Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 5 > Forums > Égouts > Tant pis pour Utopie, c'était pourtant bien...

Tant pis pour Utopie, c'était pourtant bien...

Pages : 1

Cdt. Olhorìn
Respect diplomatique : 3203

Avatar
05/09/1014 ETU 14:53
Score : 12 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 2
message remarquable : 8
humour décapant : 0
role play intéressant : 2
...On aurait pu vivre
Plus d'un million d'années
Et toujours en été...
Une fois n'est pas coutume, la rouquine avait décidé de créer sa propre salle. Elle n'avait pas envie de participer aux débats creux qui se déroulaient par ailleurs et n'avait pas envie non plus que son discours soit noyé sous un flot d'ineptie politique.
Elle se dirigea vers le centre de la salle d'un pas décidé. Tenant à la main un poteau sur lequel était fixé un écriteau en bois précieux. Ce dernier était pour le moment recouvert d'un satin noir, et, conséquemment, nul ne pouvait en voir la sentence. Elle posa la base du pieu au sol et asséna un premier coup de son poing droit. La pointe s'enfonça de quelques millimètres dans le granit.
Elle tapa alors à coups répétés sur le piquet, exorcisant ainsi sa colère et sa frustration. La fine chair de sa main éclata sous les impacts, laissant tomber de fines gouttelettes de sang sur le poteau. Chaque fois que la main se relevait, les meurtrissures se refermaient. S'ouvrant de nouveau à chaque nouveau coup. Prométhée post-moderne et déchue, elle s'attela à la tâche avec vigueur, le poteau s'enfonçant lentement mais sûrement.
Jaugeant que celui-ci était suffisamment bien ancré, elle cessa la cognée et se dirigea face à l'écriteau. Elle demeura quelques instants là, sans bouger, songeuse, contemplant son œuvre souillée de son sang. Non, pas souillée. Baptisée. Oui, c'était cela. Non plus une souillure, mais un baptême, une renaissance.
Elle écarta légèrement les mains et une gerbe de fleurs apparut entre celles-ci. Qu'elle déposa au pied du mémorial.
De la main droite, elle fit un mouvement brusque, comme pour chasser une mouche qui l'aurait gênée, et le satin s'envola avant de s'évanouir dans les airs. Sur l'écriteau, quelques mots étaient gravés en lettres d'or.
"Ci-git Utopie
"Elle portait en elle de merveilleuses promesses. Elle est tombée sous les coups de charognards ivres de sang et de pouvoir.
"Les manœuvres politiciennes auront eu raison d'elle.
"Pour cette fois..."
La jeune femme se tourna alors vers les sièges pour le moment vidés de toute vie. Elle savait que ses paroles seraient enregistrées afin que tous en profite. Plus tard.
"Voilà.
"Je crois que cela résume assez bien mes pensées. Apparemment, comme dans toute société, la majorité ne s'exprimera pas. Et la minorité qui ose prendre la parole ne semble pas pouvoir se débarrasser de ses chaines mentales.
"Vous n'avez su vivre libre sans vous entretuer; vous n'avez su occuper vos jours en jouissant du plaisir simple d'être en vie; vous n'avez su profiter de l'absence de conflit et de votre liberté totale pour vous rapprocher les uns des autres; vous n'avez su, enfin, profiter de cette liberté pour découvrir votre prochain.
"Vous avez choisi d'autres voies. Certains, celle de la violence sous de fallacieux prétextes, d'autres, celle de la politique. Visiblement, la minorité parlante préfère se donner des chefs. Penser par eux-mêmes semble leur faire peur. Prendre des décisions commune, également. Il vous faut une structure bien établie, avec des représentants, des porte-parole et des inspecteurs ? Soit. Je ne m'y opposerais pas. Mais ne comptez pas non plus sur moi pour y participer.
"Faire vivre Utopie, oui. La dresser à coups de gouvernement, très peu pour moi." Elle se tourna vers Sœur Marie-Gertrude. "Finalement, vous aviez raison, ma chère. Des moutons. Qui ont besoin d'un berger pour leur indiquer le chemin. Qu'il en soit ainsi; je vous laisse le choisir entre vous.
"Vous vous languissiez du manque d'action ? Soyez heureux : vous avez recréé les chaînes que vous maudissiez jadis. La violence et la politique. Je vous souhaite tout le bonheur du monde.
Vous souhaitez tuer une révolution ? Donnez des responsabilités aux frondeurs. Ils oublieront alors qu'ils ont un cerveau et piétineront ce que, hier encore, ils appelaient leur liberté."
Puis le regard émeraude se fixa sur l'emplacement réservé à Dame Gabryelle. En se concentrant un peu, elle pouvait presque voir sa silhouette.
"Gabryelle, dois-je vous rappeler vos mots ?
Je souhaite que les peuples de cette galaxie s'assument et partent sur le chemin de l'indépendance.
De belles paroles, assurément. Creuses, je le vois à présent. Et aujourd'hui, vous vous demandez si vous pourriez éventuellement cumuler les fonctions... Comme quoi, si vous ne voulez par retourner votre veste, vous pouvez toujours porter un petit gilet.
"Sur ce je vous laisse. Que l'avenir vous soit radieux. Moi, je m'en retourne dans mon antre, loin de vos manœuvres militaires et politiques. J'ai pas mal de courrier en retard. Si certains d'entre vous veulent s'entretenir avec moi, vous pourrez toujours le faire en privé. Ou au bar du Spider's. Je ne viendrais plus ici que pour la beauté de la joute oratoire. Lorsque j'en aurais le temps. Votre gouvernement ne m'intéresse pas.
"Mára mesta !"
Elle s'inclina en une profonde révérence et disparut au beau milieu d'un flot d'étincelle bleuâtres.
Cdt. damcles
Respect diplomatique : 554

Avatar
05/09/1014 ETU 15:45
Score : 0 Détails Prévenir Dieu
1 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 1
message adapté : 0
message remarquable : 0
humour décapant : 0
role play intéressant : 0
clap clap clap clap ...
Damcles applaudissa ce beau discours

Pages : 1