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Cdt. Arkhangel Hismer
Respect diplomatique : 1079 23/01/1017 ETU 19:04 |
Score : 8
Détails
"La Galaxie s'est murée dans le silence, et avec elle, les peuples." Telles avaient été les mots, quelques peu grandiloquent il est vrai, qui avaient inaugurés le dernier rassemblement du Grand Conseil Kaiserdien, cellule centrale du Parti Unique du Dominium, et instance dirigeante qui cogérait l'état avec son guide suprême. L'ambiance était... Morose. C'était bien le terme. "Voyez-vous, je pense que nos civilisations ont bien vécus, et que nous approchons lentement mais sûrement de cette inévitable période de décadence qui atteint tout les empires ayant réussis à imposer la paix au monde. Car c'est le conflit qui pousse à la création artistiques, à la fougue, à la conquête, et au développement. Quand la paix est présente dans les frontières, une paix sociale, une utopie, et hors des frontières, une paix militaire, diplomatique, alors il devient inutile d’innover, de lutter. Puisque tout va bien, on ne bouge plus, on reste inerte. Et c'est très exactement ce qu'est la galaxie. Elle est inerte." Alice, car c'était elle qui parlait, soupira et fixa tour à tour les conseillés, son regard s’arrêta enfin sur un grand tableau du Guide Arkhangel Hismer. Ce dernier ne pouvait être présent. Elle même n'avait pas les détails : Il était absent depuis si longtemps qu'on estimait probable qu'il soit tout simplement mort. Et le pire, c'est que personne ne s'en inquiétait. En d'autres temps, on aurait remué terre, ciel et assemblée galactique pour le retrouver. Mais puisque tout allait bien, sa disparition n'avait aucun effet. Peut-être que c'était précisément ce qu'il voulait démontrer en disparaissant. "Nous appelons-ça le refroidissement culturel, en référence au refroidissement cosmique. La force d'un état, celle qui le pousse à agir, devient inutile dès-lors qu'il a atteint une certaine stabilité. Le contrôle de plusieurs mondes nous permet de conserver une parfaite société d'abondance, les brigands sont une histoire ancienne, les guerres aussi. Nous n'avons plus besoin de coloniser, nous pouvons tout soigner, tout réparer, tout remplacer, le voyage est rapide, peu couteux, tout le monde a le temps d'être utile à la société et d'apprendre près de trois instruments, tout en lisant des livres classiques, en se renseignant sur la rhétorique et en s'intéressant à l'histoire galactique. La galaxie, justement, est connue. Il ne reste aucun mystère à déceler. En bref, tout va bien, et la mécanique des états est si bien huilée que leurs dirigeants sont inutiles. Et nous savons tous ce qui suit cet "âge d'or", cette... Inacceptable morosité. Les états vieillissent, s'affaiblissent puis, avec le temps, une cause quelconque les fracture, et des siècles de chaos s'installent. Cette galaxie, mes amis, est terminées. Nous avions, bien entendu, de nombreux projet pour éviter que la déchéance calme, le péril utopique, ne vienne définitivement changer notre existence en vieux souvenir. Voyez-vous, nous savons que nous ne verrons sans doute pas la chute de nos empires. Ni nos enfants. Ni même leurs enfants. En fait, ce sera probablement si calme, si progressif qu'il faudra des siècles avant que quelqu'un se dise "Tient, Kaiserde n'est plus. Le Saint Empire non-plus. Le Peuple Morphe a disparut. Il ne reste rien de la Garde. La lignée des Eldars s'est éteinte. Et j'en passe". Nous avions de nombreux plans pour éviter que cela arrive. Après tout, nous sommes Kaiserde ! Le Parti Révolutionnaire ! L'évoution à marche forcée, la guerre par la paix, la paix par la science ! Nous avons toujours été là, présents ! Dans chaque gouvernement, révolutionnaire, contre-révolutionnaire, Impérial, Fédéral, Autocrate, Démocrate ! Nous étions présent ! La galaxie a tremblée face à nous ! Elle nous a adorée, haïs, elle a débattu à notre sujet et nous, implacables, nous avancions ! Oui, camarades, nous avions un plan pour éviter que cela n'arrive ! Mais pour éviter la mort de quelque-chose de si puissant que la galaxie, de ses cultures, de ses nations, il faut des moyens. Et la masse instobable de la stabilité ne saurait être, sinon brièvement, ébranlée par la masse de quelques révolutionnaires. Nous voulions détruire le Saint Empire. Le chaos qui aurait suivit aurait provoqué la fin de nombreux peuples, mais évitée la décadence, ou du moins, l'aurait raccourcis. Mais nous ne pouvons espérer agir efficacement contre la galaxie entière. Alors je vous le dis, camarade, notre ère est terminée. L'ère des paladins et chants angéliques, des Cynos bestiaux mais nobles, des Fusiliers Marchants aux pas sur une glorieuse marche Kaiserdienne. L'ère ou Chrysalide s'énervait contre tous, où les réfugiés galactiques débattaient pleinement, complotaient, ou les secteurs fermés narguaient les peuples ouverts. L'ère des grandes corporations, des grandes menaces, des grandes alliance. Cette ère est passée. A partir de maintenant, la galaxie peut stagner et s'éteindre en paix. Et puisque le Parti n'a plus rien de révolutionnaire, puissiez-vous profiter pleinement de cette stabilité que nous avons battis. Puisse vos enfants en profiter. Et puisse un maximum de génération vivre dans la paix et la plénitude avant qu'enfin, un intellectuel maudit comprenne que tout est terminé, et que les temps ont changés. Adieu, camarades, ce fut pour moi un grand plaisir, et si j'espère vous revoir, pouvoir débattre autour d'une situation de crise, j'ai peu d'espoir que cela arrive. Mes chers amis, ce fut un honneur de gouverner avec vous."
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