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Cdt. Arkhangel Hismer
Respect diplomatique : 1079 29/09/1016 ETU 02:00 |
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Détails
Peut-être le savez-vous, il est plus probable que vous ne le sachiez pas, mais une forte densité de Kaiserdiens habitaient la capitale galactique, même si cette dernière n'avait jamais vraiment été en possession du Dominium. Cet état de fait est lié à l'un des premier événement ayant troublé l'espace méconnu qu'était alors la galaxie Révolution. Pour faire bref, un attentat terroriste mené par une secte, attentat qui fut suivit d'une tentative de prise d'assaut et qui se retrouva assez rapidement repoussée par une grosse force armée de Kaiserdiens très, très en colère. A l'époque ils étaient encore totalement xénophobes et racistes, et menaient des opérations archéologiques sur place. Il ne s'agissait donc pas d'un acte de bonté, mais plutôt de la réaction à chaud d'un régime totalitaire qui n'appréciait pas que l'on menace ses envoyés et sa toute jeune diplomate sur place. Quoi qu'il en soit la bataille fut violente et amena à la destruction du centre-ville de la capitale. Si une partie fut reconstruite par une coalition humanitaire, et une autre par un peuple médiéval honorant les dragons et auquel le Lord Commandant John Snow n'aurait sans doute pas été tout à fait indifférent, il fallait noter que les Kaiserdiens avaient pour leur part investit et occupés près de 30% de la capitale, la reconstruisant selon leurs architecture néoclassique et espacée, et y exportant rapidement de grosses quantités de population. Ce district, véritable ghettos, s'ouvrit avec le temps, de la même manière que le Dominium s'ouvrit aux autres civilisations. Finalement, la gouvernance du quartier Kaiserdien, bien qu'étant toujours assurée par un élu kaiserdien, n'était plus liée au gouvernement du Dominium. Ce changement était relativement récent, il était arrivé en même temps que le dernier changement de gouvernement, mettant le paladin Flavius au pouvoir. En effet, il était le premier gouverneur à ne pas être originaire du secteur premier ou deux. Nous ne nous intéresseront pas aux multiples conflits politiques locaux, largement entretenus par une clique de kaiserdiens réactionnaires désirant être rattachés en tant que comptoir à la "Mère Patrie nourricière" qui avait "sauvée ce monde décadent". Non. C'eut était très drôle, certes, mais non. Ce qui nous intéresse, ici, c'est que ce quartier existait, et que la représentante du Dominium, Alice, s'y baladait tranquillement. Il était tard, peut-être une heure du matin, mais Alice avait toujours été une noctambule. Originaire des régions arctiques de Kaiserde, elle aimait le froid et l'obscurité. A noter que beaucoup de Kaiserdiens étaient dans son cas: La nuit était inexplicablement populaire dans la culture civile du Dominium. Cela se traduisait aussi par le côté indéniablement "gothique" de leur mode vestimentaire. Ouais, rien que ça. Alice, justement, était habillée en civile. Plus ou moins. Disons qu'elle n'était plus aussi officielle que lors de ses apparitions publiques. Ses cheveux habituellement impeccablement coiffés se voyaient munis de quelques épis, sa cravate était desserrée, sa casquette était un peu sur le côté et elle portait son lourd manteau sur l'épaule. Ses gardes n'étaient pas avec elle, ils l'attendaient dans sa suite. Ces gens avec qui elle passait véritablement toute sa vie depuis son arrivée à la capitale étaient devenus des amis proches, et elle leur offrait beaucoup de temps libre et de permission, ce qui avait tendance à offusquer leur sens du devoir. Bref. Toujours est-il qu'Alice avançait tranquillement. Elle venait de sortir d'une petite ruelle et avait dépassée un long immeuble néoclassique (bien que appellation française est plutôt éloignée de la vraie nature du bâtiment, là ou l'anglaise, "strippend classicism", s'en approche beaucoup plus), et traversait désormais une grande avenue entièrement vide pour s'enfoncer dans un parc. Ce dernier servait plus ou moins de raccourcis pour rejoindre ses appartement. Alors qu'elle passait sous un lampadaire, elle remarqua les caméras inactives qui l'ornaient. Les caméras aussi visibles étaient des antiquités, le Dominium utilisait des drones et de la nanotechnologie depuis bien longtemps. Elle eut un drôle de sourire. Cet endroit n'avait de Kaiserdien que l'apparence et la culture. ... Enfin, tout sauf le gouvernement, en somme. La jeune femme haussa les épaules et pénétra dans l'espace vert. Ce dernier prenait la forme d'une forêt tempérée. Bizzarement, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, cela la ramena à ses premiers pas sur ce monde. Jeune