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ACTE PREMIER : L'honneur du paladin

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Cdt. Le Joker
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05/01/1017 ETU 23:49
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Note pour la postérité : Ce post est dans la continuité du topic « Prélude à la Folie » (faites péter le ctrl-f !) et en relation avec certains autres sujets et messages, certains déjà postés, d'autres pas encore écrits ou publiés.
https://www.youtube.com/watch?v=OZ9dXLmRlpo
Salusa, cœur de la Sainte Théocratie, monde natal de l'Empereur du Saint Empire Galactique Flavius, capitale de facto de la galaxie.
Pour un centre aussi important, Salusa a pourtant un taux de criminalité extrêmement faible. Et, contrairement à la croyance populaire millénaire, ce ne sont pas les nombreux étrangers de passage sur la planète qui pourraient faire grimper sa criminalité. Ainsi, l'écrasante majorité des affaires judiciaires ne concerne que des litiges mineurs entre particuliers (entre voisins, amis, familles) ou organismes (entre corporations, ordres religieux, associations) et des règlements administratifs. Les délits mineurs ne sont guère nombreux et ont tendance à stagner dans cette société pacifiée, et quant aux crimes, ils sont pour ainsi dire quasi-inexistants — et encore plus rarement spectaculaires.
Le Salusien lambda est doux comme un agneau.
Cette société apaisée, Salusa la doit à la culture de ses habitants, qui ancre fermement le clivage Bien-Mal bien au-delà du cadre de la religion. Les principes sacro-saints du Bien touchent la vie quotidienne, les interactions sociales et les considérations envers autrui. Il arrive bien entendu que des tensions s'élèvent : dès lors que les individus d'une espèce sociables ne sont pas unis par une conscience collective ou un esprit de ruche, ceux-ci sont condamnés à subir divisions et rapprochements. Mais leurs principes les empêchent la plupart du temps d'en venir à des extrémités désagréables, ou, en allant aux plus basiques interactions, d'irriter autrui. Ainsi, la paix sociale a un impact direct et extrêmement positif sur le degré de bonheur des habitants. Par voie de faits, sur leur santé mentale.
Alors pourquoi ?
Les enquêteurs étaient pris de court. Ils avaient vu de nombreux cas invraisemblables au cours de leurs missions sur les centaines de mondes différents de la Théocratie, où les comportements pouvaient varier à l'infini sur l'échelle de la violence… mais sur Salusa ? On n'avait pas assisté à un tel déchaînement depuis l'événement le plus tragique de l'histoire de la Théocratie, le Fléau. Ce jour où Maël, le Mal fait chair, au nom mille fois maudit, avait frappé Salusa d'une apocalypse hyper-atomique. Le monde, désormais inhabitable, flottait dans le vide autour de son soleil, carcasse grise sans atmosphère, tombeau planétaire. Alors l'Empereur, dans un geste de survie désespéré, avait ordonné le déplacement des populations survivantes et d'autres Salusiens de souche sur un nouveau monde, terraformé et rebâti à l'identique, jusqu'à la fine couche de brume blanche de pureté, sans regards des dépenses. Salusa II, que l'amnésie volontaire des gens renommait Salusa pour parfaire l'illusion. Les seules traces encore visibles du Fléau étaient les survivants eux-mêmes, porteurs d'innombrables maladies liées aux radiations de la bombe. Maël avait laissé des poisons incurables en héritage.
La victime était une jeune femme.
Sœur Magna Benevolentia, de son nom de naissance Maria Innocentia, une nonne de trente ans comme il en existait des milliers, une de ceux qui avaient choisi volontairement de quitter leur monde natal pour repeupler la nouvelle Salusa aux côtés des survivants malades. Elle entrait dans cette catégorie de gens « sans d'histoire ». Une famille tout ce qu'il y avait de plus normale, avec un père, une mère et quelques frères aimants ; entrée au couvent en même temps qu'à l'âge adulte ; œuvrant comme le voulait son statut dans des bonnes œuvres, en particulier le soin aux pauvres et aux victimes du Fléau. Pas d'ennemis connus, de bons rapports avec son entourage familial, professionnel et amical, une fervente suivante des principes du Bien.
Face à ce dossier administratif impeccable les enquêteurs se posaient à nouveau la question : « Alors pourquoi ? »
Pourquoi avait-on retrouvé ses morceaux dispersés à travers la capitale de la planète ?

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