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Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044 ![]() 13/03/1017 ETU 18:34 ![]() ![]() |
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Une transmission. Elle est difficilement captée, mais le département des communications Galactiques de Catharsis est assez compétent pour amplifier la source et rendre le tout lisible. La connexion est établie, mais elle semble déjà avoir du mal à se maintenir, des grésillements fort se font entendre... à moins que ce bruit de fond soit indépendant du signal. En effet, la qualité d'image s'amplifie, et l'on peut ainsi facilement déduire les flammes à proximité provoquant ce crépitement, sous la forte lumière qu'elles dégagent... à travers cette épaisse poussière rouge, restreignant toute visibilité à plus de quelques mètres. L'on identifie cependant un arc de voûte de pierre, fissuré de toute part, et donnant la vague impression que la bâtisse en arrière plan tient toujours, mais à plus y regarder, l'on constate que ce n'est pas le cas, l'église -maintenant reconnue comme telle- accuse de nombreuses brèches, dont proviennent même certaines des flammes faisant office d'éclairage. Des bruits de pas annoncent l'homme qui transperce l'épaisse fumée rougeâtre, sortant de l'édifice. Alors il apparaît enfin. Le connaissent-ils ? Non, ils ne l'ont même jamais vu, mais même ceux qui l'ont connu rejoigne la première catégorie, tant il leur est difficile de reconnaître la dernière image de l'homme qu'ils avaient gardé en mémoire. L'homme qu'ils étaient habitués à voir toujours bien rasé et coiffé de près abordait un changement physique était édifiant. "Salvete." L'homme a salué. Son regard est sombre, mais semble lucide. Tous comme les mots qui viennent, d'une voix profonde. "Je suis l'Empereur Flavius -pour ce que ce titre vaut encore- souverain de la Sainte Théocratie Salusienne et du Saint Empire Galactique à la tête de la Galaxie Révolution et de tout l'Univers qui était connu... jusqu'à maintenant. Malgré les changements inhérents à l'Apocalypse, je me présente volontairement comme tel pour que nul ne puisse ignorer ce que j'étais ou suis, et puisse prétendre que je m'en cache. Il existe bien trop à raconter pour justifier l'instant et la situation, alors je vous présente l'essentiel : notre Galaxie a été ravagé par un Mal terrifiant et... j'ai échoué à l'en préserver. Tout comme j'ai échoué à l'y préparer car je me suis refusé à réellement comprendre son sens profond. Il n'existe pas de mot pour justifier de tels regrets." Son regard ferme se détourne quelques instants et se baisse, avant de revenir. "Tout comme il n'en existe pas pour présenter la souffrance des damnés, celle à laquelle nous sommes condamnés... celle qui me prend aussi. Mais je ne suis pas là pour m'apitoyer sur mon sort ou celui des miens, je suis seul face à mes actes et ce qu'ils ont signifié de mon existence. Seul face à mon trouble et à ma conclusion sur l'effort d'une Vie entière." Pause, forcée par un hurlement de fond en arrière plan, qui ne fait même pas faire réagir Flavius, qui semble y être habitué. "Non, je ne suis pas là pour ça, bien que je puisse sans détour vous expliquer ce que j'étais, chacune de mes actions, et leurs raisons, si l'intérêt vous prend. Non, je suis là pour la suite. Votre suite, mais pas que, selon ce que vous en déciderez. La vérité est sans appelle, votre Galaxie est condamnée depuis son existence au même dessein que la nôtre et des précédentes, et ce malgré..." Il semble hésiter un instant, et son regard se détourne encore avant de revenir. "Oubliez, cela n'a de toute façon pas marché, alors je doute que vous portiez intérêts à mes anciens espoirs. Admettez seulement cette vérité, un jour, vous vivrez le même cataclysme, et toute lutte sera vaine pour vous y soustraire. La réelle question maintenant est de savoir quelle réponse vous apporterez à cette vérité. Je ne suis pas dupe, je pressens celle-ci. Il n'y a qu'à voir quels noms portent les premiers mondes sur lesquelles des populations apeurées ont pu poser le regard, à travers les rares hublots que leur laissaient les cargos dans lesquels ils étaient entassés, avant que ceux-ci ne soient détruit par vos propres tirs. Ou encore ce sondage récent