débutant xénophobe qu'elle était. Terriblement timide, colérique, et révoltée. Elle s'énervait contre tout, tout le monde, et ses discours étaient encore un peu chancelant. Comme elle avait changée. Elle avait tronquée sa pureté et son racisme pour du cynisme et de l'opportunisme. La diplomate eut une sale grimace. Elle était mûre pour rejoindre la cellule centrale du partie. Quoi-que, elle n'était sans doute pas assez corrompue pour ça. ... A l'époque, elle avait souvent eut besoin de s'isoler. Elle ne supportait pas leur apparence, leur langue, leur regard... C'était comme ça qu'elle avait, entre-autre, découvert les jardins de l'assemblée. Qu'étaient-ils devenus, depuis ? Étaient-ils seulement toujours là, ces vieux jardins abandonnés, traversés par une rivière ? Ou les rénovations du paladin les avaient-ils détruits ? Soupire. C'était dans ces jardins qu'elle avait prit l'habitude de s'isoler, à l'époque. Il y avait un kiosque, elle aimait y peindre, et parfois, y jouer du piano. Elle n'avait pas peint depuis des lustres. Et elle y avait rencontré des... Personnes. Une jeune femme, commandante désormais morte, ou du moins disparue, un robot, elle l'avait insultée de tout les noms, et Suno. L'élément déclencheur, celui qui l'avait poussée à quitter son comportement fermé et à devenir la première pro-Alien du Dominium. Suno avait été une sorte d'ami, et de soutient. Durant quelques temps du moins, après quoi la guerre froide secteur 1 / secteur 2 l'avait obligée à prendre ses distances avant le représentant élu de ses ennemis, et depuis... "Je ne lui ai plus parlé." Sans trop y penser, elle s'installa sur un banc. Il se situait face à un chemin de terre qui se séparait en deux devant lui. "Tu sais quoi ma belle ? Tu as besoins de congés, de temps pour toi, et de revoir tes amis. Spielton, par exemple." Elle se parlait souvent à elle-même, déjà car elle aimait le son de sa voix, ensuite car elle trouvait à cette activité un côté délicieusement ironique et passablement pathétique qui, d'une manière ou d'une autre, lui plaisait bien. Soudainement, il y eut un bruit, quelqu'un marchait vers sa position. Non, deux personnes. Alice bondit de son banc, laissant tomber son manteau et posant une main au niveau de ses hanches, là ou pendait son arme de fonction. Un sabre. "Un sabre, certes, mais un sabre avec canon-laser intégré, ah !" Elle avait éliminée un nombre assez effarant de personne avec cette arme. Généralement des crétins qui riaient en la voyant tendre une épée pour répondre à un coup de fusil. Les deux individus approchant semblaient d'ailleurs bien dans ce genre. Il y en avait un très mince, osseux même, avec des cheveux roux en pique, un tatouage facial particulièrement laid et des yeux fous. L'autre était grand, gros, et chauve. Tout deux portaient des fusils qui ne lui étaient pas familier. Comme Alice était un peu (très) fatiguée, sa première pensé ne fut pas "Fichtre, mais que me veulent ses deux énergumènes ?" mais plutôt "Roputain, des puuunnnks !" Le roux eut un rire sinistre et la pointa de son arme. "Alice, du Dominium ? Ouais, ouais, ahah, hin, non, pas besoin de vous cachez madame. Mademoiselle ? Va pour mademoiselle. Pas besoin de vous cachez mademoiselle, moi et mon associé reconnaissons votre visage." L'autre renchérit aussitôt, avec un certain stoïcisme. "Nous venons vous faire du mal." Il y eut un bref silence gêné que la diplomate décida de rompre non sans un soupire exaspéré. Elle était trop lasse, et sans doute aussi trop fatiguée, pour opposer une réaction violente et virulente. "Très honnêtement j'aurai préféré qu'il me propose de forniquer, mais on dirait que ceux-là sont plus du genre à me préférer morte." Elle eut un petit ricanement glauque qui, manifestement, stressa les agresseurs. Ces derniers eurent une sorte de réflexe et la braquèrent aussitôt de leurs armes. L'un d'eux, celui avec le tatouage moche, poussa un juron et hurla une bouillit de mot contenant, entre-autre, différentes nuances de "salope !". "Me faire du mal, donc. Eh bien allez-y." "Non, non, vous ne comprenez pas, mademoiselle, hinhin. Non, vraiment. En fait nous sommes venus vous faire du mal pour vote bien." "On vient sauver votre âme, pour être clair." "C'est exact. Comme vient de le dire mon cher collègue à l'esprit si affuté, nous venons sauver votre âme. Vous comprendrez donc que vous tuer serait un peu trop simple." Il y eut un nouveau silence. Un peu plus long que le précédent. "Je devrait réagir, n'est-ce pas ?" "Vous pourriez vous confesser tout de suite, ou bien résister." L'autre crut bon de renchérir. "Ça lui ferait très plaisir. Il vous aime bien." Il mima tranquillement les formes de la jeune femme avant de la remettre en