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De retour des ombres

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Cdt. Abu Safâ
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31/01/1017 ETU 22:40
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Les derniers couples de cycles avaient été durs, aussi bien pour la Communauté des Croyants et des Arabes sur leurs mondes, que pour l'Émir Abu Safâ Amr Adh-Dhakir ibn Abd Al-Hakim. La visite sur Al-Aqsa avait été rudement compromise; le transport emprunté par l'Émir n'était pas de la plus grande qualité, et le voyage fut turbulent et sinueux dans les confins noirs du Secteur 7; par la grâce infinie du Seigneur vénéré par les Croyants, Abu Safâ avait pu arrivé sans blessure sur ladite planète, pour y rencontrer son hôte opprimée. Blessée, battue à un point où son âme vacillait entre le bas-monde et l'au-delà, humiliée, cette jeune femme était allongée sur une couche modeste, pour ce qu'on daignait lui accorder à elle, la non-Arabe, la mécréante.
Révolté. Abu Safâ avait spontanément ordonné aux gouverneurs de fournir à tous, et en particulier à cette jeune femme, un confort non négligeable et une plus grande attention dans la répartition équitable et honnête des soins. Le nationalisme des Arabes, bien qu'il fut partie de ceux-ci, le répugnait au plus haut degré; et il était attristé par cette acharnement à vouloir entrer en compétition mortelle entre différents peuples. Gloire à Allâh, à Lui revient ce qui Lui appartient ! Le Seigneur de l'Univers, Créateur des créatures, n'a-t-Il pas dit Lui-même : « Yâ âyyouhâ an-nâsou înnâ khalaqnâkoum min dhakarin waounthâ waja'alnâkoum chou'ouban waqabâila lîta'ârafou înna âkramakoum 'inda Allâhi âtqâkoum înna Allâha 'alîmoun khabîroun » ? (signifiant : « Ô humains ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allâh, est le plus pieux. Allâh est certes Omniscient et Grand Connaisseur. »). Qu'en était-il de l'intégrité et de la morale ? Les Arabes ne savaient-ils donc que valoriser leur clan ? Où est la piété de celui qui prétend être l'ambassadeur de l'Islâm, en étant injuste envers les gens ?
Ania, la jeune blessée, s'était remise anormalement vite, et était déjà capable de marcher, courir, et utiliser chacun de ses facultés comme le ferait une personne bien portante. Abu Safâ avait tenu à entretenir un dialogue avec elle, pour lui assurer la sécurité, la protection et lui montrer les vraies valeurs islamiques, bien loin des instrumentalisations nationalistes des gouverneurs orgueilleux. Alors, l'Émir fit faire appel aux gens d'Al-Aqsa, musulmans et non-musulmans, Arabes et non-Arabes, pour tenir sa khotba, son sermon. De celui-ci, on retint :
« [...] ô Musulmans ! Allâh ne vous a-t-Il pas choisi dans la voie de la guidée ? N'a-t-Il pas voulu pour vos cœurs la guérison de l'Islâm ? Alors comment vous comportez-vous ? Qu'Allâh vous guide, qu'Allâh vous guide !
Ne courez pas à votre perte, en alimentant la haine de l'autre ! Ne menez pas votre âme au Feu, ne menez pas votre âme au Feu ! Prenez garde, prenez garde, ô Musulmans !
Toute personne, musulmane ou non, intégrant l'Émirat, jouit du statut de citoyenneté peu importe son statut, sa filiation ou sa richesse : et toute personne jouit de la protection, de l'aide, de la solidarité et de la bienveillance d'autrui. N'est-ce pas un impératif islamique, ô Musulmans ?
Nous sommes les Serviteurs honorés d'Allâh, et nous nous devons nous-mêmes de respecter Ses préceptes, et appliquer Ses commandements, qu'ils viennent du Livre, ou des enseignements du dernier des Prophètes : Muhammad, alayhi salatou wa salâm - sur lui la prière et la paix -, qui est venu avec le dernier des Messages divins : le Qur'ân. «înna âkramakoum 'inda Allâhi âtqâkoum» - «[...] Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allâh, est le plus pieux.» - !
Le plus noble d'entre vous, n'est certes pas celui qui a le clan le plus prestigieux, ni la richesse la plus grande, ni l'ascendance la plus honorable, mais c'est celui qui a la crainte révérencielle d'Allâh, et un Amour inconditionnel pour Lui. Aimez Allâh, et aimez Ses créatures à travers Lui et pour Lui. N'est-ce pas là la religion de la raison, qui apaise les cœurs et appelle à la tranquillité spirituelle ?
[...]
Soyez témoins, ô gens d'Al-Aqsa ! Et je prends Allâh à Témoin, devant vous, ô gens d'Al-Aqsa !
Je nomme Ania "bint Al-Aqsa", en tant que gouverneure d'Al-Aqsa. Soyez témoins, ô gens, et respectez cette décision in châ Allâh. [...] »
Et alors que, bien plus tard, Ania, la nouvelle gouverneure d'Al-Aqsa, s'installa pour prendre ses fonctions, aux côtés d'Abu Safâ encore présent, les premiers bombardements percutèrent le sol d'Al-Aqsa. Ces assauts ne cessèrent pas, et la défense planétaire fut insuffisante pour se relever; assurément, ces troupes-là n'étaient pas là pour attaquer, non, cette fois, elles venaient pour rester. Ainsi, Al-Aqsa fut envahie par les légions de Lord B, qui violèrent des femmes, décapitèrent des hommes, et brûlèrent des enfants; sans qu'Abu Safâ ni Ania ne s'échappèrent. Effectivement, ils s'étaient réfugiés, avec d'autres habitants, dans l'arrière de la mosquée.
***
Alors que les réfugiés, dont Abu Safâ et Ania, s'étaient précipités avec tristesse - devant laisser derrière eux un monde mis à feu et à sang - sur des vaisseaux de fortune pour regagner l'espace, ces derniers furent pris en chasse par les légions de Lord B, qui leur tirèrent dessus continuellement.
Bien heureusement, au-delà du système 4, là où se trouvait jadis Al-Aqsa, les légions perdirent la trace du vaisseau d'Abu Safâ et d'Ania. Celui-ci se dirigeait vers le système natal de l'Émir, à destination du désert d'Al-Mundhil.
***
À l'approche de l'orbite d'Al-Balad Al-Musâfâh, terre natale des Arabes où se trouvait Al-Mundhil, le vaisseau de l'Émir fut la cible de tirs provenant de la planète même. Étrangement, les troupes qui jaillirent du ciel, n'étaient pas des Arabes, mais des légionnaires... AL-MUNDHIL ÉTAIT TOMBÉ ! Et Abu Safâ le vit de ses yeux... et des larmes surgirent si abondamment, que sa vue en fut troublée... au point de s'estomper progressivement.
Le désert natal de l'Émir, que, jadis, il contemplait spirituellement, ne formait déjà plus qu'un souvenir, au détriment d'une exaltation actuelle, qui s'estompait au même titre que sa vue.
Jamais plus une chose ne pourra être contemplée, qu'Al-Mundhil ne le fut. Jusqu'au Jour du Jugement, jusqu'à la Résurrection. Allâh, Allâh...

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