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Amour, concorde, joie et bienveillance

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Cdte. La vieille
Respect diplomatique : 226

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06/01/1016 ETU 13:45
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En cette fin de matinée, les lumières de l'Assemblée baissèrent en intensité pour laisser la noble assistance dans une ambiance tamisée, ce qui était le signe qu'une transmission holographique maladroite arrivait depuis un secteur archaïque. Les Commandants présents suspendirent leurs activités avec un demi sourire car ils étaient férus de ce genre de transmission. Généralement il y avait de quoi se délecter dans l'attitude maniérée et empruntée des bouseux qui apparaissaient pour la première fois à l'Assemblée. C'étaient souvent des niais qui essayaient de péter plus haut que leur cul partout où l'on ne pète pas, et qui pensaient qu'il suffisait de se moucher dans du tissu plutôt que dans ses doigts pour paraître civilisé. Bien qu'avertie et fort alerte sur ces sujets, l'assistance ne s'attendait pourtant pas à un spectacle aussi embarrassant que celui de ce matin...
La salle s'illumina soudain d'une explosion de rayons bleutés accompagnés d'une musique grandiloquente et épique. Après un moment, les rayons bleutés disparurent et un hologramme géant prit place dans la grande salle, représentant la tête souriante de la vieille qui tournait lentement sur elle-même comme une enseigne publicitaire de mauvais goût. La musique s'arrêta et le champ s'élargit pour laisser voir la vieille toute vêtue de rose dans une robe à froufrous. Elle se tenait debout dans un centre de commandement peu éclairé, sur fond étoilé. Autour d'elle, quelques jeunes lieutenants vêtus de noir faisaient manifestement semblant de s'affairer d'un air sérieux, tels les mauvais acteurs d'une série vintage. Ils répétaient des tâches autour de pupitres de commande dont chacun pouvait voir qu'ils étaient ridiculement ornés de voyants lumineux inutiles, ce qui les faisait ressembler à des guirlandes de noël plutôt qu'à des tableaux de contrôle. De temps en temps, un lieutenant jetait un regard anxieux vers l'holocam avant de reprendre, les sourcils froncés, ses petites simagrées dans cette mise en scène grotesque - simagrées qui consistaient à tourner des boutons dans un sens puis quelques instants plus tard dans l'autre. La vieille restait là au milieu, à sourire avec un air satisfait et faussement décontracté.
Soudain, un homme particulièrement jeune et beau apparut en uniforme noir avec un casque à pointe et des gallons dont les soutaches étaient phosphorescentes dans la pénombre. Il souriait de toutes ses dents et regardait droit dans l'holocam en s'approchant. Il tendit un rapport à la vieille. Celle-ci souriait toujours jusqu'à ce qu'elle se tourne vers lui. Elle prit alors un air horrifié et mauvais :
- Imbécile ! Enlève ce casque tout de suite !
... avant de sourire à nouveau vers l'holocam en arrachant sèchement le rapport des mains du jeune homme, et en lui décochant un coup de coude discret dans l'estomac.
- Merci, tendre Général. Vous pouvez disposer.
Le jeune homme avait cessé de sourire. Gardant les yeux dans l'holocam, le visage empourpré, il saisit son casque à pointe puis, se ravisant, tourna les talons et sortit le plus dignement possible. La vieille minauda un instant en feignant de lire son rapport, puis se tourna vers l'Assemblée :
Noble Assemblée, illustres Commandantes et Commandants,
En ce jour délicieux, je prends contact avec vos altesses au nom des peuples de mon protectorat bien-aimé. Elle singea une révérence pendant laquelle l'image se figea un instant à cause du manque évident des moyens alloués à la transmission. Nous représentons une aimable civilisation qui ne cherche que le bien d'autrui et le développement de chacun dans l'amour et la paix. Elle gloussa un instant face à l'holocam, satisfaite de son entreprise de séduction. L'image se figea un instant. Nous sommes heureux d'annoncer que nos meilleures intentions ont conduit nos troupes valeureuses et bienveillantes à délivrer de nombreuses populations de l'esclavage perpétré par les infâmes brigands. Comme l'indiquent ces rapports, les colons sont partout en liesse et chantent nos louanges. Elle agita rapidement les rapports devant l'holocam. Hélas, l'image se figea à cet instant précis et chacun put lire : "Troubles graves et désorganisation. Mécontentement en hausse. Taxes écrasantes, exploitation et répression sanglante. Echecs diplomatiques répétés. Les Cdts Prosper et Um'Tryo déclarent la guerre." Peu avertie des facéties de sa transmission, la vieille gloussa joyeusement. A ce moment-là, le beau jeune homme surgit précipitamment sans son casque à pointe et, se positionnant juste en retrait de la vieille, tenta de s'emparer doucement du rapport compromettant. Mais la vieille tenait bon et pinçait son rapport comme un bourgeois ses indulgences, tout en frappant du talon le tibia du jeune homme. Au nom de tous les bienheureux que je représente, je souhaite communiquer à cette Assemblée nos meilleurs voeux de paix et de prospérité. Je suis certaine que nous allons très bien nous entendre. Et je suis par avance heureuse de la coopération merveilleuse que nous mettrons en place.
Dernier sourire. L'holocam se coupa. La vieille se retourna pour gueuler sur son officier. Puis se déclara satisfaite de cet excellent tour de passe-passe qui, à ses yeux, constituait une réussite magistrale.

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