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Cdt. Le Démiurge
Respect diplomatique : 11 ![]() 22/09/1015 ETU 16:36 |
Score : 8
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Les images des combats passaient en boucle sur tous les écrans d'holovision. Déjà l'on voyait des reportages fleurir et retransmettre sur toutes les émissions le fils du déroulement de l'invasion. Ces images brutales représentaient assez fidèlement ce qu'avait été les combats. Des carlingues fumantes de vaisseaux spatiaux, des territoires ravagés par les bombardements spatiaux et des combats de rues qui étaient toujours en cours en périphérie de l'hémisphère nord de Ravage III. L’invasion s'était terminée voilà huit jours. Les unités spéciales du général avaient pris le Palais Présidentiel au bout de 12 heures d'assaut et abattu le Président. Il était resté auprès des siens jusqu'au bout, sachant la défaite imminente. Sa disparition était à la fois une nécessité et un exemple pour les forces d'invasion. Le peuple de la planète conquise devait comprendre que son destin n'était plus entre ses mains. Une secousse brutale tira le général de ses songeries. Il était de retour sur son monde natal pour la cérémonie du Triomphe. En effet, suite à l'annonce de sa victoire sur les forces barbares, le clergé de la Voie et Sa Sainteté l'avait rappelé lui et ses troupes de choc pour parader au cœur de leur monde capitale. Lui et ses forces devaient passer en vol basse altitude devant la foule au sol qui acclameraient son nom pour la récente victoire. D'un geste de la main, il signala à son pilote de débuter la formation. Près de 200 vaisseaux de guerre avaient été mobilisés et repeints pour la parade et près de 20000 hommes marchaient au pas, l'arme au poing, dans les rues. Ils fêtaient leur premier triomphe planétaire. Les vaisseaux spatiaux virevoltaient autour du Rage, son vaisseau amiral. Le général était au cœur de la cérémonie. Comme le voulait la coutume, il lui revenait d'annoncer à leur Guide qu'un nouveau monde venait d'être délivré. Les vitres du vaisseau lui permettaient d’apercevoir les manœuvres des navettes l’entourant, mais surtout la liesse dans les rues de la Capitale. Au loin on commençait à apercevoir le Temple, haut de centaines de mètres pour pouvoir accueillir directement les vaisseaux venus d'orbite. Alors que le Rage approchait, le démiurge fit signe à sa garde rapprochée de le suivre. Le vaisseau amiral ne pouvait pas se poser directement sur les débarcadères du Temple, il fallait utiliser des vaisseaux plus légers. Des douze modules composants son escorte, lui seul avait la dignité pour se poser. Il devait être accueilli par des dignitaires du culte de la Voie, et emmené devant le PorteVerbe, leur Guide. Son pilote se posa sans difficulté, et lorsque le vaisseau s'ouvrit pour laisser le vieux général sortir de ses entrailles, il vit tout d'abord des uniformes noirs de la Garde du Temple lui organisant une haie d'honneur pour parvenir jusqu'au groupe d'ecclésiastiques. D'un pas sûr et déterminé, celui-ci s'élança en direction du groupe. Des modules de retransmission en direct permettaient à toute la population de suivre ce moment hautement symbolique. Leurs cris de ferveur se répercutaient jusque-là. Il était sur le point d'échanger les accolades protocolaires lorsqu'un son mystique immobilisa tout le monde. Ce son était connu de tous, il annonçait l'imminence de l'arrivée du PorteVerbe. Personne n'arrivait à y croire. Jamais dans la jeune histoire du Culte de la Voie un général n'avait été accueilli par le Guide. La stupéfaction avait gagné tous les visages lorsque la délégation fit son arrivée. Le démiurge tomba à genoux, comme tous les présents. |
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Cdte. Porteverbe
Respect diplomatique : 14 ![]() 22/09/1015 ETU 21:58 |
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Score : 6
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En apprenant la chute de la planète qui porterait désormais le nom de Ravage III, elle avait souri. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait confié une mission à son champion et celui-ci n'avait pas pour habitude de lui faire défaut. Au contraire. La Voie avait été... bloquée. Plusieurs années. De manière incroyable, l'Entropie qui gouvernait l'univers entier depuis des temps immémoriaux avait semblé ignorer la caste politique qui régnait sur leur monde. Le doute l'avait alors saisie. Elle n'en était pas fière. Mais lorsqu'il en avait pris conscience, il s'était contenté de prendre les choses en main. Dix-huit mois plus tard, le peuple enfin converti à la Voie la portait à sa tête. Elle présidait depuis aux destinées de Cygnus X Prime, de ses habitants... et désormais, de plusieurs mondes. Grâce à lui. Il était donc normal qu'elle souhaite l'accueillir après son retour triomphal. Elle avait admiré le défilé des soldats et de leurs vaisseaux par la baie vitrée de ses appartements privés du Temple. Lorsque les modules s'étaient détachés du cuirassé amiral, elle avait avancé vers l'ascenseur. Ses domestiques, pris par surprise, étaient restés figés pendant plusieurs secondes... ils commençaient tout juste à réaliser ce qui se passait lorsque les portes s'étaient refermées sur elle. La cabine la descendit promptement au niveau des débarcadères. Une étincelle d'amusement éclaira brièvement ses sombres prunelles à la vue des yeux exorbités du garde de faction. Un cri étranglé de ce dernier attira l'attention d'un héraut, qui fit annoncer son arrivée. Elle n'était pas très grande, mais une foule agenouillée laissait un champ de vision dégagé. Elle put donc le localiser, juste devant le groupe de dignitaires qui avaient prévu d'escorter le général victorieux jusqu'à elle. Que sa facétie leur serve de leçon théologique ! Les règles et les coutumes étaient vouées à la disparition, comme tout le reste. Suivie par un petit groupe des gardes d'honneurs du Temple, les seuls qui ne s'étaient pas jetés à terre à son arrivée, elle traversa une mer de dos courbés. Puis elle fut près de lui. Une main pâle sortit de ses robes noires pour se poser sur l'épaule de l'uniforme. Répondant à son contact muet, il leva les yeux et croisa son regard. Elle sourit à nouveau, pour lui. Les mots n'étaient pas nécessaires.
