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Une république brisée

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Cdte. Jessika Mengsk
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19/10/1014 ETU 04:52
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Rien ne le distinguait des centaines d'autres hommes et femmes évoluant autour de lui, embarquant ou descendant des deux trains à lévitation magnétique ancrés aux quais 7 et 8 de la gare d'Hélios.
Les quais étaient toujours bondés mais jamais plus qu'à ce moment précis de l'après midi, où la fin et le début de différents quarts de travail coïncidait avec le retour au boulot de milliers d'usagers de la gare ferroviaire.
Le jeune homme remonta le col de son blouson vert et mine de rien, continua à observer les gens autour de lui. Ils étaient des centaines à monter dans le train Hélios-Scénic et en quelques minutes, le quai parut presque vide. Et puis son regard se fixa sur une personne immobile, un peu plus loin, dans l'ombre du bâtiment principal de la gare. Un homme avec une casquette et des verres fumés qui tenait un carton devant lui. Sur ce dernier, était inscrit;
Comment se détermine la véritable nature d'un homme?
Pour un observateur lambda, l'homme dans l'ombre aurait apparu comme un simple clochard et personne n'aurait même imaginé aller lui parler.
Et pourtant, aussitôt qu'il l'eût vu, le jeune homme au veston vert s'en approcha de manière décontractée, sans le fixer ni se diriger tout à fait vers lui. Il s'approcha et s'arrêta à deux mètres de l'autre, devant une machine distributrice. Puis, l'air de rien, déclara à haute voix;
- Lors d'un combat entre la conscience de son esprit et les désirs de son subconscient.
Une seconde passa... Puis deux. Et puis l'homme au panneau bougea et s'éloigna l'air de rien, vers l'avant de la gare où des navettes et des transporteurs terrestres évoluaient, déversant le vaste complexe.
L'homme au veston vert laissa quelques instants passer puis, jetant un œil autour de lui, suivit à bonne distance l'homme au panneau.
Il traversa toute la gare d'un pas vif, tâchant toutefois de garder une allure naturelle et un pas dit ''civil'', ce qu'il avait tendance à négliger, à tort.
Fendant la foule, il se dirigea vers l'immense baie vitrée qui formait l'avant de la gare. De l'autre côté, il voyait toujours l'homme au panneau qui venait de quitter le bâtiment, embarquant dans une voiture grise ordinaire qui attendait, garée un peu plus loin.
Il traversa les détecteurs de métal et sortit de l'édifice, le soleil qui tapait fort sur Hélios à ce moment de l'après midi l'aveuglant à moitié.
Il jeta un coup d’œil à gauche et à droite, s'arrêta au niveau de la voiture, ouvrit la portière côté passager et monta, l'air de rien.
L'homme au panneau démarra aussitôt et s'engagea doucement dans la voie de droite, se fondant dans la circulation en adoptant la même vitesse que les autres voitures.
Quand la tension du moment fatidique fut passée, l'homme au veston vert se tourna vers son voisin qui conduisait, ce dernier retirant ses verres fumés et sa casquette, révélant des cheveux blonds impeccablement peignés et un visage souriant que des cernes venaient assombrir.
Le passager sourit à son tour, pour la première fois depuis des jours.
- Lieutenant Kruger. Vous vous êtes enfin décidé à trouver un boulot fait pour vous à ce que je vois… Mais,Taxi, ce n'est pas trop intellectuel pour vous?1.
Le dénommé Kruger qui était au volant sourit de toutes ses dents et se tourna brièvement vers le passager, rétorquant du tac au tac.
- Ça paie mieux que la garde en tout cas!
Puis son sourire se fit plus franc, presque triste, alors que l'émotion le saisissait.
- Heureux de vous revoir sain et sauf, capitaine Strump.2.
Éric Strump, capitaine de la garde librianne hocha la tête et serra de la main l'épaule du lieutenant Kruger, ému lui aussi de revoir un de ses meilleurs hommes, et ami, après ces longs mois où il avait dû rester à distance, tant pour se protéger, lui et sa cellule que pour ne pas mettre en danger celle de Kruger qui constituait le dernier rempart autour des débris du gouvernement librian, toujours présent en Utopie.
