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Cdte. Jessika Mengsk
Respect diplomatique : 84 ![]() 02/06/1015 ETU 16:50 |
Score : 1
Détails
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Trame sonore continue suggérée: https://youtu.be/SlcUwUwjLrs?t=5m10s Son communicateur sonna. Il l'effleura du doigt, le laissant à sa ceinture. << Strump, j'écoute! >> - Strump, ici Ironheart, nous arrivons avec les navettes, les confédérés grouille dans toute la ville. Ils convergent sur le complexe. Je ne sais pas si nous arriverons à redécoller si on se pose mais... Nous arrivons. Serons là dans quelques minutes! Terminé! Strump serra les mâchoires et continua d'avancer. Devant eux, l'un de leurs hommes apparût, livide, son uniforme taché de sang. Dès qu'il les vit, il s'adossa au mur et s'écroula au sol alors qu'ils le dépassaient. L'autre soldat était quelques mètres plus loin, désarticulé alors qu'il reposait sous les décombres du plafond d'un des autres couloirs. Deux soldats conférés additionnels gisaient morts non loin. Altmann se pencha et redressa de force celui de ses soldats encore vivant. Ce dernier murmura de le laisser là pour garder leurs arrières mais le sergent l'ignora et le traîna à ses côtés vers la sortie du bâtiment où des explosions se faisaient entendre, des hurlements, des cris, en slavianke, reconnaissable au lourd accent slave et d'autres en librian, langue cassante aux sonorités germaniques. Deux peuples ennemis depuis des décennies se battaient ici avec l'énergie du désespoir et ils ne s'arrêteraient que lorsque l'un des camps aurait été anéanti... Dehors, on entendit le grondement de moteurs de navettes et puis leur ralentissement. Un sifflement se fit entendre... Et puis une puissante onde de choc alors que les flammes illuminaient le ciel d'Alexandria Nova... << Les navettes, murmura Altmann, maintenant aussi livide que l'homme qu'il soutenait. >> Dans leur dos, se rapprochant au cœur du complexe, plus de cris en slavianke. Strump se releva et hurla à ceux qui l'entouraient de faire de même. << On bouge! Allez, venez! >> Ils se relevèrent comme ils purent et sortir par les portes du complexe. Sur la place, plusieurs dizaines de cadavres et une demi-douzaine d'incendies les attendaient. Les bruits d'armes automatiques se faisaient encore entendre ici et là et les pleurs d'un homme se mêlaient à ses cris de douleur... L'une des deux navettes était en flamme. L'autre avait réussie à se poser à l'abri d'un édifice voisin du complexe. Le pilote était étendu à côté, la peau de son visage noirci. À quelques pas, Ironheart s'était abrité aux côté d'un soldat de la garde librianne et vidait les dernières balles qu'il lui restait pour protéger l'accès à la rampe. Strump dévala à la course la rampe, Jessika Mengsk se balançant sur son épaule comme une poupée de chiffon. Des balles ricochèrent sur le béton derrière lui, il se jeta au sol, derrière des gravats, conscient que la situation était dramatique. Il attrapa son communicateur et composa la fréquence du Stolzer Adler. - Ici Strump, me recevez-vous?! Un grésillement se fit entendre.... Puis la voix du pilote. << Affirmatif capitaine. Dépêchez-vous, le délais est presque écoulé, bon sang! >> Strump leva les yeux, pleurant presque à cause de la fumée. Les cieux avaient pris une teinte rougeâtre par endroit mais était-ce à cause des incendies qui faisaient rage ici ou à cause de ceux qui ravageraient bientôt Utopie. Dans moins de 7 heures, la galaxie serait anéantie. << Stolzer Adler, venez-nous chercher! Atterrissez sur ma position, fiez-vous à mon signal! >> << Capitaine, êtes-vous su.. >> << Exécution! Maintenant, Stolzer Adler! >> Des tirs d'armes automatiques firent voler des morceaux de ciment et Strump plongea au sol, faisant un barrage de son corps à celui de la ministre Mengsk. Il pria, pour la première fois depuis longtemps, que le signal eût bien relayé son ordre... Et puis il l'entendit. Un coup de tonnerre lointain. Le son qui annonçait qu'un bâtiment entrait dans l'atmosphère. Il cria à la ronde; << Librians! Évacuation dans deux minutes! Deux minutes! Tenez-bon! Fidélité! Loyauté! Libria! Tel est le serment que nous avons tous faits! Tel est le serment que vous avez tous faits! Respectez-le! >> Il arrosa les positions confédérées où quelques slaviankes se mirent à couvert et où l'un d'eux tomba à la renverse, l’œil droit percé d'une balle. Autour de lui, les quelques survivants librians s’étaient rassemblés dans un espèce de cratère d'obus dont le pourtour offrait une certaine protection. Ils étaient huit au total. Tout autour d'eux les cris des slaviankes résonnaient au milieu des flammes et de la fumée. Sur leur droite, plusieurs d'entre eux apparurent. L'un