Voilà plusieurs jours que Caldasie avait mené avec brio sa campagne de conquête des nations désolidarisées de la chouette noire. Elle portait avec Honneur son titre d'Impératrice de Meredith et se devait encore de faire une première allocution à l'Assemblée Galactique. Son peuple se devait d'être recensé correctement, elle se devait de respecter les protocoles mis en place, suivre à la lettre près le discours pompeux et insipide qu'on avait fait écrire pour elle, et se présenter en bonnes et dues formes.

Elle émit un soupir à l'idée de devoir ainsi se conformer. Si son rang lui demandait de toujours devoir garder son honneur, il n'était rien dit de la bienséance et de ses écarts éventuels devant le protocole. D'ailleurs, Caldasie ne voyait le protocole que comme une guideline de règles qu'il est préférable de respecter pour ne jamais se faire remarquer et ne jamais briller.

Sa nation n'avait pas besoin de ça. Rester dans l'ombre, c'était le hobby préféré de son père qui préférait camoufler les incendies que de les éteindre. Pour lui, il était plus facile de mettre un voile devant une flamme et de dire qu'il s'agissait d'un abat-jour que de prendre un extincteur et barbouiller l'endroit de fumée. Impuissante, la jeune dauphine avait toujours assisté aux tentatives de camouflage de son père sans mot dire ; et aujourd'hui que son règne sonnait le tocsin d'un changement radical dans la politique de Meredith, elle se devait de prendre de nouveaux chemins.

C'est sans attendre que, florissante, elle saisit son holocom et entama le protocole de mise en hologramme sur les canaux officiels de l'Assemblée Galactique. Elle se tenait devant le blason de sa maison, une chouette noire tenant entre ses serres une étoile.

Quelques minutes se déroulèrent, interminables, avant qu'elle soit notifiée de sa future mise en relation. Elle fabula son plus beau sourire et attendit patiemment son tour. Son moment se formalisa lorsque la projection de l'hémicycle se matérialisa autour d'elle.

Caldasie était impressionnée, pour ne pas dire tétanisée. À la fois, l'Impératrice était frénétique à l'idée de parler ici-même au berceau des civilisations, le centre névralgique d'une galaxie où se déroulent les scénarios qui deviendront dans quelques décennies les fables de gloire et de ruine qui alimenteront l'imagination des plus jeunes enfants ; mais elle craignait aussi faire faux pas, ne pas savoir saisir les bons mots et s'entrainer elle-même dans un tourbillons d'explications diffuses, de formuler un discours incohérent et contredisant.

Elle prit une grande inspiration, espérant qu'au moins une personne l'écoutait et que son discours ne serait pas que souffle d'une brise d'automne dans le vortex d'une tornade emportant hommes et maisons sur son sillage. C'est le moment pour toi de briller, souffla-t-elle à sa seule personne. Tout son avenir politique se jouerait peut-être à cet instant même. Si elle échouait, il y avait des probabilités non-nulles qu'elle se fasse éconduire par le conseil de Meredith et que la jeune femme ait à se taire et lire ce qu'on lui enfonçait au fond de la gorge.

Elle adressa un salut formel, tel qu'enseigné par Meredith, puis coupa la communication. Lorsqu'un message l'avertit que les canaux avaient bien été fermés et que l'hémicycle disparut dans un crépitement de son holocom, elle se laissa choir et resta ainsi dépossédée contre l'un des murs voûtés de la salle des pas-perdus.

Il siffle comme un vieux dragueur en direction du pupitre de Caldasie.

au dépourvu de ne pas avoir pu vous dire au revoir car elle à été encore une fois acharné par le commandant karnak elle nous à quitter

Mes très sincères saaaâ-...a-lutation au commandant romain, nous prenons actes des nouvelles du front.

Poour la petite histoire, il est évident, que sur la question de la raison de cette attaque...meurtri-hier, la neutralité politique de cette "feu" "petit's" commandante à entraîner sa mort...

Elle restera pour les mémoires une victime du chaos...nommé Nao...

Fin de transmission.