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Cdt. Kaitan Avery
Respect diplomatique : 204 ![]() 30/07/1014 ETU 13:18 |
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Kaitan Avery contemplait le vide qui s’étalait à ses pieds. Gigantesque, presque monstrueux. L’immensité de l’univers pouvait faire peur, en prendre conscience pouvait mener à la folie mais ce n’était en rien comparable à cette faille de néant qui plongeait dans les profondeurs des limbes. Son pèlerinage avait duré des cycles interminables, il était enfin revenu au point de départ, le début de toute chose. Une soudaine bourrasque de vent lui fit perdre l’équilibre, il oscilla quelques instants avant de basculer vers l’abîme, il battit des bras sans que cela lui soit d’une aide quelconque, un éclair de terreur traversa son regard quand une main ferme attrapa son col. Doucement, cher ami, nous ne pouvons pas nous permettre de te perdre. L’équilibre serait rompu à jamais. Kaitan se tourna vers Raffut, leurs yeux se croisèrent, la même souvenir y dansait, il était là depuis le début, enfouit dans ces morceaux d’âmes perdues. Il venait de refouler comme une gigantesque lame de fond, inévitable et violente. A son tour, Jealoo fut emporté et tout trois tombèrent dans le passé. Le froid était insoutenable, l’obscurité totale. Rien d’autre que de terribles tourments n’occupaient ces lieux, les tourments et une étrange créature informe, presque inexistante, imperceptible. Pourtant celle-ci hurlait, ses cris démentiels étaient étouffés dans l’épaisseur du néant. La folie de celle-ci devenait chaque jour plus grave, plus grande. Depuis combien de temps errait-elle ? Impossible à dire car toute notion du temps était figée. Seul un nom occupait l’esprit de la créature, un nom qui emplissait la totalité de son esprit et qui résonnait comme les canons de l’enfer. Un enfer qu’elle avait surement créé, mais elle ne le savait plus, elle s’en fichait à vrai dire. A travers ses pensées, le dernier vestige de son identité résonnait encore, encore, encore… Mais seule l’obscurité en était le témoin. Depuis peu, les voix qui provenaient de ses pensées s’étaient multipliées, une cacophonie sans précédent régnait dans la prison de limbes. RUPERT AVERY, MON NOM EST RUPERT AVERY Rup…nom… av…….. Quand cesseras-tu ? JE SUIS RUPERT AVERY ! La voix de la folie était la plus forte, la plus violente, la créature se recroquevilla sur elle, effrayée. Elle avait nommé la démence le « raffut », et le raffut prenait une place de plus en plus considérable chaque jour, la reléguant dans un confinement de crainte. Son identité lui échappait, elle le savait. Puis, tout doucement d’abord, une autre voix était apparue, féminine celle-là, chantante mélodieuse et rythmée. Le crescendo sembla durer une éternité, puis dans une certaine harmonie les deux voix se mêlèrent. Je suis le vrai Rupert Avery NON MA DOUCE, JE SUIS RUPERT AVERY Je suis… MA DOUCE…je suis… RUPERT… le vrai… AVERY Je…AVE…le… DOUCE… rup… ERY… non… NAN !!!! Je…A…le… OU…rup…Y… NAN ! Les voix finirent par avoir la même intensité et une étrange litanie se forma dans le néant, trop ordonnée pour y exister et pourtant elle était là, entre le raffut et la femme, on pouvait distinguer vaguement ces sons qui se répétaient sans cesse J e a l o o R u p y n a La créature elle aussi se mit à scander ces paroles, d’abord timidement, puis avec force, un sens nouveau semblait s’être emparé d’elle, quelque chose de tangible régnait dans sa prison d’éternité. Cependant, le fragile équilibre fut vite rompu. Une autre voix, grave et mesurée s’imposa à la créature, elle l’exhortait à sortir, à le rejoindre Qu’attends-tu Avery, qu’attends-tu ? QU’ATTENDS… K a i t a n A v e r y SILEEEEEEEENCE La voix de la créature déchira l’obscurité avec une puissance démesurée, quelque part une faille lumineuse se dessina, laissant paraître une porte de sortie, sublime dans l’obscurité. Comme un essaim d’insectes nocturnes, les voix de son esprit se jetèrent vers elle, provoquant pour l’être une douleur insoutenable, il se sentit déchiré, aspiré. La lumière devenait de plus en plus grande, elle l’enveloppait entièrement, elle le brulait, une dernière fois la créature hurla avant de disparaitre, définitivement. Cependant la noirceur ne revenait pas, l’immensité du cosmos, tacheté d’étoile englobait tout, le seul vestige des limbes était une faille gigantesque, noire, effrayante, coupant en deux un corps céleste, une ancienne étoile sans aucun doute. Sur un des bords se tenaient trois silhouettes, nues, inconscientes. Seul un chapeau coiffait la tête de l’un d’entre eux. Provenant de l’autre côté du gouffre, une voix résonna profonde et puissante. L’Ultima a répondu à votre appel, Rupert Avery n’est plus, seuls vous restent les noms qu’il vous a donné, vous serez désormais trois, pour l’éternité, jusqu’à ce que cette faille soit comblée. Le Culte s'occupera de vous.
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