur cap également d'ici quelques secondes. -A tous les porte-nefs, activation des sphères. Porte-nefs Eloquence, à vous la mission spéciale. Le Potemkine était désormais si proche de la douzième escadrille de sphères de combat qu'il aurait été possible de lire son nom sur sa proue. D'un diamètre d'un mètre et d'une couleur cuivrée typiquement Valpasseanne, les quatre sphères s’ouvrèrent de quelques dizaines de centimètres. En leur centre était un cylindre reliant les deux demi-sphères et arborant à l'avant un petit canon laser et divers senseurs, à l’arrière deux petits réacteurs. Cachées au milieu d'un petit champ de débris de chasseurs-drakkars détruits par la République de Frenzhie à la veille de l'ouverture sectorielle, les sphères patientaient encore quelques secondes que le Potemkine soit à la distance optimale pour un assaut surprise. Leurs senseurs infrarouges pouvaient même apercevoir l'équipage au travers de quelques hublots, seules quelques centaines de mètres ne les séparaient désormais du croiseur rouge, une distance claustrophobique à l'échelle spatiale. Soudainement, leurs réacteurs illuminèrent les débris d'un grand éclat bleuté, les sphères se retrouvèrent propulsées en quelques secondes vers le croiseur et décochèrent plusieurs tirs vers le tas d'antennes proéminentes au dessus de la passerelle ennemie. Les défenses ne mirent que quelques secondes à s'activer, détruisant d'une volée de lasers deux des quatre sphères. le croiseur inondait désormais les lieux d'un feu d'artifice nourri en tout sens pour espérer toucher les sphères tournoyant à toute vitesse autour de l'axe du vaisseau avec des trajectoires aléatoires. Deux dernières antennes plus petites à la poupe du vaisseau semblaient rater de peu les tirs répétés, tant bien que les défenses du croiseur réussirent par un coup chanceux à atteindre la troisième sphère. -Plus qu'une sphère active. Deux antennes restantes. -Parfait, il est trop tard pour eux, alors. Quelques secondes suffirent pour qu'un coup au but se produise, la dernière sphère quitta alors sa trajectoire cylindrique pour s'éloigner du vaisseau d'une centaine de mètres, effectua un virage serré et revînt en direction du Potemkine. Il n'était plus question d'esquiver quoi que ce soit, la sphère fondait en ligne droite sur le coté bâbord de la proue, les tirs de défense se rapprochèrent de plus en plus du fait de sa trajectoire calculable. Ce fut deux rafales simultanées qui parvinrent enfin à anéantir la sphère, l’explosant en mille morceaux qui furent autant à pleuvoir sur la coque du croiseur. Le déluge de métal eut l'effet escompté et faucha la dernière grande antenne du Potemkine. -Leurs communications longues portées sont désormais coupées, amiral. -Bien, s'ils n'ont envoyé aucun message auparavant, nous aurons les mains libres désormais. Au tour du télépathe désormais. L'amiral Tinea s'était tourné vers un homme plutôt jeune et habillé d'un costume civil qui attendait dans un coin faute d'avoir une place au milieu de toutes les consoles des officiers. -Les Zalagiens préfèrent le terme de rêveur. -Peu importe, vous avez été recruté comme étant le Valpassean disposant des meilleures aptitudes à leurs capacités, faites votre boulot. Il essaya de faire abstraction de son environnement en fermant les yeux et se concentra sur l'image du Potemkine, de la sinéenne Ming Daoping. Autrefois colon sur Megid, la planète avait été cédée depuis longtemps aux rêveurs d'I aš zalag, et y étant resté, il devenait l'un des premiers Valpasseans à détenir la capacité d'employer le rêve. Le croiseur imaginé devint réalité, il pouvait désormais même ressentir les hommes à son bord. L'ambassadrice rouge était là, sur la passerelle, un esprit si différent et débridé en comparaison des autres officiers aux intellects formatés. Tout ceci n'aurait été on ne peut plus simple pour quelqu'un né dans le rêve, mais un extraordinaire effort de concentration était nécessaire pour les nouvellement initiés pour ne serait ce que survoler l'esprit de quelqu'un. Ming Daoping. Je sais que c'est vous. Ne vous étonnez point de ce qui se passe, je suis un initié du rêve Zalagien. Vous voici coupé du reste de l'univers. Vous n'avez plus le choix désormais. Coopérez, et votre nation disposera de toutes les informations que nous tirerons d'Oedipe. Ne coopérez pas, et votre futur sera déjà tout tracé. Si vous m'avez entendu, coupez vos réacteurs et désactivez votre armement, ainsi le sang ne coulera point inutilement aujourd'hui.
