Dans un bureau des Archives, attenant au Palais présidentiel, sur la colline de la République, promontoire se terminant en falaise escarpée sur le grand fleuve, tout près de l’Acropole, donc, de la ville LuxEaterna, située à l’est du plus grand continent de la planète Castalie, et capitale de la civilisation Arcadienne, la silhouette mauve, assise, contemplait l’ombre montante, lente mais inexorable.

Il avait désactivé l’éclairage automatique pour écouter, au loin, les rumeurs de la grande ville. Insensible au grignotement du temps il se laissait flotter dans l’univers ample de ses pensées.

Le commandant Héraclitius était songeur.

Est-ce que son épouse, Phénarète, allait accoucher d’un nouveau Socrate? Est-ce qu’il allait pouvoir encore assurer l’avenir de son peuple?

La crise qui avait mené à l’ouverture prématurée du secteur 7 de la Galaxie injustement nommée ‘Décadence’ avait paru intense, mais dès que la poussière ou l’excitation était retombée, n’y avait-il pas quelques questions à poser (et à se poser)?

Depuis l’ouverture du secteur, tout semblait planer dans le vide. Peu d’informations étaient accessibles sur la situation globale, et l’incertitude commençait à s’appesantir sur les épaules comme une chape de plomb. Sur celles des responsables, du moins, dirigeants et leaders, car le peuple continuait de vaquer à ses occupations au jour-le-jour et profiter des divertissements offerts par une civilisation dynamique entrée depuis peu dans une phase explosive de son développement.

Le Président songeait aux occupations variées, donc, dans un système économique souple où tous les citoyens avaient plusieurs chances, au cours de leur parcours individuel et histoire personnelle d’actualiser leur potentiel.

La société était entrée en ébullition depuis son avènement, sous les effets conjugués de la curiosité scientifique et la soif des diverses quêtes du sens. Car le président-philosophe avait, dès son acquisition de la planète Castalie, où il avait fondé sa capitale, veillé de mettre au cœur de son projet civilisationnel la recherche inlassable de vérité et de sagesse.

Ainsi la marmite sociale était réchauffée par les découvertes technologiques et le chaudron des songes tisonné par les valeurs religieuses et la soif de quêtes spirituelles. Et chacun des particuliers, les citoyens, cherchait à trouver une forme d’harmonie entre ses pulsions et ces influences. Le tout guidé par l’esprit de Justice.

La gestion de la politique intérieure ne donnait pas de souci. Le taux de criminalité était en chute libre, le bonheur en augmentation constante, la production économique et la population en progressions quasi-géométriques ; la défense était en bon ordre, solide, la police discrète et efficace. Le souci, au plan régional, était faible mais au niveau de tout le secteur il provenait, strident, de l’évolution rapide de la situation militaire.

Comment cette civilisation prometteuse allait-elle tirer son épingle du jeu tout en étant située au milieu de voisins pas forcément hostiles, a priori, mais tout de même notoirement belliqueux? Des haines s’étaient développées, attisées par les rivalités de jeunes civilisations expansives, avides de territoires nouveaux et la guerre avait fait rage, après le reflux des menaces pirates plusieurs fois repoussées sans grandes difficultés.

La guerre entre voisins, voilà ce qui changeait tout de la situation qui normalement aurait pu être sereine. Il y avait eu une embrouille à l’assemblée sectorielle, un commandant ami avait été pris à partie par la coalition agressive, et insensiblement en tant que général de ses troupes le commandant Héraclitius avait été entraîné, à son corps défendant, à prendre parti dans le conflit, au nom de principes qu’il croyait juste, mais au risque existentiel pesant sur sa civilisation encore en herbe, à vrai dire.

Voilà ce qui avait mené à l’ouverture prématurée du système, la partie lésée avait fait appel aux puissances galactiques, L’Empereur, le Roi, le collectif Process mais dans les entrefaites le gouvernement de la coalition triple avait cessé et le Roi Naö repris seul les rennes du pouvoir, pendant qu’un doute subsistait non pas sur l’exercice de celui-ci mais le nouvel équilibre des forces et partages des pouvoirs. Et l’Empereur, et le Roi, séparément, avaient exigé l’ouverture immédiate du secteur.

