Au terme d'une manœuvre d'approche d'une subtilité et d'une élégance telles que de nombreux soldats chargés d'assurer la défense antiaérienne du Sénat jurèrent n'avoir jamais autant serré les fesses de leur vie, le majestueux vaisseau frélian – de la taille d'un gros chasseur – atterrit en douceur.

Ses patins d'atterrissage furent les premiers à céder laissant la masse de l'engin caresser délicatement la surface du débarcadère dans un mélodieux bruit de tôle torturée. Aucune explosion ne vint malheureusement clôturer de façon spectaculaire cet atterrissage réalisé dans le plus pur style frélian – d'aucun l'aurait qualifié de « crash lamentable » mais cette expression ne fait pas partie du vocabulaire militaire frélian – ce qui permit à un robot humanoïde de s'extirper sans trop de dommages de la carcasse fumante qui l'avait amené jusqu'ici.

Là encore, la finesse de la technologie frélianne pouvait se percevoir dans les circuits et fils apparents de l'androïde, dans son pas assuré ainsi que dans son élocution fluide :

Le robot moulina pendant plusieurs minutes, le bruit de ses commutateurs se mêlant à celui des sirènes des engins alentours venus éteindre l'incendie.

Il sembla finalement parvenir à une conclusion satisfaisante :

Puis il enchaîna immédiatement.

Chaque pas du robot lui prenant plusieurs minutes, une petite procession le suivant se forma, s'étonnant de la prévenance des ingénieurs frélians qui avaient doté le robot de toute sorte de programme fort pratiques :

Ou encore :

Au bout de la bonne heure qui fut nécessaire au robot pour parcourir les cinq cents mètres le séparant initialement de l'entrée du Séant, le robot marqua une pause :

L’androïde pénétra sans aucune hésitation à l’intérieur même du Sénat, interrompant brusquement la session en cours et alla se planter au milieu de la salle sous les regards médusées des personnes présentes.

Il s’arrêta donc au centre de la pièce, tout en lançant.