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Cdte. Perséphone
Respect diplomatique : 473 ![]() 10/09/1014 ETU 23:35 |
Score : 3
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ATTENTION. Nous retrouvons ici le logiciel Œdipe, unificateur du premier secteur, fondateur de l'ADPS, pionnier du premier programme scientifique universel, source de bien des sottises et convoitises. Le voici aveuglé par la mesquinerie d'une représentante rouge de colère, sbire jaunâtre de la confédération cramoisie d'inspiration paléo-marxiste. Après moult péripéties, l'agent bolchevique file vers les territoires stellaires communistes afin de livrer aux autorités le fruit de ses rapines. Elle semble bien en passe de réussir, non sans avoir subi au préalable les taquineries grivoises de notre héros. Vengeresse, la représentante Ming Daoping a obstrué le capteur visuel de notre brave logiciel, coincé dans un bracelet, à l'aide d'un coussin. Fichtre. Et dire que l'intérieur de cette cabine, à bord du croiseur Potemkine, semblait si élégant. Œdipe, dans un rapide coup d'oeil, avat juste eu le temps d'admirer une merveilleuse paire de koïs baignant dans un bocal. Se questionnant sur la symbolique freudienne d'une telle vision, le logiciel n'avait guère pris garde aux événements qui ne manqueraient pas, dans un futur relativement proche, de sceller son destin. Les flottes de Paullus Beneradane semblaient bien décidées à récupérer Œdipe et ses précieuses données. En attendant l'épilogue de cette fin de chapitre interminable, nous prions nos fidèles lecteurs d'écouter ce petit interlude musical, reflet des tribulations aventureuses du logiciel le plus naïf de la galaxie...
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Cdte. Alisa Dragunova
Respect diplomatique : 937 ![]() 11/09/1014 ETU 03:27 ![]() ![]() |
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Score : 4
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Tout à fait, cher Narrateur. Et j'ajouterais même que Ming Daoping est coincée. Au bord de l'enclume, entre le marteau et le mur. Les Valpasseans étaient malins, très malins. Des capitalistes à n'en pas douter. Ils l'avaient isolée, elle et son superbe vaisseau NUCLÉAIRE, des Kamarades en contrebas. C'était la voix dans sa tête qui l'avait dit, et... hé, une seconde. Se pourrait-il que donc que ce soit du bluff ? Elle vérifie les machines qui bipent, avec les écrans, là. Et... rien. Pas un signal. Pas un bip émis vers le dehors, pas un bipounet même. Le Potemkine est seul, absolument seul. Elle tourne son regard, un joli biais vers le Kapitan. Qui se dit que, peut-être, sa dernière heure est arrivée. « Dites-moi Kamarade Kapitan... (elle s'avance vers lui, mannequin-style) pendant que je suis allé dans ma cabine chercher le vibro-bracelet, juste là à l'instant... (elle est tout près, tigresse, et notre bon Kapitan sent une grosse goutasse de sueur perler dessous sa casquette, sur son front) vous avez bien pu envoyer le message, hein ? Je veux dire... (elle lui met un doigt sous le menton ; il gloupse) tout, le message ? » Sa dernière heure est bien arrivée. Tétanisé comme un minot qui aurait mis les doigts dans une prise électrique, il réfléchit à toute allure. Dire la vérité et passer un sale quart d'heure ? Mentir et risquer la mission tout entière ? Mais Ming est perspicace, et dix secondes de silence, encore plus quand on fait le poisson-lune, c'est déjà trop. « As-tu la moindre idée du merdier dans lequel on se trouve... Kamarade Kapitan... ? » Il arrive à dire oui d'un mouvement du chef. Il n'a pas eu droit à une voix fort douce dans sa tête pour lui annoncer la désagréable nouvelle. Il a vu avant elle les signaux se brouiller, puis disparaître l'un après l'autre comme des feux follets sans qu'il ait pu rien faire. Ils ne peuvent plus communiquer avec l'extérieur. Ils sont isolés dans l'espace. Pire. Rackettés par des Guildéens en colère. Avec Ming Daoping à bord de son