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Crevant le ciel d'un panache de fumée noire comme la plus sombre des nuits, un objet céleste achève de se disloquer dans l'atmosphère, il strie l'azur des projections incandescentes vomies par ses entrailles béantes, crache le feu et le soufre, arrose les étendues d'un fleuve de métal en fusion, plante le sol de pans entiers de sa structure obscène et titanesque, répandant la mort et la destruction en labourant profondément la surface planétaire du Souk, la capitale de Mahadad, sanctuaire du secteur VI.

Un vaisseau-monde non identifié s'est écrasé. Les dômes de bronze coiffant les basiliques millénaires, les traboules secrètes courant entre les mausolées, les palais anciens, les esplanades, les colonnades, les jardins et les bazars, toute une cité disparue, moulue, hachée et mélangée au gravier rouge et gluant des décombres et des corps mutilés.

Dans le silence de l'abîme, en orbite de la planète meurtrie, les drones immobiles de l'entité Perséphone observent le désastre. Au-devant des dizaines de milliers de croiseurs amiraux, de frégates et de corvettes qui n'attendent que leurs ordres, ils contemplent l'onde infernale de l'immense brasier planétaire. Sur le dôme lisse de leur cuirasse, leur œil unique, un oculus rouge cerclé de métal, brille dans l'éther spatial. L'ordre est arrivé.

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Le tocsin berçait les ruines fumantes du chant des sirènes, annonçant la mort écumante des drones de combat, dont le bourdonnement caractéristique singeait le vol d'un quelconque insecte pesant et gourd. Puis, les explosions retentirent. Les bunkers encaissèrent le choc percutant des bombes en s'épluchant, couche après couche, pour finir par être broyés en un tas de gravas hérissé de métal tordu. Les défenses du Souk étaient ainsi balayées, tandis que dans l'ombre des croiseurs impériaux se profilaient les fuselages des drones, prêts à investir la cité. L'assaut était imminent. Leur objectif se dressait là, en plein cœur des quartiers historiques, écrasant de sa superstructure les minarets et les dômes anciens érigés jadis par le sultan Malik Al-Zafir.

Le colossal vaisseau-monde étranger gisait sur le flanc, blessé à mort. Tout autour de lui régnaient la cendre et le feu. Il fallait achever la bête.

Les tanks et de marcheurs de combat vomissaient le feu sur tout ce qui bougeait dans le ciel. Les Kamarades Soldats, engoncés dans leurs armures, formaient une ligne, un cercle autour de la montagne du Vaisseau-Monde d'où partait une grêle de balles. Il fallait tenir la ligne, protéger le vaisseau. Ils le devaient coûte que coûte, et pour la Mère-Patrie !

À l'intérieur du Vaisseau-Monde, le Commandant en chef Woïtek Wybranieski, chargé de la défense du Mahadad, était abasourdi. Quelques instants plus tôt il venait de conclure un accord avec ces naufragés de l'espace, ces « A'dataï » comme ils se faisaient appeler. Ils avaient une arme. Si les techniciens communistes pouvaient la réparer, ils pourraient alors nettoyer ces maudits Irradiés qui se ruaient en ce moment même sur les colonies du Mahadad que défendait l'Armée Rouge...

« Et ces crétins arrivent alors que nous sommes en pleine concertation ! vociféra Woïtek. Kamarade Ingénieresse ! vous nous avez mis en contact avec Perséphone, oui ou non !

L'armure du Commandant s'inclina face au Sombre Prophète des A'dataï dans un fracas métallique. Lui aussi devait se mordre les doigts. Sous un feu ennemi dès leur arrivée, accidentelle qui plus était... et il ne préférait pas penser que sans l'arme, il échouerait à sa mission de protection du Mahadad. Alors ce serait la disgrâce publique, peut-être une Rééducation même. Il fallait à tout prix arrêter cette attaque. À tout prix. Il pressa le bouton du transmetteur holographique.

Depuis l'intérieur, on pouvait entendre les tirs de mitrailleurs, des obus et des missiles. Ils n'étaient qu'une centaine d'hommes, une vingtaine de tanks, une cinquantaine de marcheurs. Un petit nombre suréquipé, surarmé, capable de tenir un assaut moyen. Si l'assaillant était faible, alors...

Les bruits s'étaient tus.

Le système de communication de l'armure du Commandant bipa.

Silence.

Cette fois, le silence vint de l'autre bout.

Il coupa la communication brutalement, retourna au Sombre Prophète. Ce dernier lui sourit, sans rien dire. Un remerciement sans doute. Woïtek n'en avait cure. En homme pratique, il savait où était le plus grand intérêt : protéger l'arme, coûte que coûte. Éviter la défaite. Pour l'honneur, la Mère-Patrie et sa propre gueule... dût-il provoquer un esclandre plus gros que celui des A'dataï !