Et le secteur avait été ouvert… pour le meilleur et pour le pire… Le doute s’épaississait, malgré les assurances lénifiantes des puissances bénévoles. Que s'était-il vraiment passé ? Comment le secteur avait-il été ouvert, d’abord ??

1) par la décision de dame lazuli, principale puissance du secteur,

ou

2) par le blitz de la commandante Lucy 6.9 sur la planète Contrebande en position 0.1 ??

Déjà ce gros détail fait une différence. Puis qu’arrive-t-il de la commission d’enquête, conjointe ou double?? Quel est son modus operandi ? On n’avait pas eu nouvelles de la moindre enquête ou procédure. Et pire, encore plus troublant, des coalitions étrangères apparaissaient un peu partout dans le secteur s’emparant de planètes, ici ou là, dans les systèmes!!

La question devenait plus claire à son esprit : est-ce que l’invocation du remède, en son administration, allait finir par donner des effets pires que le mal ??

Dans les arcanes de la politique galactique et qui le dépassaient, qui en fait tirait les ficelles?, et surtout quels intérêts?, quels appétits véritablement profitaient de la situation ??

Se profilait l’inquiétante possibilité, finalement, que quelqu’un, quelque part, avait fait une grosse bêtise. L’ouverture prématurée du secteur 7 ne semblait plus soudain un merveilleux bienfait.

Et l’échiquier des forces en présence ne s’était pas seulement subitement agrandi, mais avait semblé comme multiplié en ses dimensions sur lesquelles, par ailleurs, le commandant Héraclitius ne se sentait presque aucune prise…

!!! !!!! !!!

Le lèchage de bottes, bien que dans votre cas il s'agisse davantage de lèchage d'orifice excécrateur, a ses limites commandant. Votre langue, à force, va prendre une teinte bleue permanente.

La réforme féodale et rétrograde, c'est bibi qui a travaillé dessus, à la demande de l'empereur avant qu'il n'abdique du conseil monarchique. Salir mon travail et ma réputation, c'est une chose. Dire n'importe quoi, au point d'attaquer une réforme que l'empereur a exigé en personne, c'en est une autre. J'ajouterai que vos propos tortueux semblent opposer culture martiale, que vous assimilez à de la barbarie, à ce que vous définissez comme étant de l'ordre civilisationnel. Cette opposition n'a pas lieu d'être. N'avez-vous donc pas apprécié la prodigieuse culture martiale de sa majesté impériale ? Je crois me souvenir que l'idée d'organiser des joutes régulières lui avait beaucoup plu. L'empereur est-il pour autant, en suivant votre raisonnement, un barbare ? Vous êtes en droit de le penser, mais on a déjà fait mieux comme sycophante.

Enfin, vous frisez la sédition en parlant de participation citoyenne. Seul un démocrate peut croire à ce genre d'ineptie hypocrite : en qualité de commandant, vous n'êtes pas un citoyen, mais bien un dirigeant représentant une civilisation - inféodée à un régime macro-galactique autoritaire qui plus est.

Quant à la réforme sénatoriale, bien qu'intéressante, elle offre concrètement moins de possibilités que la réforme nobiliaire, car elle ne se limitait pas à la participation des seuls gouverneurs/sénateurs. Maintenant, je ne demande qu'à voir : la piste est intéressante mais mérite davantage de développements.

Retournez donc prendre des cours de géopolitique et de diplomatie, commandant. C'est une ancienne ministre de l'empereur qui vous le conseille.

Non seulement vous faites un piètre laudateur, mais vous n'êtes pas forcément meilleur en qualité de rhéteur, commandant.

Manier l'insulte avec efficience n'est pas à la portée du premier lèche-botte venu, quand bien même il se rêverait grand orateur. M'attaquer sur mon physique en proférant des insultes à caractère raciste et aliénophobe ne vous sauvera pas du naufrage rhétorique dans lequel vous vous engluez avec beaucoup de complaisance.