vaisseau. Il le lui dit, moins la dernière remarque : notre brave Slavianke tient à sa peau autant qu'à sa Wodka. « Et tout ce que tu me trouves à dire, c'est que tu n'as même pas réussi à exécuter une mission aussi SIMPLE ?! On est MORTS, Kapitan ! Ces petits bras ne vont pas nous tuer, mais s'ils nous prennent Œdipe adieu ma promotion et bonjour les Mines Rééducatives ! Crétin ! Abruti ! Caojî ! Biantai lao ! Diao ni laomû, diao ni quanjiâ ! » Et toute une série d'insultes que nous nous refusons, tant par souci esthétique que moral, à transcrire. Il l'a mise en colère au point façon rouge drapeau, façon Castafiore. Ah ! si seulement il arrivait, notre bon Kapitan, à placer ce qu'il avait à dire entre deux insultes à base d'œufs, de mère et de déviance sociale ! Il jette des regards tragiques à ses Kamarades, qui détournent le regard en riant à moitié — sacrée bande d'enfoirés ! Mais au plus fort de sa solitude, un bon communiste vient le sortir de la panade en tapotant l'épaule du fauve. Béni soit-il, il lui embrasserait les pieds sur l'instant. La Sinéenne se retourne vers le matelot, qui se met au garde-à-vous tellement proprement que son « KESKIA ! » s'étouffe dans sa gorge. Très malin — et surtout, pas fou —, il fait alors le bon soldat et attend qu'elle lui dise de parler. « Kamarade Daoping, le passage par transmission directe plutôt que par pré-enregistrement nous a permis de leur faire passer une partie du message. L'identité de nos agresseur n'a pu leur parvenir, mais nous avons pu leur dire de tirer à notre signal. » Chut. Plus un mot. Franchement ? D'elle à elle, elle aurait préféré qu'il ne dise rien. Elle ne veut pas entendre la suite... alors, nous vous la dirons. En contrebas, sur la planète Alisagrad, il y a des batteries de canons hyperatomiques. L'Armée Rouge étant ce qu'elle est, elle a jugé de bon ton de placer là de véritables fous furieux. Des soldats qui, au moindre pépin, n'hésiteraient pas à tirer sur n'importe quoi, n'importe qui : 'paraîtrait que ça évite le danger. Or le passage du Potemkine était depuis longtemps guetté. On savait ce qu'il transportait, on savait que ça ne devait à aucun prix tomber entre de vilaines mains capitalo-ennemies... est-il besoin de dire la suite ? Que, en Confédération Rouge, « aucun prix » signifie « tes Kamarades sont remplaçables » ? Dans quelques heures, une batterie planétaire de canons stellaires hyperatomiques allait potentiellement soit viser les vaisseaux les plus proches du Potemkine, soit le réduire en poudre. Et Ming, qui n'a pas vraiment envie de mourir — pour les simples et excellentes raisons que mourir abîme la peau et l'empêcherait d'accéder à sa promotion chérie —, doit empêcher ça. Un quart de seconde suffisent à ses arderies pour se refroidir. Une trentaine d'autres pour trouver un plan qui tienne la route. Trois phases. Simples, dont la troisième est très risquée. Mais elle n'a pas le temps de penser à mieux : il faut de l'action, il la faut maintenant, alors voilà. Elle s'adresse aux hommes qui ont tous les n'yeux cramponnés sur elle, à l'attente. « Très bien. Les gars, faites passer le mot à tout l'équipage : on a perdu Œdipe. Je veux que nos gars y croient. Faites-leur le coup de la confession-en-moment-de-danger. Et si vous-mêmes n'en êtes pas convaincus, je vous recommande tous à nos bons Kamarades du KP ; je suis sûre qu'ils auront de la place à revendre pour un programme de Rééducation Intensive. J'ai dit intensive ? Je le redis pour être sûre : intensive. Faites de l'auto-suggestion, remplacez vos souvenirs ou je m'en fous, mais Œdipe a été perdu lors d'une attaque de ces salauds de Brigands, et pas plus de détails. Les détails, c'est moi qui les ai. Capito, Kamarades ? » À voir leurs trognes, on dirait bien qu'ils ont capito. Bon. Phase deux : la bonne foi. Baratiner les Valpasseans et leur permettre de fouiller le vaisseau. Ming glisse une main dans sa poche et en sort Œdipe — mais si ! souvenez-vous, la