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Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044 03/03/1017 ETU 00:11 |
Score : 8
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L'Empereur trône sur son siège, l'air fixe et mais étrangement calme, bien droit et mains posées symétriquement sur chaque accoudoir. Le silence régnait dans l'Hémicycle, si bien même que l'on put croire que l'Empereur même n'était qu'un cadavre, cela faisait effectivement très longtemps qu'il n'avait même pas bougé de son trônes. Mais les plus attentif avaient pu remarqué que sa mâchoire se contractait de temps à autre, dans un soubresaut chronique, confirmant bien qu'il était éveillé. Empereur, le châtiment s'est abattu sur vos ennemis selon vos ordres, les cendres sont l'héritages de leur félonie, et nul n'a pu s'opposer. Un Paladin était venu de toute évidence faire son rapport à Flavius, qui resta silencieux. Celui-ci n'attendit pas plus et commença à se retirer, quand un autre soubresaut, bien audible celui-ci, anima Flavius. Hah ! Un simple hochement de poitrine avalant l'air. Rapidement suivi d'un second. Puis d'un troisième. Etc. Jusqu'à ce que le rire, plutôt saccadé mais bien identifiable comme tel, emplisse tout l'Hémicycle. Hah !... HahHah !... HahHah... Hah !... HahHahHah Hah Hah Hah !... Hah HahHahHah HahHah Hah !... HahHahHahHah HahHah Hah ! Son rire coupé se prêtant presque à du nerveux ne lui empêche pas de dessiner un large sourire sur son visage, qui sautille au fil des hochements, rendant le tout très perturbant à observer, et même plutôt inquiétant. Il se montre plus animé et se lève. Galaxie ! Oui, vous, les larves amorphes se portant dans le fatalisme, la paresse, et l'acception de l'échec, vous complaisant tels des sybarites dans cette luxure de silence que vous imposez à vos pairs, comme si rien n'avait été fait, comme si rien n'était encore à faire. Oui, vous ! Ne détournez pas le regard ! Pendant que vous soutenez honteusement votre acception d'une fin, d'une destruction de toute chose, dans la simplicité qu'offre le défaitisme primaire à tout être vivant n'ayant que répulsion pour l'effort, sachez que pendant que vous vous détournez de votre devoir et de vos responsabilités, d'autres agissent, de toutes leurs forces, pour vous promettre bien plus que vous ne le méritez. L'Holo-projecteur de l'Hémicycle s'allume, diffusant... de larges scènes de mondes en feu, de flottes éventrées, le tout entrecoupées des habituelles chants religieux diégétiques et exaltants, accompagnant de temps en temps des scènes d'innombrables défilades de Paladins se perdant sur plusieurs horizons. Votre Salut se trouve dans la Dernière Croisade que nous menons pour débarrasser une bonne fois pour toute la Galaxie de ces suppôts du Mal, ayants depuis bien trop longtemps profité de ma mansuétude. Mais aujourd'hui, la colère des Justes les prend à la gorge, et leur fait cracher dans le sang les derniers espoirs qu'ils pouvaient nourrir à l'encontre des forces du Bien ! Bien entendu, mon obligeance n'admet pas avec certitudes que toutes les forces du Malin se sont encore manifestées, mais la plupart s'étant risquées à la lumière du jour ne sont plus là pour en parler ! Plusieurs ont osé directement s'en prendre à la Sainte Force, d'autres encore ont préféré préparer sournoisement quelques ADM bien dissimulées, allant même jusqu'à nous mentir à se sujet pour détourner notre courroux, mais nul n'a pu y échapper, le mensonge a été décelé et tous ont été châtié ! Les images holographiques tournent encore, montrant plusieurs centaines de mondes subissant le déferlement innombrable des flottes Salusiennes... mais d'autres aussi, sur certains diapo-Holo. Les méritants loyaux se reconnaîtront dans l'assistance portée aux soldats du Bien, à ceux-là, et même aux autres ne le méritant pas plus mais bénéficiant de la grande Bienveillance du Saint Empire Éternel, sachez que j'ai décidé de me montrer à l'écoute de leurs craintes infondées, superstitieuses, mais surtout manquant irrémédiablement de Foi à l'égard du Bien. Oui, à ceux-là, j'offre la possibilité d'apaiser leurs esprits