d'eux portait une arme anti-char dont il pointait le canon dans leur direction... Strump baissa son arme et ferma les yeux... Et se baissa à son tour instinctivement quand une prodigieuse explosion détonna là où se trouvaient les confédérés quelques secondes plus tôt. Une deuxième résonna sur leur gauche, une troisième sur leur droite! Trame sonore finale suggérée: https://www.youtube.com/watch?v=VMGh3Ts5-WQ Un puissant vent soufflait maintenant les incendies et le feu nourri, Strump leva la tête, les cheveux battus par le vent et aperçu le Stolzer Adler qui descendait sur la place, ses canons ioniques pilonnant les positions confédérés alors que ses rétro propulseurs l'amenaient au sol. Les portes de son flanc droit s'ouvrirent et Albert Siemens apparût, un fusil d'assaut dans les mains, sautant au sol, les couvrant en agitant le bras dans leur direction, leur faisant signe de venir. << Allez! >> Strump saisit la ministre Mengsk sur son épaule et s'élança sur la place, suivit des autres, continuant à tirer tout en avançant au milieu du feu et de la fumée sous les propres tirs des confédérés. Il vit un des hommes glisser en s'extirpant du cratère et être atteint par plusieurs balles. S'immobiliser et retomber, s'écroulant sur le bitume sans plus y bouger. Strump gardait maintenant les yeux sur la corvette et Siemens qui, près de la porte, tentait de leur conserver un corridor jusqu'à lui. Il avait la respiration sifflante et du mal à avancer. La fumée était si dense qu'il... Il sentit le tir l'atteindre plus qu'il ne l'entendit. Soudain, il ne put plus respirer et il s'écroula au sol, à genoux sur le pavé. La ministre Mengsk lui échappa et tomba sur le sol à son tour. Il porta une main gantée à son torse et, interloqué, la retira et constata qu'elle était poisseuse de sang... Il déglutit et sentit du sang couler dans sa gorge. Il n'arrivait plus à respirer. Il vit le sol se rapprocher à toute vitesse et il leva une main pour s'empêcher de tomber. Il roula sur le dos, ne voyant plus que le ciel d'Alexandria Nova au dessus de lui. Puis il vit le visage du sergent Altmann se pencher au dessus de lui, la bouche ouverte, hurlant quelque chose qu'il n'entendit pas. Il eu vaguement conscience que quelqu'un ramassait la ministre Mengsk à ses côtés et qu'il était traîné sur le sol crevassé. Son dos heurta soudain quelque chose de dur et il fut hissé par Siemens et un soldat dans le Stolzer Adler. Sur la place devant lui, de l'autre côté du sas, des dizaines de confédérés an armure couraient maintenant vers eux sans cesser de tirer, et la coque de la corvette résonnait des centaines de balles qui s'y écrasaient. Il vit le lieutenant Kruger prendre position un peu plus loin et leur rendre leur feu, balle pour balle, rafale pour rafale avant d'être rejeté en arrière et de s'effondrer à son tour alors qu'Altmann et un autre homme le dépassaient et hissaient les deux officiels inconscients dans le vaisseau avant d'y monter à leur tour et de refermer la lourde porte en criant quelque chose. Il sentit les hommes autour de lui s'agiter et le vaisseau s'ébranler. Au delà de la douleur, la lumière dorée du crépuscule sur la Place de la Victoire de Libria s'imposa à son esprit et il se revit, déambulant dans ses rues, achetant du pain dans cette boulangerie. Sa main quitta son torse blessé et glissa au sol puis ce fut le néant. Le sergent Altmann ne l'avait pas quitté durant tout le temps, où difficilement, sa poitrine s'était élevée et abaissée. Il avait veillé sur lui, désirant l'accompagner dans ses ultimes instants, lui, l'un des hommes les plus courageux et les plus fier qu'il eût jamais connu. Quand le capitaine Éric Strump cessa finalement de respirer et que son visage se figea à jamais, Altmann approcha une main tremblante et lui ferma les yeux. Puis il resta contre le mur et entendit les cris de douleur de ses hommes qui gisaient, autour de lui, sur le sol de la soute, appelant à l'aide, appelant leurs mères, appelant leurs pères, seuls dans leur douleur sur ce sol froid et stérile, noyé de sang. Moins d'un homme sur trois avait quitté le sol d'Alexandria Nova et ce bilan allait s'alourdir à nouveau avant la fin. Il resta assis contre le mur, épaule contre épaule avec le capitaine Strump qui gisait maintenant sans vie, à ses côtés... L'émotion le submergea et les larmes noyèrent ses yeux. Il fut secoué de hoquets et il demeura assis là un long moment, pleurant pour tous ces hommes, jeunes, qui n'avaient même jamais été avec une femme et pour le destin de Libria, qui, mourante, avait vu aujourd'hui vingt de ses fils donner leur vie pour défendre des principes que tous... tous... là-dehors, avaient reniés.
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