Références
1.Né sur Libria en -26 A.A,Le lieutenant Kruger fait partie de la garde librianne depuis de nombreuses années. Il s'y est inscrit en -10 A.A, gravissant rapidement les échelons sous les ordres de son célèbre supérieur, Éric Strump, à partir de -9 A.A. Les liens suivants mènent aux archives des deux missions d'importance dans lesquelles il a pris part.
http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/5382/page1
http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/4544/page1(3e, 7e posts et autres)
2. Le capitaine Éric Strump est capitaine de la garde librianne depuis -6 A.A. Il a personnellement assuré la protection du chancelier Wurzel avant et après sa nomination à ce poste.http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/3927/page1
L'année de l'apocalypse de Sagesse, il voulut demeurer aux cotés de celui-ci mais ce dernier lui donna l'ordre d'accompagner Hoepner et de le servir comme il l'a fait pour son prédécesseur.http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/5773/page1
Lorsque les communistes attaquèrent Alexandria Nova en 5.3, hôte de l'assemblée du secteur 3, il assura l'évacuation du chancelier Hoepner à bord du vaisseau amiral Aleksander II. http://www.apocalypsis.org/assemblee/viewtopic?c_topic=6090&c_forum_page=2&c_page=1
Cdte. Jessika Mengsk
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19/10/1014 ETU 23:59
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Ils roulèrent plus d'une heure sur l'autoroute et encore une autre dans des routes secondaires, celles-ci les conduisant toujours plus profondément dans les terres agricoles d'Hélios jusqu'à ce que finalement, le lieutenant Kruger tourne dans ce qui apparaissait comme une simple route de terre battue, permettant le passage d'une seule voiture.
La végétation autour d'eux était touffue, comme si le chemin avait été laissé à l'abandon. Pourtant, on distinguait de part et d'autre de celui-ci des ormes blancs dont les troncs pâles apparaissaient fugitivement pour disparaître aussitôt au milieu des buissons et des futaies.
<< C'est une propriété privée? >> Demanda le capitaine Strump qui avait maintenant retiré sa veste verte et qui s'était changé en voiture, pour une chemise blanche immaculée qui lui donnait un air encore plus civil.
Le lieutenant Kruger hocha de la tête en jetant un œil amusé à son supérieur, prenant un virage vers le nord. Devant eux, à quelques cinq cents mètres, ils aperçurent le ciel.
- Vous n'avez pas perdu votre instinct à ce que je vois. Oui, il a demandé à rester un peu plus longtemps ici et je dois dire que ça nous a tous faits du bien. Mais nous devions tout de même partir hier. C'est quand nous avons appris que vous étiez en chemin que nous avons différé notre départ.
Strump acquiesça, vaguement soucieux d'apprendre qu'il avait à quelque part mis en danger Stuckart. En effet, les rouges étaient toujours à la poursuite des librians, n'ayant de cesse de les traquer pour les exterminer. S'ils apprenants que les derniers librians libres de ce coin de l'univers se trouvaient ici, ils bombarderaient la planète depuis l'orbite. La rouge, comme il l'appelait, n'avait d'honneur que le mot.
Enfin, la voiture émergea en plein soleil, sortant du sentier en terre battue et s'engagea dans l'entrée bien entretenue d'une somptueuse villa. Le lieutenant la gara un peu avant d'arriver devant celle-ci, juste devant un bâtiment annexe qui devait servir de remise.
La façade de pierre blanche de la maison contrastait sur le ciel bleu où quelques nuages cotonneux épars flottaient légèrement. Sa toiture de tuiles rouges et sa pelouse qui s'étendait à perte de vue resplendissaient au soleil et les ormes que le capitaine avait vu depuis la route s'agitaient doucement au loin sous la pression du vent.
Le lieutenant coupa le contact et les deux hommes descendirent de la voiture, admirant la vue. Le capitaine Strump ferma les yeux un moment, savourant cet instant de douceur particulier.
<< Bonjour capitaine. >>
Une voix d'homme, dans la trentaine. Pas un militaire. Il ouvrit les yeux, apercevant la personne en question descendre les quelques marches du porche de la villa et venir vers lui en lui tendant la main, souriant.
Strump sourit aussi.
- Albert Siemens! Si je m'attendais à vous voir ici!1.
