Korto fut chassé de son vaisseau, abandonné sur une planète nommée Arcadia au suite d'une mutinerie. Ligoté à un radeau, jeté en pleine mer, abandonné à un destin funeste.

La chaleur se fait de plus en plus pesante. Les heures passent, peut être même des jours. La nuit apaise ses souffrances du jour en les remplaçant par d'autres. Korto reste immobile, d'un calme surprenant. Seuls les poissons et les mouettes peuvent témoigner des gémissements et grognements venant briser de temps en temps le bruit du vent et de l'eau heurtant le maigre radeau.

De cette mutinerie il avait tiré une conclusion tardive: L'équipage à plus d'importance que le vaisseau . Son exigence l'avait conduit à la mort et il s'en réjouit!

j'ai échoué...Cela ne m'arrive pas souvent . Le changement à du bon. pense t-il.

Un petit sourire apparaît sur ses lèvres gercées par le sel et le soleil. Ce sourire contraste tellement avec la situation périlleuse dans laquelle il se trouve qu'il se demande un bref instant s'il est devenu fou.

Une colère froide dirigée envers les membres de son ancien équipage l'envahit,. Le temps passe et Korto oscille dorénavant entre un semi-réveil et léger sommeil, sa gorge se séché, le besoin d'eau se fait de plus en ressentir.

Entre deux réveils il aperçoit une forme au loin, les reflets du soleil sur la mer l’empêche de reconnaitre l'objet . Il croit à un mirage et s'abandonne en végétant de plus belle jusqu'au moment ou il entend une voix familière:

- Korto ! réveil toi maudit bâtard!

Rachminov ?? ... pourquoi faut il que tu réapparaisses dans mes derniers moments, fichu toi. J'avais espéré quelque chose de bien plus agréable . marmomme t-il dans ses pensées.

Korto lève sa tête d'un geste flegmatique comme si cela ne peut être réel. Il avait décidé de jeter à un œil non convaincu à ce qui apparaît devant lui en ayant but de se distraire avec ses hallucinations.

Surpris par la réalité de la situation il répond du tac au tac :

Les liens sont dénouées, Korto se hisse fébrilement sur la modeste frégate de son ancien compagnon, boit l'eau qui lui est tendu goulûment.

- Je sais ce qui t'es arrivé Korto . Tu m'as plongé dans une merde... j'ai du abandonné mon vaisseau! Tu as intérêt de réparer ton erreur. lui dit Rachminov dés que Korto repris son souffle pour reprendre quelques gorgées d'eau.

Le regard de Korto se fait interrogateur mais sa réponse contredit sa réaction.

Sans attendre de réponse de la part de Rachminov, Korto descend les escaliers du navire et s'engouffre dans la coque.

En se rasant soigneusement, une ancienne lecture lui vient plus ou moins précisément à l'esprit.

Korto en ressassant cette phrase plusieurs fois ne comprend pas pourquoi celle ci lui vint à l'esprit et ne la trouve pas appropriée : ces derniers temps la mélancolie habituelle avait cédé sa place acquise. Mais pas le temps d'y songer plus longtemps...