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Cdt. Aaronis Rynaïde
Respect diplomatique : 4 23/05/1016 ETU 05:26 |
Score : 4
Détails
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[HRP : Il s'agit d'un RP solo plutôt long, ça n'appelle pas encore à une réponse !] Les lignes épurées du vaisseau Tulaani fendaient les nuages. Depuis le hublot, Finn Miir ne pouvait observer le paysage désolé que par instants fugaces, quand un éclair venait l’éclairer. Il n’avait pas encore posé le pied sur Protak Oros qu’il regrettait déjà le climat doux de Halla, sa ville natale. Elle était la planète la plus voisine de Tulaan et pourtant elle n’était qu’une gigantesque boule de glace. Il y a quinze ans, lors des grandes émeutes, on disait même pour railler le pouvoir que seule cette planète était plus stérile que la Reine. Il avait cependant accepté d’accompagner son maître de thèse, le professeur Darianos Sareïde, dans ce voyage. Il était l’un des plus grands spécialistes des technologies de communication de Tulaan – un domaine désormais si complexe qu’on y formait des docteurs, et étudier auprès de lui était pour Finn l’opportunité de sa vie. Après tout, il n’était qu’un roturier – l’un des premiers à accéder aux universités royales de Halla grâce aux grandes réformes qui avaient agité la décennie précédente. « Les ruines que nous étudions se trouvent non loin d’ici, à seulement quelques kilomètres au sud de l’équateur » signala justement ce dernier. « Il me tarde de savoir pourquoi Neriide m’a appelé ici ! » Finn ignora la remarque, grimaçant, gêné par la sensation désagréable qui accompagnait la brusque décélération du vaisseau à coque chromée. La carlingue s’enfonça légèrement dans la neige lorsque celui-ci toucha enfin la surface de la planète. « Va chercher nos combinaisons et nos bagages, tu veux bien ? ordonna Sareïde - Oui, professeur » répondit l’autre en s’exécutant. Les combinaisons avaient été spécialement conçues pour résister aux températures mortelles et à l’atmosphère toxique de ce monde. Elles avaient dû coûter une fortune, pensait Finn. L’équipement lui-même ne ressemblait en rien à ce qu’on aurait apporté pour une expédition dans d’antiques ruines. Il préféra ne pas interroger le professeur à ce sujet. Sareïde était très secret à propos des recherches sur Protak Oros, et depuis que les ruines d’une civilisation avancée y avaient été découvertes l’étudiant savait que le gouvernement s’y investissait énormément. Tout cela était même suspect. Les deux ingénieurs enfilèrent donc leurs combinaisons et le pénétrèrent dans le sas – une sécurité élémentaire pour éviter que l’intérieur du vaisseau ne gèle. À l’extérieur, ils furent accueillis par une délégation d’hommes armés qui les guidèrent vers ce que les chercheurs de l’institut pensaient être un ancien palais. Il y retrouvèrent le professeur Neriide, un illustre archéologue qui l’avait fait venir ici. Il représentait plus ou moins le cliché de l’universitaire décati et était accompagné de son assistante qui, à en juger par son élocution lorsqu’elle les salua, était également une noble. Après les salutations d’usage, Neriide se proposa enfin de les guider vers ce qu’il qualifiait de « fabuleuse découverte, qui changera la face de l’humanité telle que nous la connaissions ». Tout en marchant, toujours suivis des hommes en armes, il expliquait : « Nous savons depuis déjà longtemps que la race humaine n’est pas originaire de Tulaan. Nous avons rencontré d’autres civilisations dans tout le système solaire, et même dans les systèmes voisins. Toutes ces nations ne sont pas réellement anciennes, elles datent tout au plus de quelques millénaires. - Nous savons déjà tout cela, professeur. Venez-en aux faits, voulez-vous ? Le coupa Sareïde - Hem… Oui, eh bien ! Nos découvertes ici laissent penser que la