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> Réminiscences de la Royauté
Pages : 1
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Cdt. Shaner Faltre
Respect diplomatique : 143 
18/02/1016 ETU 10:36 |
Score : 6
Détails
Sur chacun des mondes de la nation éridane apparaissait un flash d'information spécial. Une nouvelle inquiétante pour tous les habitants, mettant fin à tous les programmes, remplaçant toutes les chaînes télévisuelles possibles. Si d'autres mondes, dans la zone d'influence d'autres empires, y avaient aussi accès aussi, une notification d'information importante était affichée, sans pour autant couper les émissions. Il s'agissait du présentateur habituel, en ce qui concernait les informations. Ce dernier reclassait sans arrêt les papiers qu'il avait dans les mains, visiblement très nerveux. Sur les images derrière lui, on pouvait y voir l'ancien palais royal en proie aux flammes, des ambulances, des véhicules des forces de l'ordre. Plusieurs groupes d'intervention antiterroriste étaient également présents. Enfin, le présentateur s'éclaircit la voix, reclassant une dernière fois ses documents, et prit la parole pour la première fois depuis le début de l'apparition du flash info. - Mesdames et messieurs, hier soir à 21:56, heure universelle, le palais royal de la planète Refuge de notre nation a été la cible de sept attentats terroristes consécutifs. Le bâtiment est actuellement la proie d'un incendie, qui a par ailleurs ravagé toute l'aile est du bâtiment. On dénombre déjà de nombreux morts et un nombre de blessés conséquent. Selon les derniers calculs, près de cent-vingt concitoyens éridans ont perdu la vie dans cet attentat, y compris trois membres de l'ancienne famille royale Faltre. Selon les informations que les services de renseignements ont bien voulu nous fournir, les attentats visaient tous l'actuel président de la République Eridane, Shaner Faltre, et sa famille. Sa mère, Hélara Faltre, ainsi que de deux de ses frères, David et Walen Faltre, sont décédés ce matin des suites de leurs blessures. Le présentateur se tut un bon moment, déglutit en comprenant que son boulot était assez affreux dans l'état actuel des choses. - D'après les relevés des caméras de surveillance, l'ancien Roi de notre civilisation a été attaqué par six hommes lourdement armés. Si le président a pu répliquer et abattre quatre de ses agresseurs, il aura néanmoins été touché à trois reprises. Nous n'avons cependant aucune nouvelle concernant notre président et sommes incapables de déterminer où il se trouve actuellement. Toutes les unités militaires ont été déployées à travers tout l'empire pour mettre hors d'état de nuire les fragments de rébellion qui peuvent sévir sur certains mondes. Il se tut de nouveau, inspirant profondément avant d'énoncer la dernière information qu'il possédait. Même si cette information avait été comprise par tous. - Le Président de la République Eridane, Shaner Faltre, est actuellement porté disparu. Comme le veut la Constitution de notre nation, rédigée lors de la mise en place de notre République, l'Amiral Sevcenko le remplacera tant que durera la crise. Nous demandons à nos concitoyens de ne pas paniquer et d'aller témoigner auprès du poste de police le plus proche si vous avez été témoin de quelque chose de suspect. Tous les éléments pouvant permettre de retrouver le président sont les bienvenus. Le présentateur se recoiffa brièvement, toujours aussi nerveux, rabattant ses cheveux vers l'arrière. Il posa les papiers sur la table, offrant un dernier regard à la caméra. - C'était Ethan Mallev, sur EVN. Le voyant d'enregistrement s'éteignit, l'équipe technique lui faisant signe qu'il pouvait sortir du cadre. Il se leva, rangea le siège, prit les papiers et rejoignit l'équipe de la rédaction pour se tenir au courant des dernières nouvelles. Cette fois-ci, les choses allaient se gâter si des groupes rebelles s'élevaient de part et d'autre de l'empire.
