Une main sortit d’en dessous du pupitre de contrôle des transmissions, suivit d’une deuxième.

Ces deux appendices à usage mécanique de l’espèce humaine tâtaient les élément des pupitres à la recherche de quelque chose.

Une prise ! C’est ainsi que la tête de Jack Vayne sortit, elle aussi, de sous les instruments écrans et claviers. Pour ceux qui le connaissent d’ordinaire, sa tête avait quelque chose d’étrange, il avait les traits tirés, les cheveux en bataille, des coupures et des tuméfactions sur le visage, ainsi que les pupilles sur-dilatées. Son visage rayonnait comme d’un maléfice inconnu. Comme si de sombre démon s’étaient emparé de son être…

Du clavier sortit une fine fumée colportant un horrible fumet, mélange de circuit grillé et de sucs gastrique brûlés.

Jack Vayne se redressa en tremblant, il remarqua qu’un cigare écrasé était resté collé à sa joue gauche, elle-même portant les marques profonde d’une inconscience passé au contacte du relief typique du sol cloisonné de la passerelle de commandement.

Jack saisit ce reliquat de cigare et entreprit de le décoller. Un mouvement sec et hop …

« AAh ! Bordel de foutrebleu ça late ce truc… sssh » Il effleura du bout des doigts la surface de sa tempe gauche portant une marque de brûlure, du cigare probablement.

Remarquant soudain sa quasi nudité, il se redressant il pris place dans le fauteuil à proximité. Où étaient passé ses habits ? Par curiosité, il pivota sur lui-même.

« Mais qu’est-ce que c’est qu’ce foutoire ! » Articula-t-il en passant une main sur son visage fatigué. La lumière, trop forte, lui faisait mal. Devant lui s’étendait le reste de la passerelle, ainsi qu’une partie du reste du navire. Pour une quelconque raison, quelqu’un avait grossièrement découpé à la foreuse laser une partie des cloisons internes.

Tout ce qu’il trouva à penser à ce moment, probablement dû au choc, était que l’idée d’un open-space comme passerelle l’avait toujours intéressé…

Il avait parlé de foutoir, car non seulement les parois étaient endommagée à la foreuse, mais les occupants du navire étaient eux-aussi en mauvais état. Jack estima du regard que tous ceux qu’il voyait étaient morts. En regardant de plus près, il pouvait distinguer des impactes de blaster, des coupure, tuméfactions, mais aussi des noyés. .. enfin UN noyé, probablement mort dans des conditions proches de l’extase car sa tête flottait dans un fût en bois remplit par ce que Jack estimait être de la bière brune. Il y avait un chaos sans nom dans toutes les pièces de la passerelles, des bouteilles, de la nourriture, des armes, des mégots, des confettis…

Soudain, flash. Jack se revit en train de chanter au milieu d’une ronde de pirate tenant deux filles joyeuses par les hanches. Il commençait à comprendre et regarda sur son bracelet et y lut la date.

« Par les sabords de Drakaan ! C’est pas possib’ » s'égosilla-t-il. Vérifiant la date sur un ordinateur de bords il comprit finalement…

Cette Saison Des Cuites restera dans les annales…

Elle avait duré plus d’une demi-douzaine de cycles.

Et il avait sombré dans l’inconscience depuis jusqu’à maintenant.

Jack réfléchit. Beaucoup de pupitre de contrôle présentaient des dommages dû à des tirs festifs de ses camarades et étaient inutilisables. Les écrans étaient éteints et il en parvenait pas à les avoir. Observant que la baie vitrée était obstruée par les panneaux blindé, Jack se résolut à les ouvrir afin de déterminer l’emplacement du navire. Par chance ceux-ci obéirent dans un grincement digne des plus grave lendemain de cuite. Vayne pu alors regarder au dehors.

Un gigantesque cimetière s’étendait à perte de vue. Le paysage désertique de roche était parsemé de carcasse de frégates pirates.

La mémoire lui revenait, par flash. Il se revit le cul assis sur des écrans de contrôle dos à la proue et les jambe qui agitaient dans un ballet au rythme de la musique d’alors, la barre de navigation pendant qu’une de ces filles lui versait une pinte de bière dans le gosier en riant.

Jack grimaça et tenta de se réconforter « bha de toute façon c’est la tradition hein ! Obligé de faire ça par équipage » Puis il regarda encore une fois le désastre du dehors. Il grimaça encore une fois.

Jack avait retrouvé ses habits, mais devant leur états, avait préféré les mettre dans un caisson étanche. Il avait enfilé par dépit sa combinaison de bord.

Le pirate était avachit sur son trône de Capt'ain, un string rose siégeant distraitement sur une des épaules du dossier. Le pirate avait une migraine à fendre un crâne, mais par-dessus tout, il avait soif. Le simple fait d’imaginer déglutir la boisson où se trouvait la tête d’un de ses homme le fit hoqueter de dégoût. Non pas à cause du noyé, mais simplement parce qu’il détestait boire de la bière brune un lendemain de cuite. Même si techniquement le lendemain était déjà passé depuis quelques cycles…

Vayne saisit fébrilement la gourde accroché à son ceinturon et se rit de lui-même pour ne pas y avoir pensé plus tôt.