civilisation de Protak Oros les précèdent toutes, de loin. - Vous voulez dire que l’humanité serait née ici ? Demanda Finn, surpris - Cela vous surprendrait, jeune homme ? Figurez-vous qu’il n’y a pas si longtemps, à l’échelle géologie j’entends, cette planète n’était pas différente de Tulaan. Il semble qu’un cataclysme aurait assombri le ciel et provoqué un hiver perpétuel qui a peu à peu entraîné l’extinction de toute vie sur sa surface. - Réjouissant… soupira l’étudiant - Mais rassurez-vous mon garçon, Protak Oros n’était pas le berceau de l’humanité. En réalité, la découverte que nous avons faite ici est bien plus surprenante. » À ces mots, les gardes ouvrirent une lourde et grinçante porte métallique. « Entrez vite, le froid ne dois pas entrer ! » La porte conduisait vers un couloir relativement étroit qui lui-même débouchait sur un escalier en colimaçon. Un très long escalier qui semblait les conduire, à vue de nez, à plusieurs centaines de mètres sous la surface. Neriide poursuivit : « Cela conduit vers un bunker. Ses occupants sont tous morts depuis longtemps, mais ses installations sont intactes. » Sareïde manqua de s’étouffer surpris. « Vous voulez dire, intacts depuis plus de mille ans ? - C’est une technologie qui nous dépasse de loin, répondit l’archéologue en haussant les épaules. C’est justement la raison de votre présence ici. » Une fois en bas, ils purent tous ôter leurs combinaisons. Ce dont ils furent témoins une fois en bas bouleversa l’opinion de Finn sur l’opportunité de ce voyage. Ni lui, ni son professeur n’en croyaient leurs yeux. Partout, des scientifiques s’affairent déjà sur la myriade d’appareils qui remplissaient les multiples salles de l’antique bunker, qui était contrairement aux autres bâtiments parfaitement préservé. Presque toutes les technologies étaient intactes. Cette civilisation avait plusieurs centaines d’années d’avance sur eux et tout était à leur disposition. Neriide les conduisit vers une salle, légèrement à l’écart, avant que Sareïde ne fasse une syncope. « En réalité, Sareïde, quelqu’un de très haut placé attend de vous quelque chose d’inédit. Je vous laisse la surprise ! » Neriide s’éloigna en ricanant d’autosatisfaction. À la porte de à salle, deux gardiens leur firent un contrôle d’identité. Assurément, se dit Finn, ce qui était à l’intérieur et la personne qui les attendait devaient tous les deux être très importants. L’un des gardes cilla en constant l’absence à la fin du patronyme de Finn de la particule -ide, qui indiquait la noblesse Telaani, mais tout était en ordre et ils purent entrer. L’étudiant observa rapidement la pièce en avançant. Elle était remplie d’ordinateurs, et au centre trônait une plateforme luisant d’un bleu pâle. Il reconnut immédiatement qu’il s’agissait d’un communicateur holographique. Derrière lui se tenait un homme seul. En le voyant, Sareïde arrêta son étudiant le prenant par le poignet et s’inclina. Finn, surpris, comprit qu’il fallait l'imiter. L’homme fut le premier à parler : « Approchez, professeur Sareïde. Nous nous désolons de vous imposer un voyage sur une planète si peu hospitalière. Approchez, approchez, je vous en prie. - Ce n’est rien, votre Altesse. Je... Je suis surpris de vous trouver ici. » Finn arqua un sourcil. Aaronis Rynaïde, ici ? Si le Prince-Régent en personne faisait le déplacement, ce qui se trouvait ici devait être d’une importance capitale. Il s’en voulait presque de ne pas l’avoir reconnu au premier coup d’œil. Il fallait avouer que loin des fastes de Halla, Aaronis avait négligé sa présentation. « Je n’ai pas le plaisir de connaître le jeune homme qui vous accompagne. - Oh, euh… bafouilla le professeur qui avait perdu tous ses moyens. Voici mon assistant, Finn Miir. - Miiride ? Le prince parut surpris. Je ne crois pas avoir déjà entendu parler de