prévoyante avait, un pavé plus haut, foncé dans sa cabine pour l'avoir près de lui ; précaution qui maintenant est nécessaire bien comme il faut. Elle le place à hauteur de son visage, le regarde avec un air façon chien méchant. « Deuzio. Toi. Tu. La. Fermes. Tu vibres pas. Tu t'allumes pas. Des gens vont fouiller le vaisseau, et s'ils te repèrent, je t'écrase avec cette chaussure que je te montre. Et si j'y arrive pas, ce sont eux qui vont te vider de ta substance et te torturer comme jamais logiciel n'a été torturé. Je te sauve la vie : n'existe pas, c'est tout ce que je te demande. » Œdipe voit la chaussure et n'a pas le temps de protester qu'il repart en exploration de la vêture de la Sinéenne. L'aventureux malgré lui se retrouve aussi sec plongé dans le bonnet de la demoiselle, constatant, tout quiché qu'il est entre la chair voluptueuse et le coussinet du vêtement, que les légendes qui courent sur la petite taille des appas des Sinéennes ne sont et ne demeurent que des légendes. Quelques petits rajustements, et on n'y voit que du feu. Pas une bosse, juste l'inconfort suprême d'avoir un bracelet en métal « FFFFFFRRRRRROIIIIIIIIID !! » contre son cupcake droit : rien, en somme, d'insurmontable. Après l'opération « planque en bas », l'opération « planque en haut » est lancée. Elle trouve que ça fait redite, mais elle n'a pas le luxe — ni la confiance — qu'il faut pour cacher notre co-héros ailleurs que sur elle-même. Il ne lui manque plus qu'à contacter elle-même les Valpasseans. Comment faire sans radars, direz-vous à votre narrateur ; et c'est une excellente question. À laquelle ni nous, ni Ming, n'avons la réponse.
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Cdt. Paullus Beneradane
Respect diplomatique : 427 ![]() 27/10/1014 ETU 15:42 ![]() ![]() |
Score : 5
Détails
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Salone Fereos, encore un de ces bureaucrates qui ne trouvait satisfaction que devant le bilan mensuel de son administration… Après des semaines à supporter ses jérémiades comme quoi il n’avait rien à faire sur un vaisseau sans pouvoir entrer en contact avec le monde extérieur alors qu’il se trouve en plein milieu d’opérations secrètes, maintenant qu’un peu d’occupation pointait son nez, voici qu’il se cachait à bord du vaisseau sous prétexte qu’il ne fallait pas qu’un superviseur de la Technocratie ne soit pris en otage. Mais guère besoin de l’en blâmer. À vrai dire, il en allait de même pour l’amiral de la présente flotte, mais il n’était guère question de laisser sa place à un sous-fifre pour si belle occasion de ridiculiser du fédéré. C’est ainsi qu’accompagné de sphères de combat et de deux rutilants Gardiens Technocrates réquisitionnés parmi la protection personnelle du Superviseur, l’Amiral Tinea aborda avec sa navette le Potemkine. Son passage au milieu des coursives pour se rendre à la passerelle était sans appel. À coté des mécaniciens dont le délavement et le cambouis semblaient concourir à qui ferait passer en premier le rouge de leur uniforme, de la machinerie vétuste et des câbles ballant du plafond trop bas, le simple passage du cortège Valpassean fit office de véritable petit défilé avec ses armures bien polies, ses jouets technologiques derniers cris et même un uniforme à se demander si son porteur n’avait pas des décorations aussi dans le dos faute de place. Une fois arrivé dans la passerelle, Tinea coupa court à toute présentation et autres futilités politiciennes, et pris la parole dès le premier pas posé dans la pièce. « Soyons clairs Daoping, je ne suis pas venu ici pour écouter vos histoires à dormir debout. Vous ne gagnerez pas même de prestige à titre posthume de vouloir nous affronter, mais je crains que le temps se soit déjà chargé de mettre à bas votre vaisseau. Les dizaines de couches de peinture ne trompent personne, probablement y en a-t-il une épaisseur supérieure à la coque elle-même. » L’amiral se tut durant quelques