Les deux hommes se serrèrent la main et, l'émotion les étreignant, ils en firent autant comme deux vieux amis. Ils ne l'étaient pas mais avaient servis ensemble. Ce genre de choses laissait des liens beaucoup plus forts que la simple amitié.
- Kreps a finalement pu se passer de vous à bord de ce vieux tas de ferraille alors? Ajouta le capitaine avec un sourire.2.
Celui d'Albert Siemens s’effaça et son regard se peina. Il se tourna fugitivement vers le lieutenant Kruger et reporta son attention sur Strump.
- On ne vous a rien dit? L’Olympius a été abattu le mois dernier. Nous défendions Hypatia en 5.3.14 pendant que des unités l'évacuaient quand des croiseurs du rêve nous sont tombés dessus. On en a emporté trois avec nous mais l'Olympius a fini par céder en orbite. Kreps, moi, le sergent Altmann et quelques autres du 488e avons pu quitter le vaisseau à temps. Mais... On a...3.
L'émotion l'empêcha de finir et Strump préféra changer de sujet, désignant la villa de la tête en s'engageant dans l'allée pavée qui menait aux portes.
- Il est là?
L'autre hocha la tête, clignant des yeux pour se les sécher.
<<Oui, il est là. Lui et Kreps vous attendent. >>
Notes et références
1. Albert Siemens était l'ingénieur en chef à bord du croiseur librian Olympius. Il participa entre autres à la mission visant à retrouver la trace de la commandante Celes en G3. http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/4544/page2 (7e post) (Merci Ilkar)
2. Theodor Kreps a été capitaine du croiseur impérial Fregger Olympius de -8 A.A. jusqu'en 2 A.A. lorsque son célèbre vaisseau a été abattu en orbite d'Hypatia en 5.3.14 en défendant la planète soumise aux bombardements orbitaux par les troupes du rêve de la commandante Adrastee. L'évacuation partielle de la planète a tout de même été possible grâce au sacrifice de l'équipage, à l'exception de Kreps et de quelques autres qui ont pu quitter le vaisseau à temps.
http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/4544/page2 (4e post)
Il a notamment prit part à la convention Libria-Elysior où il accompagna l'Amiral Rikker et le chancelier Wurzel dans leur rencontre avec le haut-roi Eranor.
http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/5429/page1 http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/5743/page1
3. Le sergent Altmann, est à la tête du 488e d’infanterie librianne depuis la bataille de Mercurya en 3.9.1. Il est considéré comme le héros de cette bataille, ayant commandé la prise d'assaut du palais impérial personnellement. C'est l'Olympius qui a ramené le 488e en secteur 5 après la fin de la guerre du secteur 9. Cette unité est demeurée lié au vaisseau durant l'exode vers Utopie. Peu sont sortis vivants de la bataille d'Hypatia. http://www.apocalypsis.org/archives/gamma2/galaxie3/forums/387/topics/4588/page2 (4e,5e et 8e posts)
Cdte. Jessika Mengsk
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29/03/1015 ETU 19:02
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Les trois hommes gravirent ensemble les marches de pierre menant au vaste balcon bas qui ceinturait tout le bâtiment. Siemens fit signe aux deux hommes de la garde librianne de passer devant lui et tous trois entrèrent dans le bâtiment.
Le grand hall était baigné de lumière provenant tout à la fois des portes principales derrière eux comme du puits de lumière circulaire au dessus de leurs têtes.
Les parquets de bois franc étaient patinés par des décennies d'allées et venues mais les murs de pierre blanche avaient conservés leur éclat même si, ici et là, les joints auraient eux besoin d'être refaits. L'air embaumait une bonne odeur de pain frais et une très douce brise était perceptible, permise par les nombreuses fenêtres laissées ouvertes en cette belle journée.
Des pas claquèrent sur le parquet et un homme vint à leur rencontre depuis ce qui semblait être un salon sur leur droite. Il portait les bottes impeccablement cirées et le pantalon noir de la garde mais seulement la chemise blanche complétait son uniforme. Il s'arrêta à quelques pas des nouveaux arrivants et éleva le bras droit.
- Je vous salue capitaine Strump. C'est un plaisir et un honneur de vous revoir.
Éric Strump le salua en retour puis s'avança vers lui en lui tendant une main que l'autre serra chaleureusement avec un sourire et un hochement de tête respectueux.