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Cdt. Shaner Faltre
Respect diplomatique : 143
18/02/1016 ETU 11:16 |
Message édité -
Score : 5
Détails
En face du palais royal, Farrell observait le feu consumer ce qu'il pouvait encore consumer. Depuis dix heure du soir jusqu'au petit matin, les flammes n'avaient cessé de dévorer tout ce qu'elles pouvaient encore attraper. Pas même le marbre, pas même le plâtre, pas même le bois, pas même la chair. Rien n'y réchappait. L'ancien prince observait le deuxième foyer de sa famille partir en cendres. Une nouvelle fois, on le chassait. Son frère aîné avait disparu. Sa mère et deux autres de ses frères étaient morts, probablement dans l'incendie. Ou peut-être avaient-ils été abattus. Il n'en savait rien. Il se frictionna les bras, grelottant de froid malgré la double épaisseur de vêtements. Le froid n'était pas bien vif mais la fatigue amenuisait ses résistances physiques. Il avait veillé toute la nuit pour aider les forces de l'ordre. Mais il ne pouvait rien faire de plus pour les aider. Sinon changer son fusil d'épaule. - Travis, dis à l'équipage de faire chauffer les moteurs. - Bien, Commandant. Dépêchez-vous de rentrer, je crois que les techniciens vont pas aimer nous voir nous préparer comme ça. Le jeune homme y avait réfléchi dès qu'il avait appris la nouvelle. Il avait été fait Commandant d'une petite frégate d'interception, en raison des services rendus à sa nation et de son origine sociale. S'il avait toujours été freiné par la paperasserie et la politique, que son frère s'évertuait d'enrayer pour lui donner plus de marge de manoeuvre, c'était principalement à cause de son rangs. La possession du pouvoir ne rendait personne plus libre qu'il ne puisse l'être, c'est ce que Shaner avait compris en perdant Prime. Et c'est ce que Shaner lui avait appris depuis lors. Il fit demi-tour et se dirigea vers sa voiture. Il y rentra, actionna le véhicule et se dirigea vers le spatioport pour récupérer sa navette. Il éteignit la radio pour ne pas avoir à écouter une fois encore les nouvelles. Cette fois-ci, il irait aider son frère. David et Walen étaient morts. Il était hors de question qu'un autre de ses frangins y passe. Pas tant que lui, Farrell Faltre, soit encore en vie. Il avait son mot à dire à la cruauté du destin. À mesure qu'il roulait, la circulation se raréfiait jusqu'à disparaître pour de bon. Il resta seul sur la route jusqu'au spatioport. En y arrivant, deux militaires l'arrêtèrent. - Monsieur, je vais devoir vous demander de me donner un justificatif. Personne n'a le droit de partir de la planète, vous y compris. Il s'apprêtait à protester tout en sortant ses papiers, même si ce qu'il voulait faire était voué à l'échec, quand une vois grave retentit. - C'est bon, messieurs. Le Commandant Faltre est avec moi. L'Amiral Sevcenko se tenait derrière les deux soldats, dans une posture droite. Il commençait à se faire vieux mais encaissait plutôt bien les années de service. Les deux soldats laissèrent passer le prince, qui ne se fit pas prier de rejoindre l'Amiral. Une fois suffisamment loin de toute attention, le prince prit la parole. - Amiral, je ne sais pas si vous... - J'ai très bien compris, Farrell. Je sais ce que vous cherchez à faire. Je vous aide autant que je le peux, pour ça. Votre frère savait que les papiers à remplir, les qu'en-dire-t-on, les questions d'éthique... Bref, que l'administration viendrait un jour interdire toutes les prises d'initiatives au sein même du gouvernement. Je viens vous offrir votre seule chance de partir retrouver notre Roi. Même si son titre ne vaut plus rien sur le domaine du pouvoir, il est encore notre souverain. Le tuer n'apporterait rien, mais ce serait dévastateur pour notre civilisation. Ce n'est pas l'homme qui est important, c'est l'idée qu'il transporte qui l'est. - C'est vexant, Amiral. - Je sais. Votre frère le sait également. C'est lui-même qui me l'a dit. Il sait très bien pourquoi il ne peut pas laisser le pouvoir à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas par choix. Le silence suivit jusqu'à ce que le duo atteigne la navette. Ils restèrent immobiles quelques minutes, l'atmosphère transpirant de leur nervosité. - Retrouvez-le pour nous, Commandant. - Je vais faire de mon possible, Amiral. Sevcenko acquiesça, visiblement peu convaincu. Peut-être envoyait-il à la mort un autre membre de la famille royale. Farrell embarqua à bord de la navette pour rejoindre la frégate dans l'espace. Il fit un signe de la main à l'Amiral, cherchant sans doute à montrer qu'il était confiant. Mais il ne l'était pas. Tous les deux le savaient. Quand la navette eut disparu pour de bon dans le firmament, l'Amiral se retourna pour repartir au palais royal. Il n'était guère croyant. Mais il y avait des moments où il avait envie de croire pour qu'on l'écoute. Et qu'on accepte d'exaucer ses voeux. Jusqu'à maintenant, ça n'avait jamais marché.