secondes, s’approcha de la baie vitrée la plus proche de l’ambassadrice Rouge, et montra du doigt une partie de sa flottille. « En fait, vous ne serez qu’une mention de bas de page d’un rapport de perte. Voyez donc ce que nous avons amené dans notre flotte, de merveilleuses petites frégates pirates qu’on a faites automatiser. » Se taisant à nouveau, il porta la main à son oreillette et reporta son attention à la sphère de combat flottant passivement à coté de lui. Caressant l’objet comme s’il s’agissait d’un animal de compagnie, il finit par reprendre son discours, gratifié maintenant de son habituel sourire quasi Librian. « Ce serait une terrible histoire que d’apprendre que le glorieux croiseur Potemkine ait rencontré des brigands sur sa route. Probablement les brigands ont collectés eux aussi des informations de l’empire Fashan, notamment du mouchard que Zoa avait collé dans votre vaisseau. Oh, bien sûr, il y avait bien la XXIIIe flotille de la Flotte Valpasseanne en mission de patrouille, mais hélas arrivée trop tard pour ne constater que l’absence de survivants. Tragique, non ? Mais je pense que vous seriez davantage intéressée par une fin plus légère, où chacun est heureux, vous avec votre vaisseau en un seul morceau, nous avec notre logiciel. Cela ne tient qu’à vous en fait de choisir la fin de cette histoire. » ⁂ « Kamarade Ming, ils ont abordé le vaisseau ! — Sans prendre la peine de me répond… mmmmmmuuuuuUUUUUUUUUH ! » Ok. Maintenant, c’est personnel. Le comble de la malpolitesse. Rustrerie, mufleté, goujatitude et tout ce qu’on peut trouver pour qualifiquer ces tas de testostérone à petits organes. Même un fédé’ pur jus aurait eu la décence, petit doigt levé je vous prie, de demander la permission de monter dans un navire aussi gros, aussi beau, aussi bien armé, aussi NUCLÉAIRE. Ne serait-ce que pour leur laisser le temps de nettoyer le dawa à l’intérieur. Elle pense au mauvais effet que les travaux toujours en cours — hé, c’est un vaisseau NUCLÉAIRE, mais ça reste un vieux vaisseau ! — va produire sur ces cheeeeers Valpasseans. Elle pince les lèvres en essayant de ne pas penser à la honte qu’elle va devoir se cogner. Grmpf. « Dites à nos hommes de ne pas les arroser façon gruyère, Kamarade Kapitan. Je ne voudrais pas que nos charmants invités aient de la peine à me rencontrer, moi qui suis si populaire… » Un mutin sourire se dessine sur ses lèvres. Elle sait qu’ils approchent. Elle fait signe aux balourds en armure de braquer leurs engins sur la dégaine des sagouins qui vont entrer par la porte du sas qui va s’ouvrir dans trois, deux, un… maintenant ! « Ce cheeeer Amiral, quel plaiiiisir illustre de vous voir dans mon magnifique crois— — Soyons clairs Daoping, je ne suis pas venu ici pour écouter vos histoires à dormir debout. » Ça, c’est fait… et le voilà qui se met à déblatérer tout seul des trucs qu’on peut facilement résumer par « C’est moi qu’ai la plus grosse, tu dis quoi maintenant hein p’tit fédé aux gros muscles ? » Nullement impressionné par les soldats qui le braquent, le coco s’en va Dark-Vadorer devant la baie vitrée du Centre de Commandement, droit comme un I à sonder les profondeurs insondables de l’espace sondé. Quelle superbe, quelle prestance, quelle d4rkitude… quel vantard, surtout. Retourne compter tes sous, hé fonctionnaire ! Une telle attitude, Ming, ça lui sort par les yeux — ça ne traverse pas ses dents. Une fois son discours fini, que Ming n’a pas interrompu une fois, qu’elle a soutenu jusqu’au bout avec un air félinement malin. Parce que notre Sinéenne, comme nous l’avons vu un poil plus haut, a un As dans sa manche. Bon, un As à double tranchant qui risque de réduire son équipage en poudre ; mais on n’va pas cracher dans la soupe, hummmm ? Et c’est en allant se poser à côté de Tinea, Amiral de son état — dont on peut supputer que ses attitudes d4rkissimes ne sont dictées que par la compensation de son patronyme ridicule —, qu’elle parle à son tour. Elle