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Cdte. Adrastee
Respect diplomatique : 289 ![]() 17/08/1014 ETU 23:58 ![]() ![]() |
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Le Rêve est partout. Il est tout. Il englobe la planète, ses minéraux, sa vie, son atmosphère, son espace... il déforme même le vide. Il touche à l'espace, et aux mondes au-delà... Il sort du sommeil. Le véritable Rêve est réalité. La Pythie s'éveille, si le mot convient, étire et détend son corps déformé, s'agite et se contracte comme un fœtus qui divague. Elle ignore si elle est éveillée ou non, et cela fait un moment que ça ne fait plus de différences... peut-être est-ce ça le véritable éveil... vivre en rêvant, rêver en vivant. De toute façon les Oracles s'occupent de tout... "Ananke. Je suis là... Tu es toujours là... Toi aussi, n'est-ce pas? Pourquoi faut-il que des Sept, ce soit celle que j'aime le moins qui soit toujours à mon chevet...?" L'Oracle Ananke ne répondit rien, ratatinée dans ses voiles à l'entrée du lit-vie de la Pythie. Son visage froid et aigri était d'une troublante fixité, encadré par deux tresses grises... elle ressemblait une statue lugubre. "Parce que je suis la seule à accepter d'être aussi vieille que toi. Les autres ne supporteraient pas de rester, et se déliteraient. ...suis-je vraiment aussi revêche que toi? Parfois, oui. Alors je fais bien de rester dormir... cette Galaxie végète, et c'est tant mieux... ...et à propos d'elle? Tu t'en fiches maintenant? Non. Jamais. Mais ça ne veut pas dire que je dois interférer... elle est jeune, contrairement à nous. Assez d'énergie pour manger une étoile. Laissons-la... elle ne connaît pas encore notre vieillesse... Et la planète? Je dois m'y rendre. Absolument. Mais ce sera un long voyage... j'étais obligée de dormir. Arrête de vouloir me faire culpabiliser... c'est pour ça que je te déteste... Tu nous as fait naître de ta propre pensée. Ne t'en prends qu'à toi-même... Je sais... c'est bien ce que je fais... je vais y aller, moi-même. Je dois VOIR. Et me dégourdir le corps..." Musique ! : https://www.youtube.com/watch?v=RVk_dJVaobE La méthode lui revient naturellement. Elle a dormi pendant une éternité, tissé un monde entier et étendu son influence au plus petit atome, faisant l'usage à la fois le plus vaste et le plus minutieux de la Vision qu'on lui avait transmis que quiconque ne l'avait jamais fait... le seul concept de mouvement lui ankylose le cerveau maintenant. Elle sent le plafond de son lit-vie s'ouvrir sur l'Arborescence, ou plutôt, elle décide de l'ouverture, et l'ouverture est. Un trou cosmique, psychique et existant à tous les niveaux lui fait passer un courant de vide frais depuis l'espace... extase de la fraîcheur renouvelée. Tout le corps se contracte et se détend, comme une machine qui s'allume et secoue sa rouille. La nuque se penche, le cerveau s'alourdit, et l’œil reflète la lumière des étoiles... Elle voit. Elle voit comme voit Dieu. Elle voit et elle fait, car la Main de Dieu n'est autre que son Œil. Elle voit la plus lointaine des supernovas au-dessus d'elle, et les guerres microbiennes qui se livrent avec ferveur à un millimètre de sa prunelle. Elle aura besoin d'air, de chaleur, de pression... l'infiniment petit est percé sur toute la surface d'une sphère qui l'enveloppe, d'un bon kilomètre de rayon. Largement suffisant. Elle voit au-delà d'I as zalag, au-delà du monde de la matière... L’Œil de Dieu courbe l'espace et le temps. Le monde se renverse, et la Pythie est projetée dans le vide. Au milieu de l'espace, et de l'univers. Elle est protégée... elle peut se baigner dans la lumière des étoiles, et dans la pureté de l'obscurité... les planètes flottent autour d'elle, TOUTES les planètes... elle voit tout! Tout! Elle sent la vie pulser, les émotions flotter et connecter les mondes! Fonçant comme un météore à une vitesse démesurée, la Pythie ondule dans l'espace, frôle un champ d'astéroïdes pour le plaisir, se rapproche des étoiles au point de ne plus voir que leur lumière dans tout son champ de vision... l'infini est à elle, rien que pour elle! Elle voit à quel point ils sont tous petits, le pourcentage dérisoire de matière qu'ils représentent... la pensée est vitesse, et la Pythie est un éclair bleu. Elle danse avec les supernovas, se baigne dans les nébuleuses géantes et pose même les pieds sur la vitre d'un transporteur, s'amusant de la stupéfaction de l'équipage... elle leur crie silencieusement : "L'univers est GRAND! TELLEMENT GRAND! TELLEMENT BRILLANT QU'IL VOUS REND TOUS AVEUGLES! Tout PULSE! La Vision s'étend et s'étend... elle sent les fourmis, les titans, les explosions cosmiques, tout ce que personne ne voit, les petites peines et les grandes, les petites joies et les grandes... elle boit directement la soupe universelle. Enfin, elle sort de son monde... enfin, elle observe, elle voit! Nul désir de créer, nul désir de détruire... c'est PARFAIT ainsi. Elle ressent les mous sentiments des dieux planétaires qui meurent brûlés par leurs propres étoiles, la terreur des insectes écrasés, la joie de l'assoiffé qui trouve de l'eau... elle mange et est dévorée, fait l'amour avec tous les êtres qui le font à cet instant, chante tous les chants et goûte le sang versé, qui meurt et qui naît à la fois... le grain de sable qui perçoit toute la plage, et toute la mer... chaque discours de l'Assemblée est un fade coup de vent comparé à ceci. Chaque fierté, chaque patrie et chaque Histoire avec un grand H n'est qu'une illusion d'optique comparées aux petites histoires qui peuvent amener des larmes... l'univers se voit en regardant le ciel, en regardant la terre, dans chaque goutte de pluie, dans chaque douleur... "J'en suis la Gardienne. Je comprends."
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