- Votre visage m'est familier monsieur mais j'ai peur de ne pas me rappeler votre nom?
L'homme sourit. << Lieutenant de seconde classe Viktor Müller, capitaine. Nous n'avons jamais eus l'occasion de nous parler mais je vous ai croisé de nombreuses fois et j'ai été sous vos ordres une fois sur Alexandria. J'assure habituellement la protection de diplomates et depuis deux ans, celle de monsieur Stuckart. >>
Strump hocha de la tête et, à la demande de l'autre qui lui offrit de le débarrasser, lui remit sa veste.
- Par ici, s'il vous-plaît... S'interposa Albert Siemens en désignant le corridor qui longeait par la gauche l'escalier central donnant sur le deuxième étage de la villa.
Tous les trois donnèrent congé au lieutenant Müller et se dirigèrent vers l'arrière du bâtiment.
La maison était décorée de manière sommaire mais avec goût. Ici un buste en marbre d'un penseur librian, là une toile achetée probablement sur Hélios représentait une côte battue par les vagues. Rien de trop somptueux mais tout dénotait un goût certain et un profond amour de la culture librianne et de son histoire, ses traditions, son héritage.
Quelque part, un air d'opéra était entendu, résonnant faiblement, presque comme une berceuse dans l'air frais, provenant peut-être de la cuisine où des hommes et des femmes devaient s'affairer à cette heure.
Devant eux, une baie vitrée dont les portes étaient gardées par un autre homme de la garde librianne, pleinement vêtu de l'uniforme noir de la garde librianne avec ses runes d'argent et le poignard rituel à la ceinture sur le manche duquel, les désormais célèbres mots; Fidélité, Loyauté, Libria, étaient gravés de lettres argentées.
<< Bonjour capitaine. >> Dit simplement l'homme avec une révérence polie avant d'ouvrir une des portes vitrée d'une main gantée de blanc.
Une fraîche bourrasque de vent s'engouffra par la porte et les vitres gémirent légèrement.
- Moi je ne viens pas, dit simplement Albert Siemens avec un sourire triste. Ils vous ont demandés vous et Kruger seulement, capitaine.
Strump hocha la tête et serra une nouvelle fois la main de cet homme avec qui il s'était battu et qui avait tant perdu pour se retrouver ici, au bout du monde.
<< Nous nous reparlerons avant mon départ mon ami. Et merci. >>
Albert Siemens les laissa et prit la direction inverse vers le hall d'entrée et le centre de la villa. Strump et Kruger sortirent du bâtiment et le garde librian referma derrière eux.
Quelque peu aveuglés par le soleil, même si celui-ci était atténué par le toit de bois qui surplombait la véranda à l'arrière du bâtiment, ils s'avancèrent vers les quelques hommes présents qui se levèrent de la table où ils étaient assis. L’œil avisé du capitaine remarqua que plusieurs hommes, tant de la garde librianne que de la flotte républicaine étaient présents, discrètement postés soit au coin du bâtiment, soit derrière une colonne, soit marchant sur le terrain en surveillant les environs.
Parmi les trois hommes qui s'étaient levés de la table nappée de blanc où un brunch avait été servi et en partie entamé, un portait l'uniforme de la flotte républicaine, un autre, plus jeune, celui de l'armée de terre librianne et enfin, le dernier un complet sobre où la broche du P.F.P.L. brillait dans la lumière. C'est ce dernier qui s'avança à l'avant des autres en venant à la rencontre des nouveaux arrivants. Il avait la quarantaine avancée, le teint clair, des cheveux châtains et des yeux d'un bleu profond.
- Capitaine Strump, c'est un plaisir et un honneur que de vous avoir ici avec nous. Nous nous sommes déjà croisés, une fois, lors d'une rencontre entre ma supérieure et notre chancelier bien-aimé.
- Vous êtes monsieur Stuckart je présume?1. Demanda respectueusement Éric Strump.
- En effet, répondit l'autre avec une modestie étudiée, puis enchaîna, ses traits se durcissant imperceptiblement. << J'ai l'honneur et la responsabilité d'occuper les fonctions de dirigeant intérimaire de la république autoritaire librianne en exil du secteur XIV. >>
Son vis à vis hocha la tête un instant et, décidant de reconnaître la légitimité et l'autorité de l'autre homme, baissa la tête durant quelques secondes avant de la relever.