joue. Alice soupira, une fois de plus. Bon dieu, elle allait sans doute mourir ici, cette pensé ne la terrifiait d'ailleurs pas vraiment, cependant elle était réellement vexée de voir que les gens comptant la tuer étaient deux énergumènes de haute volée. Ceci dit cela pouvait fort bien être une façade. Après tout, malgré son entrainement militaire elle ne les avait pas entendu la suivre à travers la ville. ... Non, il fallait sans doute mettre ça sur le compte de sa fatigue. Les deux avaient l'air définitivement trop con. "Bon. On va régler ça rapidement: Qui êtes-vous, et à quelle culte appartenez-vous." "Nous sommes associés, et nous faisons parti de la seule vraie foi, la seule qui comte. Oui, évidemment." Cette réponse qui ne répondait à rien laissa la diplomate sur l'expectative. Ces gens étaient-ils avec Flavius ? Peu probable, le paladin avait d'autres chats à fouetter que le Dominium, pour le moment. Alors quoi, des fanatiques salusiens ? Peut-être, quelle dommage qu'ils ne portaient pas de signes religieux distinctif. "Donc vous aller me tuer, bien. Avant de me confesser j'aimerais savoir: Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fais ?" "Si vous nous ne le savons pas, mademoiselle, vous devez bien le savoir." "Ou inversement, et c'est plutôt le cas. Pourquoi moi ?" "Deus Vult." Deus vult ? Le paladin n'a jamais parlé de dieu, ces gars là n'étaient donc pas de sa confession. Elle serra les dents. Au moins ça évitera un incident diplomatique. "Bien, du calme. Réfléchissez un peu, me garder en vie vous serait autrement plus utile que me tuer. Vous pourriez attirer d'autres pêcheurs, ou même renforcer votre cause, quelle qu'elle soit." A sa grande surprise, le roux eut un éclat de rire. Son rire était glaireux, sale, il dura longtemps et prit uniquement fin lorsque l'autre sembla manquer d'air. Lentement, il se reprit. "Allons, allons ! Mademoiselle, mademoiselle ! Nous ne sommes pas si stupide. Non, loin de là, eheh. Les Kaiserdiens traquent tout leurs représentants à l'étranger, ils nous trouveront si nous vous prenons." A la connaissance d'Alice, c'était totalement faux, mais elle ne se risqua pas à le dire, se doutant que ça n'allait pas forcement les convaincre. Finalement c'était simple. Ces gens allaient la tuer sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, en la prenant à partie dans un parc et en laissant une tonne de trace derrière eux. Alice soupire pour la dernière fois de la soirée et haussa finalement les épaules d'un air un peu tragique. "Bordel les gars, vous devriez vraiment revoir vos techniques d'assassinat." Elle leva son sabre et bondit sur le côté. Il fallait savoir qu'Alice était une excellente guerrière. Esquivant la première volée de balle, elle eut le déplaisir de constater sur ses adversaires étaient de bon tireurs. En fait, il lui semblait bien que son épaules était touchée. Elle ne sentait pas de douleur ou d'engourdissement, mais... Ses pensés se stoppèrent soudainement alors qu'elle se sentait perforée par un millier de lances. Des fleurs de douleurs semblables à des méduses infiltrant ses nerfs, fleurissaient à la surface de son esprit et brouillaient le cours de ses pensés. Elle s'effondra comme une masse, tout juste assez consciente pour entendre des bruits de pas, quelques coups de feu et la course effrénée de ses agresseurs qui bueulaient du "Deus vult" à s'en rompre les cervicales. Elle avait appelée les deux militaires responsables de sa sécurité dès que les assassins s'étaient présentés devant elle. Bref regain de conscience, Alice eut une quinte de toux. De mémoire, elle n'avait jamais autant souffert, même lors de son service militaire ou elle s'était pourtant faite écraser par un camion piégé séparatiste et aspergée les membres au plasma. ... Et torturée, presque à mort, par une sorte de vieux taré sadomasochiste. Une partie de ses souvenirs de l'événement avait été effacée par de psychologues de l'armée, une fois la mission de pacification terminée, soit-disant pour la préserver. ... Ça avait été un excellent service militaire, à bien y repenser. Ce furent sur ces pensées qu'Alice perdit connaissance. Dans l'heure qui suivit, elle était accueillis aux urgences du district Kaiserdien, dans le plus grand secret. On ne désirait pas vraiment que qui que ce soit sache où se trouvait l'ambassadrice ni si elle était en vie, surtout après une tentative d'assassinat. ... Le lendemain des faits, une plainte anonyme informa la police salusienne que du sang et des douilles avait été retrouvées en quantité inquiétante dans un parc du centre-ville du district kaiserdien. Rien de bien inquiétant, sans doute un accrochage entre petites frappes.
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