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Cdt. Izzrak
Respect diplomatique : 57 
06/09/1017 ETU 21:36 |
Score : 1
Détails
Le vieux se souvient. L'homme voit. L'enfant imagine. Par où commencer ? Ah oui. Par le début. Le moment de ma naissance précéda un grand « Hourra » collectif. L’accouchement fut suivi en direct par des centaines de millions de gens. Et pourtant, ce n’est pas le début de mon histoire. Je me rappelle de choses qui eurent lieu avant ma naissance. Alors que j’étais encore dans le ventre de ma mère. Je me rappelle d’événements, de bribes de phrases, d’informations diverses et variées. Je me rappelle du flux. Mais avant que je vous parle de moi, je dois vous parler des miens, de mon peuple. Les miens ne furent pas toujours un peuple accro a la radio et a l’information. Cela vint par la suite, par la suite naturelle qu’on appelle évolution. Grâce à des petites choses qu’on appelle des « ADR-31 ». Des neurotransmetteurs implantés dans le cerveau, pas plus grands qu’une puce, qui permettent d’envoyer et de recevoir des informations aux autres membres du réseau sur lesquelles elles sont raccordés. Informations qui une fois reçues sont triées et compartimentées et stockées selon un processus de sélection basé sur la pertinence, l’urgence et tant d’autres critères que je n’ai pas le courage de vous expliquer maintenant. Il vous faut juste savoir que les ADR changèrent tout. Bien vite, c’est toute la planète entière qu’on accorda sur le même réseau. Imaginez un peu… la quantité d’informations échangées à chaque seconde… tous ces êtres connectés ensemble, chacun bénéficiant de la connaissance et des découvertes. Une maladie commençait à sévir à l’est, on trouvait le remède au nord, et dans les minutes qui suivaient un antidote était fabriqué à l’est et la maladie n’avait pas le temps de se propager qu’elle était déjà guérie. Impossible pour les criminels de prospérer, la criminalité chuta radicalement. Très vite tout ce qui devint important pour les miens était l’information. Échanger de l’information, obtenir de l’information neuve. C’est dans leur recherche de perfection, de l’information absolue, que je vis le jour. Car c’est ainsi que commença le projet « IZ ». Le projet consistait à incorporer des mini-ADR évolutives au sein même d’embryons qui étaient ensuite placés par insémination dans des mères porteuses. Le tout afin d’obtenir des enfants de l’information qui accéderaient dès petit à un savoir immense. Je me souviens qu’il y en eut d’autres avant moi. Des IZ, je suis le seizième. Celui qui a survécu. Leurs premiers tests sur embryon s’étant tous soldés par des échecs. Outre un nombre incroyable de fœtus qui n’arrivait jamais à terme, les rares qui y parvenaient étaient des légumes. Trop de choses dans un si petit cerveau… ils finissaient les yeux rincés, la bouche ouverte et la bave aux lèvres. Pour l’éternité. Cerveau cramé. Irréversible. Mon bon Izzrak, on peut dire tu l’as échappé belle… Du ventre de ma mère , je me rappelle de tant de choses. Tout fusait a une vitesse incroyable et il y régnait une chaleur apaisante. L’information me traversait de toute part. Tout était en mouvement constant. Un flux d’informations continu. De l’extérieur, je me rappelle les gens qui me parlaient sans m’avoir jamais vu, qui écoutaient le concert des battements de mon cœur. Mais je me rappelle surtout du flux. Ce bouillon d’informations. Chaotique et intense.
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Cdt. Izzrak
Respect diplomatique : 57
19/09/1017 ETU 15:25 |
Score : 3
Détails
J’ai 21 ans et je vois la plupart de mes certitudes s’effondrer. Je vois mes amis d’alors dériver. Iz-ka qu’on appelle jess . Izimon.. ils font partie de ces IZ qui ont survécu après moi. On a compris il y a des années que le cerveau seul ne pouvait pas tout stocker . alors on utilise des drogues pour améliorer les capacités, d’autres pour anesthésier, d’autres, servent juste à oublier. Des bleues. Des rouges. Des jaunes. Des vertes. Une farandole de couleur pour un déluge de drogue en tout genre. Mais cela n’est pas sans risque. Rien dans l’excès n’est jamais sans risque. J’ai 21 ans et on me gave de pilules. Je suis un cobaye en puissance. Ceux qui sont avec moi aussi, mais ils n’ont pas mon habitude. Pourtant ils ont connu le flux. Qu’est ce que les différencie de moi ? La question m’obsèdera pendant des années. Je vois Jess partir. Elle me parle de mondes imaginaires. De niveaux de conscience. Elle me dit que nous pouvons atteindre des royaumes encore inconnus des hommes. Des endroits où tout ne fait qu’un. Ou l’information est poussé à son maximum. Un savoir infini et illimité. Elle dérive. Je la crois. Je pense. Peut-être même que je l’encourage. Elle abuse. Capacité maximum. Puis elle oublie. Alors elle reprends la même dose. Deux fois trois fois. Quinze fois. Elle oublie. Puis elle craque. Logique. Le cerveau ne suit pas. Rupture d’anévrisme. Elle sera pleuré par des gens qui ne l’ont jamais connu. Puis très vite, c’est Izimon que je vois partir à son tout. Je m’aperçois qu’il supporte mal la mort. Il part très vite. Il s’enferme dans sa bulle. Il crée sa propre réalité. Une chose ne devrait pas en être deux. Il dérive. Il voit et parle à des gens qui ne sont pas là. Il reste persuadé d’avoir trouvé les niveaux de conscience dont parlait iz-ka. Il pense pouvoir lui parler. Je le vois partir mais je me dis que ça va être passager. Une étape nécessaire dans sa reconstruction. Je me trompe. Il ne reviendra jamais. On l’enfermera dans une de ces institutions qui rendent plus fous qu’elles ne guérissent. Je comprends alors que le stockage ne peut pas être illimité. Il faut partager. Faire sortir l’information en quantité égale qu’elle est rentrée. J’ai 22 ans et je décide de faire de la radio. Je vais être animateur Tout ce que je sais, je dois le recracher. Sous peine que cela m’avale. Les drogues ne s’arrêtent pas pour autant. Mais je dois faire attention. Trouver un but. Je veux partager. Ce sera mon chemin de croix. Tout leur donner. Aujourd’hui j’ai 32 ans. Et pendant dix ans, j’ai tout donné, ou presque. Et là le temps est venu de leur offrir la dernière chose qu’il me reste.
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