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Les drones abattus coassaient étrangement en tombant vers le sol. Leurs cylindres d'airain percés par les balles et les obus sifflaient comme les tubes d'un orgue monstrueux. Ils formaient un chœur morbide, dont le chant d'agonie s'achevait dans une explosion de gravas, de métal, et de cendres.

L'entité Perséphone avait perçu la mort des milliers de machines détruites par les tirs ioniques de la Confédération Rouge. Les batteries planétaires de l'ensemble du système avaient alors tiré à vue sur les flottes communistes, froidement, méthodiquement. Le Souk ne pouvait demeurer aux mains des envahisseurs étrangers, fût-ce au prix d'une confrontation avec les troupes d'Alisa Dragunova.

Aux troupes protégeant le vaisseau-monde xénomorphe qui s'est écrasé sur le Souk, ordre de cesser le feu et de laisser les drones prendre le contrôle du marché sectoriel.

Commandant, épargnez la vie de vos hommes. Nos dirigeants sont alliés, inutile de poursuivre dans cette voie. Vos batteries ioniques sont en cours de neutralisation. Vos équipages sont invités à abandonner leurs vaisseaux, afin d'éviter une mort certaine.

N'oubliez pas que vous êtes invités ici. Obtempérez et nous collaborerons.

Archenon poros,

Je comprend votre acharnement, c'est votre Sanctuaire mais... Nous refusons de vous céder ce territoire, vous pourriez nous laisser en paix ici et nous pourrions entamer les négociations pour arriver à un accord. Ce n'est pas en nous attaquant que vous parviendrez à trouver en nous un quelconque allié, ou même une personne prête à négocier.

De plus, votre attaque est injustifiée... Certes, ce Mahadad est vôtre et vous êtes la dernière native de ce Secteur : mais ce Souk Sectoriel ne vous a jamais appartenu. Rien ne sert de perdre vos hommes, le précédent propriétaire de ce territoire a bâti des défenses immenses contre toute attaque et vous avez pu remarquer qu'en deux tentatives, vous avez doublement échouée. Rappelez-vous aussi que sur ces terres se trouve la VIème Armada Rouge, votre alliée... une alliée que vous êtes en train de bombarder !

Allons, Entité Perséphone. Revenez à la raison et voyez les choses sous un autre angle : une négociation et un accord peuvent avoir lieu avec ce territoire en notre possession.

J'espère que vous comprendrez. Que le Vide vous guide.

Le son se stabilise. L'image grésille, ondule, devient distinguable. C'est un homme en armure, énorme, rouge, scaphandre baissé. Une étoile d'or sur son épaule indique son grade d'officier supérieur.

Entité Perséphone...

Quel est votre problème ? Mon supérieur vous a informée de sa position, et du fait qu'il était prêt à négocier avec vous. Vous désirez la paix en votre Secteur ? Commencez d'abord par cesser vos attaques sur le monde qui nous a sauvagement accueilli.

Vous nous montrez comme des envahisseurs hostiles. Il est vrai que nous attaquer depuis des cycles quand l'inverse n'est pas vraie ne fait pas de vous un envahisseur hostile.

Je n'ai pas la sagesse de mon dirigeant, ni son approbation quant à ce message mais... Je vous conseille de cesser vos attaques, sinon vous aurez de bonnes raisons de comprendre le mot hostile.

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L'Entité Perséphone acceptera de négocier sur la base des lois du Mahadad, que vous êtes invités à respecter à l'instar de la Confédération Rouge, qui a reconnu cette charte devant l'assemblée galactique. Vous constaterez, étrangers, que vous ne la respectez en rien. Mes drones sont programmés pour l'appliquer. Refuser de nous rétrocéder notre capitale sectorielle est une grave offense. Vous vous êtes introduits brutalement dans ce sanctuaire, porteur d'une longue histoire de peuples éteints, victime du fléau. La moindre des choses serait de respecter nos us et nos coutumes. Nous menacer ne ferait qu'entraîner votre extermination, que nous ne souhaitons pas. L'Entité Perséphone est raisonnable, mais veille jalousement sur son domaine. Nous n'avons pas de concessions à vous faire : ce qui est à vous est par contre négociable. Nous accepterons de cesser le feu si vous nous rétrocédez pacifiquement le Souk, dont nous estimons être les légitimes gardiens.

La louve qui apparaisse sur les écran de l'assemblée,

était tout complètement recouverte d'une armure d'obsidienne,

avec le casque en forme de tête de loup spécifique aux Wolfs.

Derrière elle trois créature infecter par le mutagène,

se débattaient dans trois cage différente.

- Sironas ! cria A'talûn Retrouve moi l'auteur de ce message. Cet inconnu cherche la provocation, et son intervention pourrait conduire à notre extermination.

- Bien, Sombre-Prophète. dit-elle d'une voix douce