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L'Apoptose

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Cdt. Flavius
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28/04/1017 ETU 00:46
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https://www.youtube.com/watch?v=BMG_2qs_rew
Il neige. Le blizzard ne laisse guère grande vision autre que l'horizon plein d'une blancheur propre à l'atmosphère brumeuse qui emplie les lieux. Il a froid, mais continue d'avancer, encore et encore, sans distinguer la fin du commencement. Il ne saurait dire depuis combien de temps il est ici, longtemps certainement. Les gelures se font ressentir via des grincements dans ses mécanismes qui le ralentissent, et ce n'est d'ailleurs qu'à cette occasion qu'il constate qu'il porte toujours son armure d'antan frappée des croix maintenant partiellement dissimulées sous le tain sombre d'une rouille noire. Étrange, sa carapace ne l'empêche pourtant pas d'avoir froid. Mais la question rapidement laissée de côté ne le ralentie pas, il continue tout de même sa marche, et il s'enfonce de plus en plus dans cette inconnu blanc et glacial.
Alors qu'il commence à désespérer, il la voit enfin. Au loin, la silhouette se dessine. Dans un dernier sursaut, la machine pousse l'effort jusqu'à la frêle jeune fille qui grelotte au milieu des flocons, le regard hagard vers l'horizon. Il accélère le pas, les halètements de l'homme sous le casque se font entendre, confirmant qu'une vie se cache derrière, et non une simple machine. Arrivé enfin jusqu'à elle, le mastodonte s'accroupit dans un dernier grincement qui annonce la fin de vie de l'armature qui l'anime. Dans un ultime effort lent et poussif, sa main se dirige vers elle, puis la saisit délicatement via ses énormes doigts gantés. Il s'écroule enfin sur le sol neigeux, s'affalant de sorte à ne point blesser la frêle entité qu'il enveloppe maintenant près de lui de toute sa taille.
« Tout va bien, tout va bien... »
La voix caverneuse se veut aussi douce que possible envers l'enfant, et alors que le vent redouble d'intensité et se fait plus mordant suite à ces mots, le colosse l'entoure un peu dans un geste protecteur. Le regard perdu de la jeune enfant se tourne vers lui, seule réponse qui lui est retournée, car le silence de cette dernière accompagne le sourd son du souffle ambiant.
« Tout ira mieux maintenant... je te le promets. »
Aucune réponse. Il n'en prend guère ombrage, et son regard se tourne vers l'horizon toujours flou. Quelques secondes d'inquiétudes passent, puis son regard revient vers la jeune fille qui lui retourne un air absent, l'instant dure un moment, puis subitement... il n'a plus froid. Non, il a chaud. Très chaud. Sa vue bascule sur lui même, et il se voit couvert de petites flammes qui le gagnent et commencent à le consumer.
Il brûle. Il a mal. Mais sa première réaction est de baisser le regard.
« ......... »
Quoi ? Il l'a entendu, mais n'a pas saisi le sens des mots. La phrase était courte. Trop courte peut-être, car il lâche un dernier crie en constatant que des cendres glissent maintenant entres ses mains, s'enfonçant inexorablement dans la neige sous lui qui devient noir. Puis rouge. La neige qui l'entoure devient entièrement rouge, et s'éteint jusqu'à l'horizon. Alors il se réveille. En sueur.
« ... »
Il fait sombre. La pièce n'est pas éclairée. Mais il ouvre les volets grinçant, et une lumière rougeâtre emplie la petite pièce, faute au paysage désertique et des naines rouges qui entourent le monde. Mais il n'a pas choisi ce lieu pour le paysage. Restant figé quelques instants ici,
pensant encore à son dernier souvenir nocturne, il pense enfin à se tourner pour se tenir face à l'énorme silhouette noir du coin de la pièce, impassible. Flavius lui retourne son regard, et s'approche lentement d'elle. Elle le dépasse de trois têtes. Voir quatre.
« Encore là ? »
Il se fixe à cinquante centimètres d'elle, et la jauge entièrement du regard, de haut en bas. Les secondes passent. Puis Flavius se décide enfin à s'adresser à elle, politesse que celle-ci ne lui retourne aucunement.
« J'ai beaucoup réfléchi, mon esprit a beaucoup réfléchi. Et je ne peux plus. J'ai pourtant essayé, mais rien n'y fait... la plaie ne cicatrise pas.
J'ai beau espérer, vouloir trouver ce renouveau derrière un passé d'illusion, cela n'y change rien. C'est trop tard. Trop tard pour moi. Le cœur est atteint. Il est inutile de se raccrocher à de fausses promesses. Alors je me raccrocherais à mes derniers actes, qu'elles qu'ils aient été... car je ne sais vivre qu'à travers cet ancrage indélébile qui a marqué mon esprit au fer rouge... malgré la douleur.
J'ai encore besoin de toi. »
Il tend doucement le bras vers la silhouette... et sa main finie par se poser le métal froid. Cette grande armure noire inerte de par son absence d'occupant. Noire de cendres fondues et de rouilles semblant coller avec fermeté sur l'armure... son ancienne armure. Les motifs en sont à peines visibles, si ce n'est totalement dissimulés. L'armure n'a de sa brillance d'antan que le souvenir incertain qu'il en garde.
« Pour vivre. Pour exister. Car... je suis indissociable de mes actes. Et qu'ils le veulent. Leur comportement à tous le veut, mais ils l'ignorent... comme je l'ignorais moi même quand j'étais à leur place. »
Sa main continue de glisser sur son armure, jusqu'à s'écorcher dans un boursouflement abîmé peu visible sous cette teinte noire. Il retire sans main sans gémir, et la porte à son visage pour observer le sang s'écouler doucement. Pas très longtemps, car il se décide et se retourne et va préparer ses affaires. Mais pas toutes. Certaines restent dans un coffre métallique.
« Cela ne m'appartient plus... cela m'a été pris. »
... sont les mots qui précèdent le claquement de la boîte. Mais sa démarche précipitée se fige rapidement, la tête se retourne hésitante deux trois fois, puis il se résigne enfin, griffonnant rapidement une dernière chose sur la feuille qu'il laissera derrière lui. Avec le reste. Alors il part enfin.
« Je suis prêt... »

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