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Un banc et deux Kaiserdiens

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Cdt. Arkhangel Hismer
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01/02/1017 ETU 02:37
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https://www.youtube.com/watch?v=sTt99YPNJO8
Un banc sur une colline, verte et humide. Elle fait face à une ville de marbre et de monument. Une ville aux grands airs antiques mais dont le gigantisme ne trompe personne. Une ville depuis laquelle des hommes avaient dirigés un grand empire et entrevus un avenir toujours plus glorieux.
Arkhangel Hismer, tranquillement installé sur le banc, observait Concordia Imperium. Sa capitale. D'ici, elle avait l'air d'une maquette.
Il faisait bon, malgré l'heure tardive. Le tyran soupira. Il n'avait pas été seul, la nuit, dans un endroit aussi calme depuis...
Depuis sa prise de fonction, sans doute. Voir avant. Après tout, il avait très vite commencé à s'intéresser à la politique.
De mémoire, pour tout dire, il n'avait jamais vraiment prit de temps pour lui. Il avait toujours vécu pour et à travers ses grands rêves. Et maintenant qu'ils étaient réalisés ? Il était inutile.
Mais ce n'était pas plus mal. Il était un vieil homme fatigué de la guerre incessante qu'est la politique. Une icône qui avait de plus en plus de mal à ressembler au beau jeune homme fier des affiches de propagandes. D'aucuns auraient dit une épave, mais c'eut été mentir.
Arkhangel était loin, très loin d'être une épave.
"Ah, Guide, je savais que je vous trouverai ici..."
"Vous le saviez parce-que ma chère assistante le savait, et qu'elle vous l'a dit, juste ?"
Il se retourna, un curieux sourire au lèvre, un sourire franc. Alice, qui pour une fois se déplaçait sans ses gardes, s’empourpra. L'homme lui fit signe d'approcher, haussant les épaules.
"Allons officielle, au final nous sommes tous des hommes, non ?"
"Certains plus que d'autres."
Le trait d'esprit ne faisait aucun sens, mais elle n'avait trouvée que ça. Timidement, elle vint s'installer sur le banc.
"J'ai écouté votre discours aux officiels. Sur la décadence inéluctable des peuples. Intéressant, vraiment. Dommage que les informations soient arrivés deux jours plus tard."
Par "Les informations", le dictateur Kaiserdien faisait référence à un nouveau modèle théorique développé par la science Kaiserdienne, concernant le développement des univers. Une simple observation des précédentes galaxies et de leur histoire avait confirmé ce que les Kaiserdiens avaient toujours pensés, mais ignorés par pure convenance : La fin du monde approchait. Tout cela demeurait cependant totalement secret.
"Au moins, lâcha-elle avec amertume, j'aurai eu mon petit moment de gloire."
"Dois-je vraiment vous rappeler vos innombrables passages à l'assemblée ? Il y a quelques temps encore j'entendais un de ces jeunes commandant vous citer. Vous êtes une exemple pour beaucoup."
"C'était il y a longtemps, à l'époque où il y avait quelque-chose à défendre. Désormais, je ne suis qu'une relique."
"Comme nous tous, officielle. Remarquez : La fin de toute chose amènera au moins une conclusion satisfaisante à notre faction : Nous allons tous mourir dans le chaos le plus généralisé, et nos vies auront été vaines."
Il eut un rire cynique qu'elle imita timidement, lorsqu'il eut terminé, il secoua doucement la tête.
"A vrai dire, je m'étais absenté pour travailler sur un projet de grande ampleur qui demandera sans doute la participation de tout le Dominium. Une histoire d'informatisation de la conscience de chaque Kaiserdien via les mêmes processus qui nous servaient fut un temps à changer de corps. A partir de là, nous intégrerons tout le monde dans un paradis artificiel, au sein d'une machine capable de résister à la fin des temps, au cœur de Kaiserde, et la question sera réglée. Les gens vivront éternellement dans un paradis imitant la réalité, sans doute. Nous cherchons encore un modèle permettant de conserver le libre-arbitre de chacun sans pour autant créer un enfers artificiel comparable à la réalité et à ses contraintes.
... Vous ne le saviez pas, n'est-ce pas ?"
Elle avait écarquillée les yeux. Non, en effet, elle ne le savait pas. En fait, à sa connaissance, personne ne le savait, et si cela semblait possible au vue de la technologie Kaiserdienne, elle envisageait simplement la tirade comme une sale plaisanterie de mauvais gout, ce qui ne la rassura pas pour autant.