Maintenant, il est vrai que vous qualifier de courtisan eut été plus courtois. Mais la courtoisie n'étant pas forcément votre vertu première, permettez que je m'abstienne de vous en gratifier.

Vos galimatias transpirent l'orgueil blessé, aussi, il me semble inutile d'y répondre de manière argumentée. Il ne serait pas courtois que je profite de votre affect pour vous affliger de mes arguments on ne peut plus rationnels. Je ne lis dans votre prose qu'un catéchisme hypocrite et paternaliste envers les populations que vous représentez. Soit, c'est votre droit de le croire. Mais il n'en reste pas moins que votre politique intérieure ne concerne en rien celle de l'empire galactique, dont le cadre rigide s'applique aux commandants, et non pas à vos citoyens.

Néanmoins, pour ménager vos fulgurances enfiévrées, j'ai ici une déclaration dont vous êtes l'auteur, issue des fiches du signalement galactique de l'assemblée, qui vous permettra peut-être de reprendre vos esprits :

Je vous enjoins donc, commandant, à joindre la parole aux actes. Soit en vous en tenant à vos belles paroles et en me présentant des excuses, soit en modifiant opportunément votre fiche de signalement en arborant fièrement votre condescendance raciste. Sauf si évidemment, tout ceci n'est qu'un numéro maladroit d'obséquiosité destiné à conforter votre opportunisme et votre courtisanerie.

Un détail, encore. Mon ex-patron, c'est le conseil monarchique, dont faisait partie l'empereur. Et croyez-moi, vous devriez rester prudent dans la manière dont vous m'adressez la parole. Il se pourrait que je sois votre ministre à nouveau.

17/03/1015 ETU 10:32 Stratégie Invasion éclair de votre planète Altaïr-11 par le cdt. Nao.

17/03/1015 ETU 10:30 Stratégie Invasion éclair de votre planète rations-139 par le cdt. Nao.

17/03/1015 ETU 10:30 Stratégie Invasion éclair de votre planète nalis-151 par le cdt. Nao.

17/03/1015 ETU 10:30 Stratégie Invasion éclair de votre planète margi-2 par le cdt. Nao.

Je ne vois aucun inconvénient à vous laisser critiquer Nao, le grand bleu, ma réforme ou n'importe quel autre sujet. La forme que vous adoptez, par contre, provoque des réactions dont vous devez apprendre à assumer les conséquences. Me traîner dans la boue et manquer de respect envers mon travail, sans l'avoir lu ou critiqué de manière argumentée, a un prix. Je saurai me souvenir de vous et des excuses que vous n'aurez pas présentées en temps utile, commandant.

Vu les propos que vous tenez à l'encontre de Nao, je ne suis pas étonnée que vous soyez victime de ses attaques. Afficher son soutien à l'empereur et dénigrer publiquement son adversaire, c'est choisir un camp, c'est s'impliquer dans un conflit. Assumez votre prise de position et épargnez-nous votre jérémiade. Bon courage.

Quand on pète plus haut que son cloaque...

J'avais écrit un texte, peut-être trop élaboré, mais il a été perdu dans les délais de connexion.

Maintenant, au vu et subi des événements, j'en ai tout simplement plus envie.

Merci de vous souvenir de moi, dans vos prochaines diatribes.

Ma capacité à me souvenir de vous dépassera de loin le cadre de mes discours, commandant. En l'absence d'excuses, soyez-en assuré. Je n'ai aucune sympathie pour les sycophantes de votre espèce, et mes officiers manquent d'exercice. Je saurai vous apprendre les bonnes manières en temps utile.

Notre civilisation est presque complètement détruite...

snif!

Ohé! l'Empereur !!

Il est où l'Empereur ?

Bref, si vous avez la chance d'habiter un secteur fermé, bien, pensez-y sérieusement avant de l'ouvrir...

Les bisbilles au sein de notre très moyen et sous-développé secteur 7 sont devenues le déclencheur et le prétexte anecdotique de la Première Grande Guerre GGGG-Galactique.