signifiant la tendance populaire à vouloir tous nous voir mort. Oui, je vois tout cela... et je le comprends. J'ai été confronté à la même réaction majoritaire lors de ma Gouvernance -face à la crainte-, et seule mon autorité a permis d'outre-passer celle-ci. Qu'on en dise ce qu'on voudra, aucun des réfugier n'a été refusé par le Saint Empire malgré le caractère dangereux de certain, et les précautions prises en annexe peuvent peut-être porter à débat, mais nul ne pourra nier qu'aucune ne pouvait être plus dure que la sommaire exécution qui se présente à nous en l'instant. Car inutile de nier, nous fermer votre Galaxie, c'est nous condamner à une mort certaine." Il marque une pause suite au fracas de ce que devait être une autre bâtisse de pierre qui s'effondre. "Maintenant, la transposition avec votre propre avenir peut ne pas vous inquiéter plus que cela. Peut-être même vous conforter dans la décision qui se dessine. Après tout, si l'Apocalypse nous guette tous, à quoi bon en sauver d'autres au vu que la fin nous condamne déjà tous ? Et... vous n'auriez pas tord. Je dirai même que vous auriez raison, selon le sens que vous accordez à votre propre Vie. Je ne suis pas là pour vous pousser à l'introspection, mais certaines questions se doivent d'être posées." Pause. Son regard se fait profond. "Ainsi seulement, vous aurez les réponses. Laissez moi vous en apporter une, que je peux présager sans même vous honnir : Quand tous les 'réfugiés' auront succombé, quand aucun n'aura reçu l'aide tant espérée, vous serrez peut-être soulagés pour un temps, peut-être même que votre Vie en sera plus facile, la source de la crainte ayant été écartée... mais je vous présage qu'un jour, l'apathie prendra votre Galaxie. Un Mal avant le Grand Mal, mais beaucoup plus insidieux. Car celui-ci s'inscrit dans l'absence de Vie. Vous le verrez bien assez tôt, quand les civilisations se feront de plus en plus discrètes... quand leur nombre descendra inexorablement, jusqu'au jour où le silence prolongé vous fera même jusqu'à douter que cette Galaxie ait un jour connu la Vie. Alors ce jour là, vous comprendrez peut-être le réel sens de tout cela... et il ne restera que les regrets, car ce sera déjà trop tard. Ne croyez pas que j'en viens à inventer une telle prémonition pour vous persuader d'accueillir les réfugiés, vous restez libre de cette décision -ce n'est pas comme si nous pouvions vous contraindre à en changer-, mais vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas été averti. Mes affirmations se posent sur le fait que... Révolution a elle même vécu ce passage, malgré l'ouverture relative dont elle a fait preuve, alors je n'ose imaginer ce qu'il en sera pour une Galaxie se refermant entièrement sur elle même." Silence. "Alors, posez-vous cette question : Cela en vaut-il la peine ? Je ne crois pas, mais la décision ne me revient pas, sachez juste que votre propre avenir est aussi soumis à la réponse que vous apporterez. Si la crainte ou la haine d'autrui doit parler, doit dominer... qu'il en soit ainsi. La mort ne sera que la conclusion de notre damnation et j'ai la chance de l'aborder avec... réalisme. Pour peu que cela soit une chance." Autre pause. "A l'inverse... si la décision de la Vie parle, quelque soit son sens et ce qu'elle représente... l'inéluctable sera repoussé. Je ne cache pas que certaines raisons personnelles me poussent à préférer cette option, mais il n'en est pas car là se trouve l'intérêt de la continuité de ma propre vie. Non, ce n'est pas ça. Disons que malgré tout ce qui s'est passé, je me sens encore... responsable de ceux qui n'ont connu la vie qu'à travers mes promesses et ma guidance imposée. Je ne saurais expliquer le fond de ce sentiment d'obligation, mais il existe, pour ce qu'il vaut. Alors... si ma propre fin peut justifier l'accueil des autres, je suis prêt à l'accepter. Pour peu que cela soit envisageable, ou n'importe quelle autre contrainte. Je n'ai de toute façon nulle autre intention." Son regard se perd dans le vide. "Comment pourrais-je encore en avoir d'autre ?" Il lance un dernier regard au transmetteur holographique, avant de reculer dans le brouillard pour disparaître comme il était venu. La communication se coupe à cet instant.
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