Umineko Takashi, malgré ses origines, était l'une des personnalité les plus populaires du Dominium. Forte d'années d'expérience sur le front, son bagout naturelle et sa capacité de leadeuse d'homme en avait fait l'une des membres les plus importantes de l'administration, lui permettant entre-autre d'accéder au rang de Chef Suprême des commissaires politiques.

Parallèlement à ça, sa cousine occupait le rang moins glorieux mais tout aussi élevé qu'était celui d'assistante personnelle du Guide.

Les deux Takashi s'en tiraient plutôt bien, donc.

Il fallait cependant admettre que dans le cas d'Umirensu, c'était aussi et surtout lié à l'intervention directe du ministre de la propag-... Communication.

Ce charmant individu avait décidé, pour citer ses termes à l'exact, que la "Commissaire ferait une excellente figure de proue pour la machine de guerre Kaiserdienne".

Le fait est qu'il avait vu juste.

...

Ainsi-donc, comme toute officielle de rang supérieure, Umineko vivait dans une baraque respectable.

...

Son réveil sonna. Elle ouvrit les yeux et, d'un geste mal assuré, tâtonna jusqu'à le trouver et l'éteindre. Comme elle s'y prenait assez mal, il vint s'écraser au sol avec un bruit mat.

Encore.

La commissaire se redressa et se frotta les yeux. Elle détestait se lever. Le simple fait de quitter son lit était pour elle une expérience plus âpre encore que celle du champ de bataille.

Doucement, à la manière d'une petite vieille, elle quitta son lit, enfila d'épaisses pantoufles et, doucement, approcha des fenêtres.

Sa chambre était une sorte d'incroyable reproduction baroque. Elle dormait dans un grand lit double à baldaquin, les meubles étaient couverts de vernis et de moulures, et les rideaux...

Elle attrapa une cordelette et la tira. La lumière extérieur lui incinéra les yeux et elle les ferma, maugréant quelque-chose d'assez indistinct.

Quand finalement elle les rouvrit, acceptant de se confronter au soleil matinal, elle fut, comme chaque matin, comblée par la vue qu'offrait sa fenêtre: Une ville magnifique, et calme.

Toujours lentement, elle se dirigea vers la salle de bain.

Cernée, visage flasque, moribond. Comme chaque matin, elle prit le temps de se forger une apparence, de devenir Kreeg (c'était ainsi qu'on l'appelait dans l'administration et les médias). Lorsqu'elle quitta sa chambre, emmitouflée dans une tenue civile confortable, une servante vint à sa rencontre avec le journal papier du matin, et lui précisa que, comme chaque matin, le déjeuner était prêt.

Kreeg remercia la jeune femme et rejoignit la salle à manger, prenant tranquillement place à sa table, elle attrapa une tartine, du beurre, et ouvrit le journal.

"Entrée en guerre officielle du Dominium !

La Commissaire Suprême Kreeg interrogera le peuple sur son désir d'entrée en guerre aujourd'hui même 14h heure locale ..."

...

Oh.

...

Elle aurait aimée être informée.

...

Quatorze mille Kaiserdiens, parmi les plus fanatisés du Dominium, lui faisait face. Au premier rang, des leaders de la cellule centrale du parti. Derrière, des ouvriers, des soldats, des mères au foyer... Tout ce qui important, c'était leur réceptivité aux discours patriotiques.

Ils l'observaient fixement, attendant qu'elle commence. Les yeux des caméras la fixaient aussi.

C'était un spectacle qui, lors de ses débuts, l'aurait beaucoup impressionné. Cependant elle avait depuis acquit une expérience de la foule. Elle savait précisément comment lui parler, comment la dompter. Quelles intonations provoqueraient quelles réactions. Quel mot, utilisé à quel moment, déclencherait quel mécanisme de pensé.

Umineki Takashi observa la foule, et leva soudainement son bras droit.

Une bonne entrée en matière. La foule lui répondit à l'unisson.

Elle détestait la partie du discours qui suivait, la jugeant ridiculement Kitch.

Seulement, le ministre de la communication savait sans doute ce qu'il faisait. Après un temps, et voyant que la foule était avec elle, la commissaire reprit.

A sa grande surprise, la foule hurla. Ce hurlement ressemblait vaguement à une approbation fanatisée.

Nouveau hurlement. Merde, ils étaient vraiment motivés.

Elle fut noyée sous une pluie de "Vive le Parti". Heureusement, on lança l'hymne officiel du Dominium, et la cohue nationaliste prit finalement la forme sensée d'un champ ordonné.

Le Dominium partait en guerre.

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Assemblée Galactique.

Le Dominium de Kaiserde a décidé, sur injonction de son peuple et de son Guide suprême, d'entrer en guerre contre la faction décadente et parasitaire de l'Ombre dévorante.

Cette guerre a pour but premier de soutenir officiellement les alliés du Dominium, et ne concerne à priori que l'Ombre.

Les nations du secteur II désirant entrer en guerre contre le Dominum seront priées de remettre une déclaration de guerre digne de ce nom aux services diplomatiques sous peine de sanctions plus ou moins rapides prenant les formes de génocides, de pillages et d’exécutions sommaires des officiers et représentants gouvernementaux.

La Paix prévaudra.