« Haha ! Quel con, allez à la tienne john » fit il à l’adresse d’un camarade mort vautré sur la table startégique, puis inclina la tête d’un coup sec et entreprit de vider le contenant.

« Mllllaaaaaarg ! plutaaaiiidemeeee’de ! » Il se mit à crier lorsqu’il remarqua l’aiguille de seringue qui transperçait sa langue de part en part tout en crachant un liquide noirâtre par terre. D’une main il arracha l’outil thérapeutique et narcotique en le jetant au sol.

« Quelle bande de sales fils de putes ! » Il grommela quelque mots « …’z’avez d’la chance d’êt’ d’jà mort » continua-t-il en serrant les poings.

Il regarda d’un œil méfiant sa gourde et renifla le contenu. Pas de doute… ce sont vraiment des fils de putes…

Il existe, dans la tradition séculaire de certains pirates de Vayne, différents types bien différenciés de « cercueils ». Un non initié mais néanmoins adepte de la boisson festive ne verrait aucune différence, se contentant d’estimer avec dégoût ce mélange hasardeux de boissons alcooliques.

Afin de bien comprendre il est nécessaire d’éclaircir ce point. Il y a les cercueils de base, comportant pas plus de trois boissons, ou « petit-cercueil ». Ensuite viennent les cercueil moyen, souvent associés à des fonctions à bords d’un navire comme par exemple le «cercueil du Timonier» plutôt fort, ou celui du «moussaillon» plutôt léger, voir celui du «machiniste», plutôt dangereux et néfaste pour l’estomac car comportant de l’huile de vidange.

Puis viennent les grands cercueils, dans l’ordre :

«Grand cercueil», qui comporte toute les boissons de la table.

«Cercueil du Roi», qui comporte toutes les boissons disponible pendant la soirée

De même grade, le «cercueil de la Reine», qui comporte tous les éléments narcotiques de la soirée.

Et enfin de «cercueil Impérial», qui est un mélange de deux cercueils royaux, un cercueil de cercueil.

Là en l’occurrence, il s’agit d’un tombeau digne du plus grand monarque intergalactique… Jack en était presque ému en se passant la langue sur une incisive, relançant ainsi une pique de douleur.

Bon c’est bien joli tout ça, mais c’est pas tout !

Après des cycles à l’abandon, l’empire de Vayne devait être au bord du gouffre, surtout avec la guerre en cours…

Vayne devait partir d’ici au plus vite. Il avait estimé que son cher Renégat Volant n’était plus en état de prendre les étoile, et se dépêcha donc, entre deux nausées, de se diriger vers les hangars des chasseurs.

Tout en claudiquant, Jack eût encore un flash, il se vit debout sur la table stratégique en train de boire à un long tuyau. Le tuyau donnait sur un dispositif fait de verre avec deux Rasparos qui se servaient du même liquide pour fumer le bang intégré tandis que deux pirates versaient bière et whisky à travers l’ouverture du contenant. Tout autour les pirates chantaient en braillant, accompagnant une musique faite de violon, cornemuse, bombarde et accordéon. Jack agitait en direction du heut les index, en avant et arrière à la hauteur de poitrine sur le rythme de la musque.

Jack sourit « sacrée soirée ! »

Les réacteurs du chasseur hurlèrent à travers l'atmosphère faite d'ammoniac de cette planète déserte. Rapidement, l'orange de l'horizon fit place à un bleu de plus en plus sombre, faisant graduellement apparaître le scintillement directe des étoiles. La grosse concentration de celle-ci indiqua à Vayne qu'il se trouvait quelque part proche du centre galactique.

Poussant les réacteurs à fond, il réussit à s’arracher à l'attraction planétaire, et filait désormais vers l'espace profond, afin de s'éloigner le plus vite possible de l'ombre gravitationnelle de cette même planète qui ne manquerait pas de détruire le petit appareil s'il lui prenait la folie de passer en hyperespace en cet endroit*.

Jack appuya sur le pilote automatique et programma l'ordinateur pour un calcul de fenêtre hyperspatiale dès que possible.

N'ayant rien à faire dans l'immédiat, il se mit alors à consulter ses xcom.

Après une ennuyante suite de bip augurant un grand nombre de nouvelles, il se mit à trier, enlevant ici et là les spam de pub pour aphrodisiaques et remède magique de virilité.

Après avoir répondu à pas mal de message réels, il apprit de la part de l'ours qu'une grande réception allait avoir lieu sur la capitale galactique appelée désormais Death Star. Divers arguments eurent raison de sa fatigue, notamment "hors-d'oeuvre" et "jolies filles". Jack modifia donc sa destination pour celle de l'ancienne Merveille Galactique de Blackwolf.

Néanmoins, une remarque du sympatique plantigrade évolué concernant l'état de son foie le fit réfléchir un instant.

Puis il conclut qu'il en parlerait à SJB, le plus câlé en la matière selon le pirate.