tourmentées jusqu'à la Sainte Révélation où ils comprendront enfin l'erreur dans laquelle ils étaient. La Sainte Salusa se propose effectivement pour prêter aux superstitieux un monde apotique, exceptionnellement et par contact privé, exclusivement pour l'occasion, et ce pour satisfaire tous les craintifs qui auraient grande peur de se retrouver démunies suite à cette fiction d'Apocalypse. Il va bien entendu sans dire qu'une fois le décompte passé, et la Sainte Révélation accomplie, chaque monde Apotique devra être restituées à Salusa -avant ou après votre conversion face à l'inéluctable vérité, au choix... Un tic nerveux le prend rapidement, comme quand il sombrait dans ses longs chuchotement, mais celui-ci semble anecdotique, à savoir pas plus d'une seconde, apparentant le tout à une simple pause. L'unique piège qui se présente à vous est la honte que vous ressentirez à l'instant où vous comprendrez que vous avez manqué de confiance à l'égard du Bien. En attendant, nous veuillons, la lame guette les foyers corrompues pour trancher la tête des dernières vipères qui rampent dans l'ombre. Elles sont plus nombreuses qu'on ne le pense, mais aussi plus faible qu'on ne le croit, et aucune n'ébranlera le bastion du Bien, la dernière promesse pour vos âmes. Silence. Cette Galaxie a vécu dans le Bien à travers ma Gouvernance, elle a été préservé du Mal, elle est restée pure ! Alors au jour où les pusillanimes et les lâches se satisfont de tomber dans une telle médiocrité, une telle déchéance, une telle indignité, d'autres gardent une Foi pure, et c'est le dernier efforts des Justes qui marquera la sauvegarde de notre Galaxie, et le Sceau et la Gloire d'un Bien... Éternel ! A cette conclusion, la main de Flavius vient se porter à sa tempe, d'une manière donnant l'impression qu'elle lui devient subitement douloureuse, rapidement confirmée par une grimace térébrante. Sa tête commence à trembler sous de nombreux spasmes, et on croit presque un instant qu'il va s’effondrer, mais d'un seul coup, il se redresse dans un hurlement. Éternel, vous entendez ?!!
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Cdt. Arkhangel Hismer
Respect diplomatique : 1079 03/03/1017 ETU 23:19 |
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Score : 7
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Un homme se leva. Il était physiquement présent, ce qui était suffisamment rare pour être noté, surtout de la part d'un kaiserdien, surtout ces derniers temps. Avançant un peu, il porta une main à sa tête sur laquelle était montée une casquette richement décorée et croisa les bras avant de pencher légèrement la tête sur le côté, l'air amusé. Ce dernier ressemblait un peu à celui qu'Alice affichait, ce qui pouvait signifier qu'il était propre à la culture Kaiserdienne ou que la diplomate avait éhontément pompée les mimiques et postures du plus grand orateur qu'elle ait jamais côtoyée. Soit Arkhangel Hismer. Qui, après un court silence, prit enfin la parole. "Il n'y a d'éternité que dans la mort. Non pas dans la mémoire que l'on a des morts, notez bien, mais dans l'acte de mourir. Le fait que nous ne sommes plus. Finalement, l'éternité n'existe que dans la disparition d'une chose. Il est impossible de faire revenir quelque-chose qui n'existe plus. On peut la copier, à la limite, et faire illusion. Mais les faits demeures." Il décroisa les bras et s'avança nonchalamment de quelques pas. Désormais il était juste au bord de sa loge. "Vous savez, Flavius, je vous ai toujours su... Instable. Fanatique. Cependant je vous considérais et vous considère toujours comme un homme de parole et de valeur, ainsi que, d'une certaine manière, un ami. Il faut cependant pondérer ce dernier point : L'ami est mort, j'attache simplement un certain sentimentalisme passéiste à l'égard de son cadavre. Ce qui l'habite, cependant, ne m'intéresse que très modérément. Votre folie n'était pas imprévue et j'attendais avec une certaine morosité le moment inéluctable où cette dernière se manifesterait. Grâce ou à cause d'un certain duel, c'est maintenant chose faite. