-Mh des civilisations, pourraient traverser le trou noir de leur galaxie, passer par le notre et ainsi nous envahir...

Ils ont ce qu'il a appelé l'ADM, récemment mes chercheurs m'ont parlé de l'utilisation militaire de l'apotium. Une explosion capable de ravager un secteur... L'ADM aurait donc une relation avec le voyage inter-galactique ? Bien sur, la fusion extragalactique.

Quel peut être le lien entre de l'apotium et le trou noir de catharsis alors ?

Bon il est l'heure d'une petite expérimentation...

-Oui ?

-J'y vais mon père.

-SCIENTIFIQUES ! Lancez le kilogramme et sa sonde vers le centre du trou noir, et préparez vous a obtenir le maximum de données.

Le kilogramme et sa sonde furent propulsés vers le trou noir. Ils se rapprochèrent du disque d’accrétion de plus en plus vite, et quand ils passèrent trop proche du trou, ils disparurent quasi instantanément dans le noir.

-Mon père, mon père, nous détectons quelque chose !

-Et la sonde ?

-Elle est encore indétectable.

-Rien de dangereux ?

-Non rien pour l'instant. Mon père, ce que nous détectons sont des ondes encore jamais observées, ou plutôt, que dont personne ne s'était soucié auparavant !

-De quelles nature sont elles ?

-De la même que les ondes gravitationnelles. Ce sont des fluctuation de la matière même de l'Univers mais a des fréquences ultra élevées !

-Mon père, mon père, la sonde émet un signal ! Elle se trouve dans une autre galaxie, Révolution.

-Et l'apotium ?

-Entièrement disparu.

-Mmmmh. Notez ces hypothèse :

L'Apotium.

Une ressource mystérieuse, impossible, que l'on ne peut découvrir que sur certaines planètes précises de la galaxie, sans qu'une raison précise soit discernable pour expliquer cette répartition, que ce soit un quelconque schéma stellaire ordonné ou des particularités géologiques. La seule information notable était sa plus grande fréquence dans les riches Secteurs contrôlés par les mystérieux brigands, et sa présence sur le monde central qui semblait importer à tant de monde.

Et pourtant, cette substance précise, pour des raisons inconnues précisément à cause de leurs effets, rendait théoriquement possible le voyage à travers tout, la traversée suprême du tissu de la réalité, et promettait même la capacité d'en déchirer un petit bout, aussi simplement que ça.

C'était comme si l'Apotium était le petit bout repérable et manipulable qui restait de toutes les coutures reliant l'univers en un seul morceau. Que se produit-il quand les myriades de ses formes de vie parviennent à tirer dessus? La structure du tissu lui-même est modifiée, permettant le déplacement à une vitesse inimaginable. Ou la destruction à une échelle inimaginable. Des créatures arrivant à s'emparer de quelques-uns des fils de la création. Ça fiche la trouille hein?

Le seul grand trou bien visible par lequel passait le fil était observable bien sûr, mais encore peu praticable, peu accessible; évidemment qu'il l'était! Il fallait bien empêcher chaque étage de la création de se renverser brusquement dans les autres.

Le problème, comme pour toute création, c'est l'usure. La dégradation progressive, même si elle s'opère ici dans d'autres dimensions que le temps. Peu importe la solidité du tissage, il viendra nécessairement un point, un moment, où la vieillesse se fait sentir, et le résultat le plus fréquent demeure... un trou.

Un tout petit trou, situé évidemment à un des points de couture les plus importants - comme toute usure ennuyeuse, sinon ce ne serait pas assez agaçant! Bon, il ne faut pas exagérer, ce n'est à ce point un problème. Il faudrait qu'il soit infiniment plus grand pour que la structure des choses s'effondre, pas de soucis à se faire. Et, OUI, C'EST VRAI, il faut bien admettre que des choses peuvent passer par ce trou, mais est-ce si important? Même un fil ne passerait pas tellement c'est fin, c'est sûrement pour ça que le tisseur n'a rien remarqué.

Bien sûr, si un des petits acariens qui se baladent sur le tissu, en toute innocence, en venait à désagréger des infimes filaments de ficelle hors de la couture, ça pourrait être assez fin pour passer. Mais ce n'est que théorique.

Et, de façon encore plus théorique, ce qui pourrait se passer serait totalement imprévu - vous pourriez prédire le résultat d'une créature prenant involontairement part à la création vous? - chaotique, ça pourrait tout détruire... ou créer quelque chose d'intégralement nouveau, un pont inconcevable, une pittoresque curiosité ontologique. Mais ça a franchement une chance sur dix milliards de se produire. Et puis, même si une de ces formes de vie atteignait un tel niveau, elle ne serait pas idiote pour jeter aveuglément un tas d'Apotium dans un vide que son cerveau ne peut même pas appréhender, non? Même ces petites choses ne seraient pas assez inconscientes pour jouer à ce point avec le destin, là où même Dieu met ses lunettes et prend son temps pour ne pas faire de bêtises?

Si malgré ce risque si peu réduit, vous éprouvez tout de même à cette idée une forme profonde de terreur existentielle et religieuse, il ne sert à rien de vous inquiéter : c'est que vous êtes sain d'esprit.

Ou que vous vivez dans la galaxie Catharsis, et que vous êtes au courant que le père Saint Jean-Baptiste a décidé de balancer de l'Apotium dans O juste pour voir ce que ça fait. Auquel cas... vous inquiéter ne sert plus à rien.

