Une chaise, un divan, une lampe et un coucouche-panier. C'est tout ce que la pièce possédait, et c'était bien suffisant. Les enfants ne voulaient pas être perturbés.

L'invitation était partie, il ne restait plus qu'à attendre qu'il vienne. Par hologramme probablement, il devait être en secteur fermé. Tous les canaux avaient été sécurisés, même le Cowboy le plus classe de la Galaxie ne pouvait avoir accès à la scène qui allait se dérouler dans cette pièce.

Les jumeaux étaient assis sur le divan, ils balançaient leur pieds dans le vide en attendant qu'il arrive. Sheishei lui ronflait dans son panier.

Pendant que les jumeaux attendaient on ne sait trop quoi et que leur chien ronflait, le petit appareil qui était sensé accueillir un hologramme se trouvait être silencieux et avait aux yeux de certains, comme l'envie de rester dans cet état. Un ronflement du chien légèrement plus fort que les autres vint éveiller l'attention des jumeaux une petite seconde avant qu'ils ne détournent les yeux... Vraiment, peut être que ce qu'ils attendaient ne viendrait tout simplement pas. L'ennui que représentait cette situation pour les jumeaux semblait être imperturbable.

Ils étaient là, balançant leurs pieds avec monotonie comme les deux petits enfants qu'ils étaient. L'appareil était toujours aussi morne, le chien toujours aussi endormi. Un faible courant d'air passa dans la pièce, laissant une vague de froid circuler au ras du sol. Ce petit courant d'air fit que le chien, on ne sait pourquoi, se réveilla. Son réveil peut être serait passé inaperçu si seulement.. Si seulement il n'avait pas eu l'ingénieuse idée qui caractérise son espèce de lancer un court aboiement qui informa ses deux maîtres de son éveil. Ils soupirèrent. Le silence...

Comme par magie, les deux jumeaux se retournèrent simultanément vers la source de ce mot, ce salut qu'on leurs adressait sans avoir au préalable eu l'exigence que les gens exigeaient de manifester sa présence par un contact visuel... La source de ce mot était derrière la tête des deux petits humains. Une bouche suspendue dans le vide, insulte étrange à la science, qui souriait d'un énorme sourire faisant apparaître toutes ses petites dents pointues. Ce.. cette chose n'était pas normal, et dans les cerveaux des deux enfants, un petit neurone, agité par l'information qui avait été transmise de la part des deux globules de chair se trouvant à l'avant de leur tête, avait eu, par on ne sait quel miracle de l'esprit humain, la réaction merveilleuse d'envoyer son agitation vers un autre petit neurone.... Toute cette nervosité dans de simples petits cerveaux se transmis peu à peu et se retrouva dans un endroit étrange, un endroit reculé et mystérieux que l'on appelait, ou que certains appelait l'amygdale...

Enfin bref, toute cette agitation neuronale se traduisit par un léger hoquet. Un hoquet ou un petit cri selon le point de vue de l'observateur, enfin, selon le point d'écoute de l'observateur et selon, surtout, son espèce. Et oui... les enfants eurent une légère vibration sonore qui sortit de leur cavité buccale et qui en un instant fut interprétée par la bouche, qui choisit ce moment pour se déformer, se rétrécissant jusqu'à un certain point où elle ressemblait plus à une bille noire qu'à autre chose.

Ladite bille noire, aussitôt formée, recula d'un bon mètre en un clin d'oeil et une voix se fit entendre.Cette voix, certains la reconnurent tandis que la petit sphère semblait comme scintiller d'une lumière voilée, s'éclairant de sa faible lueur au rythme des paroles:

La voix s'arrêta un instant, puis repris avec la même intensité:

La voix avait été rapide. Grave, directe, rapide, certes, mais comme si les sens des mots-mêmes qu'elle avait fait entendre étaient pour elle inconnus. Une sorte d'hésitation dans le manière de prononcer cette langue tous semblaient comprendre, une sorte de... de chose étrange qui relevait plus de l'instinct et qui vos membres faisait trembler, leur sommant d'émettre l'avertissement sourd d'un danger potentiel, d'une non-appartenance aux espèces connues. Une sorte de message porté par cette voix vous laissait l'intuition que cette chose était peut-être, peut-être, dangereuse...

Cette impression fut vite remplacée par le fait que vous aviez remarqué qu'une pause s'était mise en place. Une pause que, comme nul n'osait la trancher, l'interrompre, la briser, la voix tâcha de bien vouloir la détruire par ces mots:

La bille noire miroita encore un instant avant d'opérer à une sorte de sublimation qui la fit grossir jusqu'à un point où l'on aurait pu la confondre avec un oeil de géant, noir et blanc, parfait et semblable à une possibilité temporelles, figée dans un arc de temps oublié depuis longtemps... On aurait pu la confondre avec un oeil de géant, mais! Mais, il y avait cette étrange sorte de fumée fantomatique que la sphère dégageait en permanence et qui semblait peu à peu remplir la pièce...

Un hoquet oui. Mais un hoquet de surprise, d'excitation. Ils ne s'étaient pas attendu à ça. Et ô combien ils étaient contents d'avoir attendu. Une fois de plus, leur patience avait été récompensée.

- Vous avez un cadavre de votre espèce à nous fournir ? On aimerait vraiment le disséquer. On a fait le tour des humains, des animaux et autre.

L'ancien commandant Sheiko s'approcha des enfants, comprenant qu'on parlait de lui. Les enfants se mirent à lui tripoter les cheveux, ce qui fit naître un sourire de bonheur sur son visage.

- Mais on t'a pas appelé pour ça. On s'est rendu compte d'un truc bizarre.

Comme tous les soirs ils s'y retrouvaient. Dans la salle. A attendre le psy qu'ils avaient désigné. Viendrait-il cette fois-ci ? Ils ne le savaient pas, mais ce n'était pas grave, ils avaient trouvé quelqu'un d'autre avec qui parler en attendant. Ils répondirent à leur interlocuteur, puis se remirent à balancer leur pied dans le vide. Une thérapie. Certes Jojo ne pouvait pas le savoir, mais les enfants tentaient déjà d'en suivre une. Ils n'étaient pas si stupides que ça, et ils n'avaient pas attendu qu'on leur dise pour le faire.