cette famille. - C’est Miir tout court, en réalité, affirma l’étudiant sur un ton irrévérencieux. » Le prince posa sur lui un regard inquisiteur. C’était la première fois que l’étudiant le voyait, et il trouva que ses yeux brillaient d’une certaine mélancolie. En fait, il trouvait même L’homme plutôt séduisant, comme un artiste condamné à vivre dans le malheur. Finn savait, comme tous les Tulaani, tous les désastres qui avaient accablé la famille royale ces dernières années. Il compris toutefois qu’il avait commis un faux-pas et compléta sa phrase d’un « … Votre Altesse » maladroit. Aaronis sembla satisfait et continua. « Enfin, assez de mondanités. Le professeur Neriide vous a sans doute parlé de ses recherches, il est temps que je vous parle des nôtres. » Il se tourna vers le communicateur holographique et l’activa. Une femme humaine vêtue de ce qui ressemblait à un uniforme apparut. Elle était parfaitement immobile, l’enregistrement était en pause. « Il y a un bon nombre de cycles déjà, pendant que nos scientifiques étudiaient ce site, ce communicateur a reçu une transmission. Il s’agit d’une langue totalement étrangère à ce secteur galactique. » Il lança l’enregistrement. La femme s’exprimait dans un langage inconnu, mais de toute évidence elle était désespérée. Finn se permit une remarque : « Elle vient peut-être du territoire des bandits ? - Ni sa tenue ni sa langue ne correspondent. Elle vient de plus loin, de bien plus loin. - D’un autre secteur galactique ? C'est incroyable ! Il y aurait des humains dans d'autres secteurs ? - C'est plus que cela, voyez vous-même ! » Le prince appuya sur un bouton et une carte de la galaxie apparut en transparence sur l’hologramme. Finn fit remarquer au prince qu’il ne voyait pas l’origine du message sur la carte « C’est simple, expliqua le prince. Il faut changer d’échelle. » À ces mots, il dézooma. La galaxie s’éloignait, et s’éloignait encore de sorte que les galaxies voisines étaient devenues visibles. Finn et le professeur n’en croyaient pas leurs yeux. Un point rouge clignotait, dans un endroit qui leur aurait paru impossible à atteindre. « Le message a été émis depuis le vide galactique qui sépare Renaissance de Décadence. - Je ne comprend pas. Vous voulez dire qu’il a été émis il y a plusieurs millions d’années, Sire ? demanda le professeur, pour qui l’idée qu’un message puisse voyager plus vite que la lumière était inconcevable. -Non, certainement pas. Sa date correspondrait selon nos estimations à une surcharge énergétique qui a été perçue par toutes les planètes du secteur. Nous pensons aujourd’hui que ces gens fuyaient un cataclysme, une apocalypse quelconque. Mais ce n’est pas ce qui vous intéresse. Je vous ai fait venir car comme vous avez pu le constater, ce communicateur est le fruit d’une technologie qui permet de recevoir et peut-être d’envoyer des messages de manière presque instantanée à des distances qui défient l’entendement. » Les deux ingénieurs commencèrent à comprendre les intentions du prince. « Il y a plusieurs cycles, nous avons reçu une transmission en provenance d’une planète qui indiquait les coordonnées suivantes .. Voici ! » dit ce dernier en triturant la carte depuis son clavier pour qu’elle désigne cette fois un point proche du centre galactique. Il continua : « Nous n’avons hélas pas pu leur répondre, faute d’instrument assez puissant. C’est aujourd’hui chose réparée. Au nom de Sa Majesté mon père, je veux que vous trouviez un moyen de transporter cet engin à Halla, et que vous le fassiez fonctionner. Je veux transmettre un message à cette coordonnée du secteur zéro dans les délais les plus brefs. » Le professeur s’inclina alors que le prince se préparait à une sortie en majesté. « Il en sera selon la volonté de Votre Altesse. »
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