va se venger, oh que oui ! de la situation ridicule dans laquelle ce petit guildéen l’a mise. « Certes. Nous allons être oblitérés et oubliés des livres d’Histoire, et tout. (elle lui prend un ton mélodramatique) Mes enfant ne me connaîtront jamais, parce que je n’aurai pas l’occasion de leur donner le jour ! Je les plains. Vraiment, ne pas avoir l’occasion de me connaître… » Elle s’interrompt pour donner l’impression qu’elle réfléchit. « Nan, je choisis décidément le happy-ending… (un rictus) Nous avec le logiciel, et vous dans votre musée. (elle coupe Tinea, des fois qu’il ait envie de parler) Savez-vous où nous sommes, mon brave Amiral ? Les portes du Secteur III. Savez-vous qui les garde ? Nous. Une batterie de canons atomiques braqués droit sur notre position, contactés avant que vous ne coupiez les communications. Bien sûr nous n’avons pas eu le temps de donner l’ordre complet, alors ils ne tireront pas, pas vrai ? Puisqu’ils ne savent pas où tirer… Hohoho, Amiral, grossière erreur ; ces types-là sont des furieux. S’ils ne savent pas où tirer, et bien ça va tomber sur nous. Et personne n’aura Œdipe, parce que personne ne survivra. (Elle se pose un doigt sur le menton) Je me demande comment les livres d’Histoire honoreront mon Glorieux Sacrifice, huhuhu… » Elle se bidonne bien. Ouh qu’elle a bien envie de voir la face de l’Amiral Tinéa, toute déconfite sans doute… ou alors masquant sa déconfiture intérieure. Elle se bidonne bien. Elle savait qu’il n’avait pas compté sur un suicide patriotique — bon, un suicide patriotique tout à fait accidentel, mais c’est le résultat qui compte, pas vrai ? « Mais on peut encore s’arranger, Amiral, qu’elle fait d’une voix enrobée de miel bien collant. Trouver un terrain d’entente qui nous satisferait… disons, tous les deux. Si vous n’êtes pas borné, promis que je saurai discuter. Mais il faut faire vite, hum ? Se dépêcher de nous permettre de communiquer en bas pour arrêter le massacre qui va venir d’un instant à l’autre… » L’Amiral se retourne face à elle. Il la regarde droit dans les prunelles, et Ming lui renvoie un sourire putanier. ⁂ Tirer dans le tas aux canons stellaires sans attendre une lente confirmation au formulaire de demande envoyé à la capitale ? Ces idiots en seraient bien capables, et ce serait faire honneur aux stéréotypes fédérés. « Intéressant, mais dans ce cas-là, la même situation se reproduira d’ici quelques cycles. Une flottille de nettoyage Valpasseanne s’occupera de retirer les débris nous incriminant, tout en s’invitant pareillement à bord de vos vaisseaux de récupération pour voir si un Œdipe n’y traînerait pas. Souhaitez-vous réellement créer pareil cercle vicieux pour des cycles et des cycles ? » Cessant de seulement braquer du regard l’ambassadrice Rouge, Tinea s’avança de deux pas, afin de ne se retrouver qu’à quelques très inconfortables centimètres de Ming Daoping. Inconfort doublé par le regard désormais plongeant de l’amiral. « Quelle bonne idée que de cacher ce que nous cherchons tant ici même. On m’informe que des centaines d’opérateurs à bord de leurs porte-nefs doivent vous remercier de leur donner le plaisir d’utiliser la caméra infrarouge des sphères de combat. Mais ce sera sans comparaison quant au mien de m’en saisir dans pareil écrin, soyez-en sûre. » Jouer avec les nerfs des gardes de la passerelle plus longtemps n’était guère une bonne idée. Tinea recula en conséquence jusqu’à sa place initiale au bord de la verrière. Il était même étonnant qu’aucun tir ne fût décoché en s’approchant pareillement de leur supérieure, ça devait suer à flot dans les armures lourdes. « Mais hélas il nous faudra trouver un compromis, je pense assez connaitre notre bon superviseur aux affaires extérieures Salone Fereos pour savoir qu’une fin épique mais prématurée ne lui conviendrait guère. “Gagnant gagnant”, j’espère que ce concept n’est pas trop guildéen pour vous ? »
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