Ça ne se produisit pas à l'instant même. Non, ça hésita un peu, comme si ça n'était pas tellement sûr de ce que c'était supposé faire dans une situation inédite comme celle-ci. Même les lois de la physique ont besoin de jurisprudence de temps en temps.

Dans le doute, l'onde fondamentale constituant la matière du kilo d'Apotium envoyé par Saint Jean-Baptiste dans le Trou™, sans qu'un John Doe pour le moment un peu trop dans le gaz ne le remarque, prit la décision d'exploser, en emportant toute forme d'espace autour d'elle-même et de consumer l'existence en un seul point vide qui ne serait pas. C'était plus sûr.

Seulement voilà, et c'était bien le problème de départ : il n'y avait aucune matière à consumer aux alentours. Les ondes fondamentales se tâtent pour ce qui est de l'ubiquité, mais n'ont que peu de talent pour l'improvisation juridique. Le résultat fut donc l'explosion du tribunal.

Sous les yeux des observateurs de Jean-Baptiste, le Trou™ de l'Assemblée Galactique s'illumina et devint un chaos d'explosions multicolores dont jaillissait une éclatante lumière, à la teinte indéfinie. Partout à l'intérieur de l'espace vide, de nouveaux trous s'ouvraient peu à peu, et c'était manifestement un processus assez brutal, qui laissait des ouvertures bien plus grandes que celle par laquelle John Doe avait lancé sa bouteille à l'espace. Apparemment causées par la cascade d'explosions, c'était en même temps d'elles que les nouvelles semblaient jaillir. Le Vide explosait.

Un torrent d'images et de sensations s'empara du cerveau des observateurs, avec une confusion et une luminosité telles que même un expert envisagerait la révélation divine. Des étoiles par centaines de milliers, des mondes et des peuples, des guerres, assez de sang versé pour noyer un soleil, des visages sans fin et toujours changeants qui parlaient et parlaient et parlaient trop vite pour être compris! Certaines figures se maintenaient dans le temps et pouvaient être reconnues un peu plus longtemps que les autres : une femme qui changeait d'être et de visage, avec l'infini dans les yeux, qui devait devenir une mutante marine perdue dans ses rêves. Des peuplades arabes sillonnant les étoiles, semblables à celles du Sultanat Dhakirite.Un homme sombre en costume militaire, observant un défilé sous un drapeau rouge. Un sourire de sang terrifiant, sur une peau pâle. Et tellement d'autres, tellement tellement d'autres inconnaissables, qui avaient eu des vies si impossibles, si éclatantes avant de...

Chaque vision se terminait de la même manière : sa lumière éclatante et violente se terminait par un rouge intense qui mettait fin à tout, vision après vision, trou après trou. Certaines visions persistantes se chevauchaient, et survivaient au trou dont elles avaient jailli mais en vain. Tout cela ne laissait à chaque fois qu'une lumière rouge de mort derrière soi. Chaque trou se fixait dessus, l'un après l'autre, irrémédiablement. Si Saint Jean-Baptiste devait avoir une révélation ce jour-là, ce devait être la suivante : La Révélation Elle-Même. C'est-à-dire, en grec...

Huit trous avaient ainsi été consumés, et le vide explosé sur lui-même déversait des fragments de la lumière passée de huit Apocalypses, terribles, indomptables, devant lesquelles on ne pouvait que fuir, et pas éternellement.

Depuis le neuvième trou, beaucoup plus proche des toilettes de John Doe que les autres, les choses semblaient aller plus "lentement", de façon plus "présente", ou tout du moins, "moins passées", "encore un peu actuelles". Ce qui ne signifiait pas qu'elles étaient encourageantes : des explosions colossales d'Apotium, que Jean-Baptiste savait désormais reconnaître, ravageaient des Secteurs entiers pendant qu'un rire absurde cherchait à faire mourir les êtres de peur avant même qu'ils ne soient consumés par le feu. D'immenses guerriers en armure blanche, au pouvoir sans limites, dictaient leur loi, leur sceau, et mettaient une galaxie en échec à eux seuls. C'était confus, tout ça été baigné d'innombrables voix, trop mélangées pour être inaudibles. Au milieu de la vision, la petite "réalité" de John Doe semblait "visible", dénoter un peu, mais à peine, juste un petit trou au sein de l'illusion.

Saint Jean-Baptiste prit un certain temps à comprendre que la vision s'était arrêtée. En fait, c'était comme si elle continuait, encore. Pourtant, il ne voyait plus que l'Assemblée Galactique de Catharsis, et lui-même, présent.

Voyant les neuf trous, huit encore rougeoyants, qu'il avait ouvert dans le néant, Jean-Baptiste ne put échapper à la compréhension de la vérité : le dixième trou, c'était par là que lui-même regardait.

Le blanc, la lumière blanche, Saint Jean-Baptiste se leva dans une salle immaculée de blanc, pourtant il n'était pas aveuglé, il n'y avait pas d'ombre a ses pied, aucun coin de la salle n'était visible, était-ce au moins une salle ? Il commença a marcher, rien ne le retenais, il se regarda, il était nu, il continua a avancer. Il se prit un mur dans le nez, un mur devant lui. Soudain, il entendit une voix, il ne l'entendais pas vraiment, elle était dans sa tête, il l'a comprenais mais ne pouvait pas la retranscrire ni s'en souvenir exactement. Il répondit :

-Me montrer quelque chose ?

Dieu, moi, Je, Il, veux, veut,...

Il se retourna et se présenta :