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Cdt. Shaner Faltre
Respect diplomatique : 143
09/03/1016 ETU 15:40 |
Score : 4
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[Quelques jours plus tôt, sur Tovn] Combien de temps il avait pu rester inconscient, il n'aurait su le dire. Les secondes, les minutes et les heures s'étaient allongées, rendant sa perception du temps complètement faussée par ce qu'on avait pu lui administrer. On lui avait laissé peu de temps pour récupérer, entre chaque interrogatoire. À plusieurs moments, il avait craint que ses agresseurs ne franchissent la ligne et se mettent à employer une forme de torture plus invasive. Il pouvait énoncer chaque questionnement qu'on lui avait soumis. " Quels sont les codes d'accès à votre station de commandement ? " " Qui sont vos alliés ? Quels complots manigancez-vous ? " " Où se trouve le terminal de contrôle des prototypes hyperatomiques ? " " Où se situe votre famille quand elle est en danger ? Comment peut-on entrer dans le bunker présidentiel ? " Il ignorait comment, mais ses ravisseurs étaient particulièrement bien informés sur la façon dont pouvait fonctionner son gouvernement, ses fonctionnaires, ses soldats, ses généraux... Il était perdu, il ne voyait plus rien. Il se trouvait dans le noir, à chaque instant. Quand on lui amenait sa maigre pitance pour subsister, quand on le sortait pour satisfaire ses besoin ou quand on cherchait à en apprendre plus. Il avait suivi le service militaire, quand il était jeune. Son père avait voulu faire de lui un roi ferme, efficace, n'ayant pas peur de se salir les mains et n'ayant pas peur d'appliquer les plus lourdes sanctions. Il avait surtout voulu d'un fils aussi martial que lui. Et cela, Shaner l'était presque devenu. Mais, en dépit des souhaits de son père, l'héritier n'était jamais devenu ce prince colérique, tyrannique, implacable et avide de sang. Ou, en tout cas, n'en avait-il jamais montré la moindre image. Il s'était contenté d'encaisser, durant le service militaire, et d'apprendre. Et ces derniers jours, il saluait sa résistance physique à ces formes d'interrogatoires qui, parfois particulièrement violentes, lui laissaient un goût bien ferreux dans le fond du gosier. À force de patience et de sacrifices, il parvint à soutirer des bribes d'informations qu'il avait gardé bien précieusement dans sa tête. Où il se trouvait, en l'occurrence, afin de savoir comment rentrer sur le Refuge. Les retombées diplomatiques liées à son enlèvement. Si sa famille allait bien. Et, malheureusement, il avait appris la nouvelle. Il avait refusé d'y croire, mais les discussions qu'il surprenait entre ses geôliers donnaient raison à ses cauchemars. Sa mère et deux de ses frères étaient morts. Si les autres membres de sa fratrie allaient bien, il ne pouvait pas le savoir mais c'était bien la dernière lueur d'espoir qu'il possédât à cette heure. Quelques jours plus tard, on lui avait apporté sa nourriture. Cette fois-ci, il en savait suffisamment pour parvenir à se repérer s'il s'échappait. Le lieu où il était retenu n'était pas un bunker. À peine une cave. Il y avait probablement plusieurs vaisseaux, à proximité, au vu des tremblements réguliers dans la salle de détention. Alors, quand on ouvrit la porte de sa cellule, il fit le mort. Tactique vieille comme le monde, certes. Son geôlier, perplexe de prime abord, n'hésita pas à le tâter un peu partout pour s'assurer de son trépas. L'ex-monarque pouvait aussi bien fausser ses battements de coeur, c'était une chose qu'il avait dû réussir à apprendre grâce à certains enseignements dans son service militaire. Il était rouillé, sur ce point, mais le ralentissement marcha comme il le fallait. Pris dans ce jeu morbide, le gardien se releva, appela à l'aide et alla rouvrir la porte qu'il avait précédemment fermée. Alors, Shaner profita de cet instant pour bondir sur ce qu'il se représentait être l'ennemi. Il arriva à la hauteur du danger et lui tordit la nuque dans un grognement bestial. Le corps retomba sur le sol, sans un bruit. Sortir de ce lieu par trop dérangeant pour l'ancien roi ne fut pas difficile. Il tâtonnait plusieurs fois avant de pouvoir trouver la sortie. Par un hasard inouï, il ne croisa personne d'autre, malgré l'appel du gardien quelques minutes plus tôt. En sortant, il se rendit compte qu'il se trouvait sur Tovn, l'une des planètes désertiques voisines du Refuge. Le pire étant qu'il se trouvait dans la banlieue (certes éloignée) de Meerriv, la capitale administrative de la planète. Il avait été détenu si près de chez lui. Pour combien de temps ? La suite des événements s'était déroulée comme dans un rêve. Il avait trouvé le lieu de représentation du Parlement sur Tovn, avait contacté Sevcenko. Ce dernier avait envoyé une navette pour rapatrier le président et s'était occupé de toutes les informations à dévoiler à la presse. Le côté officiel des informations parlait d'un groupe d'insurgés ayant cherché à déstabiliser le pouvoir en place pour asseoir leurs représentants sur le devant de la scène. Des officiels avaient ensuite été condamnés pour complicité de ces attentats. La majorité d'entre eux représentait la plus grande partie de l'opposition chez les Eridans. Officieusement, les terroristes avaient été payé pour terminer le travail commencé quelques années plus tôt, par l'assassinat du père de Shaner Faltre. Ils se trouvaient sur tous les mondes éridans, s'étaient implantés sur toutes les nouvelles colonies avant d'entamer leur nouvel objectif. L'ancien roi avait coupé court au problème sur Tovn. Une bombe atomique avait éclaté "malencontreusement" en banlieue de Tovn, faisant des milliers de morts et tout autant de blessés. Sans parler des retombées radioactives. La cause de l'explosion relevait de l'incompétence des terroristes ayant cherché à se venger de la fuite du président Faltre. On présenta l'affaire comme tel aux informations locales et extra-civilisationnelles. Malgré tout, ça n'était pas encore la fin. Les souvenirs de la monarchie persistaient encore dans l'esprit de certains. Surtout pour les ennemis de Kamlen Faltre, le père du président actuel. Les dés venaient à peine d'être jetés.
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