Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 8 > Forums > Sainte Assemblée > Prélude à la Folie

Prélude à la Folie

Pages : 1

Cdt. Le Joker
Respect diplomatique : 1224

Avatar
02/12/1016 ETU 00:47
Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.  Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.
Score : 4 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 4
humour décapant : 0
role play intéressant : 0
https://www.youtube.com/watch?v=Slb-1v0yyiY
Le soir après le travail, Soraya a besoin de vider sa cervelle. Les heures passées derrière les colonnes de chiffres l'ont laissée exsangue et sans volonté. À peine la force de s'ouvrir un pot de glace bourré de graisses pour se remplir l'estomac. Ça ne sert pas son complexe de poids, mais le soir, elle s'en fout. Tant pis si elle se renvoie l'image d'une baleine échouée, avec sa masse informe écrasée de fatigue sur son canapé. Les remarques déplacées et les blagues obscènes qu'elle reçoit quotidiennement aux bureaux de l'Assemblée galactique, au café, dans la rue, de ses collègues, de ses amis, de sa famille, lui ont donné une résilience haineuse qui ne se régénère qu'avec un bon pot de glace devant son holo-écran. De toute façon, merde, elle n'est pas si grosse que ça.
Le soir après le travail donc, sans quitter son canapé, Soraya débranche son téléphone, coupe sa connexion au réseau cybergalactique, ferme ses volets, éteint toutes les lumières, et, un sourire gourmand sur ses lèvres boudeuses, zappe pour regarder le programme qu'elle ne manquerait pour rien au monde… Les conférences psychiatriques de vingt et une heure trente.
_________________________________________________________________________________________________________________
Un amphithéâtre demi-circulaire et futuriste, avec des néons bioluminescents et des fauteuils en velours. La salle est pleine à craquer : des hommes, femmes et autres genres, humains, machines et aliens, munis d'holo-pads et de notes. Ils écoutent l'homme vieux aux lunettes rondes et au costume vert foncé sur l'estrade, derrière son pupitre de conférencier, et prendront des avides en hochant la tête tout le long du discours.
LE PROFESSEUR (doctement) À une époque où les avancées technologiques nous ont permis d'atteindre un âge d'or de toutes les sciences dites « dures » ; où les civilisations peuvent aller jusqu'à créer des corps de synthèse et agir jusque dans la structure moléculaire d'un individu ; où la cartographie du cerveau et du corps est, sinon absolument parfaite, au moins quasi-totale ; où presque chaque maladie possède un traitement efficace ; on pourrait être tenté de croire que nous avons résolu tous les problèmes auxquels la médecine est confrontée.
(murmures approbateurs dans la salle)
Il est pourtant un mystère que nous ne sommes pas parvenus à percer entièrement, une zone d'ombre qui concerne directement notre discipline, malgré les apports considérables de la neuroscience.
(avec sérieux) Nous n'avons pas éradiqué la folie.
Certes nous parvenons à guérir bien plus efficacement que par le passé la plupart des cas qui nous sont présentés. Mais force est de constater que nombre de nos civilisations sont incapables de prévenir le surgissement de troubles mentaux chez un sujet sain, comme nous le faisons pour les maladies physiologiques. On sait cependant avec certitude — c'est même la base de nos cours de première année… — (rires dans la salle) que l'accumulation de nombreux stresseurs, avec des stratégies de coping inadaptées ou insuffisantes, déclenchent inévitablement des troubles. Un environnement violent et des relations sociales basées sur la coercition et la restriction oppressive… vous voyez.
UNE AUDITRICE XÉNOMORPHE (se levant pour parler) Pourtant on a vu des cas se déclarer chez des sujets non-prédisposés, non-soumis intenses et-ou nombreux, disposant de stratégies de coping adaptées, au sein d'environnements et de sociétés apaisées.
LE PROFESSEUR (s'inclinant) Effectivement ma chère confrère, et je vous remercie de cette réaction. Et en effet, c'est précisément cette énigme, au demeurant passionnante, de la folie subite, que nous allons tenter d'aborder dans cette conférence. Comment est-il possible qu'un sujet parfaitement sain puisse déclarer des troubles parfois durables, voire permanents, au détour d'une seul instant décisif, d'une seule mauvaise journée ?
(avec humour) Pour faire bref… Qu'est-ce qui se passe dans la tête de nos malades ?
(rires)

Pages : 1