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Eh bien. Cela veut simplement dire que lorsque l'apocalypse surviendra, et elle surviendra, il se passera des choses terribles, et votre peuple aura sans doute besoin d'un nouveau leader. Enfin, ceci demeure du stade de la théorie, et je sais que vous ne partagez pas mon avis. Et puis tout bien réfléchit, vous êtes empereur, ce qui sous-entend une certaine hérédité du titre. Comment va votre fille, à ce sujet ?" Il eut un drôle de sourire, un peu indulgent. L'homme, manifestement très fatigué, haussa les épaules et porta une main à sa cicatrice, la caressant doucement comme il le faisait en des temps reculés lorsqu'il pensaient à un plan d'action, à un moyen de faire gagner sa nation en puissance. Un geste que beaucoup avaient assimilés avec leur haine du Dominium et de son leader. Un geste qui, désormais, empruntait un fort caractère nostalgique. Le dictateur reprit. "Vous savez quelle est la chose qui me terrifie le plus ?" Il s'adressait à toutes les personnes présentent, son regard avait quitté Flavius pour se balader calmement d'un visage à l'autre. Le petit sourire d'Arkhangel muta, et devint progressivement joyeux. "Le refroidissement général. L'idée que nous ne bâtissons pas pour l'infinie, mais pour un nombre limité, calculable de générations futures qui, si notre peuple ne décline pas avant, deviendrons les héritières d'une histoire longue et floue, de concepts qui auront bougés, mutés avec les évolutions technologiques, les changement culturels. Et qu'au final, toutes nos luttes, tout nos desseins, ne servent à rien sinon à remplir nos égos nationalistes ou personnels. Oui, très honnêtement, tout ceux qui disent bâtir pour l'éternité sont ignorants ou délirants. Au final, s'ils réussissent vraiment, ils offriront simplement à quelques individus se croyant invincible la chance de constater de la disparition des étoiles. Puis à leurs descendants, et aux descendants de ces derniers, de mener une ultime course contre la montre s'étendant sur plusieurs millénaires : Bâtir une structure capable de survivre un temps, peut-être pour quelques centaines de génération, autour d'une des étoiles les plus jeunes. Au final, si ceux-là réussissent, ils offriront à leurs descendants la possibilité de vivre dans une structure artificielle autour d'une étoile mourante. Et enfin. Noir, le rideau est baissé. Fin du spectacle." Il haussa les épaules. Cette-fois, de l'amusement teintait son visage. "Fort heureusement qu'il y a l'apocalypse. Au final les compteurs sont remis à zéro et personne n'a le temps de stagner, de penser trop profondément au futur lointain. Non, nous sommes maintenus dans une lutte directe pour notre survie. Alors voyez-vous, je ne sais pas s'il existe un dieu quelconque. En l'absence de preuve, nous autres Kaiserdiens ne pouvons pas nous prononcer. Mais s'il existe, il a fondé l'univers tel qu'il est, et a établit ses règles. Les forts survivent. Les étoiles mourront toutes. Et chaque galaxie, aussi loin que nous avons pu remonter, s'est fait balayer par un cataclysme inouïe. Un dieu capable de tel prodige ne s’embarrasserait sans doute pas de fidèle à moins bien entendu d'être égocentrique, mais s'il l'était vraiment il nous imposerait la servitude, surtout si on lui prête une personnalité proche de celle des êtres que nous considérons comme nos pairs : Morphes, Jawa, Kaiserdiens et j'en passe. Non. S'il existe un dieu, et s'il pense comme vous et moi... Alors il est d'une infinie cruauté. Voyez-vous, il n'y a pas de salvation, à mon avis. Seulement une mécanique immuable et terrible réduisant sans effort et avec régularité les efforts des peuples successifs en vaste échec. Enfin enfin, je m'égare. Je n'étais pas venu pour ça, à l'origine. Non. En fait je venais plutôt vous faire mes adieux. Oui, adieux à tous. Nous ne nous reverrons pas, je pense. Quant à vous, Flavius, je vous souhaite bien du courage pour l'avenir, quel qu'il soit." Il inclina vaguement la tête, et se retourna pour quitter le sénat, sans vraiment attendre de réponse ou de réaction. De son point de vue, la pièce était jouée.
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