La planète, masse colossale de pierre et d’eau, monstre gargantuesque de matière primitive, tournait sur elle même depuis ce qui semblait la nuit des temps.

A sa surface, l’aube lumineuse se leva sur les plaines ancestrales, rituel céleste immuable d’une splendeur aux milles facettes.

Au sommet d’une colline basse et pelée, un chasseur.

Il hume l’air et scrute l’horizon lointain.

Cela fait plusieurs jours qu’il suit la piste de sa proie blessée.

Les traces du Mammouth Tigré continuent vers le Nord.

Il perd beaucoup de sang.

Le chasseur se sait près du but et son rite de passage arrivera à son terme aujourd’hui.

Il réussira ou mourra.

En fin de journée, le crépuscule poussiéreux l’amène au pied d’une autre colline, verte et joufflue, surmontée d’un pommier aux lourds fruits vermeils.

Le pachyderme est couché devant l’arbre.

Le sang a cessé de couler de ses nombreuses plaies et la vie a déserté ce corps immense et épuisé.

Dans les hautes herbes, un serpent se faufile et s’éloigne.

Le chasseur s’approche.

La puanteur de la mort est insoutenable.

Les ombres de la nuit se font de plus en plus insistantes et le jour glisse petit à petit vers un sommeil obscur.

Selon les traditions antiques de son peuple, le chasseur entreprend de couper la tête gigantesque de la bête, trophée qui fera de lui un homme aux yeux de sa tribu.

La tâche est ardue et la sueur lui brûle les yeux.

Le chasseur s’arrête et fait un pas en arrière.

Il vacille.

De la plaie béante du cou de l’animal s’écoule un amas d’asticots, blancs, vitreux, grouillants, gras et dodus.

Le corps du Mammouth défunt en est rempli.

Il n’a jamais vu çà.

Il n’a jamais vu des asticots de cette taille.

Ils sont monstrueux, grands comme un chiot.

Maintenant que les fond ont été débloqué par l'institut Fegger, la phase un du projet peu débuter. Le professeur Fikkel et moi même avons procédé au choix des différentes espèces. Nous avons jeté notre dévolus sur des races aux traits très divers mais prononcé. Le premier tiers a été sélectionné pour le caractère social de ses individus. Une hiérarchie stricte et une organisation vouée a la prospérité du groupe social prévalent chez ses espèces. L'adaptabilité, la résilience et la capacité de reproduction furent au cœur de nos préoccupations pour choisir le second tiers. Enfin l'agressivité et les qualités de prédateur présidèrent nos décision pour le dernier tiers.

Les premiers spécimens ne devraient pas tarder à arriver. La sélection des sujets a proprement parlé pourra bientôt commencer. L'analyse du génome de chaque espèce a commencé et ne sera pas sans mal. Nos assistant sont sur le pied de guerre. Il nous faudra isoler les individus aux patrimoine génétique compatible. Fikkel veux sélectionner des individus à la ligne génétique la plus pûre possible, pour ma part je pense que l'entropie est part intégrante de l'évolution et que nous nous devons de laisser une place pour le hazard dans nos recherches... Nous devrions sélectionner des spécimens montrant des anomalies et des traces de mutations. Le débat fut houleux mais nous avons convenu de suivres nos pistes respectives.

Nous sommes au coeur d’un immense dédale de couloirs et de cavités, loin sous la surface du sol, loin du tumulte de la Guerre, dans un endroit chaleureux et silencieux, au centre de Son Royaume.

Elle se réveille d’un long Sommeil bienfaisant.

Elle sent le Danger et la Peur de sa Progéniture, une odeur âcre et forte, mais par dessus tout, un Parfum encore plus intense, l’émanation entêtante de la Mort.

Ils sont là.

L’ennemi grouille sur le terrain de son Epiderme, des milliers de Parasites qui lui grignotent sa Vitalité, qui lui ôtent sa Force comme autant de coups de Piques dans sa chair, comme une multitude de flèches qui se plantent dans Ses Flancs.

Rien n’est Noir ni Blanc, tout est gris Sombre.

Rien n’est irrémédiable. Il y a juste un temps pour toute chose.

Et le Moment de la Justice arrive, bruyant et inaltérable, dévastateur comme la Cohorte qui s’élève vers un but unique et fondamental.

Les Nuées volent vers leur Destinée alors que le Destin d’autres court à sa Perte.

Au centre de Son Monde, dans les Profondeurs de son Ame, Elle crie autant qu’elle peut, Elle hurle le Silence, cette rengaine que seuls ses Enfants entendent, un Mot, puissant, brut, salvateur :