"Personne n'est au courant. Ils mourront tous durant l'apocalypse et leurs copies seront transférées dans la simulation : En d'autre terme, tout le monde meurt et, les quelques survivants se rassureront en observant les clones des morts errer dans une après-vie de synthèse. Je trouve ça proprement décadent."
Il haussa les épaules et ferma les yeux, s'allongeant un peu en arrière.
"Enfin. Pourquoi me cherchiez-vous, Alice ?"
"Votre communicateur est éteint, et le conseil veut vous voir pour parler de questions de gestion interne, notamment pour ce qui est de hem... La ressource apotique."
"Ah, ça, aucune importance. Nous verrons plus tard."
Court silence.
"Dites-moi. Au moment de l'apocalypse, que ferez-vous ?"
Une fois n'est pas coutume, la diplomate écarquilla les yeux, avant de les baisser pour fixer ses bottes impeccables.
"J... Je ne sais pas."
"Réfléchissez bien. Nous avons toute la nuit."
Elle cligna des yeux et, se rendant compte que c'était exact, hocha la tête.
"Je pense que j'irais voir ma famille."
"Elle vous manque ?"
"Je ne les vois plus vraiment depuis que je suis officielle."
"Et ensuite ?"
"Ensuite, je pense que je mangerai. Je préparerai des stocks, puis je me ferais un diner digne de ce nom. Je peindrait quelques croquis si j'en ai l'inspiration, puis je jouerai un morceau au piano. La Valse de Verre, meilleurs composition de Djadven Kalisto Prokikren, meilleurs pianiste de sonépoque,si vous voulez mon avis. Après ça je contacterai Suno pour lui dire à quel point il m'a ouvert les yeux, puis Chryalide pour lui dire à quelle point j'aurai appréciée mieux la connaitre, puis cette sorte de rousse folle furieuse pour la féliciter de sa capacité d'élocution. Ensuite, je pense que je me tirerai une balle dans le crâne."
Silence. Le guide hocha la tête, comme pour approuver le programme.
"Et vous ?"
"J'y ai longuement réfléchit. Je pense que j’appellerai individuellement chaque haut-officiel pour les féliciter personnellement de leur travail pour le Dominium. Ensuite je me mettrai la Marche des Pourpres, sur laquelle ont défilés mes premiers suivants, lors de ma prise de pouvoir, nostalgie, je l'avoue. Une fois la musique bien entamée, j'ouvrirai ce fameux Vin de Talistah qu'on m'avait offert, il ne reste que deux bouteille dans la galaxie, j'en dégusterai le gout en observant via écran les réactions des commandants de l'assemblée. Avec un peu de chance je pourrai assister à un suicide de masse, à de belles paroles philosophiques ou alors, uniquement si je suis très chanceux, fixer le visage tordu de Flavius, se rendant compte que sa Foi envers le bien n’empêche pas l'horloge éternelle de continuer son jeu macabre."
"Oh."
"Hm ?"
"Vous... Enfin..."
Eh bien ? Parlez librement, officielle.
"Vous n'avez pas de famille ?
"Morts, à différentes étapes de ma vies. je n'avais pas de frères ou de sœurs, et mes parents... Enfin, vous connaissez déjà ce qu'en disent les livres. Famille pauvre, mort relativement jeunes. Ils ne bénéficiaient pas d'implants. Ceci étant dit, j'ai faillis être marié. A une impératrice qui plus est. Manque de chance nos vues politiques divergeaient. Elle en est morte."
Il haussa les épaules. Tout ceci était en fait d'une tristesse absolue, mais la certitude de la fin du monde le rendait étrangement détaché : Tout cela n'avait plus aucune forme d'importance. Se levant soudainement, il épousseta son long manteau et fit rouler ses épaules.
"Vous savez, Alice, je vous ai un jour envisagé comme mon héritière. Et à propos du plan d'assaut suicide que vous concoctez avec l'amirauté et pensez si brillamment cacher au reste du gouvernement : Tout le monde est plus ou moins au courant. Mais continuez, vous avez ma bénédiction."
Et sans rien ajouter de plus, le Guide suprême du Dominium de Kaiserde commença à descendre vers la ville. Alice, pour sa part, médita à ce qui venait de se passer.

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