- Je suis ravi de vous rencontrer. Soyez sur de mon total appui, monsieur.
Stuckart sourit et, après avoir rapidement serré la main de Kruger, sans excès de paroles entre eux, ceux-ci se connaissant manifestement, se tourna vers les deux hommes qui patientaient à mi-chemin entre les portes de la véranda et la table.
- Permettez-moi de vous présenter le cap...
<< Capitaine Kreps... >> Conclut simplement Strump en s'avançant vers l'homme d'un certain âge en lui tendant la main, un large sourire barrant alors le visage des deux hommes qui se serrèrent le bras avec chaleur.
- C'est un réel plaisir de vous revoir. Cela faisait bien trop longtemps. Albert m'a informé de ce qui était arrivé à l'Olympius. Je vous présente mes plus sincères condoléances pour la perte de votre appareil et pour la mort des hommes et des femmes qui n'ont pas pu le quitter à temps.
Une certaine émotion tenaillant manifestement le vieil officier à ce souvenir, il esquissa un sourire et laissa Stuckart poursuivre en désignant l'homme dans la jeune trentaine, portant l'uniforme de l'armée de terre librianne.
- Je ne crois pas que vous connaissiez le sergent Altmann du 488e d’infanterie, capitaine Strump? Demanda le chef du gouvernement librian en exil.
<< Seulement de réputation, répondit l'intéressé en tendant la main au célèbre soldat. Votre bravoure à la tête de votre unité lors de la prise de Mercurya est légendaire Sergent. C'est une honte que vous n'avez pas été promu à la suite de cette victoire... >>
L'autre esquissa un sourire carnassier typiquement librian et désigna de son index et de son majeur droit une zone de sa tempe gauche grêlée et couverte de petites cicatrices vraisemblablement dues à des shrapnels.
- Mes véritables décorations sont ici, capitaine. Je suis bien plus fier de cela que, de la croix librianne.
Strump lui sourit en retour et après quelques civilités entre les cinq hommes, Stuckart reprit la parole et désigna la table de la main.
- Messieurs, si vous le voulez bien... Je crois qu'il est temps d'aborder le sujet qui a valu à nos deux invités le voyage jusqu'ici...
Suite à venir...
Notes et références
1. Hans Frédéric Stuckart est diplomate au sein du ministères des affaires étrangères de la R.A.L. Il a été nommé ambassadeur en 2 A.A. et s'est vu confié les négociations entre la république autoritaire librianne du chancelier Hoepner et différents gouvernements du secteur III. Fervent partisan de la création de la coalition nationaliste, il a œuvré sans relâche pour la défense des droits des natifs du secteur III à décider de leur destin pour eux-mêmes.
Lors de l'agression des communistes, il quitta le sommet diplomatique organisé avec le commandant Akhal-Teke à la demande de sa supérieure, la ministre Mengsk et tenta de retourner sur Alexandria Nova où le siège de la diplomatie librianne se trouvait. C'est en chemin qu'il apprit la chute de la planète, le départ de la mission Eden du secteur III et la ruine de la république autoritaire librianne.
Lui et quelques autres membres du gouvernement et de la flotte librianne ont alors entrepris de rassembler ceux des survivants et des retardataires de la R.A.L. et assurèrent alors leur départ hors du secteur III et vers ce qui serait plus tard le secteur XIV.
Stuckart plaida pour un retour sur Alexandria Nova pour récupérer la ministre Mengsk qui, en l’absence du chancelier Hoepner, était le plus haut membre du gouvernement encore en fonctions en secteur III mais les forces du rêve, ayant lancés une attaque de grande envergure sur de nombreuses planètes libriannes et contre nombre de vaisseaux d'évacuation comme l'Olympius, l'opération ne s'est jamais faite. Hans Frédéric Stuckart, à la demande de plusieurs officiers librians, prit le commandement de la petite flotte de réfugiés qui partit vers le secteur XIV et y proclama la république autoritaire librianne en exil du secteur XIV. Ils y ont survécus, comme ils ont pu. Mais l'espoir de revoir un jour leurs frères partis à bord de la mission Eden et le désir de sauver la ministre Mengsk et ceux retenus prisonniers sur Alexandria Nova restent brûlants dans le cœur des librians encore présents en Utopie

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