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Cdt. Le Démiurge
Respect diplomatique : 11 ![]() 23/09/1015 ETU 18:50 |
Score : 2
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Leurs regards se croisèrent pendant un instant, et il vit. Il vit leurs débuts catastrophiques, leur fuite dans le désert, les premières conversions. Les défaites, mais aussi les victoires et surtout le triomphe final qui les avait vu s'imposer sur leur monde Cygnus X Prime. Il vit aussi l'enfant qu'il avait accueilli alors qu'il n'avait que six ans et était promis à une mort certaine. Pendant une seconde, il tenta de se projeter sur les futurs possibles auxquels il avait tourné le dos en adoptant Rage. Son esprit vacilla. Le PorteVerbe avait son regard posé sur le Démiurge, et le Démiurge regardait tout aussi intensément son interlocutrice. Les modules de retransmission immortalisaient la scène dans un silence absolu. Aucun des gardes ou dignitaires n'osaient briser la chape de plomb qui était tombé sur l'ensemble du groupe. D'un geste fluide, avec cette même main qui lui avait touché l'épaule, le PorteVerbe releva le vieux général et l'invita à le suivre, loin des caméras et du défilait qui se poursuivait. Une fois dans l'espace privé du PorteVerbe, les muscles du Démiurge se détendirent. Il se servit un verre d'alcool fort. - Te revoir est un vrai plaisir Rage. Il y a bien longtemps que nous n'avions pu discuter tranquillement. Ton travail à Cygnus X Prime a été une merveille, nos croyances sortent renforcées de toutes ces épreuves. Ton travail sur notre monde et mes victoires renforcent notre Culte. La Voie est à portée de main, mais il nous faut nous renforcer. Les entends-tu ? Te guident-ils vers la Voie ? Est-il temps de porter l'Entropie vers ces mondes qui apparaissent sur nos radars ?
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Cdte. Porteverbe
Respect diplomatique : 14 ![]() 28/09/1015 ETU 21:47 |
Score : 3
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Les domestiques commençaient à peine à se remettre de leur crise d'apoplexie lorsque l'ascenseur la ramena à ses appartements. Voyant qui l'accompagnait, ils s'avancèrent, prêts à compenser leur précédent hébétude par une débauche de servilité, mais elle les renvoya d'un geste. Enfin seul avec elle, celui qui était son père et son plus fidèle suivant relâcha la tension accumulée en plusieurs semaines de campagne. Ses compliments lui plurent, même si elle ne le montra que par un léger sourire. Ses questions, en revanche, lui firent secouer la tête. Tu ne comprends pas. L'Entropie n'a pas besoin de nous. Comment pourrais-je prétendre guider quiconque vers la Voie ? Tout être l'emprunte déjà, qu'il en ait conscience ou non. La moindre particule de matière s'y achemine lentement vers sa fin. Nous étions le néant et nous y retournons. Quelques pas l'amenèrent jusqu'à la vaste baie vitrée qui dominait la capitale. Ces gens... cette ville... ce monde... ils sont condamnés à disparaître. Mais grâce à moi, ils l'ont compris. Ils n'en vivent que mieux. Et c'est toi qui leur a permis de m'entendre. Elle se tourna légèrement pour lui sourire par-dessus son épaule. Je vais leur parler. Répondant à un signal imperceptible, deux battants s'ouvrirent dans le verre renforcé. Elle s'avança sur la terrasse. PRIMIENS ! A plus d'un kilomètre du sol, seuls quelques privilégiés dans les niveaux supérieurs des tours avoisinantes pouvaient la voir à l'œil nu. Des écrans géants prenaient le relais pour le reste de la population sur tout Cygnus X Prime. Nous ne sommes plus seuls ! Grâce aux efforts de notre champion et de nos valeureux soldats, les voiles du mensonge se sont déchirés sur un nouveau monde. Comme ils se déchireront bientôt dans le reste de la galaxie ! Une clameur sourde et indistincte s'éleva en contrebas. Oui ! C'est là notre mission. Nous sommes les premiers humains depuis des temps immémoriaux à avoir compris que nous arpentions la Voie. Nous ne pouvons pas laisser nos congénères dans l'ignorance ! La vérité les libèrera. L'humanité s'affranchira de ses chaînes millénaires ! Les étoiles elles-même pâlissent devant l'éclat de notre destinée... ne laissons pas d'anciennes peurs absurdes nous en détourner ! La clameur reprit, plus forte. Elle sortit ses bras minces des sombres replis de sa robe pour obtenir le silence. Nous brûlerons plus fort que tous les astres en orbite desquels nous nous activons. Nous étions le néant... Cette fois, la réponse de la foule semblait articulée. On aurait sans doute pu la comprendre en tendant l'oreille... si elle n'avait pas été couverte par la voix grave qui reprit rituellement derrière elle : Et nous y retournons.
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